COMMUNAUTE ANCIENNE DE BLOBZONE
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 [FICTION] La prophétie des dragons.

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youlit
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MessageSujet: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeMer 15 Sep 2010 - 19:17

Introduction.

Un couloir. Un immense couloir, avec des portes, des milliers de portes. Toutes ses portes sont des trompe-l'œil, sauf une, d'où sort une lumière éblouissante, illuminant ce couloir si sombre. Et derrière cette lumière se trouve.... un monde. Non... plus que ça, un univers. Un univers avec tout ce qu'il peut contenir, soleils, mondes, vies, joies et tristesses...

D'un coup, la vision de cet univers s'affine, pour aller vers un monde précis, vers un lieu précis. Un cimetière. De l'une des tombes, un grand jet de lumière apparaît, et trois créatures en sortent. La première est une sorte de kangourou, très petit avec des vêtements bleus et blancs , des oreilles très étendues et une queue très longue. La seconde créature a à peu près la carrure d'un adolescent de 15 ans, au détail près qu'il a une fourrure violette, des cornes et une queue, et il est vêtu d'un manteau noir et d'un pantalon rouge. La troisième créature est une femelle qui semble faire au moins deux mètres de haut, mais elle est couchée par terre. Elle a de grandes oreilles, qui ont chacune une bonne dizaine de piercing, elle a une fourrure tigrée gris clair et gris foncé, elle est vêtue d'une sorte de tunique très légère et elle a... une flèche plantée dans le bas du dos.

Elle aurait pu s'en sortir, si la chair autour de la blessure n'avait pas été littéralement déchiquetée. Elle est morte. L'être violet pleure toutes les larmes de son corps sur son cadavre encore chaud de sa vie passé. Le kangourou miniature tente de consoler la créature en deuil, puis...

La lumière de la porte disparait, et le couloir se replonge dans le noir le plus total. Soudainement, toutes les portes s'illuminent, et le couloir qu'elles dévoilent est différent de l'ancien, il semble doté d'encore plus de portes, il a l'air moins délabré, et devant l'une des portes, se tient un homme sans âge, tenant dans ses bras... la créature morte de tout à l'heure. Il pose le cadavre au sol, cadavre qui se ne semble plus avoir de blessure, et qui se réveille.

Elle se réveille, puis regarde avec de grand yeux étonnés l'endroit ou elle est. Elle ne comprends pas ce qui lui arrive. Le vieillard ne tarde pas à lui répondre.

- Tu es dans le Temple.
- Hein?

La pauvre est dans une incompréhension totale.
Le vieillard reprends la discutions.

- Ton âme était en perdition dans le temps, je me suis permis de la rappeler dans ce lieu.
- Mon âme? Mais je croyais qu'il n'y avait pas d'après-vie pour...
- Tu-tuuuuuuuut! Qui a parlé d'après-vie? Tu t'emballe ma petite!

La « petite » fait 2 mètres de haut, le vieil homme à peine 1 mètre 50.
Il racle sa gorge et reprends.

- Si je ne t'avait pas récupérée, tu n'existerais plus à l'heure qu'il est, en effet. Tu aurais dérivé pour toujours dans le temps, et ma foi, aussi dans l'espace.
- Que voulez vous dire?
- Quand je t'ai retrouvée, tu était déjà 1000 ans dans le passé par rapport à ton époque d'origine.
- Quoi? Vous voulez bien répéter?

Elle prends l'air le plus abruti imaginable et reste figée pendant ce qui semble être des siècles. Quand la créature reprends ses esprits, elle est complètement abattue... 1000 ans! Elle est séparée des siens sans doute à tout jamais... mais comment en est elle arrivée là?

Le vieil homme racle la gorge une nouvelle fois.

- Je ne vais pas répéter, tu es assez triste comme ça, et puis le temps que je perdrais à t'expliquer comment tu es arrivée là, je ne pourrais pas l'utiliser pour t'expliquer comment en repartir!

La réplique fait mouche. Elle se redresse immédiatement, les yeux pleins d'espoirs.

- Vous pouvez faire ça?
- Moi, non. Mais je vais te guider vers de gens qui eux en seront capables.

Le vieil homme tends le doigt vers une des portes.

- Pour les rejoindre, passe par là. Mais je t'avertis dès à présent, les personnes que tu cherches ne connaissent même pas l'étendue de leurs pouvoirs. Est-tu prête à passer une grande partie de ta vie à tenter de retourner chez toi, et à la bonne époque?
- Oui.
- Alors je n'ai rien à ajouter.

Pleine d'un nouvel espoir, la miraculée passe par la porte indiquées par cet inconnu.
Quand elle passe la porte, une lumière aveuglante cache la scène puis...

~-----------------------------------------------------~

Je me réveille dans mon lit en sursaut, plein de sueur. Il est 3heures du mat'. Je devais normalement me lever à 7 heures moins 10 pour aller au lycée. Mon ordi est encore allumé, le scan antivirus que j'ai lancé avant de me coucher est pas tout à fait terminé.
Mais le plus important : Putain, j'ai encore fais ce rêve...
Mais... je me pose une question. Est-ce que c'est vraiment un rêve?


Introduction, fin.


Dernière édition par youlit le Mar 9 Oct 2012 - 23:58, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeMer 15 Sep 2010 - 23:45

Chapitre 1 : La journée d'un lycéen banal... ou pas.

"Je m'appelle Gaël, j'ai 15 ans, je suis un pov' no-life et je fais le même rêve étrange depuis un mois maintenant."

Cette phrase résume assez bien ma situation actuelle. Je ne sais pas ce que c'est que ses rêves, mais ce que je sais c'est qu'ils ne sont pas ordinaires. La scène de la créature qui meurs, c'est une scène que j'ai vu dans une BD amateur. Mais bon, dans ce rêve, il y avais quelque chose en plus. J'avais l'impression que la scène était réelle, que j'aurais pu toucher le cadavre et sentir la chaleur quitter son corps... et ensuite, la scène du vieillard. Là, c'est encore plus bizarre. Je n'ai vraiment aucune idée de qui s'est. Ho et puis merde, c'est qu'un rêve de toute façon! Un rêve sans importance sur la réalité....

(♫)

Ha ben tiens, en parlant de réalité, ma station d'accueil pour Ipod annonce 6 heures 50. J'ai passé une superbe nuit blanche à me triturer les neurones pour un rêve à la con! Bon, ben, je vais juste attendre que maman descende au rez-de-chaussée... Ho putain j'y pensais plus! Mon radio-réveil avance de 15 minutes!
Résultat, ça roupille encore... Bon ben j'ai plus qu'à aller prendre mon t'tit dèj', ce sera déjà ça de fait.
Je sors de mon pieux, un lit superposé (dont la partie inférieure sert aux invités), je vais ensuite voir sur mon ordi, si le contrôle s'est bien passé.

"3 virus détectés et supprimés"

Okay, au moins, ils ne me causeront pas soucis se trois là!
J'en profite pour lancer le chargement d'une bonne zique sur Youtube.
Je sors de ma chambre, contourne la rambarde en métal dans le couloir et descends l'escalier en marbre qui mène au rez de chaussée. Au rez de chaussée, j'arrive dans le hall d'entrée et dans ce hall, il y a une panière et... Vénus.
Vénus, c'est ma chienne, elle a 5 ans et est super sympa! C'est un basset-houndt..... vous savez? Télé Z! Longues oreilles tombantes, court sur patte, très long... ça décrit assez bien Vénus. Bon, je la caresse un peu, puis j'ouvre la porte à ma gauche, mon objectif principal : la cuisine!
J'entre, j'ouvre un placard, j'y sors un bol, dans un autre du chocolat en poudre, et je sors du frigo une belle brique de lait, demi-écrémé s'il-vous-plait! Je met le lait dans le bol et je l'enfourne au micro-onde!
J'en profite pour aller chercher dans un autre placard le nutella et le pain de mie, je prends dans un tiroir deux p'tite cuillères, je vais m'asseoir à la table de la salle à manger... salle à manger qui est plus une jonction entre la cuisine et le salon.... mais bon, on s'en tape. J'attends tranquillement que le micro-onde ait fini de faire chauffer mon lait, je me fait une ou deux tartines de nutella.

*Thiiing!*

C'est le signal sonore, mon bol est chaud! Je le sors, je met deux ou trois cuillères de chocolat dedans, je remue un peu.... haaaaaa... réglé comme du papier à musique, le p'tit dèj parfait.
Je m'enfile une tartine et bois un tiers du bol quand j'entends un miaulement.... ha, c'est le chat qui arrive à la fenêtre... je lui ouvre, je vais chercher dans le frigo un fond de pâtée, que je lui sers dans sa gamelle, à côté de l'évier... charmante l'odeur....
Je m'enfile le reste de mon repas quand ma mère descends de l'escalier. M'enfin, les gens qui nous voient côtes à côtes se demandent parfois si c'est vraiment ma mère... Je fais plus de 1m80, elle dépasse à peine les 1m60...
Moi en tout cas, je remonte dans ma chambre pour préparer mon sac.
Le chargement su Youtube est terminé, je lance la musique.
(♫)
Haaaaa.... un bon remix touhou avant d'aller au lycée, ça fait du bien!
Bon, il est ou ce livre de math? Ha, il est là....
Dans ma chambre, j'ai trois étagères remplies de livres à tous les niveaux, sauf deux niveaux d'une des étagères ou c'est rempli de DVD en tout genres...
Bon, maintenant, j'ai fais mon cartable, que me manque-t-il? Ha oui!
Je sors mes vêtements de mon armoire, quitte mon pyjama, enfile un short blanc et un t-shirt orange...
Bon, je suis prêt, et il est 8h30 moins 15 minutes.... 8 heures 15! il me reste un quart d'heure!
Je vais voir sur mes forums... ha? Tiens, lukeskywalker62 et donfeuxvideo sont connectés! C'est hyper rare le matin!
Luke et Donf, ce sont mes meilleurs potes virtuels, on se connais depuis plus de 4 ans!
Bon, je clique sur le bouton connexion de la chatbox...

Youlit (mon pseudo) : Lut. :3
Luke : Lut!^^
Donf : Salut! o/
Youlit : C'est méga rare de vous voir co le matin... Vous avez une crise de no-lifisme ou quoi? XD
Luke : XDDDDDDDDDDDD
Donf : XDDDDDDDDDDDDD
Luke : non en fait, c'est juste que je voulais balancer vite fait un truc qui me préoccupe...
Donf : toi aussi? :/
Youlit : heu... de quoi vous parlez?
Donf : Depuis quelques temps, je fais toujours le même rêve étrange.... :/
Luke : Idem.

Le même rêve étrange... ho putain... je sais pas pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment...

Youlit : Racontez.
Luke : je me trouve dans un couloir, avec des milliers de portes, et une seule ouverte. à travers elle, je vois la mort de sakido. ensuite, retour dans le couloir, sauf que là il y a un vieillard qui discute avec sakido...

Je n'ai pas besoin de retranscrire la réponse de donf, c'est exactement la même.
Et Sakido, c'est le nom de la macchabée de mon rêve... non de notre rêve...
Mais bordel quoi! On est trois, à trois points différents de la France à faire exactement le même rêve! C'est quoi ce bordel?

Youlit : O_o ... Je fais exactement le même rêve.

C'est bon, ça devient ensuite un véritable enchaînement de "O_o" en tout genre....

-Gaaaaaaaaaaaaaaël! C'est l'heure d'y aller!

Oups, ça c'était ma mère! Je regarde l'heure.... ho pinaise il est la demie! je dois me casser!

Youlit : Je dois me casser! ++

Et je cours dehors, vers la voiture de ma mère, sans avoir pris le soin de regarder les réponses.
Je monte à l'avant, côté passager de cette superbe C-max (enfin superbe... tous les goûts sont dans la nature...) et quand ma mère démarre, la radio s'allume direct sur Virgin radio.
Sur tout le trajet vers le lycée, on se retrouve avec de la musique, des gags téléphoniques, mais le summum, c'est quand l'animateur se met à parler d'un prêtre en Italie qui aurait adapté la Bible en rap.
C'est peut être pas marrant quand on le dis comme ça, mais c'est qu'ils se sont imaginés la version française, et c'est pas triste! Bon, j'arrive enfin au lycée, et là, l'un des truc les plus chauds de la journée : entrer vivant dans la cour!
Parce que, déjà, il y a un chantier juste à côté du lycée, et ils ont des marteaux piqueurs ses sadiques!
En plus, devant l'entrée, il y a un agglutinement d'élèves, et pas petit! 300 au minimum! Bon, je regarde le feu piéton.... il passe au vert, je fonce!
Je trouve un mince espace entre deux élèves, puis suis un labyrinthe des plus complexes que je parcours pour finalement arriver de l'autre côté. Je m'éloigne un peu, puis je reprends mon souffle. C'est bon, les marteaux piqueurs et les élèves braillards ont pas achevés mes oreilles, j'ai juste quelques acouphènes...

Maintenant, étape suivante, monter à la salle de mon premier cours... ho pinaise... Anglais au 3ème étage du premier bâtiment... mais pourquoi l'homme construit des bâtiments aussi hauts et aussi grands?
Plus que 5 minutes avant la sonnerie, je cours, je fonce, je vole!
...Si des gens se posent la question, oui, c'est une façon de parler.
J'arrive enfin devant la porte de ma salle de classe, une petite quinzaine d'élèves attendent, c'est un cour en demi-groupe. Je dis bonjour à certains ignore royalement les plus chiants, et...

(♪)

Ben je rentre, ça viens de sonner... au passage, ils viennent de changer la sonnerie, avant c'était un bon morceau de rap, et il s'entendait beaucoup mieux que celui là... ha qu'est-ce que je ferais pour avoir un bon Live and Learn en sonnerie...
Bon, maintenant, je dois plus penser à la sonnerie, je dois penser à mes cours!

...

...

...

Mais merdeuh! Ils sont putain de barbant ses cours! On m'avait dis que le lycée, c'était 10 fois plus durs que le collège, mais tout ce qu'on fais, c'est du réchauffé!

Bon, je vais ellipser les deux premières heures de cours, c'est ennuyeux à mourir.

Quand la sonnerie retentis, je sors de la salle de classe, cette fois ci située au quatrième étage du troisième bâtiment. C'est plus facile de descendre ses escaliers que de les monter...
Quand j'atteins le second étage, un de mes camarades de classe m'interpelle. C'est Alexis, on se connait depuis l'année dernière, et il est assez marrant. Et en plus, il a un vrai flipper chez lui, le genre de truc que tu trouve plus que dans quelques rares bars... il a des cheveux noirs coiffés en bataille, il est habillé avec un super t-shirt noir avec un dragon blanc aux ailes dorées dessiné dessus (je le kiffe) , une veste en cuir, un jean et des converses.

- Salut Gaël. Comment ça va?
- Bien, et toi?
- Bien... mais t'as l'air hyper cerné!

...ça se voit tant que ça que j'ai passé une nuit blanche?

- Ho, ça c'est rien, j'ai eu un peu de mal à dormir cette nuit! Au fait, comment ça va chez toi?
- Bien, ma belle-mère parle de mieux en mieux le français!

Ha oui, détail important, Alexis et son père ont vécu 4 ans en Thaïlande, et son père qui était divorcé s'est remarié avec une femme thaïlandaise. Ils ne sont revenus en France que l'année dernière.

- C'est cool! Moi de mon côté, mon père a toujours aussi mal... Ha, au fait, on pourra se faire une partie de Def Jam tous les deux?

Admirez avec quelle habilité je change délicatement de sujet...

- Ok. Tu viens chez moi samedi?
- Dacodac!

Je suis sur le point de partir en bas pour profiter un peu de la récrée, quand Alexis me retiens.

-Gaël... il faut qu'on parle d'un truc.

Il a un air sérieux que je lui avais jamais vu. Lui qui est du genre souriant d'habitude...

- Qu'est-ce qu'il y a ?
- He bien.... Depuis quelques temps... Je sais pas trop comment le dire...
- Tourne pas autours du pot, tu me fais peur là! T'as jamais fait ça!
- Ben... Tu va sans doute trouver ça étrange...
- Accouche bordel! Tu vas pas m'annoncer qu'un A380 est tombé sur ma maison quand même!
- Bon, bon, d'accord... En fait, depuis quelque temps, je fais un rêve étrange...

Stoooooooooooop! Time paradox! Arrêt sur image! Il vient de dire quoi là? Ho putain de sa race, je le sens mal... on reprends.

- Un rêve étrange? Tu veux bien me le raconter?

Et il me décris son rêve. Je crois que mon cerveau s'est arrêté de fonctionner au bout d'un moment. Ce qu'il me décris est exactement le même rêve que donf, luke et moi faisons. Bon, il ne me cite pas les noms des perso, il n'a jamais lu la BD d'où viens Sakido. Mais là, il se passe quelque chose! C'est chaud lapin cette histoire! Quatre personnes qui se mettent à avoir le même rêve? What the fuck?
Bon, maintenant, comment lui expliquer ça, sans trop le brusquer...?

-En fait... Deux potes de forum et moi, on fait exactement le même rêve que toi.

Comme ça, cash! La subtilité, c'est pour les tapettes!
M'enfin, j'aurais pu y aller un peu plus mollo, maintenant, il me fais des yeux ronds comme des billes.

- Dis, tu dis pas ça pour te foutre de ma gueule j'espère?
- Ho que non, sinon j'aurais sorti un autre genre de connerie.

Nan mais ho, ça va pas la tête? Mentir comme ça, à un pote? Nan, je suis pas de ce genre.
A mon avis, je dois être très expressif, parce qu'Alexis se détends d'un coup...

(♪)

J'ai failli ne pas l'entendre cette sonnerie...
En tout cas, ça commence à bouger en bas.
Je clos la discutions :

- Bon, ben, on va en cours...

Voila, maintenant que cette discutions est close, on refait un ellipse, car c'est un double cours de français bien craignos, en plus le prof s'appelle M. Boulet, tout un programme...

Sonnerie de midi. Je descends en bas pour aller au réfectoire. Comme d'habitude, l'entrée, c'est un véritable tas d'élèves. Il n'y a que ce mot pour décrire ça. Bon, moi je dois rentrer à 13 heures et j'ai pas envi de finir le ventre vide! Je joue donc des coudes pour passer.... ce qui me permet de rentrer dans le réfectoire à midi 20. Je met ma carte de cantine dans le lecteur de cartes puis je passe la barrière.
Alors, aujourd'hui, moule-frites! Génial! Il y a aussi une salade de riz en entrée et un muffin au chocolat au dessert. Je me sers, et je vais à l'une des tables, une vide préférence. J'aime bien rester seul.
J'engloutis mon riz, je commence mes frites, puis je goûte une moule... Beurk! Elle a un goût de javel!
Je met immédiatement l'assiette de moules à l'écart dans mon plateau. Je finis l'assiette de frites, je mange mon muffin, puis je vais nettoyer mon plateau. Il est midi 50. En courant, je serais à l'heure.

Je continue mon ellipse, il ne passe rien de particulier dans cette après midi. Les cours sont barbant comme d'hab' (sauf le TP de chimie, j'ai pu manipuler des produits toxiques, youpi!). Alexis et moi n'avons pas tentés de relancer la discutions, et je pense pas qu'elle le sera avant demain minimum.

La sonnerie de 17 heure interviens enfin, c'est la fin du calvaire! J'arrive à la sortie, bondée, et je vois une silhouette familière pousser les élèves avec force, me recherchant.

- Dono! Je suis là!

Donovan, mon meilleur pote réel. Cela fait plus de 4 ans qu'on se connait. Il fait 2 têtes de moins que moi, il est blond aux yeux bleus, et à les cheveux dressés sur la tête. Attention, il est peut être petit, mais ce 'tit gars, c'est une force de la nature! Du "Skip petit mais puissant" J'vous dis! Justement, là il est en train de pousser une dizaine d'élèves d'une main et fait des doigts à ceux qui l'insultent de l'autre. Il est déjà devant moi.

- Salut Gaël! Comment ça va dans ton lycée?

Nota Bene : Il y a plusieurs lycée dans la ville ou je suis, moi je suis dans l'un des deux lycées généraux, lui il est dans l'un des deux lycées professionnels. Enfin bref, on est pas dans le même lycée.

- Bien, je me fais pas trop emmerder, les cours sont tranquilles... Et toi?

Tranquilles, c'est le cas de le dire... C'est la tranquillité d'un cimetière oui...

- Ça roule de mon côté! C'est absolument génial! Au fait, comme ça s'est passé tes vacances?
- Moi, nickel chrome! J'ai réussi à faire de l'ULM et de l'accrobranche!
- Cool! Mais dis donc, t'as fait les parcours les pour moins de 6 ans?
- Haha, très drôle. Nan, j'ai fais des parcours de niveau moyen, et j'ai fais deux fois la grande tyrolienne... Par contre, heureusement que tu m'as pas vu à l'atterrissage...

Vu sa tronche, il n'a pas trop de difficulté à s'imaginer la scène.

- 'Tain, t'as l'air fatigué... mais t'as fait combien de nuits blanches?
- J'ai arrêté de compter...
- Ton père fait une rechute ou quoi?
- Nan, en ce moment il a pas trop mal.
- Ha... au fait, en ce moment, il m'arrive des trucs zarbs...

OK. J'ai pas envie de faire comme avec Alexis, donc j'y vais franco.

- Laisse moi deviner... tu fais des rêves bizarres?

Il me fait une tronche d'ahuris, j'ai tapé en plein dans le mille!

- Co... Comment tu sais ça?
- Peut-être parce que... Disons... Alexis, deux potes de forum et moi même faisons nous aussi un rêve bizarre, et qu'il est parfaitement identique... tu me raconte le tien pour voir si j'ai raison?

Et après explication de son rêve, je confirme, on est 5 à faire le exactement le même rêve... Plus on est de fous, plus on rit!

- Bon, Dono, va falloir qu'on trouve la raison de ses rêves. Et pour éviter de d'oublier quoi que ce soit, note tout ce que tu trouves bizarre. Et puis tiens, je vais commencer maintenant... HO PUTAIN DE MERDE DE SALOPERIE!
- Qu'est-ce que t'as foutu encore...?
- Ben j'ai oublié ma trousse en classe...

Là Gaël, BRAVO! Tu te débrouilles comme un chef! Mais putain... à mon âge... comment je fais pour oublier ma trousse dans une salle de classe?
Je regarde vite fait la fenêtre de la salle de mon dernier cour, le prof y est encore. Miracle.

- 'Vais la chercher, ne bouge pas Dono!

Et je fonce comme un dératé dans les couloirs, je monte deux étages et j'évite de justesse le prof.

- Re-bonjour monsieur... vous avez oublié quelque chose...?
- Heu, oui... en effet...
- C'est la dernière fois que j'attends un élève pour qu'il récupère ses affaires, compris?
- Oui monsieur.
- Allez, je vous attends à la porte, allez récupérer votre trousse, elle est sur le bureau.

Je m'exécute, puis je me retourne vers la porte...
Le prof avait un air un hagard, comme si on l'avait assommé à coups de poêle...
Mais qu'est-ce qui le met dans cet état? Je me retourne... ha oui quand même.
Allô? Holywood? Vous pouvez enlever la météorite qui nous fonce dessus? Je n'ai pas commandé de film catastrophe! Je me retourne à nouveau, et le prof a repris ses esprits, il est blanc comme un cachet d'aspirine, il tends un doigt tremblant vers la météorite -m'enfin ça dois juste être un délire collectif, pas possible que ça tombe exactement sur nous!- et prononce un seul et unique mot :

- C-C-COU-COUREZ!

Et il se casse en courant. Je refais face à la fenêtre d'où on voit ce spectacle insolite...
Mais je pense à un truc : et si c'était pas un délire?
Rien que penser à ça me fais couler un liquide froid le long de la nuque... Je pense que c'est de la sueur.
Mais merde? Ils foutent quoi les observatoires spatiaux? Il étaient en train de faire une pause café quand ce météore est arrivé ou quoi? Ils savent pas lancer des évacuations quand un truc de genre arrive?

En tout cas, n'importe quelle personne sensée se casserait en courant, comme le prof, mais moi, je reste planté là, comme un gros CON, et tout ce que je trouve à faire, c'est balancer des citations de film!

"...Quelle chiottes..."
Dead Like Me, saison1, épisode 1.
Quand l'héroïne se prends la lunette des toilettes de la station MIR.

Voila, j'ai fais ma citation, je suis tout content, je peux crever en paix.

Bouuuuuuuge, bouuuuuuge !
MAIS ELLES VONT BOUGER SES PUTAIN DE JAMBES?
Rien à faire, j'ai l'impression qu'elles sont enfoncées dans le sol.
La pierre incandescente se rapproche... mais...? Un instant? C'est pas une pierre qui me tombe sur la gueule!? Je vois une fourrure légèrement roussie... Un animal? Ok, c'est bon, la proximité de la mort m'a fais disjoncter... Eh? Ce truc m'a tellement surpris que j'en ai repris mes esprits! Maintenant, je cours!
Le temps de sortir de la salle le truc tombe...

~--------------------------------------------------~

- Gaaaaaaaaaaaaaël! A taaaaaaaaaable!

Et voila, je rédige une fiction, et on me coupe au moment ou je suis le plus inspiré!
Pas grave, je finirais après manger. Je clique sur le bouton envoyer, le texte se met en ligne, comme ça, les potes pourront lire ce que j'ai déjà fait.
Je crois que j'y suis allé un peu fort avec le coup de la météorite... Le début était méga réaliste et là...
Bon, je vais attendre les réponses de Donf et Luke, et plus important, manger.
J'ai le nez bouché en ce moment, mais quand il s'agit de bouffe, même avec des bouchons en liège dans les narines, je pourrais te dire le moindre ingrédient...
Alors... Pâtes... Spaghettis plus précisément... Lardons... Crème fraiche... Fromage râpé... Un petit peu de curry...
Bon, nan je déconne, je suis allé voir tout à l'heure, pendant une de mes pannes d'inspiration.

On y va! Je descends, me met à table et m'engloutis 2 assiettes remplies de pâtes devant mes parents et ma 'tite sœur, tous exaspérés par la vitesse ou je mange. C'est pas ma faute, c'est les cantoches qui m'ont conditionné comme ça! En moins d'un quart d'heure, j'ai le temps de prendre mon repas, mon dessert et de préparer le café pour les parents. Un jour, j'ai voulu y gouter, j'ai trouvé ça dégueulasse. Si je veux de la caféine, j'ai qu'à me prendre un coca, ça a meilleur goût.
Je me lève de table, je fonce dans ma chambre. Je tente de continuer la fic. Rien à faire. C'est le trou noir intersidéral.
Je vais sur la chatbox habituelle, Donf et Luke sont là, mais ils ont pas fais attention à ma fic, ils mangeaient eux aussi, et là, ils viennent de commencer une partie multijoueurs de Touhou 7.5 .
Je récupère l'IP de Luke, qui héberge la partie, et je me met en spectateur. Je regarde vite fait les combats précédant en accéléré, puis je sors une feuille blanche et je me met à dessiner un peu de tout en regardant le combat actuel d'un œil distrait.
Deux heures plus tard, mon père me somme d'aller au lit. Ce que je fais fissa sinon ça va aller mal pour mon matricule.

Chapitre 1, fin.
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeLun 27 Sep 2010 - 0:52

Chapitre 2 : Les emmerdes n'ont pas de week-end.

Samedi. Mon jour préféré : il n'y a pas lycée, et demain c'est dimanche.
Le matin, c'est cool Raoul. Je m'éclate sur Dragon Quest 9, je viens de finir la première partie du jeu.
A midi, c'est sandwichs, ma mère est en mode flemme.
A 14 heures exactement, je met dans mon sac à dos DS, Ipod, portable, pompe à vélo de poche, bombe anti-crevaison, gilet réfléchissant, argent de poche. Je descends dans mon garage, extirpe mon vélo de tout ce souk, et vérifie les pneus. Hum... Pas trop gonflés. Je sors la grosse pompe à vélo, je branche l'embout, et je pompe. Je fait cette opération aux deux pneus pour qu'ils soient biens durs, sinon, les pneus se défoncent. 14 heure 15, je pars de chez moi.
Je roule jusqu'à la ville, puis je vais en direction du point de rendez-vous : un petit Intermarché à côté de la piscine municipale. Je suis le second à être arrivé, je vois Donovan sur le parking.
Ha, j'avais oublié de préciser, aujourd'hui, je part en vadrouille avec tous mes potes.

- Comment ça va Dono?
- Bien et toi?
- Super. Quand est-ce qu'ils arrivent les autres?
- Maintenant.

Je me retourne, et je vois des deux entrées du parking venir 4 personnes à vélo.
La première personnes, c'est Alexis, pas la peine de le présenter. La seconde, c'est Yann, mon second meilleur pote. Assez grand (mais une tête de moins que moi quand même), les cheveux bruns en bataille, avec des lunettes, un jean et une veste blanche. Son truc, c'est de dire "c'est de la merde" à chaque fois qu'on lui fait découvrir quelque chose. Troisième personne, Nelly. Elle est presque aussi grande que moi a des cheveux bruns qui lui descendent en cascade sur les épaules, des lunettes et un t-shirt blanc et noir. Cette fille est super sympa, mais attention à ne pas la chercher. Sa très grande force a fait que je lui ai discerné le surnom de "Femme de Hulk". Rassurez vous, elle ne deviens pas verte quand elle est fumasse, mais elle cogne dur. Dernière personne : Clémence! Un peu plus petite que Yann, elle a les cheveux noirs, des lentilles de contact, un jean (on porte tous des jeans ma parole!) et un t-shirt noir. Yann ne l'appelle jamais Clémence, mais Constance. Ça ne la dérange pas outre mesure, et puis de toute façon, elle a ses deux qualités (surtout pour supporter les conneries de Yann).
Et voila, la dream-team est au complet. On s'est tous rencontrés en sixième, sauf Alexis ou ça été l'année dernière. Ha non, il manque quelqu'un...

- Ou elle est Alice?

C'est Nelly qui répond :

- Elle a pas pu venir.

Alice, c'est la fille du principal de notre ancien collège. Elle a sauté deux classes, ce qui fait qu'elle est en seconde à 13 ans, 12 ans même à cause de sa date de naissance. Malgré son jeune âge et sa petite taille, c'est la voix de la sagesse dans notre groupe, même si parfois elle est un peu chiante.

(♫)

- Bon, on fait quoi aujourd'hui?

Je pense qu'il y a eu un débriefing au téléphone dans mon dos car les autres se mettent à crier :

- CINEMA!

- Ok, quel film?

Cette fois, c'est Dono qui répond.

- Ben, comme c'est Yann qui a choisi la dernière fois, c'est à ton tour!

Et il me tends un dépliant montrant les films et horaires de la semaine. Hum... ho? Harry Potter 7 partie 1 sort aujourd'hui dans les salles? Ouais... bof, j'ai lu, re-lu, et re-re-lu le bouquin, je vais être déçu.
Ha tiens, l'Apprenti Sorcier... ça m'intéresse. Il y a aussi Resident Evil Afterlife, mais pas envie de tripailles en tout genres aujourd'hui.
Je confie mon choix aux autres, Dono réagit immédiatement :

- OW! Fuck!

Et il me saute dessus pour me défoncer. Traduction, il voulait voir Resident Evil, mais mon choix ne lui déplait pas trop. Si j'avais choisi un vrai film de merde, il aurait balancé une insulte plus longue et m'aurait délicatement arraché la colonne vertébrale.

- Bon, je vais acheter des bombecs!

Alexis et Yann, du tac au tac :

- On vient avec toi, 'spèce de taré.

La dernière fois que je suis allé au cinoche, j'étais avec Yann et Alexis, et je leur avais fait la surprise de leur acheter des Carambars et de l'Oasis (avec mon argent bien sur). Ils m'ont dis que j'étais un fou et que la prochaine fois, on les achète ensemble.

Donc j'entre avec les deux lascars dans l'inter, puis on va au rayon "Sucreries" et... HO MY GOD! Ils viennent de refaire le stock de Dragibus! Alexis en prends 2, moi je prends un paquet de schtroumfs et un paquet de Carambars acides, ils attaquent bien, on adore. Yann quand à lui est allé chercher les boissons. Justement, le revoici avec une bouteille d'Oasis Tropic et d'Ice Tea.
On va à la caisse, on poireaute un quart d'heure à cause d'une caissière particulièrement maladroite. Elle devait travailler avant chez Carrefour, là bas, c'est le concours de "qui sera la caissière la plus lente", j'vous assure! Donc, une fois l'andouill... hum, la caissière passée, on se dirige vers les autres, victorieux, on se répartit notre butin dans chacun de nos sacs-à-dos, pour enfin reprendre nos vélos et rouler en direction du ciné.

~---------------------------------------------------------~

Un groupe de six adolescents sortent du parking d'un Intermarché. Une, non deux ombres apparaissent au coin du bâtiment. La plus grande semble être un homme, dans une cape de cuir très ample, qui le cache entièrement, et ne laisse qu'un petit espace pour les yeux. La seconde ombre, beaucoup plus petite, semble être un petit garçon, à peine 7 ans, Il est habillé d'un pantalon léger, d'un t-shirt uni bleu, il est blond comme les blés, et a les yeux d'un bleu de la profondeur d'un océan. Cet enfant serait tout à fait normal, si ses yeux ne se bridaient pas de temps à autres, à la manière d'un chat.
Vraisemblablement, ils n'ont pas raté une seule miette de la discutions de ces jeunes gens.
L'encapuchonné se met à parler.

- Fiston, je crois que nous avons trouvés au moins un élu.
- Et il sera mon copain?
- Oui fiston, sans doute.

Brave petit. A cet âge, ils ne se soucient que de s'amuser.

- Au fait papa, dans combien de temps la prophétie débutera?

Cette question n'était pas insouciante, bien au contraire. Cette question a pris au dépourvu le père, qui ne sait pas quoi répondre.

- Qui sait? Ce soir, demain, peut-être. Ou alors dans un an?
- Si tu le sais pas, personne peut savoir, parce que t'es le meilleur papa!

Le petit garçon glousse légèrement, puis regarde son père, les yeux pleins d'admiration. Retour à l'insouciance. Ce garçon est déroutant. Il peut poser une question d'un sérieux tel que l'on pourrait le prendre pour un adulte, et la seconde d'après, il peut répondre de la manière la plus enfantine qui soit.
Ce n'est pas pour rien qu'il est le fils de...
Le petit garçon tire la cape de son paternel.

- Papa, Maman a préparé des gaufres pour le goûter!
- Toi, tu es allé voir dans la cuisine avant de partir! Allez, on rentre, qu'on puisse faire un sort à ses gaufres.

Et main dans la main, père et fils s'en vont.

~-------------------------------------------------------------~

(♫)

Le film était pas mal. On a déjà vu mieux, mais il est pas mal.
On sort tous les 6 du cinéma, et on s'amuse à commenter les scènes drôles du film. Yann comme toujours nous a sorti au début un grand "C'est de la merde", avant de se raviser et de s'ajouter à notre bonne humeur.
On fait un tour a Ultima, un magasin de jeux d'occasion. Il est juste en face du lycée, qui est à 100 mètres du cinéma. Les filles restent dehors, elles ne sont pas intéressées. Yann, Donovan et Alexis vont direct au rayon Xbox360 pour faire du lèche-vitrine devant les nouveaux FPS. Moi, je vais au comptoir et j'interpelle le vendeur.

- Hey, vous avez pas reçu un exemplaire de Kingdom Hearth 2 par hasard?

- Non, pas encore, on te le réserve dès qu'on en a un.

Et Yann, ne peux s'empêcher de balancer :

- Final Fantasy c'est de la merde, Disney c'est de la merde, ton jeu c'est de la merde.

- Va te faire, Yann.

(♫)

- Mais toi va te faire!

Donovan intervient :

- Non, c'est toi qui va te faire foutre Yann, Final Fantasy c'est pas d'la merde!

Et on s'engueule sur nos convictions vidéo-ludiques pendant 5 bonnes minutes. Le vendeur n'arrivait pas nous calmer, mais c'était pas si mal pour son business, car un public monstre s'est attroupé pour nous regarder nous engueuler comme du poisson pourri.

- Mais c'est pas réaliste vos...
- VOS GUEULES!

Ha, merde, on est peut être allé un peu trop loin. Ça, c'est Nelly qui vient d'entrer dans le magasin, et de couper le sifflet à Yann.
En moins de 10 secondes, le magasin est évacué et nous dehors, avec un putain de mal de crâne.... la vache... Nelly y est pas allée de main morte...
Je regarde l'heure sur mon portable... 19 heures 30? Pinaise, maman va me trucider!

- Bon, va falloir que j'y aille!
- Moi aussi, je dois y aller, signale Donovan.
- Idem, j'ai pas envie de me faire trucider, balance Yann.
- On rentre nous aussi! lancent Nelly et Clémence.
- Ouais, on rentre tous, dit tout simplement Alexis.

Je partage les bonbons qui restent du ciné entre nous tous, je dis au revoir aux potes, quand Donovan nous lance :

- Demain j'organise un tournoi sur Modern Warfare 2! Qui peux venir chez moi?

Seulement Alexis et moi répondent de manière positive.
On se sépare donc, puis je rentre chez moi le plus vite possible. Et comme il y 3-4 kilomètres entre Ultima et la maison... Quatre bornes à pleine vitesse, ça use!
Résultat des courses, je me présente devant ma mère complètement épuisé.

- T'as passé une bonne journée Gaël?
- Ouaip... Je croyais que t'allais m'engueuler pour mon retard?
- Non, en fait, ça m'a arrangé, j'ai pu faire le ménage plus longtemps sans que vous me foutiez le bordel.

Ma mère veut nettoyer la maison en ce moment. C'est vrai qu'elle est crade... Comme ma soeur est en week-end chez une copine, et que moi j'étais avec mes potes, elle en a profité.
Je range mon vélo, je monte dans ma chambre, en disant bonjour à mon père au passage. Je met l'ordi en marche, j'attends qu'il démarre correctement, puis je vais sur mon forum favori, je me connecte sur la chatbox habituelle.

Youlit : Lut les gars! o/
Donf : Lut! o/
Luke : Salut ! o/
Youlit : Comment ça va?
Donf : Bof, pas la forme, j'ai la tête dans le cul.
Luke : Et moi je suis en incognito sur le poste de la madre. Pas trop la joie non plus.
Youlit : Que s'est t'il passé?
Luke : Je me suis fais punir d'ordi. La galèèèèèèèèère !
Youlit : :/
Donf : moi je suis juste fatigué.
Youlit : Bon, pour changer l'atmosphère, avez vous lu la suite de ma fic? :3
Donf : Non, vais lire. :3
Luke : J'accours moi aussi. o/

Luke et Donf sont allés lire, puis m'ont donné leurs avis. Luke a du se déconnecter pour ne pas se faire repérer, et Donf est allé se coucher tôt tellement il était crevé. Moi, j'ai fais une ou deux parties de touhou 7, puis je suis parti manger et dodo!

~~~~~~~~~~~~Pendant la nuit.~~~~~~~~~~~

"...Quand elle passe la porte, une lumière aveuglante cache la scène puis..."

- Aaaaaaaaaaaah!

J'étais dans mon lit, couvert de sueur, complètement dans le cirage. Et surtout, en mode "c'est quoi c'bordel"? Je viens de me réveiller après avoir fais exactement le même rêve que dans ma fiction. Non... ça doit juste être que j'ai tellement peu d'inspiration dans cette fic, que j'en deviens complètement obsédé.
Allez, je me rendors....

~~~~~~~~~~~~~~~Au matin.~~~~~~~~~~~~

- ...ël?.... aël... GAËL!
- HEIN ? QUE ? KWOUA ? ON NOUS ATTAQUE ?
- Mais non Gaël...

C'était ma mère, elle avait l'air inquiète...

- On peut savoir pourquoi tu m'as réveillé? J'ai la tête dans l'cul moi...
- Depuis plusieurs heures, tu gémis dans ton sommeil, j'ai commencé à m'inquiéter...
- Je gémissait? Je suis pas un chiot quand même.
- Haha. Très drôle. Bon ben va prendre ton petit déjeuner, je descends.

Et elle descends. Ho la vache... J'ai vraiment la tête dans l'cul, l'cul dans l'brouillard... Mais au fait, pourquoi je gémissais? Il m'arrive de ronfler dans mon sommeil, mais pas de gémir! Attends, de quoi je rêvais....? Ho oui je m'en souviens, c'était le rêve de la fic... mais cette fois, il se répétait en boucle...
Mais qu'est-ce que ça veut dire? Bon... essayons de ne plus y penser...

Je prends mon p'tit dèj' tranquille, puis je joue un peu à ma DS, jusqu'à 11 heures à peu près, où je vais sur l'ordi. Je vais sur la chatbox habituelle, Luke est connecté.

Youlit : Lut! o/
Youlit : T'es pas puni toi?
Luke : Si, mais je suis sur l'ordi du padre.
Youlit : En douce je parie. :3
Luke : Ouaip. :3
Donfeuxvideo s'est connecté.
Luke : Lut Donf ! o/
Youlit : Lut donf! o/
Luke : Copiteur ! XD
Donf : xDDDDDDDDDDDDD
Donf : Lut les gars!
Donf : Comment vous allez?
Youlit : Pas la joie.... j'ai fais le même rêve que dans ma fic. Et si vous me dites que vous l'avez fait vous aussi, je me prends dans la journée une météorite dans la gueule, c'est sur!
Luke : Toi aussi ? XD Et moi qui croyait que c'était parce que je suis trop impatient de lire la suite.... X3
Donf : WTF? Moi aussi j'ai fais le rêve de ta fic.
Youlit : ...
*Youlit se prends une météorite dans laggle
Luke : xDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDD
Donf : XDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDD

Bon, c'est bien marrant de déconner sur une chatbox comme ça, mais cette discution m'a réellement inquiété. Mais merde quoi! J'invente un rêve étrange dans une fic, et deux jours plus tard, tout le monde fais ce rêve? Je suis pas un devin quand même!
Bon... Si Donovan et Alexis ne le font pas, on est tous sauvés....
Pendant une bonne demi-heure, Luke m'a proposé des théories de plus en plus loufoques sur ce rêve. Ho et puis ça me fais chier! Je retourne à ma DS.

A midi, je mange des sandwich avec du pain de mie et du jambon dans le frigo, ma mère s'est endormie sur le canapé.
Deux heures et quart, je suis prêt, comme hier, sauf que là j'emporte en plus les chargeurs de ma DS et de mon portable. Les pneus sont biens gonflés, je me lance!
J'arrive assez vite chez Donovan, j'accroche la sécurité de mon vélo aux barres de l'escalier et je monte.
La vache, il habite dans un appartement au dernier étage d'un des bâtiments d'un grand lotissement. Pour aller chez lui, faut le mériter, les marches sont super raides!
J'arrive enfin au bout de se supplice, et j'appuie à la sonnette. Donovan ouvre la porte 15 secondes plus tard. Alexis est derrière lui.

- Salut Dono! Et Alexis t'es déjà là? J'ai pas vu ton vélo en bas!
- C'est normal triple buse, je l'ai mis dans le garage à Donovan!

Ha c'est vrai.... chaque membre du lotissement a un garage à vélos à côté de l'escalier...

- Bon, tu rentre ou tu redescends, merde!
- Oups, pardon Dono.

Et je rentre. Je quitte mes chaussures dans le vestibule, pose mon sac dans la chambre à Donovan, juste à côté, puis je suis les pote jusqu'au cœur de ses lieux : la salle des écrans!
Juste derrière le petit salon à côté de la chambre de Dono, se situe une petite salle ou se tiens un ordinateur, un ordi portable, un écran plasma, une WII et une Xbox360. De quoi s'éclater pendant des années!
Nous nous asseyons tous les trois sur un petit sofa en face de l'écran plasma, on prends chacun une manette et on allume la 360. On charge nos comptes sur le disque dur de la bête, on lance le jeu, mettons le multijoueurs, effectuons quelques règles, et c'eeeeeeeest.... PARTI!

Après trois heures de jeux intensifs, j'en suis arrivé à une conclusion : les FPS, c'est pas pour moi. Sans déconner, je suis nul à ses jeux. Je me fais buter tout le temps. Et en plus, Dono a fait le salaud, il s'est foutu le barout d'honneur. En bref quand on le trucide, il reste en vie au sol 10 secondes pour se venger. N'empêche, j'ai réussi à moins me faire buter depuis que j'arrose plus comme un con. Et dire que dans la vrai vie je suis vraiment meilleur au tir....

J'ai fais une petite journée dans stand de tir un jour, avec des fusils à air comprimé. Pas une seule fois j'ai loupé la cible. Bon, c'était pas centré, mais je tire bien mieux réellement que dans Call of!
Je suis nul à ce jeu, et pourtant j'l'adore.

Après le massacre aux FPS, on a eu droit à un jeu Worms que le p'tit blond a téléchargé sur le Xbox live. On s'est éclatés, et là je me suis vengé en règle! Ils se sont pris de ses tôles.... D'habitudes, Alexis et Dono ce sont des Pro Gamers, j'arrive pas à leurs chevilles. Mais là, je sais pas, j'étais en forme (en dehors des FPS bien sur) , et je les ai défoncés.
Mais au fait, je remarque un détail... ils ont les traits tirés, comme si ils avaient passés une hyper mauvaise nuit...

ho non...
Non, ce n'est pas possible Gaël, tu tire des conclusions trop hâtives... caaaaaaalme!
Bon... autant poser la question... soit tu te fais passer pour une quiche, soit il t'arrive un truc dans les heures qui viennent...

- Les gars.... vous avez pas fait un rêve bizarre cette nuit?

Faites que je sois un quiche, faites que je sois une quiche...
...Je peux toujours rêver, vu les deux paires de billes qu'ils font...

- Hein? Co-comment tu sait ça toi?

Alexis bégaie, on est dans un cas de forces majeures.

- Bon... j'ai déjà dis ça- enfin écris. Deux potes de forums et moi faisons exactement le même rêve tous les trois. Je voudrais savoir, vous avez pas vu un couloir immense, une scène dans un cimetière, retour dans le couloir, petit dialogue et fin du rêve par hasard?

De billes, leurs yeux sont passés à boules de billard. Voila, je vais me prendre une météorite sur la gueule. Je savais que les emmerdes, ça pouvais tomber sur le coin de la figure, mais là c'est un peu fort!

Bon ben, la discution tourne à l'imagination de théories, au début pour nier les évènements, puis ensuite pour savoir ce qui va se passer.

~-----------------------------------------------------~

En bas, dans la rue, l'homme encapuchonné et son fils observent le dernier étage de l'immeuble, les fenêtres de l'appartement ou se situent les trois compères. Ils ne sont pas visibles, étant dans une pièce à l'arrière de l'appartement.
Le petit tire un pan de la cape de son père.

- Dis papa, t'es sur de ce que tu fais?
- Mais oui fiston... T'en fais pas.
- Mais papa, c'est pas bien de casser les vitres des gens!

Le père regarde le caillou dans sa main, attaché à un bout de papier, puis pointe la fenêtre de l'appartement juste à côté.

- Ne t'en fais pas fiston, regarde! La fenêtre est ouverte, je vais pas la casser!
- Papa... c'est pas bien de mentir!

Les yeux du petit garçon se brident d'un seul coup, ce qui le rends assez intimidant.

- C'est pas cet appartement ou ils sont. C'est celui là.

Et il pointe le bon appartement.
Le père, grillé, regarde son fils tendrement, avec une petite pointe d'excuse. Son regard est la seule chose qui est visible sous cette cape.

- Désolé, fiston. Je le referais pas.

Les yeux du gamin redeviennent normaux. Il se met à siffloter et change de sujet.

- Au fait, t'es vraiment sur que c'est ce soir? Hier t'étais pas si sur!
- ...T'es bien le fils de ton père toi. Tu aime savoir, hein?

Il se baisse et caresse tendrement la petite tête blonde du gamin.

- Oui, j'en suis sur. J'ai fais des calculs très précis, et le début de la prophétie sera pour 18 heures 32 minutes et 15 secondes très précisément, à deux ou trois pâtés de maisons d'ici. Je peux même te dire que ses trois gamins vont nous surprendre!

- Et comment tu a su que ses trois là font parti des élus?
- Disons que j'ai un bon instinct...
- Papaaaaaaa...
- Ok, ok, j'ai écouté aux portes leurs discutions, et cela m'a prouvé que c'était eux.
- Ils parlaient de quoi?
- D'un rêve collectif, et ce rêve est le Signal.
- Mais papa, le rêve ils l'on fait cette nuit! Comment t'as fait pour savoir que c'était eux qu'il fallait surveiller? Ils n'ont parlé du rêve que depuis une demi-heure!
- Hum... cette fois, c'est vraiment l'instinct. Et tu te serais pas amusé à écouter aux potes avec moi par hasard? Je t'avais dis de rester en bas tout à l'heure!
- Je vais pas obéir à un papa qui ment!

Et le garçonnet tire la langue. Il se met à courir joyeusement autours de son père, qui lui regarde l'heure.

- 19 heures 10... va falloir aider la prophétie. Et désolé fiston de faire le vilain! *han!*

Et le vieil homme lance le caillou avec le message vers la fenêtre.

~------------------------------------------------------------~

*Crack-shliiiiing!* *poc*

C'était quoi ce bruit?
On est allé tout de suite dans le salon voir ce qui se passe. L'une des deux vitres de la pièce était brisée, et une pierre reposait sur le sol. Putain, z'ont que ça à foutre les jeunes de nos jours? Remarque, je suis un jeune, mais bon, merde quoi!
Dono va dans la cuisine pour expliquer la situation à sa mère, et marmonne dans sa barbe.

- Putain, celui qui a fait ça, je lui défonce la gueule à ce connard.

Ouille, faut pas toucher à son chez lui, sinon bobo! Vu sa réaction pour une vitre, là il fait endurer des souffrances de 1000 ans à celui qui touche à sa Xbox...
Je regarde la vitre, puis le caillou.... he? mais a un bout de papier dessus!?
Je prends le papier, je le déplie, et lis... louche le message.

"Soyez au Cosec à 19 heures 30, une surprise vous attends."

Le Cosec, c'est une salle de sport à deux ou trois pâtés de maisons de chez Donovan, on y est en 5 minutes. Je me demande ce que c'est cette surprise... à mon avis, c'est juste un pédophile qui tente de nous piéger. Si c'est ça, il peut aller se faire foutre, mais si c'est autre chose...
Je confie le message à Alexis et à Dono qui viens de sortir de la cuisine.
L'avis général : piège de pédophile. Mais, si c'est pas un piège...
Alexis nous met tous d'accord :

- Écoutez. On a qu'a y aller, mais avec de quoi nous défendre, comme ça on sera pas pris au dépourvu!

Idée approuvée. Dono va chercher son pistolet à billes, et Alexis et moi, on va prendre des barres de fer sur un chantier proche, il y en a partout des travaux en ce moment.
Ça fait un peu délinquant, mais bon, la sécurité avant tout!

Arrivés au Cosec, il n'y avait rien, et en plus faisait noir. Le soleil venait de se coucher.
Le bâtiment en ciment semblait désert, et le parking devant... pas un chat.

- On entre?

Les deux autres acquiescent en silence, c'est rare avec eux. Je regarde vite fait ma montre : 19 heures 31 minutes et 30 secondes. Encore quelques minutes et on se casse. Mais pour l'instant, on entre dans le bâtiment par la sortie de secours, les autres entrées étant verrouillées.
Notre avis général : Nada, rien. En bref, c'est pas un piège de pédophile, c'est un canular.
Je regarde encore ma montre : 19 heures 32 minutes et 15 secondes...

- WHO PUTAIN! CÉKOIÇA?

J'ai la berlue, c'est pas possible. Dono puis Alexis arrivent, alertés par mon cris.

- Il se passe quoi là Gaël.... WHAT THE FUCK?
- Vous faites quoi à gueuler comme des glandus... WHOA!

Ouaip, j'ai pas la berlue.
Il y a un truc qui commence à apparaitre au centre du terrain de handball. Mais c'est quoi exactement? C'est... je sais pas... mais c'est putain de lumineux...
En parlant de lumineux, ce truc augmente en intensité, déjà que ça brillait fort... puis ça deviens une véritable colonne de lumière!
Woh Hollywood, on se calme là! Arrêtez de fumer du piment, ça deviens grave là!
Je regarde en haut... pinaise !? la colonne à carrément transpercé le toit? Mais c'est quoi? Un canon ionique à la Star Wars ?
J'ai même pas le temps de penser ça que la colonne de lumière disparait. Je sais pas ce que c'était mais c'est fini.

- Gaël t'es où? On voit plus rien!
- C'est un peu normal, vu qu'il faisait nuit quand on est arrivé, et aussi vu la dose de lumière qu'on s'est pris dans la gueule... Va falloir attendre que nos yeux se réhabituent au noir. Et je suis là.

Pendant quelques minutes, on a tenté d'avancer à tâtons, le temps que nos yeux se re-conditionnent. Quand on a recommencé à voir la lumière des lampadaires qui filtraient depuis les hautes fenêtres du bâtiment, on était un peu rassurés. C'est maintenant qu'il faut flipper : nos yeux pouvant à nouveau voir clairement, on viens de discerner une silhouette au sol... à l'endroit ou se trouvait la colonne de lumière!
Ok, pas canon ionique, téléporteur, avec un gros klaxon lumineux.

...

Mais qu'est-ce que je raconte moi? C'est de la science-fiction tout ça! Bon... faut faire quoi là? Se casser? Aller voir ce que c'est?

- Heu... on fait quoi là? Nous lance Donovan d'une toute petite voix.
- Je sais pas, moi, on se tire de là en vitesse?

La proposition d'Alexis est intéressante, mais je sais pas pourquoi, je sens qu'on va louper un truc... je sais pas quoi, mais on va le louper.

- Vous vous tirez si vous voulez, moi, je reste.

Je veux faire stylé, mais en réalité, j'ai les chocottes. J'ai les chocottes, mais il semble que ça a redonné un peu de courage aux autres.

- On reste.

Bon, maintenant, je m'approche du corps gisant en plein milieu de la salle. A 5 mètres, je m'aperçois que quoi que ce soit, c'est très grand. 2 mètres au moins.
A 2 mètres, je commence à discerner malgré la pénombre des oreilles très longues, des ailes... Mais c'est pas humain ce truc!
A un mètre, je repère une fourrure. C'est sur, c'est pas humain DU TOUT.
Et quand je suis devant le corps.... putain c'est pas possible, je rêve là, c'est une mauvaise blague! Allez les caméras cachés, sortez de là! Ho...

- PUTAIN DE SA RACE!

Mes deux potes sursautent et accourent.

- C'est quoi?
- C'est pas une bombe?

Je prends un air grave, pour me rendre le plus sérieux possible. Ce que je vais dire va être difficile à avaler, donc il faut les convaincre du premier coup.

- Les gars,vous me croirez si je vous dis que ce truc, c'est... un personnage d'une BD?

Chapitre 2, fin.
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeMar 12 Oct 2010 - 23:23

Chapitre 3 : Nuit blanche et plumes noires.

Résumé de la situation : un mec nous envoie un message (en cassant une vitre au passage) pour nous dire d'aller à un gymnase à proximité. On y va, et là, on entre dans la 4ème dimension ! Une véritable colonne de lumière est apparue, et quand elle disparait, on se retrouve avec... un personnage de BD !
Et maintenant la réaction des potes :

- ...
- ...

Pas très loquaces hein ? Ben moi c'est pareil.
Je crois que ce silence signifie qu'on tente de digérer l'info... mais sincèrement, elle est indigeste.
C'est sur, même si Ben Ladden faisait devant nous de la danse classique, en espadrilles, en maillot de bain féminin et avec une casquette Greenpeace, on serait moins étonné. Au moins on saurait qu'il faut se réveiller.
Là... moi je sais pas quoi penser... si au moins c'était un personnage de BD quelconque, j'aurais cru au canular... mais là, c'est LE personnage du rêve !

- ... C'est une blague?

Dono a enfin commencé à réagir. Ce refus de la situation donne une impulsion à Alexis, qui réagit à son tour.

- Si tu te fous de notre gueule...

Et il lève la barre de fer qu'il avait dans les mains. Ha ben tiens, ça m'était complètement sorti de la tête qu'on avait des armes !

- Alexis, pose ça tout de suite, ce n'est pas une blague, même si j'aurais aimé que ce soit le cas...

Bon, résumons.
Première réaction : Plantage général, on était tous figés sur place, le temps d'ingurgiter l'info.
Seconde réaction : Refus des autres.
Troisième réaction : Se référer à la première.
Ça aurait pu continuer encore longtemps si un caillou n'avait pas été lancé depuis la sortie de secours qu'on avait oublié de fermer. J'ai déjà vu ça quelque part...
Je vais ramasser la caillou, où bien sur, il y avait un message accroché dessus. Original, hein?
Bon, autant lire ce message, ça peut pas faire empirer la situation...

"Alors heureux?
Maintenant que vous avez votre surprise, vous devriez partir, sinon on va vous confisquer le cadeau!"

En fait, j'aurais pas du lire ça. Parce que maintenant, c'est un mélange entre le délire le plus total et un retour brutal à la réalité. Le message était codé mais clair : cassez-vous, les flics vont arriver. Faut dire aussi, avec la colonne de lumière qu'il y a eu, ça m'étonne que personne ne soit pas déjà arrivé sur place.

- Bon, les gars, on se casse, on démêlera ce mic-mac plus tard !

Les deux autres acquiescent. D'habitude, je ne donne jamais d'ordres, c'est plus Donovan le chef du groupe. Mais là, la situation est tellement biscornue...
Les autres ont tiqué quand au moment de partir, j'ai pris la créature sur mon dos. Ça doit faire un drôle d'effet, un gosse de 15 ans, un peu plus de 1 mètre 80, qui soulève un truc de 2 mètres de haut. Et faut dire, ça pèse un âne mort !

Une fois sortis du gymnase, on reprends nos vélos. J'ai eu un peu de mal à monter dessus, c'est chaud avec un poids mort pareil ! On s'éloigne par un lotissement derrière le bâtiment, puis une fois le pâté de maison dépassé, on s'arrête sous la lumière blafarde d'un lampadaire mal entretenu. Au loin, on entends le bruit des sirènes des pompiers et de la police. Ils vont bien rire quand ils vont voir un trou d'origine inconnue dans le plafond !

- Pfiou... on l'a échappé belle...
- Tu l'as dis Gaël...

Et là, Dono qui lance :

- Ouais, mais où on va ? Je vous signale que chez moi, c'est à l'opposé, et vu la cargaison, j'pense pas que vous ayez envie de passer devant les poulets! Et pas la peine d'aller chez Gaël, il habite trop loin, et il faut traverser toute la ville !

Là Donovan, tu soulève un point intéressant. En plus, il faut passer par le centre-ville pour aller chez toi. Autant foutre un gyrophare et un mégaphone sur nos tronches pour signaler notre arrivée.

- Et chez moi ? C'est pas loin et on peut contourner les flics !

Suite à la réplique d'Alexis, Dono et moi on s'est regardé, et on a fait un de ses regard du genre : "Mais je suis con, pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt ? "
Donc, on contournait, en bifurquant et en passant par les ruelles les plus sombres on se dirige lentement vers la maison d'Alexis. C'est une maison de quartier tout ce qu'il y a de plus normal, sauf qu'elle est proche du centre-ville, mais pas trop non plus. A côté de la porte d'entrée se situe le portail du garage. Alexis ouvre la porte, la soulève, puis on gare nos vélos à côté de la voiture. On passe par le petit jardinet à l'arrière de la maison, puis on entre par une grande porte fenêtre.... ou le père d'Alexis attendais, rageur.

- Peut-on savoir ce que tu faisais dehors? Il est huit heures et quart! On commençait à s'inquiéter! Et que font tes amis l.... AAAAAAAAAAAAAAAH !

Oui, le père d'Alexis viens de voir le truc sur mon dos. Il en est tombé dans les vapes. La belle-mère d'Alexis sors de la cuisine, et pousse un cri suraigu. Elle tombe dans les pommes elle aussi.
Je regarde les deux adultes inconscients, et dis à haute voix :

- Dites, ça fais pas cliché de film de série Z ?

Les autres ne répondent pas. Il n'y a rien à répondre.

- Dono, Gaël, allez dans ma chambre, je vais mettre mes parents sur le canapé.

On se se fait pas prier. On monte l'escalier pendant qu'Alexis place les deux inconscients sur le canapé. Dans la position ou ils étaient, on aurait dis qu'ils s'étaient endormis devant un mauvais film... et c'est sans doute le cas.
...Ou pas. J'en sais rien. C'est le bordel dans ma tête...

La chambre d'Alexis, elle est très simple. Devant l'entrée, au milieu de la pièce, il y a un grand lit bleu. Au fond, il y a un bureau, avec une seule chaise, un ordi, une imprimante et une PS2. sur la gauche de l'entrée, il y un placard encastré dans le mur. Enfin, une grande fenêtre se trouve contre le mur de gauche, en face du lit.

J'allonge mon fardeau sur le lit, Donovan va s'asseoir sur la chaise du bureau, et j'en profite pour détailler la créature endormie, maintenant qu'elle est plus visible que dans une BD, un rêve ou dans le noir complet. Bon, niveau taille, faut vraiment s'appeler "la taupe" pour ne pas se rendre compte qu'elle fait deux mètres de haut facile. Ensuite... Elle dispose d'une fourrure de couleur blanche, avec des rayures noires et gris foncé à divers endroits. Son visage, long et fin, est terminé par un petit museau noir, et deux taches noires sont visibles sous chaque œil. Elle a de long cheveux noir de jais, des oreilles longues d'au minimum trente centimètres, avec six boucles d'oreilles sur chacune d'elles, et est vêtue d'une sorte de tunique en tissu rouge, rapiécée à plusieurs endroits, cachant quelques formes, ainsi que de bandelettes de tissu blanc enroulées autours des cuisses. Dans son dos, repliées sur elle à la manière d'une coquille d'œuf, deux ailes de plumes noires transparaissent, mesurant dans les trois mètres d'envergure.
Avec du recul, je me dis que si elle avait été humaine, ça aurait fait une assez belle femme.... oulà je divague !
(♫) Pendant que je faisait mon inspection, Alexis a eu le temps de monter l'escalier, d'entrer dans la chambre, puis d'aller à côté de Dono et enfin de racler la gorge, pour prendre la parole.

- Gaël, va falloir que tu nous explique des trucs là. Déjà, qu'est-ce que c'est ?
- Ben, un personnage de BD...

Donovan interviens à son tour.

- Précise.
- Ouais, c'est vrai, de quelle BD elle vient ? J'en ai jamais lue avec un personnage pareil !
- Bon... je vais vous expliquer ce que je peux... Elle s'appelle Sakido, et viens d'un webcomic -une BD sur le net- du nom de Slightly Damned. C'est une démone de vent, agressive au premier abord, mais qui a un bon fond. Elle crève à la page 93... ou 94, je sais plus. Elle a un petit frère, Buwaro, il est violet, avec des cornes, un peu tâche mais sympathique...

Interruption de Donovan.

- Question : ce Buwaro, c'est pas lui qui pleure sur son cadavre dans le rêve ?
- Ouais. C'est justement un passage émouvant de la BD... bon, bref. Elle a aussi un grand frère du nom de Iratu. C'est une sorte de chien de trois mètres cinquante de haut, avec une épée au bout de la queue, et complètement alcoolique. C'est tout ce que je peux vous dire.

Là, c'est Alexis qui me regarde, avec une tête un peu... enfin complètement la tête du mec pas satisfait.

- C'est.... tout ? Tu nous raconte pas un peu son histoire, pour qu'on sache à qui on a affaire ?
- Ben non, je raconte pas, j'ai pas envie de tout vous spoiler.

Donovan tape sur le bureau, légèrement beaucoup énervé.

- Merde, on s'en fout que tu gâche l'histoire ! On va pas la lire ta BD ! Tu crois vraiment qu'on a la tête à ça ?

Il connais le sens de l'expression "des paroles blessantes" ? Mais bon, il a raison, vu ce qui nous arrive, c'est pas trop le moment de bouquiner.
On se dispute pendant un bon moment, mais j'ai décidé de ne rien leur raconter. C'est pas important. Le seul moment important dans ce shmilblik, c'est la mort de Sakido, et notre rêve. M'enfin, c'est ce que je pense. Je pense mal ?

~-----------------------------------------------------------------~

Un rêve. De la lumière.
Blanche. Pure.
Un être cher. Un adieu.
Puis le noir. Et la douleur. Lancinante.
Comme si le corps n'était qu'un amas d'aiguilles ardentes.

Puis des sons, lointains. Des sons de plus en plus distincts. Des voix. Des cris. Des questions. Des réponses. Et la douleur, qui s'estompe peu à peu, laissant place à des souvenirs, tout aussi douloureux. Un tentative d'évasion. Un échec. La folie. Une étoile. La raison. Un sacrifice. Son sacrifice. Puis un vieil homme. Le désespoir. L'espoir retrouvé. Une porte. Une lumière aveuglante. Un coup derrière la nuque, puis plus rien.

Les voix sont de plus en plus fortes, de plus en plus près. La douleur s'estompe de plus en plus, laissant un nom. Son nom. Sakido.
A partir de ce moment là. Elle commence à avoir des sensations. Elle se sent couchée sur quelque chose de mou, de confortable. D'inconnu. Un instinct surviens. L'inconnu signifie le danger. Cette impression se conforte, quand les paroles entendues prennent un sens. Trois personnes, qui parlent d'elle. De son passé. L'une des trois voix semble savoir beaucoup de choses. Trop de choses. Et il en explique certaines.
Des paupières se soulèvent, dévoilant deux yeux bleus. Les voix se taisent. Trois humains sont devant elle, et la regardent, apeurés. L'un d'eux, un jeune humain, semble un peu moins effrayé, plus curieux.

Il est très grand, mais fait trois ou quatre têtes de moins qu'elle. Il a le teint pâle, les cheveux bruns, les yeux verts, le visage arrondi. Il est vêtu d'un haut uni rouge, sous une veste vert foncé. Il porte aussi un pantalon fait d'une matière étrange, d'un bleu délavé, retenu par une ceinture blanche, mal serrée. Il a d'étranges chaussures, ressemblant à des bottes, en un peu plus court, et avec des lacets, le tout de couleur brunâtre. Un léger embonpoint arrondis le vêtement du haut, qui est retroussé sur le bras gauche, montrant un membre doté d'une couche de poils, musclé, et une main étrangement petite. Sur le bras droit, il y a un bracelet surmonté d'un objet arrondi.

Cet humain dit d'une voix légèrement tremblante :

- Bonjour, Sakido.

Ce salut, Sakido l'interprète comme une menace. Ses yeux s'illuminent, menaçants, puis elle se lève, se met debout sur l'objet mou, de couleur bleue. L'humain qui l'a saluée semble comprendre ce qui se passe car il se met à crier.

- Cassez-vous ! Elle se met en colère !

Les deux autres humains ont le temps de sortir de l'espace clos ou ils sont, mais le grand humain se fait attraper par le cou. Il se débat, mais la créature le plaque contre le mur, qui se craquelle sous la pression. Le garçon sans défense crie de douleur, puis, plus rien ne bouge pendant plusieurs secondes, comme si le temps est arrêté. Soudain, une voix sourde, éraillée, sort de la bouche de la bête ailée.

- Comment... ? Je t'ai entendu discuter... Comment sait-tu autant de choses sur moi... ?

Soudain, une odeur. Une odeur... familière. Une odeur incongrue. Une odeur tellement choquante qu'elle en lâche l'humain, qui tombe au sol, sur le derrière. Elle se met à renifler, pour trouver la source de cette odeur si familière. Elle s'aperçoit que cette odeur émane de l'humain qu'elle viens de lâcher. Mais cette odeur n'a rien à faire ici, sur cet humain. Car cette odeur est celle de...

- Bu... Buwaro ?

~-----------------------------------------------------------------~

La vache... J'ai mal partout... J'ai l'impression de m'être pris une grenade à Call of... pour de vrai. Je vois plus que du brouillard, j'ai des acouphènes, et le cerveau en bouillie...
Putain, il s'est passé quoi... ? Ha, je me souviens.... Sakido s'est réveillée, elle avait l'air paniquée, et moi, je lui ait dis bonjour, comme ça. Mais putain! Qu'est-ce qui m'est passé par la tête!? En plus, c'était une phrase du genre : "bonjour, j'ai mangé une pomme aujourd'hui, et toi" ? Je suis vraiment pas doué...
Ensuite, elle s'est mise en colère, pas étonnant vu sa panique et ma connerie. J'ai dis aux autres de fuir, mais moi, je me suis fait toper. Elle m'a bien plaqué contre le mur, et c'est là ou tout deviens flou... ça dois être à cause du choc que je sens un liquide poisseux derrière le crâne... et je crois qu'elle m'a relâché sans ménagement, vu comment j'ai mal au cul...

Ça commence à aller mieux.... les sons reviennent... j'entends des bruits de reniflement, et en plus lointain, des claquements de dents... à moins que ce soient des genoux ? Ourgh... Je suis bon pour le doliprane, moi. Ha, j'ai le décors qui tremble moins... et bonjour les dégâts. Le lit d'Alexis est mort, cassé au milieux, les placard ouverts, les affaires sur le sol... le bureau d'Alexis est miraculeusement intact. Mais que s'est-il passé? Il y a eu une tornade ou quoi? Le lit, je veux bien admettre que sous le poids de Sakido (mon dos à failli finir dans le même état) , mais le reste...
Je passe ma main derrière la tête, et prends un peu de liquide poisseux, en passant ma main au passage sur le mur qui semble un peu creux... Le liquide poisseux est du sang... Super. Et moi que me suis pris un traumatisme crânien à cet endroit là quand j'avais sept ans... Bravo Sakido !
Mais au fait ? Où qu'elle est Sakido ? Un monstre ailé de deux mètres de haut, c'est pas le genre de truc qu'on cache dans un tiroir à chaussette !
Ha ben elle est devant moi, il suffisait que je lève la tête. Elle me fait une tête d'ahurie en me regardant... Quoi ? J'ai une tâche sur le nez ?

- Bu... Buwaro ?

Hein, pourquoi elle balance le nom de son frère ?

- Buwaro, c'est toi ?

Et le prix du plus grand "What The Fuck" de l'univers reviens à... Sakido ! Elle gagne comme prix le droit d'aller chez un opticien !
Nan mais là, me confondre avec un mec équipé de cornes, d'une queue et d'une fourrure violette, il faut commencer à se poser de sérieuses questions !
Heu... ? Elle fait quoi là ? Elle s'approche un peu trop de moi là... elle... me renifle ? Et pourquoi j'ai cette sale impression que sa gueule est un peu trop proche de ma gorge ?

- Tu ne n'est pas Buwaro.... Mais tu sens comme lui... Qui est-tu ?

Là, j'ai envie de répondre "gné ?" ou "un fan de Buwaro ?", mais comme je tiens à ma vie, je crois que je vais m'abstenir. Je "sens" comme lui ? Ça veut dire quoi ça ? Je comprends rien... et j'en ai peut être pas l'air, mais je suis mort de trouille! Et en plus j'ai toujours aussi mal... Hein ? Elle me relève ?
Maintenant, j'ai juste un peu à lever la tête pour la regarder dans les yeux... ce ne sont plus les yeux luminescents et meurtriers de tout à l'heure. Non, ce regard ne dégage plus d'agressivité.
Bon, autant me présenter, moi je sais qui elle est, mais elle sait pas qui je suis. Et en plus, elle m'a demandé qui j'étais.

- Je m'appelle Gaël...

Oui, j'avais rien d'autre à dire, et ça semble pas lui suffire.

- Dis moi ou suis-je, et pourquoi tu en sais autant sur moi!

Et voila, la question choc. C'est sur, elle a entendue qu'on parlait d'elle quand elle s'est réveillé. Bah, autant avoir la subtilité du Joueur du Grenier, et tout balancer sur le tapis, comme ça, ce sera fait...

- Tu es dans la maison d'un ami à moi, et je te connais car les aventures de ton frère sont racontées dans une bande dessinée, une sorte de livre imagé racontant des histoires.
- Hein? Quoi? Des histoires sur mon frère ?

Elle a pu comprendre l'essentiel de ma phrase, qui l'a mise dans l'incompréhension la plus totale. Oui, je suis doué pour provoquer des paradoxes.

- Je ne comprends pas... mais comment... ?

Ouh là... Quand un être vivant pose ce genre de questions, c'est qu'il pédale dans la choucroute ! Bon, va falloir la calmer, avant que ça ne sente le cerveau grillé.

- Heu... ? Sakido ? Si tu attendais un peu, le temps de digérer tout ce qui t'arrive, pour tenter de comprendre ce qui se passe ?

J'ai dis ça moi ? Putain, je suis capable de sortir autre chose que des conneries !
Et puis de toute façon, ça vaut aussi pour moi, vaut mieux pas trop que je réfléchisse pour l'instant.
Elle me regarde, encore. Si les yeux étaient capables de se nourrir, je crois qu'il ne me resterait même plus les os, tellement elle m'a regardé sous toutes les coutures.
Elle hoche la tête, en signe d'accord. Puis elle se met à renifler... Non, si elle sent l'odeur d'un autre membre de sa famille, je lui lance une pierre sur la tronche.

- Dis ? Gaël, c'est ça ? Tu pourrais faire signe aux deux humains derrière de venir, on sent leur peur à des lieues à la ronde.

J'ai déjà entendu parler d'animaux tels que les chats qui pouvaient sentir l'odeur de la peur, et bien maintenant, je sais que les démons le peuvent aussi.

- On dis kilomètres dans le coin pour mesurer les distances, mais t'as raison. Les gars! Sortez de votre trou, y a plus de vraiment de danger !

Et de derrière la porte, je vois Donovan et Alexis, un peu tremblant, venir lentement. C'est un peu normal, quand on vois son meilleur pote sur le point de se faire défoncer la boite crânienne, puis trois minutes plus tard tailler un bout de gras avec la créature qui a tenté de le tuer. Ça choque un minimum. Ha ils sont fiers, les grands joueurs de Resident Evil, Dead Space, God of War et compagnie !
Et moi qui croyais qu'ils n'avaient jamais peur.... oui, bon, je sais, je suis un peu gosse de penser qu'il existe des gens qui n'ont jamais peur.

- Gaël...
- Ouais Alexis ?
- Comment tu peux ne pas avoir la trouille devant ça ?
- Premièrement, je te signale que "ça" à un nom, et que je suis mort de trouille !
- Désolé, mais je trouve que t'as l'air plus effrayé à Aqualand sur le Wave !

Non, Dono, ne ressort pas le dossier Aqualand ! Je sais que c'est la meilleure référence pour me voir effrayé, mais c'est pas l'moment !

- N'en rajoute pas Dono, s'teuplais...
- Arrêtez !

Coupure de discussion claire, nette et précise par Sakido.

- Je ne comprends rien à ce que vous racontez! Quel est l'intérêt de savoir qui a le plus peur? Vous puez la peur tous les trois!

La démone à parlé, Amen.
Oui je sais elle est nulle, mais bon, je n'ai fait que la penser, cette blague là !
(♫) Bon, maintenant que le passage effrayant est passé, tout le monde fait connaissance, et moi, je reste dans mon coin, vu que je connais déjà tout le monde. J'ai l'impression d'avoir oublié un truc... Ha ouais! J'ai deux pseudonymes à contacter ! Luke et Donf doivent savoir pour Sakido, vu qu'ils ont fait eux aussi le rêve.

- Alexis, je peux piquer ton ordi quelques minutes ?
- Tu crois que c'est le moment pour faire le no-life ?
- On dis pas no-life dans mon cas, on dis otaku.
- Génial. C'est quoi la différence ?
- Aucune, les otakus sont juste accros au japon en plus du reste.

Sans aucun commentaires. No comment !
En plus le regard que me fait Alexis et Dono, on y lit clairement : "va à l'asile pov' cloche !".
Sakido, elle, ne comprends rien à nos discutions. Elle est complètement larguée, et s'est assise sur le lit, même si il est complètement pété.
Bon, moi, je m'allume l'ordi, et oh surprise, un mot de passe ! Je le tape direct, et la session s'ouvre. C'est pas que je le connaissait, mais quand on connait bien Alexis, la liste des mots de passe est simple à deviner. Je me retrouve avec un superbe fond d'écran avec un quad, un Polaris s'il vous plais ! La marque préférée de ce cher ami! Je lance firefox, puis via mon ami Google, je retrouve ma chatbox favorite et me connecte, et je retrouve Donf et Luke en train de parler des Youtube Poops d'un mec au pseudonyme de "groscacaboudin". Charmant. Pour une fois qu'ils ne s'explosent pas de rire devant les vidéos de Supermark...

Luke : Salut you ! o/
Donf : lut! o/
Youlit : Lut...
Luke : Ouh là, il était pas naturel, ce "lut" ... Il s'est passé quelque chose ?
Youlit : T'as bien raison, mec, j'ai un truc de taré à vous annoncer...
Donf : Ho non, je sens une grosse merde qui va arriver. :/
Youlit : Tu n'y es pas du tout Donf. Non, pas du tout.
Luke : Alors accouche ! T'as pas Flandre qui te cours au cul ! *SCHKLANG*

Note pour moi même : Luke vient de faire un nouveau bruitage d'auto-mutilation. C'est sa grande spécialité, l'auto-mutilation. Heureusement que c'est que virtuel !

Youlit : Non, par contre, je suis chez un pote, et j'ai Sakido juste derrière moi.
Luke : ...
Donf : ...
*Lukeskywalker62 caresse la tête de Youlit.
Donf : Brave petit. :3
Luke : C'est comment, le passage de la 2D à la 3D ? :33
Youlit : ... Putain les gars, vous pouvez pas être sérieux un instant?

C'est moi qui a écris ça ? Moi dont chacune de mes pensées est un sketch de Coluche ? J'ai les chevilles qui enflent moi...

Donf : Ah, tu es sérieux you ? :3
Youlit : On ne peut plus sérieux.
Donf : C'est ça you, on te crois. :3
Luke : ....XD

C'est pas possible, ils me prennent pour Cirno, là ! C'est vrai que je balance un truc un peu énorme, mais merde quoi !

Youlit : Nan mais les gars, est-ce que j'ai vraiment l'air de déconner?
Luke : Oui. XD
Youlit : Et bien non, je déconne pas!
Donf : Euh, ça pars un peu loin l'histoire you...
Luke : Bon, youlit, arrête la blague, ça deviens lourd là. --'
Youlit : Je n'arrêterais pas la plaisanterie, vu que ce n'en est pas une.
Donf : ...
Luke : ... Tu ne lâchera pas, hein ?
Youlit : Non.
Donf : Donc on va faire le classique preuve sinon fake. :3
Youlit : OK, le temps de prendre une photo et de vous l'envoyer.

Les gars, vous faites chier. Je voulais pas en venir au preuve sinon fake. Déjà que ma santé mentale en a pris un coup, je crains pour la votre ! Allez, c'est parti pour une séance photo !

- Alexis, passe moi ton portable.
- Pourquoi ? T'as pas le tien ?
- Si, mais j'ai besoin de relier le portable à l'ordi, ce qui est plus pratique avec le tien, déjà synchronisé.
- Ha, ben d'accord. Mais ne touche pas à tout !
- Ho ça va, j'vais juste prendre une photo... Sakido ! tu peux me regarder un instant ?

Alexis me tends son beau smartphone rouge et noir, tandis que l'interpelé, en train d'interroger Donovan sur les objet inconnus de la superbe chambre d'Alexis, se retourne. Elle me regarde, curieuse de savoir pourquoi je l'appelle. Je ne répond pas, je met juste le portable en mode photo, puis je prends Sakido en instantané, j'aime pas quand les gens prennent des poses.

- C'est bon, tu peux te retourner !

Elle me jette un regard d'incompréhension, ne sachant pas que je viens de prendre un cliché d'elle.

- Donovan, explique lui ce qu'est un appareil photo.
- Depuis quand tu me donne des ordres ?
- Heu... bonne question.

Non, pas les questions d'autorité, s'vous plais ! C'est vraiment pas le moment !
Heureusement, il rajoute :

- De toute façon, j'allais lui expliquer comment marche un ordi, alors, je peux y rajouter l'appareil photo !

Donovan, je t'adore. Merci.
Maintenant, je retourne à l'ordi, et je connecte le portable via USB. Le gestionnaire de données du portable s'ouvre, et j'importe la photo sur l'ordi, dans le dossier "mes document", remplis de photos de quads. C'est sa grande passion le quad. Pendant que je met en ligne la photo, je regarde ce qui se passe sur la chatbox, et à mon grand plaisir, le fait que je n'ai pas bronché quand Donf a parlé du preuve sinon fake les a déstabilisés.

Donf : Attends, ne me dit pas qu'il va vraiment le faire ?
Luke : Allons, c'est juste pour nous faire marcher ...
Donf : Je sais pas.... il avait l'air sérieux. D'habitude, il fout plein de smileys, mais là.... :/
Luke : ... Remarque ... M'enfin, réfléchis deux secondes ...
Donf : Luke, et si il avait raison ? Si il avait vraiment Sakido avec lui ?
Luke : Oh non, tu vas pas croire un truc aussi énorme ! Je veux bien croire pour le coup des rêves, ça on peut pas le nier, mais là... c'est un peu trop. XD
Donf : Mouaif...
Youlit : Luke, ton pragmatisme te perdra. Je viens de finir de mettre en ligne la photo, tu veux voir?
Donf : Ah, enfin cette photo...

Et je met le lien de la photo, maintenant, réaction.

Donf : ..............
Donf : Oh bordel...
Donf : OMFGWTF ! C'est pas possible !

Tradution : Oh My Fucking God What The Fuck. En bref, là, je viens de les scier à la petite cuillère.
Pendant 10 minutes, Donf pose des tas de questions sans queues ni têtes (à croire que cette photo contiens du canabis) , tandis que Luke nous fait un superbe "session timeout". Il a du éteindre son ordi et aller prendre des médocs contre le pêtage de câble. Ou des antidépresseurs, c'est au choix.
Côté monde réel, Donovan tente tant bien que mal d'expliquer le principe des objets se trouvant dans la chambre d'Alexis, mais Sakido ne comprend rien. Normal, l'endroit d'où elle viens, c'est un lieu ou la technologie n'est pas à un niveau très élevé. Si on lui passait un traité de magie, elle le comprendrait à coup sur, mais ici, il n'y a pas de magie.
Et là, d'un coup, c'est le drame. Un grondement sourd s'échappe de Sakido, qui est elle-même surprise.

- Que se passe-t-il, je suis malade ?

Un nouveau grondement s'échappe, et il vient du ventre de Sakido. C'était son ventre qui gargouillait ! Oh putain que c'est con ! Vite, les mains devant la bouche, avant que je ne me suicide de rire !

- Mpffrr-frr...

Ouf, rire contenu. Mais maintenant, Sakido me regarde avec un air incrédule.

- Tu pourrais m'expliquer ce qui m'arrive ? On dirais que la situation est amusante pour toi !
- Dis, t'as jamais eu faim de ta vie Sakido ?
- Heu... non ? C'est quoi la faim ?

Là, Donovan qui fait des boules de billard.

- Elle... a jamais mangé de sa vie ? C'est une blague ?
- Non Dono, et je vais vous expliquer. Dans la BD, il y a le paradis et l'enfer, et, tout naturellement, les anges et les démons, dont on a un beau spécimen devant nous. Or, dans l'histoire de la BD, tant qu'un ange se trouve au paradis, ou un démon en enfer, il est sous la protection d'une divinité qui les protège, et sous cette protection, ils ne ressentent pas la faim. Bien sur, si l'ange ou le démon quitte le paradis ou l'enfer, il ressent tout de suite la faim.

Là, c'est toute l'assemblée qui me regarde avec des yeux incrédules. Sakido, parce que je viens d'expliquer un gros principe de là ou elle viens, et les deux autres, parce qu'ils se disent, depuis le moment ou j'ai employé le mot divinité, que j'ai une case en moins.

- Tu.... tu te fous de nous... désolé, on est pas religieux, on crois pas à ce genre de trucs divins.
- Bah, laisse tomber Alexis, moi non plus je ne crois pas aux dieux. Mais vu que Sakido existe... On va éviter d'exclure cette possibilité. On laisse la question en suspens, OK ?

Dono répond :

- Bah, vu la soirée de tordus qu'on vit, vaut mieux pas chercher à comprendre.

La discution close par les paroles de Dono, et le ventre d'Alexis se met lui aussi à gargouiller.

- Bon, Gaël, si tu allais chercher de la bouffe ? Moi aussi j'ai la dalle !
- Ok, mais le chorizo dans le placard, c'est pour moi !
- ...Comment t'as senti ça ?
- J'ai du flair pour repérer la bouffe.
- T'es pas un chien !
- Waf ! Waf !
- ...T'es vraiment con quand tu t'y met.

Je me contente juste de lui tirer la langue, puis de descendre l'escalier. Ça, c'est mon genre, raconter des conneries en toutes circonstances. Je traverse le salon, ou sont toujours étendus les parents d'Alexis, sur leur canapé, devant leur écran plasma. Je fonce à côté du sofa, ou deux entrées se présentent : à gauche, le couloir qui mène à l'entrée de la maison, à droite, le cœur de la maison : la cuisine !
J'entre, à juste à ma droite, ce situe le frigo que j'ouvre, et d'où je prélève un peu de jambon, du pâté, des restes de pizza... vachement diététique tout ça ! Ha, un peu de salade, pour équilibrer ! Je prends aussi un peu de brie, et je vais chercher du pain, j'en ai vu en entrant sur le côté de l'évier, à droite de la pièce. Et bien sur, j'ouvre le fameux placard d'où sort le délicat fumet que j'ai senti en mettant les vieux d'Alexis sur le canapé. Et tadaaaa ! Dix centimètres de chorizo, rien que pour moi ! Bon, ben ça devrais suffire.
Je suis sur le point de remonter quand je m'aperçoit d'un truc qui cloche : le père d'Alexis n'est plus sur le canapé !

- Allô, police ?

(♫)

Et meeeeerde...
Génial, il est réveillé, et appelle la police... bah, aucune chance que les flic le croie, vu les propos qu'il balance. Un beau concentré de "monstre gigantesque", de "fils en danger", et tout et tout itou. Jamais un flic se déplacerait pour une histoire comme ça....

- Bien, on arrive, veuillez nous indiquer votre adresse.

Tiens, les haut parleur du téléphone est activé... Hein ? Kewoua ? J'ai bien entendu ce qui vient de sortir du combiné ? Ils... Ils ont gobés cette histoire ? Même moi si j'avais pas vu Sakido, je n'y aurait pas cru ! Ou pas, je suis tellement rêveur qu'un éléphant rose dans ma chambre ne me surprendrait qu'à moitié.
Bref, je remonte en vitesse...

- Ça crains du boudin les gars !

Et Alexis, du tac au tac :

- C'est surtout tes expressions qui craignent !
- Oui, je sais, mais merde ! Ton père est réveillé et il a appelé les flics ! T'imagine leurs têtes devant Sakido ?
- Heu... Ils n'ont pas cru mon père quand il leur a parlé de Sakido, J'espère ?
- Ben, aussi fou que cela puisse paraitre... si.

Donovan me regarde comme si j'étais le dernier des abrutis, Alexis, relativise du mieux qu'il peut, en disant que si sa sœur n'était pas chez des potes jusqu'à Mercredi, on aurai eu des emmerdes beaucoup plus tôt...
Sakido, elle, ne comprends pas ce qui se passe. Vu sa tête, elle n'a d'ailleurs rien compris aux explications de Dono sur les ordi et compagnie. Mais bon, avant de faire comprendre à un démon aux connaissances technologiques inexistantes ce que c'est que l'informatique, il va falloir trouver un moyen de se casser !

- Les gars, vous avez pas une idée pour se casser ? Parce que fuir avant que les poulets arrivent, c'est simple, mais ensuite, où aller...

Alexis prends un air suspicieux.

- Déjà, faudrait savoir pourquoi t'as peur de la police comme ça. Ils vont pas nous bouffer! Je veux bien admettre qu'on aurait eu des emmerdes si on était restés au Cosec, mais là ? Je suis chez moi ! Et puis, peut-être que les flic auront moins peur que...

L'atmosphère prends soudain une odeur de caoutchouc brûlé. Mais cela ne vient pas d'un incendie. Je ne saurais décrire ça. En tout cas les propos d'Alexis m'énervent, parce qu'il faut ce rendre à l'évidence...

- Il auront tous peur.
- Hein ? Gaël ?
- Ils auront peurs, et cela tournera à l'hécatombe.

Dono me prends soudain le bras. Sans m'en rendre compte, j'avais empoigné Alexis.

- Oh, ça va Gaël ? Hey, calme toi ! T'es pas comme d'habitude...

C'est vrai que d'habitude, je me met pas en colère, ni ne prophétise comme ça, je garde plutôt mon calme, en tentant de montrer mon point de vue, mais là... J'ai comme un pressentiment qui m'oppresse. Comme si il y avait une grosse guillotine sur ma tête et que si on ne fuyait pas, elle tomberait. Enfin, non j'exagère, je ressent juste un frisson dans le dos. Mais ce frisson... brrrr !
Je relâche ma main, et tente de reprendre mon souffle, comme si j'avais couru un marathon. Donovan relâche aussi la pression sur mon bras, puis je baisse la tête, en signe d'excuse. L'odeur de brûlé se dissipe.

- Désolé, j'aurais pas du m'emporter.... Mais j'ai un mauvais pressentiment.... Je saurait pas trop expliquer... Et ça me rends nerveux.

Cette fois-ci, Sakido interviens. Visiblement, elle semble nerveuse elle aussi.

- Toi aussi, tu as cette sensation ?

Heu... Sakido ressent aussi ce truc ? Brrr ! Et moi qui ne souhaitait cette sensation à personne... Elle continue :

- Je serais bien d'accord pour fuir, mais où ? Je ne sais même pas ou je suis !

Alexis interviens :

- Nous on sait ou on est, mais elle a raison, faut savoir où aller, on va pas marcher au hasard d'une rue en espérant trouver une bonne cachette !

Il s'ensuit un débat de quelques 30 secondes, ou furent éliminés les possibilités de fuite vers les familles, les amis, beaucoup trop risqué.
Je résume à peu près l'abri idéal :

- Alors, il faut aller chez quelqu'un de confiance, que l'on connais bien, mais dont personne ne peut faire de lien.

Alexis, ironique :

- Wah, t'as pas plus compliqué ?
- Nan, j'ai rien de plus com... Mais c'est bien sur ! Les gars, je sais ou on va aller ! Dono, met la bouffe dans un sac, Alexis, prends une couverture pour cacher Sakido, et prends tout ton argent de poche. Sakido... heu... attends, je m'occupe du reste.

Sans laisser le temps aux autres de se poser des questions, je retourne sur l'ordinateur, ou je regarde : Donf est toujours connecté, malgré le fait qu'il soit vingt deux heures et demi (la vache, le temps passe vite !) et qu'il vient de se prendre la quatrième dimension dans le dents.

Youlit : Donf, j'ai besoin que tu me rende un service.
Donf : Oui ?
Youlit : Passe moi ton adresse.
Donf : ...
Youlit : Non, pas ..., ton adresse ! C'est urgent, et vital!
Donf : A quel point ?
Youlit : Au point ou je risque de finir sous les barreaux d'ici moins de cinq ou dix minutes!
Donf : ... Ha ouais quand même.
Youlit : Bon, tu me la donne, oui ou merde ?
Donf : D'accord...

Je note l'adresse, vite fait, puis je la recherche avec Google Earts. Je me fait une image par satellite que j'imprime. Je retourne sur la chatbox.

Youlit : Donf, s'il te plais, fais un 666 pour moi.

Le 666, c'est notre manière à nous de dire qu'on efface tous les historiques de la chatbox, car on aime pas ce procédé.

Donf : J'aime pas ça, mais je vais pas t'emmerder. Voila.

Et toute notre discussion se retrouve effacée. Je me déconnecte de la chatbox, du forum, j'efface les historiques de navigation, puis j'efface la photo de Sakido. Je suis paranoïaque, mais bon, je veux brouiller les pistes, et vu le documentaire que j'ai vu l'autre jour, à la télé, sur les moyens modernes de la police, je préfère être trop prudent que pas assez.
J'éteins l'ordi, puis je regarde Alexis et Donovan, chacun un sac sur le dos. Le premier prends la parole, interrogateur.

- Gaël, je comprends que tu veille cacher Sakido avec la couverture, mais mon argent de poche ? On va pas allez si loin que ça ?
- Ho que si, on va aller loin ! On va aller dans les environs de Toulouse.

Donovan interviens.

- Et on y va comment ? En avion ?
- Heu... je ne sait pas ou c'est, ce Toulouse dont vous parlez, mais peut être que je pourrais vous porter sur mon dos ?

Hey ! Mais j'avais pas pensé à ça ! C'est vrai qu'elle a l'attirail pour voler dans son dos, et en plus, elle a suffisamment de force pour nous porter tous les trois, cette chère Sakido. Mais...

- Sakido, tu n'a pas ton pendentif, tu pourrait voler sans ?

Le pendentif, c'est un bijou en forme de soleil, qui à la propriété de faire pousser des ailes dans la BD, elle se servait de se pendentif car à cause d'un évènement de sa jeunesse, ses ailes étaient flétries.
Elle tique un peu, mais moins, elle commence à être habituée à ce que je sache beaucoup de choses.

- Ne t'en fait pas, cela fait des années que je n'en ai plus besoin. Je gardais ce pendentif de manière sentimentale.... Mais ? Comment ça se fait que je ne l'ai plus ?
- Buwaro l'a récupéré quand tu es morte...

C'est sur, cette BD me permet de savoir plus sur son monde que Sakido elle même. Coupant court à toute discussion, je descends les escaliers, et je retrouve le père qui se plaque dans un coin de la pièce, armé d'une poêle en fonte. On l'ignore royalement, et en sort dehors. Il fait nuit noire, la seule lumière qui éclaire est celle d'un lampadaire à notre droite. Sakido est visiblement surprise, car il y avait de la lumière dans la maison d'Alexis.

- Que... Comment il peut faire nuit dehors alors qu'il faisait jour dedans ?

Pas le temps d'expliquer quoi que ce soit, on entends les bruits de gyrophares. On se met à courir vers la gauche, suivant le trottoir. Sakido regarde et renifle chaque détail, renâclant à plusieurs reprise à cause de l'odeur du bitume. Arrivé à une intersection, les bruits de gyrophares s'accentuent. Les policiers sont bientôt là. Mais Dono s'arrête.

- Que se passe t'il, Donovan ?
- J'en sais rien... j'ai l'impression d'être dans un frigo...

Putain... pas encore cette fichue sensation... Je vais dans la droite, vers la sortie de la ville, quand Dono me gueule dessus :

- Va pas par là !
- Quoi encore ?
- Quand tu es allé dans cette direction, ça s'est accentué ! Je crois qu'il faut aller vers la gauche, même si c'est à l'opposé de la sortie de la ville.

J'opine, j'ai l'impression qu'il faut faire confiance à ce frisson, qui d'ailleurs me fait penser à une BD que j'ai lu il y a longtemps... "toujours se fier au frisson. oublier tout ce que l'on sait."... Et puis merde, c'est pas le moment de faire de la philosophie à la con ! Faut courir ! On passe donc par la ruelle de gauche, qui finit par un cul de sac, qui va vers la droite, devant la Dordogne.
Cool. Là, on a vraiment fait les cons. Ha mais ouais, j'y pensait plus, on a Sakido qui nous a proposé de voler tout à l'heure...

- Bon, Sakido, tu pense qu'on sera pas trop lourds ?
- Ne vous inquiétez pas. Le petit... Donovan, c'est ça ? Monte sur mon dos. Les deux autres, je vous porte dans mes bras.

Donovan ronchonne un peu de s'être fait appeler "le petit", mais s'exécute, tandis que Sakido prends Alexis. Au moment ou elle va me prendre, un bruit gyrophare retentit, seul. Bizarre. J'en ai pourtant entendu plusieurs tout à l'heure ! Hola ! Mes pieds touchent plus le sol !... Ha, c'est la démone qui me prends.
Elle déploie ses ailes, mais au moment ou elle décolle, j'entends un crissement de pneus, et une portière qui s'ouvre. Je tente de me retourner, malgré ma position dans le bras gauche de Sakido, et je vois un policier sortir d'une voiture. Les gyrophares l'éclairent de derrière, ce qui fait que je ne voie pas son visage, mais tandis que Sakido s'éloigne du sol, j'arrive à discerner ses yeux. Et ses yeux sont ceux d'un loup qui vient de flairer une nouvelle proie. Quelque chose me dis que ce n'est pas la dernière fois que l'on va se croiser.

~-------------------------------------------------------~

Cela fait maintenant plusieurs heures que Sakido et ses passagers voyagent dans les airs. Le voyage fut mouvementé, car Gaël se plaignait en permanence (et se plaint encore) d'avoir le vertige. Il fut ponctué d'arrêts fréquents au sol pour permettre à Gaël de repérer les panneaux indiquant la direction à suivre. Donovan en a profité pour le mimer en train de vomir, ce qui finalement n'est jamais arrivé.
Maintenant, Sakido ressent plus violemment que jamais l'étrange sensation que les trois humains l'accompagnant appellent faim. Son vol devient de plus en plus irrégulier, ce qui a pour effet de décupler les plaintes de Gaël. Finalement, les quatre OVNIs décident d'atterrir dans un bois à quelques centaines de mètres de la route. Sakido déploie ses ailes, enfin délestée du poids qui l'encombre depuis autant de temps.
Les trois compères ouvrent leurs sacs, pleins de victuailles, et montrent à Sakido comment manger tel ou tel aliment. Elle apprends vite, et elle se joint tout aussi vite à la dispute de Gaël, Alexis et Donovan sur la propriété du chorizo.
Finalement, quand Gaël regarde le cadran de sa montre, il constate qu'il est quatre heures du matin, et le groupe décrète qu'il est temps de dormir, pour mettre fin à cette journée qui est le début d'une aventure extraordinaire. Tout le monde se couche à même le sol, sur l'herbe légèrement humide. Tout le monde s'endort assez vit, sauf la démone, qui tente de réfléchir à ce qui lui est arrivé. Ses réflexions sont interrompues par une sensation dans le dos, entre les deux ailes. C'est Gaël, qui, dans son sommeil, s'est servi de la large surface de plumes comme d'une couverture. En temps normal elle aurait arraché la tête du moindre être vivant osant faire une chose pareille, mais cette nuit là, cela la fait juste sourire.

- Il n'y a pas que d'odeur que vous vous ressemblez, vous deux...

Et elle s'endort, légèrement apaisée de ses récentes péripéties.

Chapitre 3, fin.
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeDim 6 Mar 2011 - 3:20

Chapitre 4 : L'instinct du loup.

Un ensemble banal de tubes néons éclairent une salle simple, avec une grande porte fenêtre donnant sur la rue. Cette salle est composée d'un comptoir d’accueil, de de quelques sièges sur les côté de l'entrée, des plantes vertes dans les coins, pour égayer le tout. Derrière le comptoir, au fond de la salle, sur le mur, il y a un écusson, dont le haut est composé du drapeau français, bleu, blanc, rouge, et sur le bas est marqué "Police Nationale". En dessous de cet insigne, se situent quelques casiers contenant des clés, des menottes ainsi que du courrier. Devant l'entrée, sur un parking qui sépare les deux voies d'une avenue, est dressée une tente blanche, entourée de panneaux aux messages variés, mais tous se prononçant contre la fermeture de ce bâtiment. Derrière le comptoir, il y a une jeune femme policier en uniforme, une tasse de café à la main. A sa gauche il y a une salle qui se sépare en deux. D'un côté, il y a deux cellules au barreaux métalliques, vides, tandis que de l'autre, il y a une salle sobre, totalement isolée, avec une vitre sans teint pour permettre à des personnes de l'autre côté de voir sans être vus. C'est la zone des gardes à vue. A la droite de l'agent, se trouve une salle de détente, avec une machine à café, ainsi qu'une table avec quelques biscuits. Il y a quelques policiers, qui n'ont rien d'autre à faire qu'attendre les ordres. Derrière l'agent à l'accueil, à côté des casiers, se situe un petit escalier, menant à un étage composé de quatre salles. La première, dans laquelle on arrive en montant, est composée d'une dizaine de bureaux, dotés d'ordinateurs ainsi que d'une pile assez impressionnante de papiers, la plupart des factures de contravention. La moitié des postes sont occupés par des agents tentant de réduire désespérément leur piles respectives. Sur la gauche de cette salle, se situent deux portes. La première, c'est la salle de la photocopieuse, et sur la seconde, est marqué sur un panneau en bois : "Commissaire : Bertrand Desponsas ; Commissaire Adjoint : Martine Banard". De l'autre côté de la salle, se situe une porte verrouillée, sur laquelle est inscrit "Section Scientifique", et d'où réchappe quelques bruits étranges. Tel est le commissariat de police de Libourne, petite ville à une demi-heure de Bordeaux.
Dans le bureau du commissaire et du commissaire adjoint, un homme d'age mûr, les cheveux bruns grisonnants, les yeux verts et un femme qui est dans les quarante cinq ans, aux longs cheveux blonds, les yeux noisettes, se tiennent devant deux jeunes officiers, qui ont dans les vingts ans ainsi qu'un air penaud. Dans le coin de la salle, adossé à un mur, un homme d'une trentaine d'années, grand, mince, les cheveux bruns, les yeux d'un bleu profond, lui donnant un air sauvage. Son uniforme, composé d'une chemise bleu ciel, ainsi que d'un pantalon et une veste bleue marine, trahissent une fine musculature, digne d'un athlète. Il observe la scène d'un regard amusé. Le commissaire prends la parole, ainsi qu'un air sévère.

- Dites donc, vous deux, je peux savoir pourquoi vous mettez autant de PV ? Surtout que beaucoup n'ont pas lieu d'être.

L’officier de gauche, le plus petit, répond, tremblant.

- C'est que, heu... on n'avait pas atteint nos quotas...

Le commissaire soupire. C'est la quatrième fois de la semaine qu'il a des rendez-vous de ce genre, à cause de ces fichus quotas. La commissaire adjointe prend la parole à son tour, d'une intonation forte, énervée.

- Je vais être claire : ne me parlez pas de ses quotas à la noix, l'état a beau avoir instauré ce genre de quotas de PV, ici, nous ne considérons pas les citoyens comme des vaches à lait ! Si vous voulez monter en grade ici, vous avez intérêt d'oublier vite fait ce genre de directives venant d'une bande de pourris jusqu'à la moelle par l'argent !

Comme subissant une décharge électrique, les deux officiers se mettent au garde à vous. Le commissaire tape du poing sur le bureau en contreplaqué juste à côté de lui.

- Je vais être magnanime aujourd'hui. Je ne vous sanctionnerai pas. Mais à la moindre histoire de ce genre, avec une pareille justification, je vous promets que je vous fais retourner à l'école de police ! Maintenant, rompez, et SORTEZ DE CE BUREAU !

Les deux officiers, apeurés, ne demandent pas leur reste, et sortent en courant du bureau. Le commissaire s'assied à la chaise de son bureau, bureau qui commence à être déformé sur le coin par des coups répétés. La commissaire adjointe se rassoit à son tour, à son propre bureau en contreplaqué. L'officier resté dans le coin de la salle, resté en retrait jusque là, se met en avant et prend la parole.

- Bertand, tu te ramollis ! Il y a encore un an, tu les aurais condamnés à nettoyer la salle de pause toutes les heures pendant une semaine, pour leur apprendre la vie !
- Bah, je crois que c'est l'âge... Et pas de familiarités pendant le service, Commandant Clarence Hidargos.

En disant cela, un grand sourire s'affiche sur le visage du commissaire Bertrand.

- Dans tout les cas, j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer ! Tes états de service ont fait que tu as été choisi pour être promu dans la fameuse unité spéciale secrète ! Tu sais, celle où l'état réunit ses plus fins limiers pour des enquêtes spéciales.
- Ha. Je vois pas à quoi je servirais dans le coin, c'est tellement tranquille, ici, que le seul truc qu'on fait, c'est distribuer des amandes et des PV en excès !
- Héhé, quand j'ai vu tout ce à quoi tu as accès, j'ai été vert. Et puis regarde, les grands-mères de l'état sont même allées jusqu'à te tricoter un nouvel insigne !
- Pas de familiarités que tu disais, hein ?

Bertrand sourit, puis tend la main vers la commissaire adjointe, qui sort une boîte blanche, qu'il ouvre. La boîte contient des épaulières ayant, au lieu des habituelles bandes indiquant le grade, une tête de loup brodée.

- Et c'est une unité secrète qui porte des trucs de ce genre ? Désolé, mais là, ça tient du miracle que le public ne les connaisse pas !

La perplexité de Clarence est fictive, car l'insigne lui plait. Le loup, selon lui un symbole de l'instinct. Du moins, c'est à cette conclusion qu'il en est venu, après plusieurs de ses enquêtes. Il avait commencé son service à Reims, où malheureusement, il y avait beaucoup d'affaires graves, telles que des meurtres. Il se souvient encore de sa première affaire. Un meurtre. Quasiment pas d'indices. Rien qui pouvait confondre le coupable. Mais il avait une chose qui lui a permis de résoudre l'affaire : son instinct. On l'a surnommé après cette affaire, "le loup de la police", à cause de ses méthodes peu orthodoxes, toujours basées sur son instinct. Cet instinct lui a permis d'aller très vite, et très haut dans les échelons, jusqu'à ce bureau, aujourd'hui. On lui offrait une place dans cette escouade spéciale, composée de la crème de la crème, appelée pour les affaires les plus insolubles, les mystères les plus profonds...
Le commissaire Bertrand racle sa gorge, tirant le "loup" de sa rêverie.

- Bon, je vais te faire une petite liste des avantages que tu as. Déjà, tu n'es plus sous les ordres d'un commissaire, ce qui te permet de décider par toi même à quelles affaires tu veux participer, sauf quand l'état te le demande expressément en cas d'affaires graves. Ensuite, tu restes à ton commissariat actuel, mais dans le cadre des enquêtes que tu voudras mener, tu pourras voyager jusqu'au bout des frontières Européennes. Le gouvernement a le consentement du conseil Européen. Halala.. il n'y a que nos concitoyens qui ignorent l'existence de cette unité... Enfin, dans les limites de la France, dans les lieux ou tu voyageras, tu auras le droit de diriger une équipe d'officiers locaux. Toujours dans les limites de tes enquêtes.
- En bref, je suis dans une sorte d'unité mobile. Avec plus de droits. Mais... je croyais que j'entrais dans un groupe, pas dans un truc en solo !
- En fait, si l'enquête est très importante, tu auras des coéquipiers de l'unité, mais sinon, oui, c'est un peu du solo, en effet.
- Bah, ça me dérange pas.
- Le loup fait son solitaire ? Héhé ! Allez, sors de mon bureau, et va arroser ça...

Bertrand est interrompu par un officier affolé, entrant en trombe dans le bureau.

- Co-Commissaire ! On reçoit depuis dix-neuf heures trente-trois des appels signalant qu'une grande colonne de lumière serait apparue au niveau du Cosec !

Grand silence. Incrédule, le commissaire balbutie quelques mots, se demandant si c'est une farce.

- T'es sûr que c'est pas plutôt un groupe de drogués anonymes qui ont mis une allumette dans leur narghilé ?
- J'ai vérifié, les appels viennent de plusieurs endroits de la ville !

Clarence sort donc du bureau sur ces mots :

- Je m'en occupe, tu peux continuer à gober des mouches et faire ta paperasse, Bertrand !

Il claque la porte, puis descend dans la salle de pause au pas de course, avant que le commissaire ne réagisse et lui hurle dessus encore une fois parce qu'il l'a appelé par son prénom en plein service.
Trois personnes sont présentes dans la salle, le premier, un homme brun, joufflu avec les yeux verts s’esclaffe en voyant le promu avec ses nouvelles épaulières.

- Tiens, la Brigade du Tigre nouvelle génération ? Héhéhé, hohoho...

Et Clarence fourre un des biscuits sablés sur la table dans la bouche de l’impertinent pour le faire taire.

- Au lieu de raconter des conneries, suis-moi Arthur, on va au Cosec. Sabine, Fred, vous aussi vous venez.

Les deux interpelés, une jeune fille aux long cheveux blonds et aux yeux noisettes et un homme efflanqué avec une petite barbe hirsute, lâchent leur café et suivent l'officier sans hésiter. La notoriété de Clarence au sein de la police fait qu'il n'a quasiment aucun problème à se faire obéir.
Le "loup" et son équipe sortent du commissariat et vont dans une rue proche, où se situe un petit parking contenant les véhicules de service. Arthur et Clarence entrent dans une Clio blanche, tandis que les deux autres en prennent une au teint plus grisonnant. Ils démarrent et vont vers le Cosec.

~------------------------------------------------~

Une fois arrivés au Cosec, les policiers regardent le bâtiment sous la lumière des lampadaires, dubitatifs. Arthur définit très bien la situation actuelle :

- Y'a que dalle.

Le bâtiment, vu de l'extérieur est comme d'habitude, une masse de tôle et de béton de sept à huit mètres de haut sur trente à quarante mètres de long, de quoi accueillir un terrain de hand-ball, des vestiaires et trois rings de boxe, à l'étage des vestiaires. Bien sûr, rien de tout ça n'est visible depuis l'extérieur.
Clarence, se doutant que quelque chose ne va pas, fait le tour du bâtiment. Et finit par voir que la porte de secours du complexe sportif est ouverte. Il entre par cette porte, en dégainant son pistolet Sig Sauer, ressentant curieusement une sensation... inexplicable. L'entrée de secours se trouve à l'étage au-dessus des vestiaires, entre deux sacs de frappe. Clarence se cache derrière l'un d'eux, puis se dirige lentement vers l'escalier menant vers l'entrée principale, toujours assailli par ce sentiment qu'il y a eu, qu'il y a ou qu'il y aura des choses étranges dans ce lieu. Finalement, il allume le disjoncteur au rez-de-chaussée ce qui illumine tout le complexe. Mais sur le terrain de handball la lumière est plus sombre vers le centre du terrain. Il observe d'abord le sol, puis le plafond, avant d'ouvrir la porte principale et de crier.

- Les gars ! Venez vite, j'ai trouvé quelque chose d’intéressant !

En effet, au sol, se trouve un cercle calciné, et au plafond, un trou parfaitement cylindrique. Un néon brisé grésille en bordure du trou, ce qui explique le manque d'éclairage.
Le reste de l'équipe arrive, et reste bouche bée devant la scène, surréaliste. Fred trouve le moyen de balbutier quelques mots :

- C'est quoi ce bordel...?

(♫)Aucune réponse. Clarence se ressaisit, puis commence à donner des directives.

- Arthur, t'appelle le commissaire, et tu lui dis que c'est pas un narghilé, il comprendra ! Sabine, Fred, vous, vous bouclez la zone ! Utilisez les bandes de délimitation, tout ce que vous voulez, mais personne ne doit s'approcher. Moi, je m'occupe d'étudier la scène de crime...

Et termine pour lui-même, dans ses pensées :

*...Même si je pense qu'il y a eu bien des choses autres qu'un crime ici.*

Les ordres sont suivis à la lettre, et "le loup" peut commencer à "flairer le terrain", comme le disent si bien ses camarades.
Il observe d'abord le cercle calciné, et constate un fait étrange, le fait est similaire à la foudre qui frapperait cet endroit, sauf que normalement, tous les appareils électriques à proximité auraient dû avoir une surtension. Or, à l’exception du néon détruit par le trou dans le plafond, tous les appareils électriques marchent. Autre fait étrange, tout l'intérieur du cercle est calciné, à l'exception d'une zone intacte au centre, de la forme d'un corps. Mais ce motif est tout à fait improbable, car si on fie à lui, le corps en question ferait plus de deux mètres de haut !
Il continue son investigation, ce qui lui permet de récupérer des empruntes de semelles de chaussures de marche, des "écrase-merde" comme on les surnomme dans le coin, prouvant ainsi que des gens sont rentrés dans le bâtiment.
Il décide de mettre fin à la petite enquête et de revenir au commissariat pour réfléchir à tout ça, quand un détail l'interpelle. Dans l'escalier menant à l'étage. Entre deux traces de chaussures, une plume, d'un noir de jais, avec quelques poils de plusieurs nuances de gris. Il attrape la plume, puis la caresse un peu, et se rend compte qu'elle est étonnamment douce... Il regarde le poil, et s'étonne à trouver des similitudes, comme si les poils et les plumes appartenaient au même animal, ce qui est normalement impossible.
Il met dans un sachet hermétique sa trouvaille, puis remonte dans sa voiture, demandant à Fred de garder les lieux avec Arthur, pour qu'encore une fois, personne ne pénètre dans le Cosec.

Il rentre donc avec Sabine au commissariat. La jeune femme en uniforme va faire son rapport, tandis que Clarence s'avance directement vers la porte de la "section scientifique", les pièces à conviction en main.
Il entre dans la pièce sombre, tous les néons de la salle étant éteints. La salle est composée de plusieurs paillasses avec divers ustensiles d'analyse reliés à des ordinateurs qui rien qu'à l’apparence montrent leur grande puissance de calcul. Un seul d'entre eux est allumé, diffusant une petite lumière blafarde, masquée par son occupant qui laisse échapper des grognements ayant un lien lointain avec des paroles de temps à autres.
L'officier allume la lumière, ce qui déconcentre l'occupant de l'ordinateur, qui fait basculer en arrière sa chaise, ce qui lui cause une chute douloureuse sur le dos et dévoile son occupation : il jouait à un jeu vidéo en ligne.
L'homme rondouillard, les cheveux châtains, les yeux marrons et vêtu d'une blouse blanche, se relève en grognant et se met à ronchonner.

(♫)- Putain, j'étais presque au niveau maximum... T'as intérêt à avoir une bonne raison de me faire chier Clarence...
- Et toi, t'as intérêt d'avoir une bonne raison d'utiliser le matos de la police pour ton plaisir personnel, Jules.

Jules, le seul membre de la police scientifique présent dans ce commissariat, s'arrête net, gêné.

- Ben... j'ai jamais de boulot... je dois bien m'occuper, non ?
- Ben si tu veux t'occuper, t'as qu'à analyser ça !

Et Clarence donne les pièces à conviction récoltées durant l'enquête. Puis désigne le sachet où se trouve la plume et les poils.

- Je voudrais avoir en priorité les analyses de ces échantillons. Et le plus vite possible, j'ai un drôle de pressentiment.
- Heu... ton enquête, c'est retrouver deux pensionnaires de la SPA ?
- Mais non, abruti ! C'est juste qu'il n'y a jamais d'animaux au Cosec, et ce soir, j'ai retrouvé ça sur la scène du crime. Je pense que ça a un rapport avec l'enquête. En plus, regarde, je trouve que cette plume et ces poils se ressemblent...
- Attends, attends, tu sous-entends quoi là ? Que ses poils et cette plume appartiendraient au même animal ? Mais c'est que le prédateur se shoote !
- Tu peux vraiment pas fermer ta grande gueule ? Parce qu'à force de raconter des conneries pareilles, tu va y laisser ta peau un jour.

Petit silence, puis le scientifique reprend.

- D'accord, je te fais une analyse rapide, mais pour avoir des résultats viables, il me faut au moins deux heures et demies ! Je peux pas faire des analyses plus courtes. Alors maintenant sors, allez ! Tu vas me gêner plus qu'autre chose !

Clarence se fait sortir par Jules du laboratoire, et se retrouve avec aucune autre occupation que d'écrire son rapport. En triple exemplaire. Il est exactement vingt heures deux.

~-------------2 heures et quart plus tard.--------------~

Clarence est dans la salle de pause, en train de boire un double expresso, pour se remettre des trois exemplaires de rapport remplis un peu plus tôt. S'il y a bien une chose que le policier déteste, c'est la paperasse inutile. Il est vingt deux heures dix sept, l'analyse devrait bientôt être finie.
Une sonnerie retentit soudain du fond la poche de son pantalon de service. C'est son téléphone portable qui sonne. Il sort son Nokia, puis décroche.

- Allô ?
- Analyse finie. Nom de code : T'avais raison, connard !

Puis des tonalités.

- C'est bien le genre de Jules ce genre d'appel à la con. J’imagine que son ego en a pris un coup...

Rien qu'à la pensée d'avoir blessé l'orgueil de ce goinfre accro à l'écran, le policier estime sa soirée réussie. Il monte l'escalier en sifflotant, donner des consignes en conséquence de ce qu'il vient d'apprendre. Quand il demande à tous les policiers ayant un standard de lui passer le moindre appel concernant un animal étrange, avec des plumes et des poils, tout le monde s’exécute, même si certains officiers se posent des questions.
Douze minutes plus tard, un officier annonce qu'un habitant de la ville dit avoir vu son fils et des amis en présence d'un monstre qui correspond bien à ce qui est recherché : des poils et des plumes. Il signale aussi que ses propos étaient incohérents, et que le témoin est visiblement en état de choc.
Clarence appelle donc tous les officiers en patrouille, puis demande à ce qu'ils le rejoignent à l'adresse du témoin. Il vaut mieux être trop prudent que pas assez.
Cinq minutes plus tard, les voitures arrivent devant la maison du témoin, dont la porte est grande ouverte. Les officiers pénètrent à l'intérieur, et trouvent dans le salon le fameux témoin, tétanisé.
Clarence, lui reste à l’extérieur. Il vient de voir quelqu'un tourner au coin de la rue, et, poussé encore une fois par un pressentiment, décide de suivre cette personne.
Il prend la voiture, allume les gyrophares, puis se lance à la poursuite de son instinct, qui prend vite la forme au loin de trois adolescents et d'une quatrième personne étrangement grande, comme la trace non calcinée du Cosec ; le manque de lumière empêche le policier de détailler cette silhouette avec précision. Il les voit disparaitre dans un coin de rue, et se dit qu'il va facilement les rattraper, vu qu'ils entrent dans un cul de sac menant vers la Dordogne.
Quand il tourne à son tour, ses phares éclairent une scène des plus étranges. L'un des enfants est sur le dos de la silhouette, les deux autres sont dans ses bras, et la forme... déploie ses ailes ?
Clarence sort de la voiture, sonné par qu'il vient de voir. La créature en profite pour s'envoler, et l'un de ses trois passagers se retourne, dévoilant au policier un regard malicieux, celui d'un gosse qui part à l'aventure. Clarence soutient le regard du gosse, esquissant un sourire carnassier.

- Voilà qui promet d'être intéressant...

~-------------------------------------------~

De retour à la maison du témoin, un officier court en direction de Clarence.

- Monsieur, pourquoi êtes-vous parti comme ça ? Que s'est-il passé ?
- J'ai failli appréhender un groupe de suspects, mais ils se sont échappés.

Le policier ne parle pas des circonstances de l'évasion des suspects, ni de l'évènement étrange auquel il a assisté. Les différents officiers présents dans la maison du témoin l'informent que celui-ci avait été à l’hôpital et qu'une cellule psychologique l'aidait à se remettre des évènements de la soirée. Personne ne sait ce qu'il a vu, mais le "loup" a sa petite idée.
Il monte dans la chambre du fils du témoin, pour investigation. Il est quelque peu surpris par l'état des lieux. Le lit est brisé, plié en deux, les armoires sont saccagées, l'un des murs est enfoncé, avec quelques tâches de sang. On aurait dit qu'une tornade avait secoué cette pièce. Seul l'ordinateur au fond de la salle est encore intact, et encore chaud. Il a été allumé très récemment, sans doute avant la fuite des suspects.
Attiré par ce détail, Clarence allume l'ordinateur, mais se retrouve confronté à un problème : l'ordinateur est verrouillé par mot de passe.
Il remarque alors un poster de quad à moitié déchiré sur le sol. Il observe attentivement la salle et remarque encore plusieurs posters de quads, toujours de la même marque. Il décide d'entrer le nom de la marque en question, et ouvre la session sans problème. Il consulte les historiques internet et d'imprimante, vides. Tous les historiques de l'ordinateur avaient été vidés, et ce n'était pas un débutant qui avait fait ce travail. Au moment ou il allait éteindre l'ordinateur, dépité, Clarence remarque un détail : il y a un fichier dans la corbeille. Celui qui a nettoyé l'ordinateur n'est pas un débutant, mais il est étourdi. Clarence restaure puis ouvre le fichier image, puis siffle devant ce qu'il voit.

- J'avais pas halluciné tout à l'heure... Et bien ma jolie, c'est toi que je poursuis depuis ce soir ? Eh beh, t'en vaux la chandelle !

Tous les officiers présents dans la salle regardent en direction de Clarence, puis regardent l'écran d'ordinateur. Un grand silence, lourd de sens, envahit la salle. Devant eux est affichée la photo d'une créature totalement chimérique, ne pouvant exister que dans leurs rêves les plus fous, recouverte de d'une fourrure aux teints gris multiples et de deux ailes immenses, dotées des plumes noires.
Un rictus se forme sur le visage du commandant de police, le sourire d'un plaisir sauvage.

- Toi, je veux savoir ce que t'es, et je vais te poursuivre jusqu'au bout du monde s'il le faut.

Chapitre 4, fin.


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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeLun 4 Avr 2011 - 2:35

Chapitre 5 : Petit arrêt technique.

Hum ... J'ai froid ... Ma couverture, elle est où ...? A gauche peut être ... hein ? De l'herbe ? Mais où je suis ?
J'ouvre les yeux, et vois des pins à perte de vue, ainsi que Donovan et Alexis dormant côte à côte, sur le sol. Mais où on est ...? Ah oui, ça me reviens ! Le Cosec, Sakido, et tout et tout ... Tiens, mais elle est où celle-là ? Boarf ... la flemme d'aller à sa recherche ...
Maintenant que j'y pense, j'ai eu froid en me levant, mais cette nuit, j'ai eu plus l'impression d'être dans mon lit ...
(♫) Mon lit, pourquoi je l'ai quitté déjà ? Pourquoi je suis parti à l'aventure comme ça ? Je tente de réfléchir à ça, bercé par le bruit du vent s’engouffrant dans les branchages ... J'aurais très bien pu ne pas me lever hier matin ... rien de tout ça ne serait arrivé ... Et puis plus j'y réfléchis, et plus me dis, pourquoi j'ai réfléchi comme ça hier soir ? Pourquoi j'ai fui les flics et aidé Sakido ? En fait, j'en sais rien. C'est comme ça, j'ai pas réfléchi. C'est quand même bizarre. J'ai eu peur des flics tout à fait normaux, mais je taille un bout de gras sans broncher avec une démone. Oui, bon, j'ai flippé ma race, mais j'ai papoté, et j'avoue qu'en y réfléchissant, j'ai de moins en moins peur... Pourtant, le mot démon est lié à des atrocités sans nom, à des créatures abominables sortant de légendes et textes religieux bien crades. J'ai une confiance vraiment irrationnelle envers elle ... suis-je moi-même un démon ? Ce serait plausible, je sens pareil que son frère ...
... Naaaaaaan, tu t'fais fait des idées, Gaël. T'as des parents humains, une famille humaine et une vie humaine, arrête ton délire !
... Faut vraiment que j'arrête de me shooter à l'air libre, moi.

J'entends soudain un "bonk", suivi d'une désagréable douleur sur le cuir chevelu. Aie ! Il s'est passé quoi là ? C'est quoi qui m'a frappé la tête ? La réponse me vient quand je vois la pomme de pin sur le sol. Elle m'est tombée pile poil sur le crâne. Ce n'est qu'une coïncidence, ce n'est qu'une coïncidence ...
Je lève la tête, et je vois Sakido, accrochée au sommet d'un pin. Plus besoin de la chercher... M'enfin, c'était assez prévisible, d'après la BD, elle aime la hauteur. Elle à l'air concentré sur quelque chose dans le ciel.... malgré la distance, ça se voit largement qu'elle est tendue, comme intimidée... Mais elle regarde quoi en fait ?
La réponse me viens assez rapidement avec un bruit de réacteur assourdissant. Au dessus de nos têtes passe un avion de tourisme, un Airbus A325 vu la taille. Et vu la hauteur, il décolle à peine.... Mais on est où, là ?
Après le passage de l'avion, Sakido me remarque et descends de son perchoir. Elle semble intriguée et un peu effrayée.

- Qu'est-ce que c'est que ses oiseaux en métal ? Et quelle magie les anime ?

On dit "bonjour" le matin.

- Ce sont des avions, et c'est la magie de la science, héhé !
- Je ne connais pas cette magie.

... Elle m'a pris au premier degrés, là. Vaut mieux que je m'abstienne de sortir ce genre de conneries, la magie c'est courant chez elle.
Bon, je regarde l'heure sur ma montre : dix heures. Je viens encore une fois de prouver mes capacités à ne pas dormir. Je me suis couché à quatre heures, ce qui me fait six heures de sommeil. Je trouve que ça fait un peu plus que d'habitude... Bah, vaut mieux pas que je balance à voix haute ce genre de trucs, déjà que j'ai perdu mon humanité face à plusieurs potes de forum à cause de ça...
Mes pensées philosophiques sur le sommeil sont interrompues par un bruit assourdissant dans le ciel, et que je vois un gros truc traverser le ciel... c'est tellement rapide que j'ai à peine le temps de voir ce que c'est. Bordel de merde. Un Rafale. En plus vu l'altitude, il vient à peine de décoller. Alors là, je me demande bien où est-ce qu'on est allé se foutre, parce que là, ça m'a tout l'air d'être dans la grosse merde.

- Heu... Sakido ?
- Oui ?
- Tu peux me porter jusqu'en haut de l'arbre s'il te plais ?
- Hum... bien.

Dialogue très simple. Elle me prends par le colback et décolle jusqu'au sommet des arbres. Va falloir lui dire que quand on porte une seule personne, vaut mieux éviter le colback, ça serre.
La vache que c'est haut un pin. Une fois stabilisé sur une branche tout de même très fragile -et surtout une fois repris ma respiration !- , j'observe un peu ce qu'il y a autours de moi... Ha ouais, charmant. Va falloir réveiller en urgence les deux marmottes, et surtout se casser à pieds. Pas en volant. La galère... On était complètement fumés cette nuit pour s'être endormi à moins de huit cents mètre de l'aéroport de Toulouse, et à cinq cents mètres à peine de l'aérodrome militaire de Toulouse, juste à côté.
Putain, vu tout ce qu'on s'est pris en ondes sonores cette nuit, c'est vraiment qu'on était cuits à la vapeur pour rien entendre...
Je fais signe à Sakido de me faire redescendre, tout en lui indiquant : pas le colback ! Elle prends sous son bras gauche. J'ai l'impression d'être une poutre portée par un charpentier, mais pas grave. La délicatesse, ça s’apprend, et l'enfer, c'est pas l'endroit idéal pour ça.
Traduction : le seul truc qu'elle a appris dans toute sa vie à traiter avec délicatesse, c'est un bonzai -importé depuis le purgatoire, d'après la BD... oui, faut pas chercher la logique, il y a des bonzais au purgatoire. Et dire que je parle de trucs de ce genre alors que je suis non-croyant...- , qui en plus a été bouffé par Buwaro !
J'espère qu'elle va pas me demander de le rembourser à sa place...
Un fois au sol, je me dirige droit vers deux souches qui grincent. Au passage, c'est Donovan et Alexis les souches.

- Bon, les gars, faut se réveiller, ça urge.

Aucune réponse. Un gémissement d'Alexis, peut être. Essai numéro deux.

- Les gars, debout ! Et que ça saute !
- Hummm, maman, laisse moi dormir...

Ok, Dono, tu te plante un peu de situation, là. Et.... et merde. Cinq secondes à peine et il s'est rendormi. Bon, là j'en ai déjà plein le cul, et on est pressés, je vais faire le réveil brutal.
Je contourne lentement Alexis, puis je lui fout un bon kick-ass ! Là, il fait un bond pas possible avant de se rendre compte de où il est, puis de se retourner, bien énervé.

- Nan, mais ça va pas la tête de me foutre des coups de pieds comme ça !? En plus avec tes chaussures blindées...
- C'est des chaussures de marche, ducon, et on doit se casser, là !
- Si tu me dis que les flics nous ont rattrapés, j'me rendort.

Alexis, j'ai envie de te dire "ta gueule" là. Finalement, Sakido interviens.

- Heu... je crois que c'est à cause de ses oiseaux de fer que Gaël appelle avions.

Je prends le relais.

- On est à côté de l'aéroport de Toulouse, là.
- Déjà ?
- Ouaip, Sakido vole vite. Mais c'est pas le problème. Devine ce qu'il y a à quelques pas à peine de l'aéroport ? Un aérodrome militaire ! Et va falloir s'éloigner d'ici au plus vite avant d'avoir le Rafale que j'ai vu décoller il y a quelques minutes au cul.
- Heu... ouais, là, je crois qu'on va se casser. Mais, et Donovan ?
- Je m'en occupe.

Et je fais exactement là même chose que pour Alexis, je le contourne et lui fait un kick-ass... Le seul truc c'est que Donovan, c'est Donovan. Et on frappe pas Donovan sans risquer sa peau. Démonstration.
Au moment ou mon pied rentre en contact avec son postérieur, il se réveille instantanément et avant que je puisse réagir, me fout un putain de tacle qui me fait tomber en arrière comme une merde.
Je le savais. Je le savais que j'allais me prendre un truc du genre, Donovan est un vrai ninja quand il s'y met.
Je me relève péniblement, devant un Donovan prêt à cracher des flammes et un Alexis ainsi qu'une Sakido au bord de l'étouffement de rire. Bon, j'explique la situation à Donovan pendant qu'il a encore la tête dans le cul, et qu'il ne se décide pas à me trucider.
Soudain, au moment même ou je prononce la dernière syllabe, j'entends un rire étouffé d'Alexis, qui est derrière Sakido. Heu... What the phoque ?
Donovan va voir lui aussi, et se met à étouffer à son tour un ricanement...
Là, il y a un truc qui cloche... je vais voir à mon tour, en tournant autours d'une Sakido qui se demande ce qui se passe..... ho putain! J'ai compris. Au niveau du bas du dos de Sakido, il y a un gros trou dans son vêtement. Voila, donc on a maintenant la vision tout à fait charmante d'un cul de démon. Putain, comment ça se fait qu'on l'ait pas vu hier soir ? Il devait vraiment y avoir des joints dans notre bouffe, car une déchirure pareille... Mais en plus, j'aurais du y penser à ça ! Dans la BD, la flèche qui la tue se plante exactement à cet endroit là, ce qui fait qu'il avait un beau cratère, aussi bien dans les vêtements que dans la chair. Oui, la flèche en question, à mon avis, elle a du rencontrer un lance-roquette dans sa jeunesse.
Bon, ben je crois qu'on va faire un détour avant d'aller chez Donf... On va pas le choquer à vie tout de même ! Bon, ben on a plus qu'à chercher un magasin de vêtements et lui acheter un jean ou un truc du genre. Mais bon, vaut mieux éviter de la faire rentrer dans le magasin, à part si on veut déclencher une émeute. Bon, on réfléchira à ça plus tard, maintenant je fais stopper les rires, et on se casse !

~----------------------------------------------------~

Un réveil de poche sonne, puis se fait lancer contre un mur, ce qui ne l'empêche pas de répéter inlassablement son bruit désagréable de casseroles qui s'entrechoquent dans un train à vapeur.
Clarence se lève de son lit, péniblement, puis va à la petite fenêtre, en vue directe sur l'aéroport de Toulouse. Il s'habille range ses maigres affaires, récupère le réveil qu'il fait taire, puis sort de la chambre d'hôtel ou il s'est reposé quelques heures, après une nuit de recherches infructueuses.
Le policier, qui ne s'est pas découragé, pense que les gosses qu'il recherche sont dans les environs, que si ils sont allé plein ouest, ils se sont arrêtés ici, à cause d'un obstacle de taille. A côté de l'aéroport se trouve un aérodrome militaire. Aérodrome qu'il a contacté avant de se coucher, pour avoir des preuves qu'ils sont dans la zone. Une patrouille dit avoir vu quelque chose un peu plus grand qu'un humain dans les airs.
En descendant les escaliers menant à l’accueil de l'hôtel, Clarence repense aux évènements de la nuit dernière. Il a du mal à croire ce qu'il a vu, et pourtant, il doit se rendre à l'évidence : c'est bien une créature totalement fantastique qu'il a vu hier soir. Il se rends compte qu'il met les pieds dans du paranormal, dans des choses qu'il n'aurait jamais du connaitre. Pourtant, il ne démord pas de ses ambitions, il retrouvera cette créature et les gosse l'accompagnant, et saura tout ce qu'il y aura à savoir sur cette histoire.
Pour l'instant, il arrive dans un hall sobre, avec quelques ficus, des fauteuils contre les murs, un comptoir avec un panneau à clés, et un homme grassouillet et visiblement fatigué, ou ennuyé à l’extrême.
A l'opposé de l'endroit ou est arrivé le policier se trouve une porte menant à un petit réfectoire servant à la distribution des petits déjeuners.
Il se dirige vers la salle en question, mais se fait interpeller par l'employé, qui semble quitter une sorte de semi-léthargie.

- Monsieur, nous ne nous occupons pas des déjeuners, désolé.
- Hein ? Il est pourtant que dix heures...
- Non, il est midi et demi, monsieur.
- Attendez, j'ai mis mon réveil pour me lever à dix heures !
- Alors votre réveil est en panne, monsieur.
- Et merde... et arrêtez de m’appeler monsieur !
- Oui, monsieur.

Clarence règle la note pour la nuit, et quitte l'hôtel avant de mettre son poing dans la figure de cet homme aux fausses manières énervantes. Il est donc ainsi midi, et le policier affamé va combler sa faim dans une crêperie à une centaine de mètres de l'hôtel, puis, une fois repus, monte dans sa voiture, puis sort de la ville, aux endroits ou les maisons commencent à s'espacer, pour tenter de trouver les fugitifs.
Après trois heures de recherche, les seules choses trouvées sont un groupe de pigeons apeurés et une frustration grimpante.
Le policier retourne aux abords de la ville, dans une petite zone commercial, puis s'arrête dans un parking le temps d'une pause. Il commence à se demander si il ne s'est pas trompé. Il balaie ses doutes quand il repère, en train de naviguer entre les voiture, le gosse qu'il a vu dans les bras de la créature, accompagné d'un autre adolescent de son age. Où est la bête ? Et, d'après les signalement du témoin, les gosses sont trois, ou est le troisième ?
Pas grave, quand il aura arrêté les deux ici, ils lui indiqueront la cachette.
Clarence trouve qu'il a beaucoup de chance aujourd'hui.

~------------------------------------------~

Bon, un magasin de vêtements. Il est... quinze heures, dans la forêt, on a petit déjeuné avec ce qui nous restait de hier soir, c'est à dire pas grand chose, et en plus en marchant. Pas classe. Une fois sortis de la forêt, on a traversé plusieurs routes, on a mis Sakido sous couverture... Bon, c'est vraiment ridicule, mais au moins ça cache un film d'horreur... bon, je préfère pas commenter, j'ai un problème avec tous mes pantalons, dès que je me baisse, on voit la lune, comme le dit si bien Alexis. Mais bon, entre "voir la lune" et le cas Sakido, il y a un monde !
Bref. Ensuite on est arrivés dans une zone commerciale, pas très loin de la ville, mais pas trop près quand même, pour passer inaperçus. Bon, comme Sakido c'est pas un exemple absolu d'inaperçu, et que l'excuse bidon que j'ai inventé sur le coup pour répondre au passants curieux, c'est à dire qu'elle a une maladie génétique, risquait de se faire dévoiler à tout moment, on s'est cachés dans un petit bosquet, pas très loin, et j'ai pris les mesures pour le pantalon de Sakido. Quand je lui ai expliqué ce que c'est qu'un pantalon, elle a enfin compris pourquoi les deux autres pouffaient depuis quelques heures. Ils ont fini complètement assommés, j'ai du attendre une heure avant d'avoir au moins Alexis qui soit en état de mettre un pied devant l'autre.
Donovan, lui... Sakido avait vue qu'il était plus costaud, donc elle a tapé plus fort. J'ai mal pour lui.
Donc, Donovan et Sakido sont restés dans la cachette, tandis qu'Alexis et moi sommes partis à la recherche d'un magasin de vêtements. On en est donc à la situation présente, devant un Kiabi de taille modeste. M'en fout du magasin, tant que ça vend des vêtements. On rentre donc dans le magazin, qui est vraiment.... en quasi rupture. Whoah. Ils font des soldes toute l'année ici ou quoi ? Plus de la moitié des rayons sont vides. A gauche de la porte automatique par laquelle on vient, il y a trois caisses et deux caissières. Devant nous, une grande allé, donnant sur tous les rayons du magasin. Les rayons bébés, enfant et tout ça, on s'en tape. On va direct au fond du magasin, rayon jean, où, ô miracle, il y a des articles !
On fonce direct là bas, en évitant de bousculer les quelques clients se trouvant sur notre passage, puis on est devant. Alors, c'est quoi déjà les mesures que j'ai pris... ? Halala... c'est super complexe.... donner un pantalon "humain" à Sakido, c'est quasiment impossible ! Son anatomie au niveau des jambes est vraiment, mais vraiment différente de celle d'un humain. Bon, déjà ses cuisses sont super épaisses, et super musclées. Ensuite, sa jambe est très courte, et repliée en arrière, et son pied est immense, pour infos, seul les trois griffes qui lui sert d'orteils touche le sol, le reste, à peu près 50 centimètres de pied en équilibre. Je crois que c'est un truc pour permettre une bonne impulsion au décollage... bref, je suis pas biologiste. Si on ajoute à tout ça, le fait qu'elle ait des formes très féminines, il lui faut un jean pour femme de taille minimum XXXL pour que les cuisses soient pas serrées, même si à partir du genou, ça risque de flotter un peu.
Là, je sens que même Chuk Norris aurait du mal à trouver un pantalon pareil. Le triple XL, en pantalons masculins, ça se trouve sous le sabot d'un cheval, mais en féminin, c'est une autre paire de manches ! Et c'était le moment de faire un jeu de mots vestimentaire moi... bref. On lance nos recherches, qui se révèlent infructueuses, jusqu'à que j'aie l'idée saugrenue de regarder le rayon d'à côté.... et de voir, perdu à l'intersection de deux rayons, exprès pour ne pas le voir, une petite étiquette ou il est marqué : "Nouveau, pantalons féminins pour grande tailles, stock limité" .

...
...
...

Sans commentaires. On est entrés dans sans doute le seul magasin en France, vendant des pantalons féminins de tailles dépassant le XL, en dehors des magasins de sur-mesures. Va falloir que je vérifie si j'ai pas un trèfle à quatre feuilles coincé sous mon t-shirt...
Donc, on trouve dans ce coin un pantalon en XXXL, et j'ai presque envie de siffler un petit jingle Zelda pour la route ! Non, je le ferais pas, on risque de me prendre pour un fou.
Alexis prends le jean, puis on se dirige vers la caisse, juste à côté de l'entrée, avec au dessus des deux têtes des caissière un écran plasma, indiquant diverses promotions dont on se tape le coquillard. Sauf que là, la promo elle se casse, pour être remplacée par un bruit bien familier. Celui des alertes disparitions. Il y a un porté disparu dans le coin ? Ha, l'écran s'affiche, voyons voir la trombine de notre disparu... Okay, on est pas dans la merde. C'est ma trombine qui viens de s'afficher. Avec ce genre de trucs, passer à la caisse est impossible, on va me reconnaitre. Et ma photo est super moche, ils pouvaient pas en choisir une meilleure ?
Super, maintenant, celle d'Alexis, puis de Dono s'affiche. On est grillés, là. Si on sort comme des voleurs, l'antivol se déclenche et on est grillés. Si on passe à la caisse, la caissière va nous reconnaitre, à part si elle a Alzheimer, ce que je lui espère pas, et on est grillés de toute façon. Putain, coincés par un truc aussi con.... ça m'énerve... Mais ça m'énerve à bloc ! La rage quoi !
Je vais proposer à Alexis, qui est sans doute arrivé aux mêmes conclusions que moi, un passage en force, quand la porte automatique du magasin s'ouvre. Un homme entre. On est à peut près à la moitié du magasin, on le voit clairement... putain de merde. C'est un festival là ! C'est pas possible ! Il y a une caméra dans le coin, c'est pas vrai ! Ce mec, c'est impossible qu'il soit là, à part si il a pu nous suivre ou qu'il a un cul extraordinaire ! C'est le flic qui a vu Sakido hier soir !
Ho la merde ! Bordel de chiasse ! Ça me fout les boules là, un manque de cul pareil ! Et en plus, cette connerie d'odeur de caoutchouc brûlé qui me prends au nez... Putain, moi qui suis normalement calme de nature, en ce moment on dirait que tout se ligue contre moi pour me mettre en boule ! J'ai l'impression que je pourrais cramer quelque chose là !

- Heu... Gaël, tu trouve pas que ça chauffe ?
- Alexis, tu crois que je me suis pas aperçu que ça chauffait pour nos matricules ?
- Non, je veux dire, ça chauffe vraiment, ça brûle même !
- Hein ?

Pas le temps de me poser de questions, une alarme retentit, puis une douche viens me refroidir, ainsi que bizarrement, ma colère et l'odeur de caoutchouc. L'alarme incendie s'est déclenchée. Les clients dans le magasin se mettent à courir dans tous les sens, c'est la débandade. Putain, un miracle. Pile la diversion qu'il faut. On se pose pas de questions, on profite de la panique, et on sort ! Surtout que le flic se met à nous courir après... ho la galère... On coupe à travers quelques rayons pour semer l'agent de l'état, puis on fonce vers la sortie qui est de l'autre côté des caisses. Et.... Ouais ! Sortis !
Bon, maintenant, on cours, le poulet nous colle au cul ! On passe parmi le champ de voitures du parking pour tenter de le semer.... viteuuuuuuuuh... Alexis me fait une remarque pendant la course.

- Faudrait trouver un moyen pour le ralentir... ouch !

Je me retourne, et vois Alexis, se tenant la main, à côté d'une voiture. Vu l'immatriculation c'est une voiture banalisée.

- Hé, ça va Alexis ?
- Ouais, ça va, je me suis juste pris le jus en touchant cette voiture...
- Ouais, on verra ça quand on sera à l’abri...

Je voulais continuer avec un "maintenant, cours!", mais là, je crois que je vais pousser plutôt un gros what the fuck. C'est sur là, c'est le truc le plus énorme que j'ai vu de toute ma vie. Un coup de jus... c'est un miracle qu'Alexis ne se soit pris qu'un petit coup de jus... des arcs électriques passent depuis la voiture banalisée jusqu'aux autres voitures, qui se mettent à ouvrir et à fermer d'un coups leurs portes. Ça s’étend sur un rayon d'une vingtaine de voitures... et ça gêne la progression du flic. Encore plus zarb', les portières ne font rien dans le chemin qu'on veut suivre pour se casser... On va réfléchir à ça plus tard, maintenant, on se casse ! Avec ce truc, on a pu traverser le parking, puis passer derrière un magasin de meubles, derrière lequel se situe notre bosquet.
Donovan s'est enfin réveillé, et nous attends avec une moue ronchonne. Sa tête quand il nous vois arriver complétement affolés ! On lui explique vite fait la situation, puis on fait enfiler le pantalon à Sakkido en quatrième vitesse. Elle a eu du mal à le faire passer, mais finalement ça la serre pas trop, et elle me confirme que ça ne la gênera pas pour voler. Bon, maintenant, on se tire, on s'en fout de la discrétion, là il faut s'enfuir ! Sakido nous prends puis s'envole, puis je lui indique grâce à la photo satellite où aller. Vivement qu'on soit chez Donf...

~----------------------------------------------------------------~

Clarence regarde, dépité, une silhouette s'éloigner lentement dans le ciel, dépité. Cela fait près de dix minutes qu'il est coincé par les portières d'automobiles, devenues soudainement folles. Le policier est étonné par le nombre de coups de chances que ses gamins ont. D'abord, l'alarme incendie qui se déclenche, ce qui leur permet de faire diversion avec la panique, et ensuite ça... cela ne tient plus de la chance. Il y a autre chose, et il veut découvrir ce que c'est.
Les portières commençant à se calmer, Clarence retourne vers le magasin, espérant trouver un indice quelconque. Il demande au gérant l'accès aux services de sécurité du magasin, d'abord refusés, mais vites débloqués par l'insigne.
Il découvre ainsi que le système d'alarme incendie se déclenche de manière automatique si des capteurs de chaleurs placés à divers points stratégiques de l'établissement repèrent une température trop élevées.
Il décide de consulter l'historique des capteurs en même temps que ceux des caméras de surveillance. Quelle est sa surprise quand l'historique des capteurs montrent un pic de température atteignant les cent-cinquante degrés Celcius, au centre du bâtiment, là ou se trouvaient les gosses, au moment du déclenchement de l'alarme et des sécurités incendies. Plus il avance, plus ce qu'il découvre le rends perplexe.

Une fois retournée à sa voiture banalisée, il découvre une trace de brûlé, de la forme de deux bouts de doigts sur sa portière. Il ouvre la voiture, insère les clés dans le contact, mais rien. Le moteur ne démarre pas. Il est sur le point de retenter, quand il aperçoit sa radio complètement grillée, court-circuitée. Il sort de la voiture, puis ouvre le capot de la voiture, pour découvrir la plupart des pièces du moteur dans le même état, les pièces en plastique, telles que le réservoir de liquide-glace, à moitié fondues.

- Putain, j'suis verni...

~----------------------------------------------------------~

Deux silhouettes se découpent sur le toit d'un Kiabi non loin de Toulouse. La plus petite des silhouettes, visiblement celle d'un enfant, commence à parler.

- Dis, papa, le coup de l'alarme incendie, c'est marrant, mais les voitures folles, tu crois pas que t'en fait un peu trop ?

La seconde silhouette, cachée par une épaisse cape, se retourne vers la première, prenant la pose d'un homme offusqué.

- Hé, ho, j'y suis pour rien, autant pour l'alarme que pour les voitures !
- Hein ?
- Et oui, le cadeau commence déjà à faire effet... je pensait pas que ça irait si vite d'ailleurs. Ils foutent déjà un sacré boxon !

Petit silence. L'enfant reprends.

- Et tu sais quand je pourrais aller jouer avec eux ?
- Bientôt, mon petit, bientôt...

L'encapuchonné caresse la tête de son fils, qui change à nouveau de sujet.

- Et pour monsieur le loup policier, on fait quoi ?
- Rien, le loup doit apprendre qui sont ses vrais proies, avant que je puisse agir, héhé...
- Dis plutôt que tu t’éclate à le voir tourner en bourrique...

Un dernier petit rire retentit, puis les deux silhouettes disparaissent.

~-------------------------------------------------------~

Cela fait une demi-heure qu'on vole à pleine vitesse, même si on est en plein jour. Oui, il doit y avoir plein de monde qui doit avoir vu un gros zozio en jean dans les airs, mais on s'en tamponne l'oreille avec une babouche, plus vite on sera chez Donf, plus vite on trouvera une solution à nos problèmes.
Vu le plan que j'ai, on se rapproche du bled ou il habite, on devrait arriver d'ici un petit quart d'heure.
Et moi j'ai la morve au nez, et pas de mouchoir sur moi, enfin mon sac à dos est pas trop accessible, là...

- Aaah... aaaaaaaaah... ATCHOUM !

Sakido, apeurée par le bruit monumental de mon éternuement, perds sa stabilité de vol, ce qui fait qu'on pique pendant quelques secondes, le temps qu'elle reprenne le contrôle de ses mouvements. Je viens de voir le plancher des vaches de très près..... maman.... et la morve, elle, elle a eu moins de chance. Chute dès l'embardée de la démone.
Je vois déjà les titre : un passant mort, transpercé par un liquide mystérieux ! Oui j'ai une imagination à chier, et alors ?
Les autres on vu la scène à partir de l'éternuement. Génial.... Je tente de désamorcer la bombe :

- On a qu'à dire que c'est les pigeons, ok ?

Whaaaaa... il y a des jours ou je m'impressionne moi même de ma connerie. Et Dono qui en rajoute.

- T'as déjà vu un pigeon éternuer comme éléphant ?

Et enfin Alexis, qui lance la répartie du siècle :

- Ben si : Gaël.

Grand éclat de rire général, mais qui est vite interrompue par un regard bizarre que me fait Sakido. Là, je dois avoir une tache de ketchup entre les deux yeux, vu son regard.

- Il est mourant ?

...Ha, en fait c'est à cause de mon rire. Ouais, c'est vrai, un croisement entre le cri de l'âne et de l'otarie qui s'étouffe, c'est pas banal, en effet. Va falloir t'habituer, ma pauvre !

~---------------------------------------------~

Robin, alias Donfeuxvidéo, vient de rentrer du lycée. Dans sa modeste maison, il se dirige tout d'abord vers la cuisine, puis se prends une tartine de nutella, tout en insultant son frère qui tripote le micro-ondes. Il va finir par le casser si ça continue...
Il se dirige ensuite dans sa chambre, où il allume son ordinateur, tout en repensant à sa journée. Les vent ont soufflés toute la journée. Loin d'être désagréable, ce vent frais était le bienvenu dans cette journée encore chaude de fin Octobre.
Robin aime le vent, doux et brutal à la fois. Mais ce qu'il aime par dessus tout, c'est pouvoir raconter des conneries avec ses amis Luke et Youlit. Justement, l'ambiance n'est pas à la rigolade. Depuis la photo choc qu'a publié Youlit hier soir, Luke s'est déconnecté de stupeur, tandis que du côté de Youlit c'est silence radio. C'est pas tous les jours que l'on voit un personnage de BD en poil et en os.
Justement, en parlant de Luke, le voici qui se connecte. Au vu des premiers messages, une journée de lycée l'a à peu près remis d'aplomb, même si parfois, il montre qu'il est encore sous le choc. Le jeune homme est aussi secoué par la nouvelle, mais c'est l'esprit rationnel de Luke qui a dégusté le plus.
Robin décide de regarder sur Skype, si Youlit est connecté. Mais sur son profil, seul reste sa photo montrant un visage à moitié endormis. Silence radio total.
Il a du mal à l'admettre, mais il doit se rendre à l'évidence, Youlit tente de venir chez lui. Il tente de trouver une bonne blague pour détendre l'atmosphère de la chatbox, quand une sonnette retentit. Sa mère le hèle.

- Robin, va ouvrir, j'ai les mains occupées !
- Ok...

L'adolescent sort de sa chambre, puis se dirige vers l'entrée, tourne la serrure... quelle n'est pas sa surprise quand il voit au fond de son jardin deux adolescents et une silhouette sachée sous une couverture bleue, ainsi que devant lui, la réplique exacte de la photo de Skype, en plus énergique et au regard oppressé.

- Youlit ?
- Salut Donf, tu peux me dire ou sont les chiottes ? J'ai une putain d'envie de pisser, là !
- ...

Chapitre 5, fin.
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeDim 8 Mai 2011 - 23:53

Chapitre 6 : Avis de tempête.

Il y a des jours où vraiment, je ferais mieux de fermer ma grande gueule.
Sakido a atterri à quelques centaines de mètres de là, dans un petit bosquet à l’abri des regards, puis on a mis la couverture sur elle, qui heureusement lui cache ses jambes, car jean ou non, des gambettes de ce genre, ça fait une chasse au monstre assurée. On s'est enfin cassés du bosquet, puis on a recherché pendant quinze minutes la bonne adresse. Coup de chance, le quartier était quasi désert, et les deux-trois passants étaient trop pressés de rentrer chez eux en fin de journée pour faire attention à nous.
Je suis enfin arrivé devant Donf, et finalement, on a fait tout ça pour... ça.

- Salut Donf, tu peux me dire où sont les chiottes ? J'ai une putain d'envie de pisser, là !

Devant ma réplique à la con, Donf, face à moi, ne sait pas quoi répondre. Il y a un grand silence qui s'installe.
En parlant de Donf, c'est la première que je le vois pour de vrai...
Il a le même âge que moi, à peu près la même taille, dans les un mètre quatre-vingt quatre, quoique je suis un peu plus grand. Il a des cheveux noirs, courts, un peu frisés et coiffés en frange, ainsi que des yeux marrons. Il a des bras fins, pas super athlétiques, mais bon, c'est mieux que d'avoir les espèces de jambons mous et poilus qui me servent de bras.
Il porte un t-shirt blanc cachant à peine sa certaine maigreur, un jean, et il est pieds nus.
Voilà, retour à la situation présente, Donf se ressaisit et nous fait signe d'entrer, puis chuchote.

- Ma chambre est à droite au fond du couloir, allez-y, mais soyez discret, faut pas que Sakido soit vue par ma famille...

En parlant de famille, on entend depuis l'intérieur de la maison de bonne taille une voix féminine.

- Robin, qui étaient les gens qui ont sonné ?
- Heu... des copains, m'man ! Ils habitent très loin du lycée, et comme ils ont pas les moyens de dormir en internes, ils demandent l'aide des membres de la classe pour dormir la semaine. Cette semaine c'est mon tour.

Whaaaaa, Donf, t'es aussi nul que moi en excuses bidons !

- Tu n'aurais pas pu me prévenir avant de te désigner pour un truc pareil ? Bah, tant pis, on va pas les refouler à cette heure-ci... Emmène-les dans ta chambre !

Et elle a gobé une histoire pareille... Là, je suis obligé d’applaudir. Et en plus, elle a même pas pris le temps de regarder l'entrée. Alexis, Dono et Sakido traversent alors le petit jardin pour entrer dans la demeure. Le hall est un grand couloir qui mène à toutes les pièces de la maison. Sur la gauche, il y a plusieurs portes, visiblement des chambres, sur la droite, il y a ce qui semble salon et cuisine, je regarde pas trop. Vers le fond du couloir, Donf m'arrête, m'indiquant une petite porte avec un petit sourire.

- Pour toi, c'est par là, va faire le Führer sur ton trône !

Ho non, pas les blagues de merde sur les toilettes... Tout droit sortie de la chatbox, cette blague vient du fait qu'un jour, l'un de nous, Donf ou Luke, je sais plus très bien, a découvert que Reich à l'envers, ça fait Chier. Oui, ce jour-là, on avait rien d'autre à foutre que de trouver les jeux de mots les plus pourris de l'univers. J'entre donc dans les toilettes, puis je soulage ma vessie. Je tire la chasse d'eau, puis je vais vers la pièce du fond, où il y a marqué "Robin" dessus.
J'avais prévenu les potes, quand on était encore en l'air, que Donf, Luke et moi on connaissait tous nos vrais noms et prénoms, mais que par convention, on a décidé de s’appeler uniquement par nos pseudonymes, et qu'ils ne soient pas surpris que Donf et Luke m’appellent tout le temps Youlit ou You.
J'ouvre la porte, puis j'entre dans la chambre de Donf, un peu surchargée par le monde qu'il y a à l'intérieur.
(♫)Je me retrouve, en ouvrant la porte, devant une télé, équipée d'une Wii, sur ma gauche, contre le mur de l'entrée, il y a une armoire. Toujours à gauche, il y a un bureau, dont la chaise est monopolisée par Donovan. Il y a ensuite un lit monoplace qui coince un tapis à peu près central à la pièce. Alexis et Sakido sont assis dessus, et c'est pas triste, car à chaque fois qu'ils tentent le moindre mouvement, le lit se met à grincer comme si sa vie en dépendait. Hé, ho le pieu, j'ai été capable de porter Sakido sur mon dos, et je me suis pas plaint, alors ta gueule, hein ! Sur la droite, il y a une armoire directement greffée dans le mur, avec à côté une chaise basse. Au fond, il y a au milieu une petite fenêtre et à gauche un petit meuble avec un ordinateur portable dessus. L'ordi de Donf, qui affiche la chatbox habituelle. Justement, en parlant du loup, Donf prends la chaise basse pour la placer devant son meuble. C'est la seule solution qui lui reste, car vu que la chambre n'est pas la plus vaste du monde, et vu la place qu'on prend...

Donf, avant de s'installer devant son ordinateur, pour faire un rapport devant Luke, fait une inhalation d'air avec son nez. Erreur fatale, car vu sa tête, son sens olfactif se retrouve en alerte maximale.

- Putain les gars vous schlinguez !

Toi aussi tu trouves que c'est un truc de tapettes la subtilité ?
On se regarde tous, un peu gênés, car en plus on a pas que l'odeur de la crasse, on a les cheveux plein de poussière et de terre.... une nuit à dormir sur le sol et on ressemble plus à rien.
Je tente de lancer quelques mots.

- Heu... je pense qu'on sera mieux propres pour parler. On peut t'emprunter ta salle de bain, Donf ?
- D'accord, la salle de bain est juste à côté de ma chambre. Je vais signaler à ma mère que vous vous douchez. Vous y allez chacun votre tour, d'accord ?

On acquiesce tous, sauf Sakido, qui nous regarde, la tête penchée sur le côté, signifiant bien qu'elle se pose une question.

- Heu... c'est quoi se doucher ?

...
Nan, c'est pas vrai, là. Elle ne s'est jamais douchée de sa vie ? Putain, l'enfer, ça craint !
Bon, autant faire une explication rapide...

- Ben, la douche, c'est le principe d'utiliser de l'eau et du savon pour enlever la crasse que l'on a sur le corps... Sakido ? Tu trembles ?

Ouais, au moment ou j'ai prononcé le mot "eau", elle s'est mise à trembler. Ok, la démone semble avoir peur de l'eau... elle reprend contenance, puis prend son état que je dirais habituel. En bref, elle a l'air froide, un peu mélancolique. Comme si elle avait en permanence un souvenir douloureux en tête. C'est pas hyper expressif comme truc, mais, je sais pas.... je le sens.
Elle finit par me répondre.

- Non. Ce n'est rien.

Un ton froid, calme, mais ferme. Le ton de quelqu'un qui n'a pas envie de déballer ses affaires et qui sait le faire comprendre. Mais pas de chance, je suis une grosse bourrique.
Je décide de m'assoir à côté d'elle, sur le lit. Alexis se lève, puis va vers l'entrée de la chambre. Je crois qu'il sent que je vais faire une bourde ou un truc du genre, et n'a pas envie de se prendre des dégâts collatéraux.
Je me décide à lui parler.

- Il y a un problème, Sakido ?
- Non.
- Tu es sûre ?
- Oui.

Ouais, les boniments du genre ça marche mes couilles.

- Alors pourquoi tu tremblais tout à l'heure, quand j'ai parlé d'eau ?
- Pour rien.

Son ton commence à devenir un peu tranchant. Elle commence à s'énerver, c'est pas bon ça...

- Allez, dis-moi...
- Il n'y a rien.
- Sakido, il n'y a aucun mal à raconter quelque chose qui dérange...
- Je t'ai dit qu'il n'y a rien !

Elle s'énerve franco, là... Tant pis. Je veux savoir, vraiment. Je veux comprendre ce qui se passe, qu’est-ce qui la dérange dans l'eau.

- Tu sais Sakido, dire ce qui dérange peut soulager, tu sais... allez, laisse-moi t'aider...

Je suis interrompu par le fait que Sakido se lève brusquement, pour me foudroyer du regard et m'engueuler.

- Arrête de vouloir être bon avec moi, de vouloir "m'aider" ! Cela devient insupportable ! On dirait presque...

Elle s'arrête net dans sa tirade. Elle prends une sorte de regard triste, puis se rassoit, un peu comme pour attendre la suite des instructions. Je me lève du lit, dans un horrible bruit de craquement.
Donf vient me voir, interloqué. Dono et Alexis savent un peu de quoi ça va parler. Il commence à chuchoter.

- Elle voulait dire quoi, là ? "On dirait presque qui ?"
- Elle voulait parler de Buwaro.
- Heu... pourquoi te comparer à lui ?
- Car d'après elle, je "sens" Buwaro.
- ... Tu l'avais pas dit ce truc hier dans la chatbox.
- Non, tu crois que vous m'auriez crû, Luke et toi, si j'avais débarqué sur la chatbox en disant "salut les copains ! Je sens Buwaro, c'est Sakido qui me l'a dit !" !

Court silence, interrompu par Donovan qui met ainsi fin à nos messes bases en tapant des mains.

- Bon, c'est pas tout ça, mais dans quel ordre on se douche ?

Ha ouais, l'histoire avec Sakido m'a fait oublier l'important de l'histoire. La douche !
Donf réfléchit quelques instants, puis se décide.

- Bon, heu... Tu t’appelles Donovan c'est ça ? T'y vas en premier, ensuite c'est Alexis... Et Youlit ensuite.
- Je passe avec Sakido.

Un gros "hein ?" général retentit. Quoi ? J'ai dit un truc qu'il fallait pas ?
Donf se ressaisit vite, puis me fait un petit sourire en coin. Il fait un petit sourire en coin, signe évident qu'il a une idée salace derrière la tête...

- Dis, je savais pas que tu avais des goûts aussi particuliers...
- Donf, faudrait que tu arrêtes de voir des plans cul partout, ça devient grave, là.

Sakido nous regarde, dans une incompréhension des plus totales. Les deux autres, eux, font des petits raclements de gorge, puis sifflotent un peu... Ne me dites pas qu'ils ont tous pensés direct au plan cul... Mais putain, je suis accompagné d'allumés de la libido, c'est pas possible !
Je remarque à un moment que les mains de Donf tremblent légèrement. Que son sourire est un peu crispé. Il montre des signes évidents de stress. Je regarde les autres. Ils sont tous dans le même état mental, à vue de nez. Leurs sifflotements sont faussés, ils ont aussi des tremblements. Sakido aussi a un peu le regard ailleurs. Je crois qu'on a tous un minimum de stress. Sakido car elle est dans des lieux totalement inconnus pour elle, nous car notre quotidien si tranquille à basculé en quelques minutes. Pour aller dans le bon sens, et car j'ai besoin moi aussi de me focaliser sur un autre truc, je fais semblant de pas comprendre la manœuvre implicite.

- Mais merde, elle ne sait pas se doucher, faut bien que quelqu'un soit là pour lui apprendre.

Les autres se disent sans doute "Il me prend pour un con là !", mais Sakido, elle me regarde avec un air renfrogné.

- Et pourquoi je me doucherais, comme tu dis ? Qui t'a dit que je devais me doucher ?

Donf intervient, pour une fois faisant la voix de la raison.

- Ben, excuse-moi Sakido, mais sincèrement, tu schlingues encore pire que la bande de bouses...

Un "Les bouses t'emmerdent !" général retentit. Remarque, c'est vrai qu'on sent vraiment la bouse... Donf continue.

- Bref, tu sens encore plus mauvais que You et ses potes, et si cette odeur reste en permanence, ma mère risque de se douter de quelque chose !

Ho putain, les yeux de Sakido s'illuminent ! D'après la BD, un démon en colère se remarque par ses yeux lumineux... Donf, tu as un talent inné pour le suicide, tu savais ?
Heureusement pour son cul, elle se calme, même si sa main crépite légèrement, fait des étincelles, un peu comme les baguettes magiques dans Harry Potter... nan... je dois me faire des idées, et un méli-mélo effets spéciaux / vie réelle. Mais, j'ai tellement vu de trucs abracadabrants ces deux derniers jours... quand même... de la magie ? Elle est capable d'en faire... ? Mouais, bof, vu d'où elle vient, c'est plutôt elle qui doit se demander pourquoi on en est pas capable d'en faire.

- Bon, d'accord.

Alexis fait une remarque.

- Pourquoi c'est Gaël qui y va ?

Je réunis Donf, Donovan et Alexis près de la porte, exprès pour que Sakido n'entende pas. Donf et moi sommes en face de la porte, Alexis et Dono sont dos à celle-ci.

- Tout simplement car je suis celui qui a le moins de risques de mourir la tête broyée ou autres cadeaux du genre, étant en quelque sorte protégé par mon odeur. Rappel pour Dono et Alexis : si j'avais pas eu cette odeur, je serais mort à l'heure qu'il est.

Dono et Alexis approuvent d'un hochement de tête, mais Donf, lui est pas super convaincu.

- Heu, tu vas pas nous dire qu'à la moindre connerie, elle nous bute ! Faut pas pousser ! Je sais bien que c'est une démone et qu'un démon c'est violent, mais t'exagères !

Il a bien haussé la voix sur des mots du genre "connerie" ou "elle", si Sakido a entendu...
Dono se fige d'un coup. Des sueurs froides apparaissent sur son front.... il est pas du genre à flipper, faudrait vraiment que Sakido se foute en boule pour qu'il ait les chocottes... ho non.
J'entends d'un coup un bruit sourd, puis Donf et moi on se retourne... ho la merde ! Sakido, devant le lit, a l'air franchement furax ! Ses yeux brillent d'une lueur bleutée... Maman, les p'tits bateau... D'un coup elle fonce sur Donf, sa paume illuminée d'une lueur bleu-vert... Ho putain, merde, bordel de merde, non !
Trop tard, il a à peine le temps de se protéger le visage inutilement... Quand au moment où elle est à un pouce de lui une détonation retentit, puis un court flash et un gros coup de vent nous font tous tomber à la renverse. Ouch. Je crois que je me suis pris le mur dans le dos.... Bobo...
Quand le flash se dissipe, des feuilles qui étaient sur bureau de Donf, volent maintenant dans tous les sens, certains objets de la chambre, on dirait qu'ils ont été repoussés violemment... le lit a bougé de plusieurs centimètres... Donovan et Alexis sont respectivement plaqués contre l'armoire et la porte de la chambre. Mais qu'est-ce qui s'est passé ici ? Il y a eu un ouragan ou quoi ?
Je me relève péniblement, et je vois, au centre de la pièce, Donf et Sakido, tous les deux figés dans la même position, les yeux écarquillés. Et pas un seul des deux a un faux pli. Rien. Il y a eu mini-tornade et eux ils ont que dalle ! A croire qu'ils étaient au cœur du vortex... Non... Non ! Je refuse de l'admettre ! Désolé, il y a des limites à ce que je peux avaler ! Nan ! C'est pas possible ! Non, non et non ! Je ne veux pas y croire ! Ce n'est pas possible ! Is not possible ! Je veux bien admettre que Sakido puisse faire de la magie, là d'où elle vient, c'est pratique courante ! Mais... Mais... Donf ?
En fait, je dois être le seul à en être venu à cette conclusion biscornue, avec aussi peu d'éléments... Dono et Alexis ont les yeux dans le vague, complètement sonnés. Donf est choqué, mais en bonne santé, c'est le plus important. Et... Sakido a repris son calme. En fait, là... je ne pourrais dire ce qu'elle ressent. Son visage est totalement indéchiffrable. En tout cas, bizarrement, je me sens soulagé. Peut-être parce qu'elle ne veut plus tuer un de mes meilleurs potes ?
Je me sens aussi légèrement mal-à-l'aise... je voudrais trouver une explication logique au miracle qui a sauvé Donf, mais la fenêtre de sa chambre est toujours hermétiquement fermée, donc ce méga coup de vent ne vient pas de l'extérieur... de plus ce n'est pas Sakido, pourquoi elle aurait neutralisé sa propre technique ? Cela n'a aucun sens ! Putain, ça me troue le cul de l'admettre... mais plus j'y réfléchis, et plus je pense que ce fichu miracle à la con vient de Donf lui-même. Le seul truc, c'est que je m'y connais autant en magie qu'en broderie au fil d'or, c'est-à-dire que dalle. Seule Sakido peut infirmer ou confirmer ma théorie complètement farfelue... Allez, je vais lui poser la question.

- Dis Sakido, que s'est-il passé exactement ?

Elle me regarde un peu comme si j'étais un ahuri...

- Ben ? Il a juste utilisé un sort pour contrer le mien ! C'est pourtant évident non ?

Là, j'ai envie de me jeter du haut de l'Empire State Building à trois reprises sans parachute ni élastique.

- Non ce n'est pas évident ! C'est normalement impossible !

Donf, qui vient de se remettre du choc, fait un raclement de gorge.

- You a raison. Ici, personne ne sait faire de la magie, elle n'existe même pas ! Comment j'aurais pu contrer un sort, comme tu dis ? Et comment je pourrais faire de la magie juste en me protégeant ?

Là, Sakido tombe des nues.

- Comment ça, elle n'existe pas ? Vous voulez dire, ici, personne ne connait la magie ?

Je confirme.

- Personne.
- Mais ? Et pourtant tu m'avais dis qu'il y avait une magie ce matin ! Oui, c'est ça, la magie de la technologie !

Oups. Il y a vraiment des jours où fermer ma gueule à triple tour serait la meilleure option. Là, Donf me regarde avec des envies de meurtre.

- Ne me dis pas que tu as dit une connerie pareille ?
- Ben c'était une blague, mais elle l'a pris au sérieux...
- Et t'aurais pas pu lui dire avant que c'était une blague ?

Putain, je trouve Donf super énervé ce soir... il est pas comme ça d'habitude. Il est toujours calme, mesuré, et a un talent inné pour rebondir sur mes blagues pourries et nous faire exploser de rire sur la chatbox. Là, je le trouve étrangement colérique, et c'est pas à cause du stress, pas au point de stress où on en est. Mais !? Ça me rappelle que moi aussi je m’énerve pour un rien, et ce depuis hier soir ! Depuis le soir où on a trouvé Sakido... Ce serait lié à elle ? Putain, je comprends plus rien, là !
Dono et Alexis se relèvent enfin, ils n'ont rien suivi de la discussion. Et j'ai vraiment pas envie de tout leur raconter, ça risque de me faire péter un câble.

- Bon ! Et si on oubliait toute cette histoire pour l'instant, et qu'on allait se doucher ?

Donf reprend son calme, et acquiesce.

- Il vaut mieux réfléchir à tout ça à tête reposée.

C'est la même chose que je dis depuis hier soir. Il va falloir au bout d'un moment que j'arrête de repousser l'échéance, et me mettre à réfléchir vraiment sur ce qui est en train de nous arriver.

~---------Un peu plus tard---------~

Après avoir convaincu Alexis et Donovan de ne pas chercher à comprendre ce qui est arrivé pour l'instant, les tours de douche ont commencé. Pendant que Dono passait, Donf est allé sur la chatbox, rassurer Luke qui commençait à se demander si on l’avait pas oublié, ainsi que de lui raconter les derniers évènements. Il a fallu que je me connecte par navigateurs interposés -technique qui consiste à utiliser un navigateur internet pour se connecter avec un compte, et un autre navigateur pour se connecter avec un autre compte- depuis l'ordi de Donf pour qu'on soit à deux pour pouvoir le convaincre de ne pas éteindre son ordi et de se calmer. Comme on se piquait le clavier toutes les deux secondes, c'était pas triste. Il était à peu près dix-neuf heures à ce moment-là. Au tour d'Alexis de se doucher, Donf est parti en reconnaissance : sa mère est partie et ne reviendra pas avant une heure tardive, sa sœur et son frère, pareil. Maintenant, donc, on est seuls et peinards dans la maison de Donf, et à l'heure qu'il est, à peu près vingt heures, je suis dans la salle de bain de chez Donf, habillé juste d'un slip, devant Sakido... qui n'a pas voulu quitter un seul de ses vêtements. Putain, la galère. Alexis est sorti à sept heures et quart, ce qui fait que je suis dans cette salle de bain depuis... plus de quarante cinq minutes ? J'ai eu largement le temps de me doucher, je me suis même remis en slip pour ne pas trop incommoder Sakido. De toute façon, vu que je n'ai pas de rechange, et que je n'ai vraiment pas envie de taper dans les habits de Donf, j'aurais bien été obligé de le renfiler... Bref. J'en ai marre, je suis devant la porte, à empêcher Sakido de sortir. Bon, elle peut très bien me pousser comme une merde et sortir comme si j’existais pas, mais bon, elle reste juste devant la porte. J'ai vu ses yeux s'illuminer à plusieurs reprises, mais elle est très patiente. Bon, il faut cette fois que je fasse quelque chose, sinon la situation va rester bloquée des heures. Je me lève, et aussi vite que je puisse le faire, juste tente d'enlever la sorte de robe que porte Sakido sur son corps et ses épaules. Résultat des courses, un joli coup de poing dans le bide. Heureusement que j'ai rien dans l'estomac. J'ai quand même la tête qui tourne, vaut mieux pas que je m'en prenne un autre...
Sakido semble aussi en avoir conscience, et reste calme.

- Bon, tout ceci ne va mener à rien, alors laisse-moi sortir.

Putain, je peux largement pas lui résister, à moins que je la piège avec un tour à la con.... ho mais putain de bien sûr ! Vu sa réaction dans la BD par rapport ça.... hum, ça a des chances de louper, mais vaut mieux essayer, si Sakido reste crade, elle va se faire repérer hyper facilement !

- Bon, d'accord, je te laisse sortir... mais seulement si tu réponds à la question que je vais te poser !

Insérez ici un petit sourire malicieux -ou diabolique, au choix- et une Sakido qui se fait sincèrement chier.

- Allons bon... ça ne peut pas être pire... Pose ta question.
- Comment c'est, un démon de vent bourré ?

Et yes ! Exactement la même réaction que dans la BD, quand l'héroïne lui a posé exactement la même question. Elle se met à trembler rien que d'y penser. Dans le web-comic, les démons, les anges et tout le tralala ont chacun un élément magique, feu, eau, vent et terre, un système élémentaire qu'on peut retrouver dans pas mal de jeux de rôles. Or, les démons, selon l'élément qui les caractérise, ont une réaction différente face à l'alcool. Oui, ce genre de conneries élémentaires peuvent même influencer les soirées arrosées.
Exemple démontré par la BD : les démons de terre. Eux, après s'être bien bourrés la gueule, ils dorment pendant vingt-quatre heures, et si on les réveille avant... heu... on se fait littéralement bouffer la gueule par une bête en furie.
Selon une rumeur de la BD, les démons de feu exploseraient en consommant de l'alcool, mais moi je dis, c'est un crack destiné à cacher un lourd secret... putain, et dire que devant mon ordi, je réfléchissais à ce genre de trucs à la con.
Enfin, les démons d'eau, c'est pas dit dans la BD, et les démons de vent.... et bien, se référer à la réaction de Sakido, sachant que Sakido est une démone de vent.
Sinon, là, j'ai une Sakido complètement scandalisée, qui se retient de me balarguer à perpètes-les-oies puis de se casser, et qui perd sérieusement son calme. Moi de mon côté, je me sens sérieusement plus détendu, me reste plus qu'à la finir !
Elle respire un grand coup, reprend son calme, puis me lance, d'un air dur :

- Ce que tu es en train de me faire là, c'est du chantage.

Nan, c'est de la broderie.

- Ben tu l'as dis toi-même, cette situation ne va nous mener à rien ! Vu la situation actuelle, je resterai accroché à cette porte, et si on veut rester discrets, il vaut mieux éviter que tu ne l'arraches. Donc ça va durer des heures et rien changer. Donc là je te donne une occasion de débloquer la situation, tu as juste une question à répondre !

Elle hésite, elle hésite, là ! Elle regarde tour à tour son poing, la porte, moi, et la douche. Je me sens fier, c'est la victoire de l'esprit sur la matière... mais qu'est-ce que je raconte encore comme connerie ?
Finalement, elle me tourne le dos, et énonce faiblement :

-Bon... d'accord, j'accepte d'entrer dans cette bassine d'eau...

Et yes, elle a craqué ! Putain, je suis heureux ! Enfin ! Mais je suis aussi un peu déçu. Ben ouais, j'aurais vraiment aimé qu'elle me dise ce que ça fait un démon bourré...
Elle se déshabille donc, me lançant ses habits dans la poire, puis elle entre dans la baignoire -elle appelle ça une bassine, mais j'ai pas osé la rectifier- et j'allume l'eau, tiède de préférence. Je mets le robinet d'eau au minimum, car je sais pas pourquoi, mais si le contact est trop brusque, elle risque de m’arracher la tête. Elle est debout au fond de la baignoire, à l’opposé du robinet, et regarde l'eau lentement arriver à ses pieds, résistant à l'envie de se barrer en courant, tentant de retarder le contact. Je mets le jet un peu plus fort, pour qu'enfin l'eau entre en contact avec elle. Au moment de l'échéance, elle contracte ses muscles, un peu comme si ça allait être douloureux, puis se détend d'un coup, plus surprise qu'autre chose. L'eau passe entre les griffes de ses orteils, et la sensation ne semble pas être la douleur à laquelle elle s'attendait. Mais pourquoi relier de l'eau à de la souffrance ?
Passé le cap du contact, je lui explique comment on fait pour se doucher, et elle s’exécute en silence. Pas bavarde. Mouais, à poil -dans le sens propre du terme pour elle- en train de se doucher devant un ado, ça rend pas très loquace...
Il y a sur le rebord des flacons de shampooing, un savon, et un gel douche. Vu que je sais pas comment on nettoie une fourrure, je lui passe le gel douche, au moins, comme c'est pour peau et cheveux... espérons que ça fasse aussi pour poil et plumes !
Au bout d'une dizaine de minutes, la douche de Sakido est expédiée, et tant mieux. Elle sort, je lui montre la serviette pour s'essuyer, elle se rhabille ensuite, moi aussi -mais ça me fait un peu chier de porter des habits crades-, mais quand elle est sur le point d'ouvrir la porte, je la retiens.

- Sakido, je peux te poser une question ?

Je n'attends même pas de réponse de sa part, je pose ma question.

- Pourquoi tu avais tant peur de l'eau, on dirait que tu as peur de mourir à son simple contact ?

Elle lâche la poignée, se retourne, mais au lieu de dégager de la colère, son regard dégage une infinie tristesse...

- Je préfère ne pas en parler, c'est vraiment de très mauvais souvenirs.

Je pense que là, il va falloir la débloquer. Elle est un peu... comme moi, avant.

- Tu sais, je crois que ta peur vient d'un événement de ton passé, que tu ne veux pas confier. Le seul problème, avec ces souvenirs, c'est que aucun être vivant ne peut forcément les supporter toute sa vie, sans confier ce fardeau à quelqu'un. Je te dis ça.... car avant, j'étais un peu comme ça. Il m'arrivait des choses terribles, et... je ne les confiais à personne. Tu n'aurais pas aimé me voir à cette époque. Et justement, cela ne fait que quelques années que je me suis ouvert à d'autres, et cela m'a en quelque sorte... libéré. Crois-moi.

Sakido, pendant que j’énonçais mon monologue, ne m'a pas interrompu une seule fois. Elle m'a laissé parler, puis maintenant, elle prend la parole à son tour.

- D'accord, je vais te raconter pourquoi j'ai peur de l'eau. Mais je te dis tout de suite, si tu le confies à qui que ce soit, je n'hésiterai pas à te tuer.

J’acquiesce en silence, elle continue.

- J'étais une enfant, je vivais avec mon père adoptif, ainsi qu'Iratu, qui a été adopté lui aussi.

Iratu égal clebs bipède de trois à quatre mètres de haut, et qui se bourre la gueule à longueur de soirée.
Donc, c'est pendant la période "Darius", avant qu'ils ne rencontrent Buwaro. Elle continue.

- A cette époque, je ne savais pas voler, et j'ai eu la mauvaise idée... de sauter d'un endroit trop haut perché... dans le Styx.

Le Styx, l'une des rivières des enfers... En effet, ça doit pas être génial de plonger là-dedans. En plus, ça ressemble davantage à une réserve de déchets radioactifs qu'à autre chose, c'est vert fluo dans la BD !
Je lui intime le silence, devinant assez aisément la suite. Elle a dû tomber, et presque se noyer. Elle a dû être sauvée par Darius, ou au choix, par une âme damnée se baignant dans... ce truc, et en option, elle a dû subir d'atroces souffrances dans cette eau, pour des raisons que par contre je ne saisis pas. On va mettre ça sur le compte de l'Uranium 232. Ça a dû lui laisser de sacrés souvenirs.

Finalement, j'ouvre la porte, je vérifie s'il y a personne, ce qui semble être le cas, je fais signe à Sakido, en rajoutant sur un ton taquin :

- La prochaine fois, évite de tomber dans le lac de Springfield !

Sakido pousse un grand "Hein ?", signifiant qu'elle a rien compris.

- Laisse tomber, Private Joke.

Là, Sakido, me regarde encore plus de travers.

- "Privée Blague" ? Ça veut rien dire !

Heu, c'est à mon tour de la regarder bizarrement.

- Heu... j'ai dit "Private Joke", c'est une expression en anglais...
- Mais ? Tu viens de le redire ! Et puis c'est quoi cet Anglais ? Je croyais que tu parlais la langue de Medius ?

Heu... Medius ? Ok... c'est le monde des vivants dans la BD... Mais... Normalement, comme l'auteur est anglais -vivant au Japon-, elle devrait parler anglais ! Et non français ! Et elle devrait pas comprendre le français, et puis, elle va pas me dire que la langue de Medius c'est celle de Molière, je la croirais pas !

- Heu... je parle pas la langue de Medius, là.
- Je t'assure, tu parles vraiment le Median, je vois pas où tu as utilisé ton... anglais !
- Mais... je parle français !
- C'est quoi ça encore que ce Français ? Je te dis que tu parles le Median, et moi aussi d'ailleurs.

Là, un double calcul se fait dans nos deux cerveaux pleins de choucroute.
Elle, elle parle Median, et semble m'entendre parler Median, quelle que soit la langue que j'emploie.
Moi, je parle français, et je dis quelques mots en anglais, et je l'entends parler français comme si ça avait été sa langue natale. Heu... ok...

Là, je vais péter un câble. C'est quoi ce putain de gros bordel ?

On fonce tous les deux dans la chambre de Donf, tellement en trombe que moi j'arrive à me vautrer lamentablement sur le pas de la porte. Je me relève, fonce vers le bureau de Donf, remis en ordre pendant les tours de douche, puis je prends, dans l’incompréhension la plus totale des autres à part Sakido, bien sûr, une feuille blanche et deux stylos. J'en passe un à la démone.

- A trois, on écrit le mot "écrire", toi en Median, moi en français.

Elle hoche la tête, en silence.

- Un... deux... Trois !

Et on se jette tous les deux en même temps sur la feuille, chacun écrivant avec des courbes assez brouillonnes le mot "écrire"... enfin, moi j'écris "écrire", car rien que le premier caractère utilisé par Sakido est différent de tout symbole romain. A la fin, on regarde nos deux mots. C'est le mot écrire, dans deux langues totalement différentes.
Je prends la feuille, troublé. Je la lève en l'air, puis commence à parler.

- Les gars, je crois qu'on a un gros problème linguistique.

~----------Plus tard---------~

Après une demi-heure de débats insolubles sur nos mic-macs linguistiques, on a décidé de tout noter sur une fiche. Et pas que le mystère du langage. Une liste de tous les mystères à résoudre.

La voici :

"- Comment Sakido est-elle arrivée là ?
- Pourquoi on a tous fait le même rêve ?
- Quel est mon lien avec Buwaro ?
- Pourquoi Donf a pu faire de la magie ?
- Comment on peut comprendre Sakido ?"

On a chacun noté ça sur une feuille. Pour se rappeler qu'on devra un jour répondre à toutes ces questions.
Sur ma feuille, j'ai rajouté une chose.

"- Pourquoi je deviens colérique comme ça ?"

Cela s'applique aussi à Donf.
On a ensuite mangé un bon coup, Donf nous a préparé des spaghettis. Sakido a réussi à se museler la gueule en tirant d'un coup sec. J'ai dû passer cinq minutes à démêler ce sac de nœuds comestible et lui expliquer comment ça se mange.

Là, maintenant, il est vingt-deux heures, on est tous devant l'ordi de Donf, en train de communiquer les dernières nouvelles à Luke. Donf explique au fur et à mesure, exposant les faits sur la chatbox et répète à haute voix sans réellement s'en rendre compte.

- C'est vraiment bizarre ce qui nous arrive. C'est impressionnant d'avoir Sakido, en chair et en os, devant soi.

J'ajoute à son oreille : "T'as oublié les poils, héhé !"

Je me fais remballer comme il faut, Luke confirme -les paroles de Donf, pas les miennes- depuis la chatbox, et Donf continue.

- Nombre de choses inexplicables sont arrivées dans cette chambre. Je les ai déjà relatées au fur et à mesure de cette soirée, mais je... on est tous un peu désorientés par ce qui nous arrive.

J’ajoute :

- Il y a tellement de choses étranges, de mystères à élucider dans cette histoire, que j'en ai mal à la tête.

Donf acquiesce, et retranscrit mes paroles. Donovan prend la parole à son tour, en parlant à Donf.

- On ne pourra pas rester éternellement chez toi très longtemps... tes parents vont nous repérer d'un moment à l'autre.

Donf baisse légèrement les yeux, puis prend un air de je-m'en-foutiste notoire.

- Bah, mon père, c'est pas un problème, ça fait cinq ans qu'il a quitté ma mère. Et quant à elle, on aura pas de problème non plus. Enfin, jusqu'à demain matin.
- Je crois que je suis un peu dans le même scénario.

Donovan connait ça lui aussi, ses parents sont aussi divorcés, même s'ils sont toujours en bons termes.
Ils rient un peu, même si c'est jaune. Mouais, les rigolards, on le sent bien que ça vous reste quand même un peu en travers de la gorge ces histoires de divorce... Bref, Dono reprend tout de même.

- On va tout de même devoir partir, et ce le plus discrètement possible. Mais où on va aller ?

Donf retranscrit les paroles de Donovan, et réponse immédiate de Luke. Ne voyant pas vraiment l'écran, un peu caché par Donf, ce dernier agit comme interprète.

- Luke propose de vous héberger chez lui, mais il dit qu'avec sa famille, le seul moment possible, c'est mercredi après-midi. Il dit qu'il s'organise.

Se mains tremblent légèrement, mais dans son regard se situe une certaine excitation. Il a tous les tics d'un mec qui a envie de nous annoncer un truc.

- Les gars... je crois que je vais vous accompagner.

C'est bien que ce que je pensais, il avait un truc à nous... quoi ? Il vient avec nous ? Heu... ha ouais, logique. Le fait qu'il puisse faire de la magie, maintenant que le choc est passé, doit l’intéresser au plus haut point, ça doit le fasciner, et c'est pas dans sa baraque qu'il va impunément apprendre à se servir de ce don. Mais je pense que surtout, la raison principale, c'est qu'il veut voir Luke en vrai, en chair et en os -et sans poil-. C'est vrai ça, à quoi il ressemble ? Un débat très intéressant, mais là, j'ai envie de dormir tôt ce soir, je suis carrément lessivé...

~----------------------------------------------------------------------------~

Dehors, une silhouette s'approche de la maison. A la lumière des lampadaires se révèle un homme en uniforme, avec des épaulettes à l'effigie d'un loup. L'homme en question, remercie sa chance et le manque de prudence des enfants qu'il poursuit. Clarence a pu suivre tous leurs déplacements grâce à des témoignages sur un oiseau immense parcourant toute la zone. Il a eu du mal à les localiser précisément après leur atterrissage, mais maintenant, il est devant une simple maison, où il a vu totalement par hasard la silhouette de la mystérieuse créature se dessiner contre la fenêtre. Une véritable aubaine.
Le problème est le suivant : il y a peut-être des adultes présents dans cette maison. Il va falloir ruser. Et ne pas compter sur un éventuel renfort. Cette histoire est trop étrange pour embarquer qui que ce soit d'autre. Première chose à faire, réussir à convaincre les parents de le laisser entrer, leur expliquer la situation, et embarquer les gosses, s'ils ne résistent pas...
C'est tout de même étrange qu'ils aient trouvé un lieu où dormir, aussi loin de chez eux, et avec pareille... compagnie. Soit ils ont de la famille très crédule ici, soit ils ont une chance extraordinaire.

~---------------------------------------------------------------------------------~

La sonnette de la maison retentit au moment où je pense à un bon lit douillet.
Donf est perplexe face à ce bruit.

- Tiens, normalement, ma famille revient beaucoup plus tard... et elle ne sonne pas pour rentrer !

(♫)Alerté par ce que vient de dire Donf, je fonce dans le salon que j'ai repéré à mon arrivée, car la fenêtre de Donf n'offre pas une superbe vue, enfin si, mais sur l'arrière de la maison. J'arrive, et je vois par la grande porte-fenêtre quelqu'un devant le portail de la maison, en train de sonner... Ho merde. Encore lui. Toujours lui. Mais comment il fait pour nous retrouver comme ça ce flic ? C'est un clebs ? On est des drogues vivantes ?
Je reviens en trombe dans la chambre, complètement dégoûté. Pas paniqué, dégoûté. Dégoûté de pas pouvoir passer au moins une nuit tranquille !

- Putain... si un jour ce flic nous lâche les basques, je porte pendant une semaine un t-shirt "Fuck la police".

Un "hein ?" général retentit, suivi par un regard général vers l'extérieur, et un "Merde !" tout aussi général. Même Donf a compris en voyant le flic, que c'était pas pour vendre des calendriers de 2011...
Je frappe le mur de dépit.

- Merde... on fait quoi ? On va pas se laisser chopper comme ça ?

Donf acquiesce. Il commence par demander en urgence les coordonnées de Luke, puis fait un nettoyage intégral de son ordi, que je complète en supprimant quelques historiques cachés.
Donf prend ensuite les choses en main, car c'est celui qui a les nerfs les moins à vif.

- Je vais faire diversion, pour nous faire gagner du temps. Pendant ce temps, Sakido, Alexis et Donovan, je vais vous indiquer une sortie, vous allez vous poster là-bas le plus discrètement possible.
You, tu prends le sac qu'il y a dans mon armoire, puis tu vas dans la cuisine, et tu prends des provisions. Remplis aussi les autres sacs du mieux que tu peux.

Je réponds affirmativement puis je suis les indications de Donf.
Bizarrement, on était tellement tendus, que le moindre stimulus nous a fait partir en trombe dans des préparatifs d'urgence. Je fonce, puis j'ouvre les placards indiqués par Donf. J'y prends des provisions diverses et variées. Dans un autre placard, je prends un petit réchaud de camping, avec deux ou trois petites bouteilles de gaz, en bref, de quoi tenir quelques jours. Il y avait aussi quelques chips qui traînaient. Je ramène tout dans la chambre. Je remplis les sacs le plus vite possible, même si tout ça sur mon dos, ça va faire sacrément lourd. Heureusement que ma DS est dans ma banane, elle se ferait écraser par un poids pareil... Mais à quoi ça me sert de penser à ma DS à un moment pareil ?!
Je cours jusqu'à la sortie, où Alexis, Sakido et Donovan attendent. Je leur passe un sac à chacun, et j'en garde un pour Donf. Ça va déjà mieux niveau poids. J'ai le dos en compote...
J'entends la porte d'entrée s'ouvrir, ainsi que Donf, dont les paroles sont inintelligibles d'un bout à l'autre de la maison. J'entends une autre voix, sans doute celle du flic. Un dialogue s'installe, et même si on ne comprend pas, on sent que le flic commence à s'énerver. D'un coup, on entend la porte claquer, ainsi qu'une exclamation de douleur. Donf vient à nous en courant.

- On y va, courez ! (♫)

Aussitôt dit, aussitôt fait. La sortie que nous a indiqué Donf mène à l'arrière du jardin, qui mène à un bosquet d’arbres. On y fonce direct, et en me retournant, je vois le flic contourner la maison, se massant douloureusement le nez. Il nous voit, il tire un coup en l'air avec son flingue et nous prend en chasse. Je redouble d'efforts pour aller plus vite, en voyant que je suis à la traine. Sakido est devant, loin dans le bosquet, ensuite il y a Dono à ses talons, Alexis derrière, et enfin Donf que je rattrape. Pendant notre course, je parle avec lui.

- Putain, tu lui as fait quoi au flic ?

Il pouffe légèrement.

- J'ai disons... improvisé, héhé...

De l'improvisation. Je crois que toute notre aventure est basée sur ça. Obligés d’improviser à la minute près pour s'en sortir.
Le truc c'est que l'impro ne permet pas de surmonter tous les problèmes, il va y avoir un moment où on va se prendre un mur recouvert de savon noir en pleine gueule. Et vu que tout le monde semble s'arrêter au bord d'une rivière assez profonde, je crois que j'aurais dû penser à des douves.
Cette rivière doit faire dans les quinze mètres de large, la profondeur, vu que je ne vois pas le fond, je préfère ne pas y penser, et le courant est super fort.
Pas le temps de chercher un moyen de contourner l'obstacle, ni même de monter sur Sakido pour s'envoler, le flic est vraiment à nos talons. Et merde.
Dono frappe le bord de l'eau, par dépit.

- Et merde ! On peut pas aller... plus loin ?

Heu... là, je crois qu'il y a un truc qui cloche. Peu après le coup de Dono, l'eau a gelé. Nan mais littéralement. C'est du glaçon instantané ! Il y a une pellicule de glace qui fait un véritable pont ! Mais, bon, merde, pas le temps d'y réfléchir, on profite du miracle pour se casser ! On fonce sans trop penser, et quand on est de l'autre côté... on voit le flic arriver là où on était dix secondes auparavant. C'était juste. Mais là, il va pouvoir traverser lui aussi... sauf qu'au premier pas qu'il fait. Un gros "crak !" retentit. Son pied vient de s'enfoncer dans l'eau, la glace commence à céder. Dix cracks plus tard, la glace se détache, le courant l'emporte, et la rivière reprend sa forme initiale, laissant l'homme de justice un pied trempé, et bien énervé. Sakido n'aurait pas fragilisé la glace avec son poids, si ?
On ne réfléchit pas plus que ça à ce qui vient de se passer, et on fonce, pour mettre le plus d'écart possible avec notre poursuivant. Quelque chose me dit que c'est pas une petite rivière de rien du tout qui va l'arrêter.

Vingt à vingt-cinq minutes plus tard, on sort du bosquet, et on atterrit sur une petite route de campagne. On a dû faire au moins quatre kilomètres, le paysage est vraiment celui de la rase campagne, deux fermes qui se battent en duel derrière de grands champs de blé, de colza et autres trucs du genre. Même si c'est pas très visible vu la luminosité actuelle. On s'arrête tous de courir, essoufflés.

- Je crois... que la prochaine fois... que je croise ce flic... je deviens terroriste !

Personne ne rigole. Ma blague était pas drôle du tout. Donovan va voir Sakido.

- Demain, tu penses pouvoir tous nous transporter ?

Elle le regarde quelques instants, puis soupire.

- Non. A moins que votre destination soit à moins d'une heure d'ici, je ne pourrais pas vous transporter sur une longue distance. Trop lourds.

Au moins, on a une réponse claire à ce sujet... par contre, le sujet pas clair du tout, c'est le coup du pont patinoire. Putain, là je suis forcé de l'admettre, il y a que Dono qui a pu faire ça. Encore cette fichue magie ? Mais c'est quoi ce bordel ? On vit dans un monde rationnel ! Et là, on se retrouve avec un perso de BD sur les bras, et il semble que Donf et Dono ont des capacités... magiques ? Le monde est en train de perdre tout son sens...
Mais une chose est sûre, on aura sans doute un début de réponse quand on sera tous réunis. Prochain objectif : chez Luke ! Problème, il est à minimum cinq cent kilomètres de nous, et Sakido ne peut pas nous porter tous, en tout cas sur une longue distance. Si seulement on pouvait trouver un moyen de voyager vite et incognito...
Là, j'entends un bruit de klaxon non loin. Mais vraiment pas loin du tout, à cent mètres de nous à tout péter ! Mais à cette distance, on devrait voir aussi des phares, même lointains... mais qu'est-ce que c'est encore que ce bordel ?
Je fonce dans la direction du klaxon, certain que je vais me prendre un gros piège dans la gueule. A la place, je vois juste dans la pénombre un vieux Renault Trafic, qui doit dater grand maximum de l'an 2000 vu sa forme cubique. Sur le capot, on distingue un bout de papier et les clés... Nan, là c'est pas possible, ça été placé ici exprès pour nous, y'a pas d'autre solution ! Attends, là, une fourgonnette qui peut aller assez vite, et qui est assez grande pour cacher Sakido, c'est sûr y'a quelqu'un qui nous aide là, et je sais pas comment, mais il sait exactement où on va, et nous donne un coup de main dans l'ombre.
C'est... flippant. Y'a pas d'autre mot. Je lis le bout de papier, et bizarrement, comme prévu, il y a exactement la même écriture que sur les autres mots, à Libourne.

"La route est longue, voici de quoi aller plus vite. Attention aux radars !"

Je sais pas qui est ce mec, mais merci. Je vais voir les potes, et les amène devant la camionnette. On se concerte tous et on décide de la prendre. Mais Donf pose la question fatidique :

- Qui c'est qui conduit ? Car la seule personne adulte ici, c'est Sakido, et je pense pas qu'en enfer il y ait beaucoup d'auto-écoles...

D'un air nonchalant, Dono et moi, d'une même voix :

- C'est Alexis qui s'y colle.

Alexis est vraiment le seul d'entre nous apte à conduire : il fait du quad depuis sa plus jeune enfance, et pas le quad jouet, j'ai vu un jour son quad et c'est de la grosse bête. Résultat, il réussit aussi à conduire des véhicules plus classiques quand il en a besoin. L'atout idéal dans ce genre de situations.
J'explique la situation à Donf, qui pense un peu qu'on est timbrés. Et à Alexis, je lui dis :

- Fais pas trop de cabrioles, c'est une camionnette, pas un huit cent centimètres cube.
- Rho ça va, je fais pas le fou quand j'ai des passagers !

Donc, on a officiellement un véhicule. On décide de sortir de la route et d'aller dans un bosquet, pour faire un campement ici. Demain va être chargé, je pense...

~-----------------------------------------------------------------------~

- Et merde, encore échappés.

Clarence en est à son troisième échec avec ces gosses, qui ont réussi qui plus est à recruter un compagnon dans leur groupe. Son nez se souvient assez bien de la porte qu'il s'est pris à cause de lui.
Mais le plus important, à chaque échec, des choses étranges sont intervenues. La première fois, ils se sont échappés à l'aide d'une mystérieuse créature volante, la seconde fois, c'est un supermarché et son parking fous qui ont été salvateurs. Et maintenant, le policier a été distancé car ils ont gelés une rivière. Ces gosses ne sont pas normaux.

Une sonnerie retentit dans la poche du pantalon de l'uniforme de Clarence. Le policier le sort et regarde l'appelant : Jules. Il décroche.

- Allô ?

La voix qui sort du combiné est complètement paniquée.

- Clarence ! Je suis pas dans la merde !
- Quoi ? Qu'est-ce que tu as encore foutu... ?

La voix de Jules déglutit, puis énonce lentement.

- Et bien... j'étais en train de jouer à WoW...
- Sur les ordis de la section scientifique je présume ?
- Oui, mais c'est pas le plus important !
- Ben vas-y, accouche !
- Et bien... je... je me suis fait hacker l'ordi.... et j'avais dessus la photo que t'avais ramenée hier soir.

Le policier craint soudain le pire... qui est confirmé par le scientifique peu dégourdi.

- L'image a été récupérée par le hacker, et elle fait maintenant le tour du net.

Clarence se frappe le visage du plat de la main.

- Et merde.

Jules tente de se rattraper en lançant d'une voix paniquée :

- Avec un pote du commissariat de Caen, on a tenté d'endiguer le phénomène... mais ça a rien changé, et je me suis pris un blâme.
- Bravo.

La voix de Jules semble encore plus paniquée au fur et à mesure.

- J'ai... j'ai aussi entendu un truc en écoutant aux portes -merde, je vais me prendre un second blâme- et d'après ce que je sais, il y aurait des ordres pour toi venant de très haut, par rapport aux gosses que tu poursuis.
- Vas-y, je t'écoute.

Encore un déglutissement du scientifique.

- Ils ont dit que tu devais... "faire le ménage". (♫)

Clarence raccroche immédiatement, horrifié. "Faire le ménage". Dans des films d'amerloques, cette expression signifie tuer les personnes gênantes pour effacer les traces. Comment la justice française pouvait utiliser un terme pareil ?
Pour avoir donné de tels ordres, ceux d'en haut doivent savoir pour le hack d’aujourd’hui. Et ils veulent étouffer l'affaire, le plus vite possible. Mais ce sont des gosses !

- Merde, qu'ils aillent se faire foutre cette bande de connards.

Le policier fonce vers la voiture de service qu'il a empruntée au commissariat local. Il démarre en trombe, et repart pour une nuit blanche. Il doit retrouver les gosses avant le reste des autorités.

- Je reste sur ma base : je les appréhende, et je les interroge. Pas question qu'ils meurent !

CHAPITRE 6, FIN.
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeSam 1 Oct 2011 - 1:54

Chapitre 7 : En route vers le Jedi !

Route quelque part au nord-ouest de la France.
J'ai littéralement la flemme de retenir le nom du patelin dans lequel on traine notre camionnette, cela fait une journée maintenant qu'on passe à travers trous paumés après trous paumés...
Étant donné que la nuit va bientôt tomber, que je suis à la place du passager, c'est-à-dire celui qui se fait le plus chier en voiture, je vais me faire un petit résumé de la journée.

Ce matin, on s'est levés aux aurores. On était tous crevés jusqu'à la moelle d'avoir couru comme des tarés en pleine nuit, mais on était -et on l'est toujours d'ailleurs- tellement stressés, par les mystères qui nous entourent en permanence, ainsi que le flic qui nous poursuit sans relâche, que le moindre stimulus nous réveille et nous fait démarrer au quart de tour. Même Donovan qui est lève-tard de première s'est levé en même temps que moi, lorsque le connard de coq de l'un des paysans habitant dans le coin s'est amusé à pousser la chansonnette deux heures avant le lever du soleil !
Donc, une fois qu'on fut tous levés, et qu'on a tapé un petit peu dans les provisions, tout en rêvant de se faire de l'emplumé farci, Donf est parti dans l'arrière de la fourgonnette pour faire un inventaire de ce que le véhicule avait dans ses rangements. Il était fort peu probable que l'on trouve quelque chose, mais finalement... Il y avait trois ou quatre jerricans plein d'essence placés sous des banquettes maladroitement bricolées...
A ce moment, on ne s'était pas posé la question : et pour le carburant ?
Ben au moins, là, c'était déjà réglé, notre mystérieux "ange-gardien", lui, il y a pensé.
Il y avait aussi un peu de bouffe cachée dans un petit sac. Ça par contre, on y avait déjà pensé, c'était pas la peine. Donf a aussi fait un petit tour à l'avant, pour voir ce qu'il y avait. La boite à gants était fourrée à raz-bord : un rouleau de PQ, une lampe-torche, deux-trois CD de jazz, un set d'ampoules pour les phares, et surtout ! Surtout un truc indispensable pour notre voyage, une carte routière de la France ! Et pas le petit dépliant à la con qui montre juste les autoroutes et les nationales : une carte complète en deux-cents pages, qui montre même les petites routes locales ! Et en prime, avec un post-it faisant office de marque-page : à la page 143, il y avait marqué sur une petite route de campagne : "Vous êtes ici".
Je n'ai rien osé dire à ce moment-là, je ne dis toujours rien, et je ne dirais rien à l'avenir. Sans aucun commentaire !
Bref. Grâce à cette fichue carte, on s'est fait un itinéraire pour rejoindre Luke sans attirer l'attention.
On a décidé d'emprunter le plus possible de petites routes, et d'aller tout d'abord vers Caen, pour éviter de montrer si facilement que ça notre itinéraire, puis de dévier vers Calais. En plus, ça nous a permis de ne pas passer par Paris, où niveau discrétion, ça aurait été complètement loupé ! Par contre, chaud de faire des itinéraires sans passer par au moins une autoroute, où là aussi ça aurait pas été tip-top. Bon, toutes ses précautions nous rallongeaient un bon coup notre voyage, mais c'était surtout pour éviter que, si les flics nous choppent, ils puissent remonter jusqu'à Luke. Et en plus, en changeant d'itinéraire au dernier moment, si les flics nous avaient repérés, ils risquaient d'attendre à Caen un bon moment ! Je m'imagine une météo de merde, une barrage de vingt flics qui attendent comme des glandus au mauvais endroit, et moi qui leur tire la langue cinquante kilomètres plus loin...
Sinon, pour le voyage en lui-même, y'a rien eu d'extraordinaire... ha si, au moment où Alexis a démarré la camionnette, Sakido s'est plaquée ses oreilles -qui je rappelle font dans les trente centimètres- contre son visage et a regardé le véhicule comme si c'était une créature de l'espace.

- Mais, c'est quoi ce bruit atroce ?

En fait, hier, elle était tellement crevée qu'elle ne s'était pas aperçue que ce moyen de transport fait énormément de bruit. Il y a eu plein d'autres occasions de noter ce boucan avant, mais je crois qu'il y avait toujours une raison de ne pas s'en occuper. Comme par exemple... Fuir ?
M'enfin, on a eu du mal à la monter dans le véhicule -car elle en est sortie de surprise, en plus- jusqu’à qu'on lui fasse se rendre compte que le boucan était pire dehors que dans la camionnette !
Sinon, dès qu'on a quitté la petite route de campagne où on dormait... ben s'est plus rien passé d’intéressant. Alexis conduisait super bien, on est passés à travers plein de patelins quasiment déserts, Sakido était de mauvais poil -c'est le cas de le dire- à cause du bruit qui la dérangeait... et on a pas croisé un seul petit flic, à croire qu'ils faisaient la fête à notre passage !
Bon, ben, retour à maintenant, vers dix-neuf heures. Repenser à notre journée, même si on s'est royalement fait chier, m'a remis de bonne humeur. Hum, on entre encore dans un patelin... le nom... Saint Sylvain... Ha !

- Alexis, prends la direction de Calais à la sortie de ce village. On s'arrête à la prochaine forêt pour camper.

On a choisi ce petit village comme lieu de bifurcation car il est proche de Caen sans l'être trop non plus, ce qui permet de plus facilement brouiller les pistes. Par contre, je pense qu'on va faire plusieurs kilomètres de plus pour trouver une forêt, il y a que de la plaine et des champs ici !

~--------Une heure et demie plus tard--------~

Une bonne centaine de kilomètres ont été parcourus, et on a enfin trouvé une forêt de plus de dix arbres ! C'est désertique le Nord quand même. M'enfin. Il y a d'après nos calculs encore cent-cinquante kilomètres entre Calais et nous. Vu qu'on doit être chez Luke vers demain en début d’après-midi -cet enfoiré a pas cours le mercredi après-midi, contrairement à moi- et bien.... campement à l’abri des arbres !
Le moteur se coupe, un soupir de soulagement s’échappe de l'arrière du véhicule. C'est officiel, Sakido aime pas les voitures. Tout le monde sort, et comme mus par des automatismes, on s'active tous pour préparer un petit repas. Je sors les réchauds de camping. Ensuite bizarrement, j'ai la curiosité de regarder dans ma banane que j'ai à ma ceinture. Je n'en ai pas consulté le contenu depuis le jour S -S comme Sakido-.
J'ouvre donc cette petite trousse de ceinture, et je prends mon téléphone portable. Je déverrouille le clavier, il reste encore de la batterie. Là, je vois deux détails : primo, il est en mode silencieux. Deuxio, j'ai quarante-cinq appels en absence de ma mère. Putain, elle doit se faire un sang d'encre pour moi... Je n'ai jamais fugué de ma vie, je n'ai jamais eu vraiment de raison de le faire, et je ne vois pas trop l'utilité. Que je disparaisse comme ça, sans prévenir, ça doit vraiment avoir surpris mes parents. Je voudrais bien l’appeler pour la rassurer, mais je ne peux pas vraiment... si je le fais, je sens que je vais avoir des emmerdes. Pas venant de ma mère, elle me passera juste un savon auditif et sera rassurée, mais j'ai comme la nette impression que les flics vont être mis au courant très rapidement de ma prise de contact... J’éteins mon portable ipso facto et le range dans ma banane, de sorte à ce qu'il soit tout au fond. Je le reprends finalement, en pensant à certains films d'espionnage qu'on voit parfois, où ils pistent un mec juste avec son portable. J'ouvre la coque, je retire la batterie, que je place dans une poche difficile d'accès de ma banane. Je retire ensuite la carte SIM, que je place dans un boitier à micro SD, où je place habituellement celle de mon linker DS, mais comme elle est déjà insérée dans la cartouche spéciale, qui est elle-même dans la console, ce boîtier me sert à rien. Je referme la coque désormais bien plus légère, puis replace le portable vidé dans ma banane, pour un bon moment si je me fie à nos aventures de ces derniers jours.
Je me retourne, le temps que je pense et fasse trois actions, le repas est prêt, et même Sakido attend sa part de raviolis en boite préparés par Donf. Une petite gourmande ne serait pas cachée derrière son air sérieux ?
On mange tous en moins de cinq minutes top chrono, et on se couche tôt, sans cérémonie, dans la camionnette, chacun cherchant l'endroit le moins désagréable où se coucher. Personne n'a vraiment envie de papoter, là. On s'endort tous, je suis le dernier debout. Je ferme peu à peu les yeux sur mon coin de banquette, en pensant à ce qui nous attend demain. J'ai un peu d'appréhension, quand même, c'est la première fois que Luke, Donf et moi-même seront réunis au même endroit. On avait prévus de se rejoindre à notre majorité pour faire une teuf, mais je crois que les évènements ont chamboulé notre calendrier et avancé l'événement à trois ans d'avance, même si l'ambiance ne va pas être vraiment à la fête.
En parlant de Luke, qu'est-ce qu'il devient, lui ?
Bah, pas la peine de trop réfléchir, plutôt dormir.

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C'est une pièce simple, une chambre sous le toit d'une petite maison en bordure d'une grande avenue à Calais. Cette chambre contient un lit simple, ainsi qu'une petite étagère contenant quelques livres, un début de collection de One Piece ainsi que l'intégralité des Harry Potter, avec un enchevêtrement de cahiers, classeurs et autre matériel scolaire plus ou moins bien rangé. Devant le velux, et plaqué dans l'angle du mur opposé se trouve un bureau sur lequel est placé un ordinateur portable allumé, au ventilateur irrégulier produisant un son ressemblant à celui de céréales que l'on fait craquer dans sa bouche près d'un réacteur d'avion. En un peu étouffé. Ce bruit est tout de même camouflé par celui de la circulation extérieure, ainsi que par le soupir de son propriétaire, Lucas, alias "Lukeskywalker62".
C'est un jeune homme de seize ans, assez grand, fin, pas très athlétique, mais pas non plus mollasson. Il a un visage légèrement allongé, de courts cheveux bruns tirant vers le noir, coiffés en piques désorganisées, des yeux bleus particuliers, car des nuances de vert se propagent à partir la pupille, donnant un effet de dégradé assez beau, mais protégé par des lunettes rectangulaires. Il est habillé d'un t-shirt blanc, et d'un jean bleu délavé. Un pyjama trône sur le lit, et une veste noire usée est accrochée sur le dossier du vieux siège où est assis le jeune homme.
Les yeux de Lucas sont tournés dans le vide, pensifs. Demain, il doit accueillir ses deux meilleurs amis. Il devrait s'en réjouir. Mais les circonstances ne sont pas vraiment faites pour. Ses deux meilleurs amis, avec deux amis de l'un d'eux, sont devenus l'espace de deux à trois nuits des fugitifs, pour avoir vu des choses qu'ils n'auraient pas dû voir. Enfin, une chose en particulier, dont lui-même a eu un mal de chien à croire. Tout de même, c'est pas tous les jours que l'on voit une photo réelle de Sakido, personnage de bande dessinée...
L'adolescent de seize ans pense à tout ce qu'il a fait pour préparer l'arrivée de ses amis. Il leur avait indiqué, hier, le moment idéal pour venir, le mercredi après-midi. Ses deux sœurs seront en activités extra-scolaires, son père travaillera, et sa mère s'occupera de transporter les deux premières. Aujourd'hui, il a fait des préparatifs plus personnels. Il a préparé en cachette une valise contenant quelques effets personnels, auxquels il tient beaucoup, ainsi qu'une lettre, qu'il laissera demain sur la table du salon.
Cette lettre est une lettre d'au revoir, sans doute d'adieux. Car il en est sûr, demain, après cette réunion, il quittera cette demeure. Pour ne peut-être plus jamais la revoir. Il ne sait pas ce qui arrivera, mais c'est dans cet incertain que ses amis et lui devront miser.
Alors qu'il surfe vaguement sur le net, quelque chose vient tout d'un coup retenir son attention. Parmi les choix de vidéo sur la page Youtube, l'une d'entre elle sort du lot. L'utilisateur "MikaLtubeU", alias SuperMark, vient de poster une vidéo. Lucas clique sur le lien, et la vidéo commence à charger. Mais un détail est étrange : la durée n'est que de dix secondes. La vidéo se résume à "Suivez le lien dans la description", puis, à la dernière seconde apparait un S. Étonné, il suit le lien et se retrouve devant une vidéo sur DailyMotion cette fois, avec le même contenu, à la différence près qu'il y a un A à la fin de la vidéo. Il suit le lien encore une fois, pour au final avoir vu un total de six vidéos identiques avec à la fin une lettre. Il clique sur le septième lien, et se retrouve devant une vidéo d'un site russe, nécessitant un mot de passe pour être visionnée. Machinalement, il devine que les lettres à la fin de chaque vidéo sont sans doute importantes, et tente donc de se les remémorer, étonné des précautions prises par SuperMark. Mais qu'a-t-il donc à montrer ?
(♫)Au fur et à mesure qu'il se concentre, ses yeux s'agrandissent.

- ... Oh non bordel, c'est pas vrai ...

Dans l'ordre des vidéos, les lettres apparues sont le S, le A, le K, le I, le D et le O. SAKIDO. Lucas se sent soudain très mal. Il frappe le mot de passe, espérant se tromper, sincèrement. Mais le fait qu'en appuyant sur la touche entrée, le chargement de la vidéo commence lui brise tous ses espoirs, et lui laisse craindre des gros ennuis pour ses amis.
La vidéo n'est en elle-même qu'une longue suite de texte qui défile sur un fond Window Movie Maker bleu. Aucune musique comme l'auteur de la vidéo en a l'habitude, rien d'autre que ce texte.
Le début de la vidéo n'est qu'un petit explicatif, indiquant ce qu'est le Webcomic Slightly Damned, qu'il en est le traducteur officiel, et qu'il avait déjà fait une vidéo expliquant cela. Mais les phrases suivantes sont d'une toute autre couleur.

"Aujourd'hui, je poste cette vidéo pour annoncer une chose : Sakido, personnage de cette BD, existe réellement.
On va tout de suite me dire que je suis fou, c'est pour ça d'ailleurs que la vidéo est cachée comme ça, mais j'ai une preuve, je peux prouver ce que j'avance !"

Ensuite, est montrée la seule et unique image qui n'est pas du texte de toute la vidéo. Une photo, montrant une chambre sobre, avec une légère fissure dans le mur à côté de la fenêtre, un grand lit bleu. Sur cette photo, un jeune garçon blond semble discuter avec une créature, qui est retournée vers l'objectif et regarde ce dernier.
Lucas regarde cette photo, incrédule. D'autant plus incrédule que cette photo, il l'a déjà vue. Cette photo, c'est un ami qui le lui a envoyée. C'est cet ami qui l'a prise, lui-même pour tenter de convaincre de la véracité de ses propos.

- Merde, c'est impossible... Comment SuperMark l'a obtenue ?

La suite de la vidéo est une sorte de justificatif, montrant de quelle manière SuperMark s'est procuré la photo. C'est une histoire invraisemblable d'un hacker ayant piraté un joueur de World of Warcraft, policier de surcroît ; le pirate aurait récupéré la dite photo, puis contacté SuperMark, connaissant la BD. Ça paraissait bien beau sur le papier, mais sur l'écran, l'explication était rendue moins cohérente par une précipitation manifeste. Aucune personne censée ne pourrait croire à cette histoire, mis à part la personne présente devant cet ordinateur. Il est obligé d'y croire, car sinon, cela voudrait dire que la photo est fausse, et que ses amis lui on fait une sale blague. Ce qu'il veut à tout prix éviter d'envisager. Mais si l'explication hasardeuse de SuperMark est vraie, cela ne veut dire qu'une chose. La police est ou était en possession de la photo.
Lucas ferme son ordinateur, ayant trop d'inquiétudes pour être devant un écran.
Il soupire, et pense à ses amis.

- Youlit, Donf, putain, vous faites pas choper...

~--------------------------------------------------------------------------------~

Une mâchoire se met à s'étendre dans un bâillement intense. Je crois que c'est la mienne. Putain, 'suis dans le brouillard... et je parle pas de la purée de pois qui s'est levée en même temps que le soleil -s'il s'est levé car moi je le vois pas-, j'ai vraiment la tête dans le cul quand je me réveille... là, je suis assis sur une souche, en train de bouffer un gâteau quelconque pris dans l'un des sacs de victuailles... je suis tellement peu réveillé que je sais même pas quel goût il a le gâteau... s'il en a un. Et en plus, j'ai pas faim. Le fait d'être zombie au réveil, ça, pour moi, c'est parfaitement normal, je dois attendre un minimum une demie-heure avant que tout se mette en place dans ma caboche. Par contre, le fait que j'ai pas faim, étant par définition un ventre-sur-pattes, c'est pas normal du tout. Soit j'ai chopé la crève, soit je vais mettre une heure à me réveiller ce matin... ou alors c'est l'appréhension.

Putain, c'est tellement dense ce truc que j'arrive à peine à voir les autres. Sakido, par contre, j'arrive à la voir correctement, elle a des anti-brouillards bleus... en fait, c'est ses yeux, il peuvent s'illuminer si elle est en colère ou dans les cas de visibilité réduite, comme maintenant. Mais sincèrement, même quand elle est calme, la voir avec ses yeux comme ça est assez flippant. Bah, de toute façon, Sakido est une démone, ce serait bizarre qu'elle soit pas un minimum effrayante. Sinon, elle a l'air en pleine forme, juste un peu étonnée du brouillard.
En parlant de l'autre enfoiré, il commence à se lever à la fois dans la forêt et dans mon esprit.
Les autres, eux, sont en train de déjeuner, tranquillement, ils semblent pas avoir eu de mal à se réveiller, ni à manger, à part Donf qui lui aussi n'a à peine réussi qu'à avaler un biscuit. Je crois que c'est l'appréhension. Aujourd'hui, c'est le grand jour. On va rencontrer Luke. J'ai pas eu cette appréhension quand je suis allé voir Donf, sans doute à cause de la pression. Mais là, c'est un peu différent. On a un minimum semé les flics, et c'est aussi la première fois que l'on va être réunis de notre vie au même endroit.
Le très petit déjeuner prend fin au bout de quelques minutes, et après un soupir de résignation de Sakido, on reprend la route. Je regarde l'heure, il est huit heures du mat'. Putain, on se lève toujours aux aurores, on sera à Calais avant la fin de la matinée, chaud. Va falloir attendre un peu avant d'aller chez Luke.
Tout en faisant des calculs pour éviter de se faire repérer avant le début de l'après-midi, j'observe la route, enfin dégagée de tout brouillard et au bout de deux bonnes heures de conduite, alors qu'il nous reste à peine une cinquantaine de kilomètres, je vois un panneau de limitation à soixante-dix, avec un autre panneau qui semble mettre fin à la limitation un peu plus loin, où elle reprend sa vitesse normale, quatre-vingt-dix kilomètres heure. Ce genre de zones sur la route qui servent à rien. Y'en a des tonnes des trucs du genre sur les routes, c'est assez marrant à observer, mais chiant pour la conduite. Alexis semble l'avoir remarquée, cette zone de cinq cent mètres à la con. Et décide de pas ralentir. En pleine cambrousse, la route est pas dangereuse en plus, ça sert vraiment à rien. Alexis rentre dans la zone, et arrivés à son milieu, je vois un truc planqué entre les buissons, de couleur grise... ho putain de bordel de merde, ici, au fin fond de la campagne ?

- Alexis, freine vite ! Radar !

A peine le mot prononcé, Alexis appuie comme un dingue sur le frein pour ralentir, ce qui malheureusement ne suffit pas, comme l'indique le petit flash qui retentit.
Et merde... fallait qu'on tombe sur une de ces saloperies de pompes à fric à la con... en plus, placée vraiment par des vicieux, car il faut être un vicelard pour foutre un radar dans ce genre "d'erreurs de la route" et en plus planqué dans des buissons ! Normalement, camoufler ce genre d'appareil, c'est illégal, mais ils se gênent pas les poulets...
Mais le plus important : on va vraiment avoir des emmerdes. Les radars, pour bien prendre l’immatriculation de la voiture, prennent plusieurs photos, il en suffirait d'une seule montrant l'intérieur de l’habitacle et on est grillés... merde... merde, merde, Merde ! Putain fait chier !
Alexis, après s'être alarmé comme moi, reprend de la vitesse, et on continue notre montée vers Calais.
...C'est vrai que c'est pas un radar à la con qui va nous arrêter. Bon, on a des chances d'avoir un comité d’accueil, mais c'est pas grave, on doit aller voir Luke !

~---------------------------------------------------------------------------------~

Quelque part en périphérie de la région Parisienne, un policier dans un voiture d'emprunt roule sans objectif précis, où plutôt sans indice pour retrouver les enfants qu'il poursuit. Cela fait presque une journée et demie qu'ils sont devenus invisibles. Pas de créature volante dans les espaces aériens, pas d'indice sur leur prochaine destination, l'ordinateur de leur précédente cachette étant cette fois bien nettoyé.
Clarence s'arrête sur une aire de repos en bordure de l'autoroute menant à Calais, premièrement pour se sustenter, puis ensuite récupérer le manque de sommeil accumulé ses derniers temps, même s'il sait que ce sera impossible. Il est trop inquiet pour ça.
Durant la journée qui a précédé, le policier a réfléchi. Arrêter les gamins par lui-même était sa première solution pour les protéger. Mais comme les ordres viennent de très haut, il se pourrait qu'ils puissent les tuer pendant la garde à vue, en maquillant ça en suicide. Non, pour les sauver, il faudra les aider à s'enfuir. Mais sans information sur leur localisation, il lui est impossible de faire quoi que ce soit. C'est en ruminant ses pensées qu'il achète un sandwich, puis qu'il retourne à sa voiture pour le manger. Seulement, c'est avec surprise qu'il trouve sur le toit du véhicule, en train de jouer avec un modèle réduit d'avion, un petit garçon de six ou sept ans aux cheveux blonds, habillé d'un petit jean et d'un t-shirt blanc.
Premièrement fortement surpris de voir un enfant de cet âge à un endroit incongru, le policier est sur le point de le réprimander quand l'enfant le regarde. Ses yeux, couleur bleu océan, posent un regard tellement intense sur le policier qu'il ne peut plus bouger ni émettre un son. Ce regard est tel, qu'il confère à son propriétaire un charisme impressionnant, presque surnaturel.
Le garçon s'adresse au policier, avec une voix cassant totalement avec son regard, mais pas avec son âge, c'est la voix naïve d'un enfant de sept ans.

- Dites m'sieur le Loup, y'a mon papa qui veut te parler.

La première chose auquel le policier pense est : "Hein ? Quel loup ?", avant de se rappeler que ses épaulières sont à l'effigie de l'animal en question. N'ayant pas oublié que l'enfant est sur le toit d'une voiture de police, il répond à la place :

- Je vois. Et il est où ton papa ? J'aimerais lui parler moi aussi.

Un voix grave et un peu moqueuse s'élève derrière le dos de Clarence.

- Pourquoi me chercher ? Je suis déjà là !

Surpris par l'arrivée à l'improviste du "père", le policer sursaute, se retourne, recule et perd l'équilibre pour finalement se cogner la tête contre la portière de l'automobile.
Le petit garçon observe la scène depuis son perchoir en ricanant, tandis que Clarence se relève, le crâne douloureux, faisant maintenant face à son nouvel interlocuteur. C'est à ce qu'il peut voir un homme d'un bon mètre quatre-vingt, et c'est la seule chose qu'il peut savoir. Le corps entier de cet homme est caché par une ample cape en cuir pourvue d'une capuche maintenant le visage de l'homme dans la pénombre, empêchant quiconque de voir son faciès.
Le policier hésite à prendre la parole, trouvant cet accoutrement pour le moins étrange et plus que suspect. Le petit enfant blond, voyant que le policier semble se méfier, tente le rassurer.

- C'est bien mon papa m'sieur, il veut jamais quitter sa cape quand il sort ! Papa, tu peux pas la retirer pour une fois ? T'es pas moche du tout !

Un petit rire amusé s'échappe de la capuche.

- Non, fiston, je ne peux pas, je te l'ai déjà dit des milliers de fois, je ne veux pas qu'on me voie.

Le policier, par ses réflexes d'homme de justice, réagit immédiatement, oubliant sa méfiance.

- Sachez monsieur, qu'il est illégal de se promener dans des lieux publics le visage caché comme vous le faites, et qu'il faut au minimum que l'on puisse vous identifier ! Ne pas respecter cette loi est passible de...
- Ho, calme-toi, calme-toi, je suis pas venu te voir pour me prendre un manche. Je suis là pour les enfants.

(♫)Le policier dégaine aussitôt son arme, sa méfiance remontée à son paroxysme.

- De quels enfants parlez-vous ?

Le policier feint l'ignorance, même si ses actions prouvent l'exact contraire. Il ne sait pas pourquoi, mais cet homme parle d'enfants en particulier. Les mômes qu'il poursuit. Il en est sûr, rien ne peut le prouver, mais cet homme semble savoir des choses.
L'encapuchonné tend les paumes vers le policier, lui faisant signe de se calmer, mais ne perdant rien du ton quelque peu moqueur qu'il maintient depuis le début.

- Oh la, oh la. Range ce petit joujou, tu risquerais de blesser quelqu'un.

Le policier retire la sécurité de son arme.

- J'ai dis : De Quels Enfants Parlez-Vous ?

Le policier appuie chacun de ses mots, signifiant clairement que le tir est prêt à partir.
Le petit garçon, quelque peu oublié dans l'histoire, regarde avec intérêt l’accrochage. Un enfant de cet âge devrait être choqué, mais il observe scène tel un spectacle de marionnettes.
Le père choisit finalement d’abandonner son ton moqueur, pour un autre, plus sérieux.

- Nan mais arrêtes là, sérieux, cela en devient ridicule, p'tit Loup. Je suis pas ta proie, et mes intentions ne sont pas belliqueuses. Je sais quels gosses tu cherches, et je sais leurs prochaines destinations. Ne me demande pas d'où je tiens ces renseignements, il y a des choses qui sont trop dangereuses pour être dites. Mais sache juste une chose : les enfants vont vers Calais. Il est actuellement huit heures du matin. En passant par cette autoroute, tu arriveras avant eux à destination. Tu pourra ainsi les protéger du reste de la meute, car elle se jettera bientôt sur eux.

L'homme récupère son enfant sur la voiture, puis semble se préparer à repartir. Durant toute la tirade, Clarence n'a rien pu faire. Il se sentait comme... paralysé. Cet homme est capable de tenir en respect un policier certes pénalisé par une grande fatigue, mais très bien entrainé... Avec le seul son de sa voix. L'homme en question s'arrête, puis adresse une dernière phrase au policier.

- Une petit conseil : fais en sorte que les mômes ne se sentent pas en danger. Même les plus pures brebis peuvent devenir de redoutables prédateurs, au pied du mur.

L'homme laisse Clarence, perplexe, sur le parking, tandis qu'il entre dans le magasin. Le policier, inquiet par rapport à la dernière phrase, décide d'y aller le plus vite possible. Il sent que cet homme disait la vérité. Il entre les clés dans le contact, démarre la voiture et sort de l'aire de repos encore plus stressé qu'à son entrée. Il ne sait pas qui est cet étrange homme et son enfant mais une chose est sûre : les réponses sont à Calais.

Tandis qu'il s'éloigne de cette petite aire d'autoroute, l'encapuchonné regarde depuis la vitrine. Deux petits coups secs se répercutent en bas de la cape. L'enfant tire dessus. Ses yeux ont désormais, durant de fugaces instants, les pupilles bridées à la façon d'un chat.

- Dis papa, il réussira ou pas ?

Le père ébouriffe les cheveux de son fils.

- Je ne pense pas fiston. Il ne réussira pas totalement, mais pourra limiter la casse. Cet après-midi, de toute façon quoi qu'il fasse, une personne mourra devant ses yeux. Espérons juste qu'il n'y en aura pas de seconde...

~---------------------------------------------------------------------------------------------------~

Onze heures et demies du matin. On est à l'une des nombreuses entrées à l'est de Calais. On a perdu une demie-heure à contourner toute la ville... enfin non, on a pas tout contourné, on a juste fait en sorte qu'au lieu de traverser toute la ville vers l'est où se trouve Luke, on n'entre que légèrement décalés au sud-ouest par rapport à lui. On devient vraiment paranos à cause de ce radar. Mais putain, la rage, quoi ! On tombe sur un radar à la con, alors qu'on était sur le point de finir une remontée complète de la France sans se faire remarquer !
Bref, le passé, c'est le passé, maintenant, y a un autre problème à régler : la difficulté de passer inaperçu alors que notre Jedi favori vit bien sûr au beau milieu d'une avenue ! Là, on vient juste de trouver la solution, en regardant un plan de Calais sur notre beau et gros pavé. Là, on a trouvé un cul-de-sac à moins de cent mètres de chez lui. On vient de foutre la couverture qui sert habituellement à recouvrir Sakido pour séparer l'habitacle du compartiment arrière, pour qu'un curieux ne puisse pas voir Sakido depuis l'avant.
Maintenant, on va s'engager dans l'avenue... la grande voie est relativement peu fréquentée, pour un axe de cette taille. Normal, on est à une heure creuse. Généralement, les activités routières sont en fonction des horaires scolaires et de travail. A huit heures, c'est le gros bouchon jusqu'à neuf heures, ensuite, c'est le désert du Sahara jusqu'à onze heures et demies ou midi, ce qui correspond à l'heure du repas. On est limite, là. Les cinq-cents mètres d'avenue qu'on a à parcourir passent sans problème, et on s'infiltre dans le cul-de-sac. En fait ce serait plus un nœud : des maisons sont disposées autour et à l'intérieur d'un cercle de route, et au fond se retrouvent une dizaine de maisons alignées. On fait le tour, puis on place la camionnette sur l'allée qui nous a servi à entrer, dans le sens pour sortir, au cas où on ait à se casser d'ici en vitesse. Maintenant, tout le monde reste dans la voiture, à part Alexis et moi. Alexis sort avec un bidon d'essence pour refaire le plein, moi je m'adosse contre la voiture, en attendant une heure propice à aller sur l'avenue pour signaler à Luke notre venue. Je dirais que l'heure propice serait entre midi et quart à midi et demie, car il lui faut le temps de sortir du lycée et de revenir chez lui. Même si je pense qu'il va nous faire rentrer chez lui que vers une heure ou deux de l'après-midi, pour des causes familiales évidentes, il faut au moins qu'il sache qu'on est là.
Maintenant, c'est parti pour un moment long et pénible d'attente... Ouais très pénible.

~-----Un peu plus tard-----~

Bon, midi et quart, je me mets en position, en espérant que Luke me reconnaitra. Enfin, il me reconnaitra, vu que ma tof' est en avatar sur Skype. Les voitures depuis tout à l'heure se sont démultipliées sur la route, confirmant ma théorie du fonctionnement de la circulation en période scolaire. Quelques rares passants font leur petit chemin sur les trottoirs, m'ignorant totalement... putain, j'aime pas tout ce boucan infernal...
D'un coup, venant de l'autre bout de la rue, une jeune homme aux cheveux brun sombres, armé d'un sac scolaire et avec des lunettes carrées sur le nez s'arrête sur le chemin, quelque peu surpris.
J'ai envie de dire quelque chose, mais, ce serait une faute grave de discrétion. Mais si je pouvais le dire, je dirais "Salut Luke !"

CHAPITRE 7, FIN.


Dernière édition par youlit le Lun 28 Mai 2012 - 16:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeMer 30 Nov 2011 - 21:48

Chapitre 8 : Colère.

Bon, je suis à découvert en plein milieu du trottoir d'une grande avenue, avec Luke qui vient de me reconnaitre et qui tire une tête de six pieds de long. Non, je dirais même sept. Pourquoi je suis pas surpris par cette réaction ? Ha oui, je suis l'un de ses meilleurs potes virtuels, qui vient de débouler comme ça à moins de cent mètres de chez lui. Surprise !
Certes, il était prévenus, mais on a comme qui dirais quelques heures d'avance ?
Bon, plus sérieusement, Luke s'approche de moi, toujours sur le coup de la surprise. Il place quelques mots :

- Euh ... C'est toi, You ?

Bizarrement, quand on me balance ce genre de répliques, c'est un automatisme naturel chez moi, il faut que je réponde par une connerie dix fois plus grosse que moi. Démonstration.

- Non non, c'est la reine d'Angleterre en train de tricoter des chaussettes en laines pour le Pape en Alaska !

Quelques secondes de flottement s'écoulent, longues, lourdes, avant un éclat de rire aussi soudain que bref de Luke.

- Franchement, y'a que toi pour balancer ce genre de conneries, mon vieux !

Il devient sérieux, même si le premier moment de surprise est passé.

- Bref, qu'est-ce que tu fous ici ? Je m'attendais à ce que vous arriviez en début d'après-midi, pas aussi tôt ... C'est déjà une veine monstrueuse que mon père ait oublié de me chercher au bahut, c'est la première fois que je rentre à pied ! Et puis, ils sont où sont Donf, tes potes et Sakido ?

Houlah, c'est quoi tout cet interrogatoire ? Maintenant, il tombe plus des nues, mais il me presse de questions comme s'il était inquiet pour Donf et moi...

- Ben, on est un peu arrivés en avance, tu vois... et pour les autres, ils sont cachés pas loin, tu veux venir voir ?

Luke hésite un instant, puis accepte.

- D'accord, mais en vitesse, mes parents doivent m'attendre et mon père va pas tarder à rentrer. Je dois être là pour la bouffe, sinon ça va attirer les soupçons ...

Donc, je guide le Jedi notoirement affamé jusqu'à la camionnette qui est vingt mètres plus loin. Luke marque un temps d'arrêt.

- ...Vous l'avez pas volé, ce truc, j'espère ?
- Non, c'est juste un cadeau.

Luke me regarde de travers, un peu comme si je lui mettait plaçait sous les pieds une assiette remplie de cafards.

- Je vois mal dans votre situation actuelle quelqu'un de suffisamment généreux pour offrir une camionnette à des mineurs fugitifs ...
- On sait pas qui c'est qui nous a passés ce véhicule, mais je pense que c'est la même personne qui nous a envoyés le mot pour Sakido.
- Hein ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Notre "ange gardien" à laissé un mot avec la camionnette, et c'est exactement la même écriture que le premier qu'on a reçu chez Donovan. Cette personne semble nous aider, mais le truc qui est flippant, c'est qu'elle semble savoir exactement là où on va...

Luke prends une expression inquiète, qui indique clairement que cette histoire "d'ange gardien" ne lui plait pas du tout. Et à moi non plus d'ailleurs. J'espère sincèrement que ce gars nous suit plus, même si j'ai la désagréable impression que mon souhait est futile...
On arrive à la portière de la camionnette, puis j'ouvre rapidement la portière, je fais entrer Luke et je referme vite en entrant dans le compartiment arrière. Là, son visage passe de l'inquiétude à la stupéfaction devant Sakido. On a beau être au courant, ça surprend toujours la première fois.
Tiens ? Qu'est-ce qu'il fait, là ? On dirais qu'il tente de se basculer en avant, comme pour saluer... même s'il est bloqué à la moitié de son mouvement, complétement paniqué. Je sais pas pourquoi, il a dû prévoir un salut bien classe pour Sakido, mais il a raté. C'est vrai qu'il faut avoir des couilles pour saluer bien bas comme ça un démon... ou alors être un gros taré comme moi, car y réfléchissant bien, faut être un gros con pour dire "Salut, j'ai mangé une pomme, et toi ?" à une démone désorientée. L'arrière de mon crâne à très bien retenu la leçon.
Je secoue un peu l'autre tâche pour qu'il se ressaisisse, il ressemble à une planche fissurée, ça en devient presque ridicule et Sakido est en train de se poser des questions, puis tout le groupe fait ses présentations. Luke et Donf dès que leurs regards se croisent, se sautent littéralement dessus, on les entendrait presque crier "Kopaing !". Ils en ont oublié tout appréhension, toutes inquiétudes, et aussi qu'ils sont devant une démone et deux ados qui je crois se posent des questions.
Sinon, Luke lâche Donf et reprend très vite son air inquiet.

- Les gars, je crois qu'on a des problèmes. Je dois vous dire un truc qui sent les grosses emmerdes pour nous.

Je le sens mal, et ayant décidé d'attendre un peu pour les catastrophes de niveau "on va tous crever", je l’interromps.

- Luke, nous aussi, on a des trucs pas joyeux à annoncer, mais s'il te plait, laisse-nous souffler, on est un peu crevés. De plus, t'avais pas dis que tu devais aller bientôt manger ? Allez, va bouffer, puis on se balancera nos propositions de suicide après.

Luke laisse échapper un léger sourire. Mais reprend très vite, trop vite même son air sérieux.

- Youlit, c'est vraiment important. Ça risque de très vite nous retomber sur le coin de la gueule.

Je l'interromps, d'un ton sec qui me surprend moi-même.

- Luke, s'il-te-plait, on a aussi des truc qui vont très vite nous retomber sur la gueule, comme tu le dis, mais sérieusement, je voudrais attendre un peu. Tu vas annoncer ton truc, et ensuite on va faire quoi ? On va se morfondre pendant tout le temps que tu vas aller bouffer ? Non merci, j'ai pas envie de devenir dépressif. Va prendre ton repas, tu reviendras après.

Luke semble sur le point de répliquer, mais il se retient.

- Ok Youlit, c'est comme tu veux. J'y vais.

Sur ces derniers mots d'un ton faussement enjoué, il ressort de la camionnette, en claquant un bon coup la porte. Je crois que l'ai un peu énervé sur les bords. Et bien c'est réciproque. Je sais pas pourquoi, mais son insistance m'a énervé. D'habitude, quelqu'un d’insistant comme ça, ça m’agace, sans plus... Là je suis énervé, et hyper facilement. Je me suis contenu, mais merde, il a vraiment dû le percevoir... Donf aussi, d'ailleurs, vu son regard réprobateur. Ho puis merde, j'arrête de penser à ça, ça m'énerve encore plus ! Le pire c'est que je m'énerve pour rien ! Merde !

Bon, faut que je me calme, c'est pas possible là. Heureusement que Luke est sympa, car si ça avait été quelqu'un d'autre, il m'aurait cordialement dit d'aller me faire foutre.
Je ressors de la camionnette, pour prendre l'air, m'aérer les neurones, et tuer des chiens dans la rue... heu non, j'ai rien dit.
Je regarde un peu ce qui se passe dans cette rue, y'a pas grand monde. Malgré les voitures passant incessamment dans la rue, y'a que dalle. Juste deux-trois badauds... j'étais en rogne tout à l'heure, mais maintenant, j'me fais chier...

~--------------------------------------------------------------------------------~

Depuis un lotissement proche, un policier observe. Clarence ne revient pas de sa chance. Le policer est arrivé dans la ville portuaire vers midi, en espérant ne pas avoir suivi une fausse piste. Et la piste de l'homme mystérieux semblait se confirmer, car en passant par l'une des grandes avenues de la ville, encombrées de voitures, mais déserte de piétons, il a vu l'un des enfants, discuter avec un adolescent légèrement plus âgé. Depuis, il se cache dans un lotissement adjacent, hors de vue des fugitifs, mais pouvant voir chacun de leurs faits et gestes. Il ne tient pas à se faire voir, car il le sait très bien, ses gosses n'ont aucune confiance en lui. Mais il se tient là, prêt à intervenir. Cela fait une dizaine de minutes que le garçon ayant discuté avec l'adolescent inconnu attend, adossé contre une vieille camionnette, quand l'attention de Clarence est détournée vers une autre scène, un peu plus loin dans une allée.
Un enfant tenant un livre, qui a l'air d'être en sixième, est entouré de trois enfants de son âge, qui semblent... le policier se mord les lèvres.

- Ho les sales gosses...

Le trio bloque le petit garçon contre un mur et tente d'arracher l'ouvrage des mains de son propriétaire. L'enfant se débat, mais les trois autres répliquent avec des coups de pied. Du racket.
En situation normale, le policier, en voyant ça, serait intervenu immédiatement, mais les risques qu'il se fasse voir par les gosses qu'il poursuit sont trop importants. Justement, en parlant d'eux, Clarence ne semble pas être le seul à avoir vu la scène...

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Ho putain c'est pas vrai. Ho putain les sales mioches !
Putain, agresser un gosse en plein milieu de la rue, et en plus le faire devant mes yeux ! C'est quoi ces petits cons ? Je vais leur donner une petite leçon, ils vont voir de quel bois je me chauffe !

Je vais lentement dans leur direction, puis pendant qu'ils s'amusent à arracher des mains du malheureux un bouquin qui en a vu des vertes et des pas mûres, je frôle à peine l'épaule d'un des mioches. Il s'arrête de suite dans son action, suivi de très près par les deux autres qui ne sentaient plus les mouvements de leur complice. Ils se retournent, avec le sourire énervé d'un gars qu'on dérange en pleine activité amusante, le truc, c'est qu'ils ont en face d'eux un ado bien bâti qui a le sourire sadique et très énervé du gars qui va en prendre un pour taper sur les deux autres. Autant dire que le contenu de leurs visages s'inverse très vite. Face à quelqu'un qui fait quasiment le double de sa taille, on fait rarement le fier. Avec ma carrure, j'ai très peu eu vraiment recours à la violence dans ma vie, c'est plus facile de faire peur pour avoir la paix. Et en plus, ça fait pas mal.
Le truc c'est que je crois que l'un des gosses a suffisamment de slip pour répliquer.

- T'es qui toi, vieux con ?

Lui, on ne lui a jamais appris ni le respect, encore moins la politesse, et pour ce qui est de la répartie... J'ai la flemme de faire dans la subtilité de toute façon. D'habitude, ce genre de petits cons, je les emmènes par le calebut à un surveillant ou à un flic, mais là, les flics sont pas vraiment à notre disposition, et j'ai besoin de me calmer les nerfs, au grand dam de ces petits délinquants du dimanche. Je sors un grand sourire bien hypocrite, en faisant craquer mes doigts.
Le petit courageux avale sa salive. Courageux, mais pas téméraire, hein ?

- Bon, toi et tes copains, vous foutez la paix à ce pauvre garçon puis vous vous carapatez de là en vitesse. Si vous disparaissez de ma vue en moins de quinze secondes, je serais même prêt à oublier le coup du "vieux con", mais si vous mettez plus de trente secondes à déguerpir, vous risquez de faire une rencontre très douloureuse avec mon vieil ami Monsieur Poing-Dans-La-Figure !

Je crois pas qu'ils aient compris la totalité de mes propos, mais je crois que le message est passé : "Cassez-vous ou c'est votre gueule que je casse." Bon, je vais pas mettre ma menace à exécution, mais c'est bon de les voir flipper, et le résultat de ma carrure et ma menace combinées dépasse toutes mes attentes. Pendant une seconde et demie, les trois délinquants se regardent, puis me regardent à plusieurs reprises, et à la fin de ce temps, comme si un signal avait retenti, ils se mettent à hurler, puis courent vers la position la plus éloignée de la mienne en chialant. Une bonne chose de faite.
Le gosse qui a été agressé se relève, les mains et le visage couverts de bleus et traces de coups. Il tient fermement dans ses bras un exemplaire d'Harry Potter Sept, dont la couverture est écornée de partout, et dont peu de pages semblent être dans un autre état que pliées en tous sens. Putain, ce que ses connards ont fait à ce gosse... Je voulais me calmer sur eux, mais voir ça, ça me fout encore plus en boule ! Ça m'énerve d'autant plus que ce que ce pauvre gamin a vécu face à ses brutes... je l'ai subi moi aussi il y a longtemps.
Bref, je vais pas faire une dissertation philosophique sur mon passé !
J'aide le jeune garçon à se relever, puis je lui demande son nom.
Un peu craintif, il me répond d'une toute petite voix qu'il s’appelle Alexandre. Joli nom. Je rassure donc ce garçon, puis je lui demande de rentrer chez lui, pour que sa mère le soigne. Une vingtaine de secondes plus tard, il disparait au coin de la rue.
Une portière claque derrière moi. C'est Donovan, qui arrive en courant depuis la camionnette. Il me regarde bizarrement.

- Gaël, j'ai tout vu depuis la camionnette.

Il fait une pause, laissant en suspend sa phrase, puis son regard devient d'un seul coup bien déchiffrable. Un regard de reproche.

- Tu es un abruti.

Heu... hein ?
Il continue avant que j'ai eu le temps d'assimiler la phrase précédente.

- T'aurais pas dû aider ce gosse comme tu l'as fait.

Heu... attends, là il vient de me dire que j'aurais dû laisser le gosse se faire tabasser sans broncher ? Il a fondu un plomb ou quoi ?
Il me plaque sa main sur ma bouche avant que j'ai le temps d'expirer le moindre son de protestation.

- Tu aurais dû réduire ces gosses au silence, pas seulement les faire fuir dans ce qu'il reste de leurs frocs. 'Tention, je dis pas de les buter, juste de profiter qu'ils soient effrayés pour les convaincre de ne rien dire.

Mouais, "réduire au silence", ça peut prêter à confusion, heureusement que tu t'es rattrapé Dono, sinon je me serais éloigné de minimum un kilomètre de toi. Et heureusement que je fais que penser, parfois...

- Tu les as fait fuir, c'est vrai, mais je connais ce genre d'enculés, il y en a pas mal dans mon quartier. Généralement ces demi-portions, c'est des petits frères ou des cousins de caïds, et ils n'hésitent pas à pleurer dans les jupons de leurs ainés dès qui se prennent la moindre pichenette.

Hoho... je commence à comprendre ce qu'il veut dire. Merde, j'y ai pas pensé sur le coup... j'ai fait le con là.

- Si ces gosses que t'as fait fuir sont aussi bavards que je le pense, ça risque de tourner au vinaigre. Et dans pas longtemps.

Pile ce que je voulais pas entendre. Putain, je le savais pourtant les emmerdes que ça emmène de ce frotter à ce genre de groupes...
Dono part dans la camionnette, et je l'entends demander à Sakido de ne surtout pas intervenir dans les minutes qui vont suivre. Sage décision. Donovan a beau être en temps normal complétement surexcité, là, il est super calme, prend des décisions logiques, avec un sérieux que je lui connaissais pas. Déjà, en temps normal, il m'aurait collé une claque et m'aurait expliqué de façon beaucoup plus brève la situation.
Lui qui est normalement une pile électrique, ce calme en est très effrayant.
Quelques minutes passent, lentes, rien ne se passe, tout bouge presque au ralenti, et personne ne vient depuis le lieu de fuite des gosses, c'est-à-dire à droite de l'avenue par rapport au sens de la camionnette. Donf et Alexis sont sortis du véhicule, et maintenant, on est quatre à attendre une éventuelle attaque de caïds. Sakido tente de regarder par les fenêtres de l'habitacle, mais comme elle ne voit rien de particulier, elle se pose des questions.
Dans l'avenue, j'entends par dessus le vacarme de la circulation une voiture qui démarre. Quelques dizaines de secondes s'écoulent après ce démarrage, pour qu'une porte située sur la façade d'une maison s'ouvre. De cette porte sort Luke qui vient vers nous. Il a l'air soulagé. Et ses dires confirment son air.

- C'est bon, on ne court aucun risque chez moi cet après-midi. Ma famille est partie...

Il regarde la scène, perplexe.

- Euh, qu'est-ce qu'il se passe, là ? Il va y avoir une attaque ?

Tu crois pas si bien dire...
Plusieurs secondes s'écoulent, dans le silence le plus total. Je crois même qu'il y a des minutes dans l'histoire, mais en fait, j'ai pas compté. Finalement, Luke ouvre la bouche.

- ... Bon, on rentre ? On ne va quand même pas rester dehors toute la journée ...

J'acquiesce. Ça sert à rien de rester plus longtemps, et puis de toute façon, si les loubards arrivent quand on est dedans, au pire ils se défouleront un peu sur la camionnette...
Les autres semblent être du même avis que moi.
Je suis sur le point d’ouvrir la camionnette pour conduire Sakido dans la bâtisse quand j’entends un cri.

- C'est lui ! C'est la brute dont j't'ai parlé ! Pète-lui la gueule frérot !

Dans le croisement entre le cul-de-sac et l'avenue se trouvent l'un des trois gosses de tout à l'heure, assisté cette fois de quatre armoires à glace de minimum un mètre quatre-vingt dix. Une cinquième brute, qui semble être le "grand" frère -dans tous les sens du terme-, doit bien atteindre le second mètre, et tient le gosse par la main gauche.
Putain, génial la chance...
Le grand frère fait craquer ses doigts puis s'avance. Le reste de sa bande reste légèrement en retrait. Après concertation, Luke qui comprend pas trop ce qui se passe, Donf et Alexis restent en retrait, Dono et moi nous mettons en avant. Moi car rien que de voir que cette enflure de gosse a ramené la cavalerie me fout en boule et Dono juste parce que comme ça il aura pas à courir pour me sauver la peau dans cinq minutes, quand je serai sur le point de me prendre plein de coups dans les dents.
Le frérot et moi nous nous regardons, les yeux dans les yeux. Putain, j'aime pas son regard arrogant. Il m’énerve. Et j'ai une désagréable odeur de brûlé dans le nez, ça m'énerve encore plus.
Mais pourquoi j'ai tant de mal à garder mon calme ?
J'ai beau tenter de me calmer, ça va en crescendo !
L'ainé interrompt mes réflexions. Il regarde son frère d'un air haineux, et commence à s’exprimer d'une voix rocailleuse, avec un fort accent.

- Lui, une brute ? Non mais t'as de la merde dans les yeux ou quoi ? C'est juste un abruti qui veut se donner un genre ! Tu vas voir comment on s'occupe de ce genre de cas, ça te fera une bonne leçon !

Et il joint le geste à la parole, en serrant son poing d'un coup et en le balançant contre ma figure. En temps normal, je me serais protégé en mettant les bras en croix et en fermant les yeux, attendant que le coup passe. Mais là, je suis à bout. Ses propos m'exaspèrent, et cette odeur de combustion me tape trop sur les nerfs pour attendre gentiment de me faire frapper. Je ne pense plus. J'efface mes épaules, pivotant et me décalant vers la gauche. Le gorille donne un magistral coup de poing... dans le vide. Il est quand même à trois millimètres de mon pif là. Et accessoirement, son coup avait trop d’élan, ce qui fait qu'il se vautre. Les quatre autres brutes se mettent à pouffer devant le ridicule de la situation, mais le petit gosse, lui ne rit pas. Plusieurs noms d'oiseaux sortent de la bouche du chef de bande, décontenancé. Je crois qu'il s'était pas attendu à ça. Dono fait un petit sourire, heureux que pour une fois je me débrouille tout seul. Mais son sourire s'efface très vite quand il entend l'étrange sifflement du "frangin". Là, tout le monde réagit, et ils sortent tous de leurs poches des poings américains, qu'ils enfilent immédiatement.
Je ne sais pas comment ils se sont procuré ça, mais c'est pas bon pour nous. Vraiment pas bon. Le chef se relève, et en enfile un à son tour, qui lui est ciselé, rendant le truc bien tranchant. Il a le pif en sang. Il me regarde, d'une façon que si ses yeux avaient été des balles, j’aurais été transpercé de part en part. Il est vraiment en rogne.

- Toi... tu veux jouer au malin c'est ça ? Je voulais juste te donner une petite leçon, mais tu vas voir ce qu'il en coûte de me ridiculiser !

Il m'énerve tellement là que je peux pas résister à l'envie de le railler, même s'il a une arme potentiellement mortelle au poing.

- Désolé, mais tu t'es viandé tout seul, c'est pas ma faute si t'es pas capable de mettre un pied devant l'autre !

Je ne reçois d'autre réponse qu'un hurlement de frustration et un :

- Je vais te buter ! Les autres, occupez vous du p'tit blond !

Le p'tit blond est justement déjà en action. Dès le cri de colère du chef de bande, il avait déjà pris appui sur l'épaule d'une brute, et en profitant de la propulsion vers le haut et de l'effet de surprise, lui avait asséné un coup dans la nuque. Il tombe, inconscient. Avant que le "grand frère" n'hurle son ordre, deux autres gars sont K.O., ne laissant qu'un seul sous-fifre et le petit conscients. Le petit justement se barre en courant, mort de trouille, et l'autre balance un coup maladroit. Donovan le pare d'un balayage de la main, lui prend le poignet, le tire vers lui et l’assomme. Il m'impressionne. Quand il faisait de fausses bastons dans la cour de récré, pour déconner, il y allait bourrin, bruyant, et me sautait toujours sur le dos pour me taper la tête, jamais méchamment, juste pour dire : "Je t'ai encore eu !"
Là, ce n'était que vitesse et simplicité. Il a pallié avec la force de ses bras et sa vélocité à sa petite taille, pour porter un coup unique, mais efficace.

Je n'ai pas le temps de faire de regard admiratif, car un poing métallique entre en collision avec ma joue. Je n'ai pas pensé à regarder le chef de la bande, et je sens très douloureusement sur ma joue les conséquences. Je me sens décoller, pour atterrir trois mètres plus loin, avec un mal de tête en plus. Je crois avoir entendu quelque chose craquer. Heureusement, il semble avoir mal frappé, et le tranchant de son poing américain ne m'a pas vraiment atteint... Mais la vache, ça fait mal... J'ai l'impression de pas avoir les yeux en face des trous... aie... le temps que je reprenne mes esprit, j'ai un truc froid collé sur ma tempe, un truc cylindrique... ho putain de bordel de merde de sa race. Le chef de gang semble avoir quitté son poing américain, pour à la place sortir un pistolet... je ne sais pas exactement quel modèle c'est, mais je crois que c'est un flingue militaire.
Un jour, j'ai entendu aux infos que les gangs, bandits et autres criminels arrivaient facilement à se procurer des armes de type militaire, avec pour preuve des gars braquant une banque armés de FAMAS, une arme française... Je croyais que c'était de l’exagération... là, j'ai la preuve que non.
Donovan est trop loin pour m'aider, et vu le rire dément que j'entends, il hésitera pas à tirer.

Je vais... mourir ?

Non...
Non... c'est pas possible...
Merde... merde, Merde, MERDE !

Je veux pas mourir ! Pas maintenant ! Pas contre un connard de ce genre !
J'entends un déclic, et je ferme les yeux par réflexe, attendant l'instant fatal. Une seconde passe, puis deux, puis trois, puis dix, interminables...
...
Rien ne se passe...?
...
...
...
C'est ça la mort ? J'aurais pensé que c'était plus douloureux...
...
...
...
Non. J'ai super mal à la joue, et maintenant, je crois que j'ai mal au visage entier. Mais pas de douleurs dues à un trou dans le crâne. Je suis en vie. Mais pourquoi ?

J'ouvre les yeux, et je vois Donovan, surpris et effrayé. Je sens le flingue trembler, je me permets de tourner la tête... pour voir un flingue collé sur la tempe du gorille. Et celui qui tient ce flingue... n'est personne d'autre... que le flic qui nous poursuit depuis Libourne.

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Clarence tient en joug le délinquant, impitoyable. Il pousse un soupir de soulagement en son for intérieur. C'était juste...

Une minute et demie plus tôt, le groupe de jeunes est arrivé dans le cul-de-sac. Une trentaine de mètres séparait les deux groupes. Deux des gosses sont allés à la rencontre du groupe de mastodontes, et il n'a fallu qu’une quinzaine de secondes pour que tout tourne au vinaigre. Quinze secondes plus tard, le plus grand des gosses s'est fait frapper au visage, par manque de vigilance. Les autres gosses foncent vers leur ami, mais ils sont trop loin pour les cinq secondes qui suivent. Clarence, à ce moment-là, était déjà en route pour franchir la centaine de mètres qui les séparait. Juste à temps pour traverser la route, et passer derrière tout le monde. Personne ne l'a remarqué à ce moment-là, car tous étaient subjugués par l'arme à feu en possession du chef de gang. Quand il est arrivé derrière ce dernier... Il a posé sa propre arme contre la tempe du mastodonte, ce qui lui a valu de se faire remarquer, et d'arriver à la situation présente.
Pour l'instant, il faut chasser cet abruti. Le gorille, malgré sa masse musculaire impressionnante, tremble comme une feuille à l'idée de se retrouver en joue. Il sait ce que fait une arme à feu. Le policier décide de susurrer doucement quelques mots à l'oreille du délinquant.

- Pas de chance, p'tit gars. Tu es tombé sur le mauvais flic. Normalement, je n'aurais pas le droit de te tuer, mais un cas de légitime défense face à un délinquant endurci, c'est si vite arrivé...

Les tremblements du jeune homme redoublent. Dans la rue, les autres membres du gang sont tous hors d'état de nuire, grâce au petit blond. Pour sa taille, c'est un génie du combat de rue. En parlant du blond, lui et le reste de leur groupe le regardent, figés dans leur course pour aller secourir le plus grand, lui aussi sous le joug d'un flingue. Il ne semble pas encore s'être aperçu que le coup qu'il a reçu dans la mâchoire a justement décroché cette dernière, mais pas suffisamment pour que ce ne soit pas replaçable avec quelques manipulations rapides. Vive les cours de soins d'urgence de Jules.
Le policier reprend son intimidation. Il faut dégonfler cette brute pour qu'au moins, il ne s'approche plus du coin pendant un bon petit moment. C'est déjà bien parti.

- Néanmoins... Comme aujourd'hui, je suis de pas trop mauvaise humeur... je veux bien te laisser un joker. Deux choix s'offrent à toi. Soit, tu pars d'ici le plus vite possible, pour ne plus jamais t'approcher de ce quartier, soit...

Le policier ajoute une pointe de sadisme à sa voix. Le délinquant est à point.

- ... Ce n'est pas à l'ombre que tu vas refroidir, mais dans un frigo appelé ta tombe.

Il n'en faut pas plus à une brute de presque deux mètres de haut pour lâcher sa propre arme, et partir le plus vite possible, mis en déroute par un policier d'à peine un mètre quatre-vingt. Le policier se dirige ensuite vers les quatre autres, inconscients, les réveille avec un grande claque. Après avoir repris leurs esprits, la vue d'un policier armé qui fait le sourire "vous allez avoir de grosse emmerdes" les fait fuir aussi. Finalement, l'homme de la paix fait une dernier check-up de la situation. Depuis qu'il est arrivé, personne n'a bougé. A part la camionnette au fond de la rue, qui semble contenir un ouragan tellement elle tremble. Leur amie à poils semble être à l’intérieur.
Il est trop tard pour repartir se cacher. Il faut gagner leur confiance. Et pour cela, il fait quelque chose qui lui aurait valu un blâme immédiat si cela avait été une situation normale : il jette son arme en direction des adolescents.

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Après avoir mis en déroute la bande de loubards qui ont failli avoir ma peau, le flic jette son flingue à mes pieds. Heu... mon cerveau vient de planter en tentant d'assimiler le fait qu'il... jette son arme ?
C'est pas un signe de "je me rends", ça ? Alors qu'il nous a à sa merci. Dono n'aurait rien pu faire contre ce gars, même s'il est très doué au combat, il va pas plus vite qu'une balle. Et les autres, n'en parlons pas. Ce gars nous tenait à sa merci. Il nous menottait tous, nous foutait au frais, il récupérait Sakido, et fin de l'histoire.
Pourquoi il a jeté son arme ? Il nous a poursuivi sur toute la France, il nous a trouvé alors qu'on pensait être introuvables, c'est quand même pas pour boire le thé !
Je compte faire émettre mon what the fuck vocalement, mais j’arrive pas à parler. Je tente de bouger ma mâchoire, mais la seule chose qui en résulte sont des douleurs supplémentaires, des "aie" de papy édenté, et l'impression d'avoir la bouche de traviole... je me tâte le visage... Mais j'ai vraiment la gueule de traviole ! Putain, le con, avec son poing américain il m'a décroché la mâchoire, tu m'étonnes que j'aie mal ! Le flic semble s'en être aperçu. Il s'approche de moi, le main en avant, en signe de paix. Arrivé à portée de ma mâchoire, il la prend fermement, déclenchant une nouvelle vague de douleur, puis tire dessus et la fait bouger à droite à gauche, jusqu'à ce qu'il la relâche, à son emplacement initial. Durant l'opération, j'ai hurlé de douleur, allant d'un borborygme inconsistant à un véritable hurlement distinct quand tout est revenu à sa place. Mais maintenant, j'ai plus mal. Juste une beau bleu sur la joue, mais je le sens déjà plus. Là, je remarque que Donovan s'était avancé pour surveiller le flic.

Le policier m'aide à me relever, puis, sous l’escorte d'un Donovan qui a pris l'arme, nous rejoignons le reste du groupe. J’entends un grognement méfiant dans la camionnette. Je crois que Sakido se retient de sortir pour arracher la tête du flic. Et je sais qu'elle en est parfaitement capable. C'est quand même un démon, quand on y pense !
Tout le monde regarde le flic, qui semble souriant, même si maintenant c'est Dono qui tient l'arme. Seul Luke ne comprend pas en totalité ce qui se passe, se disant sans doute que c'est juste un flic en ronde qui passait dans le coin... enfin, moi c'est comme ça que j'interprète sa raison de dire :

- Merci d'avoir sauvé notre ami, monsieur ...

Si nos yeux étaient des balles, Luke serait actuellement à l'état de passoire.
Le flic se racle la gorge, nous rappelant qu'il est là. Je décide de prendre la parole, même si j'ai encore quelques élancements quand j'ouvre la bouche.

- Dites, pourquoi vous nous avez pas arrêtés ?

La raison de tous mes doutes. Je n'arrive vraiment pas à admettre que ce flic ait si facilement posé les armes, qu'il se laisse mettre en joue comme ça. Ça m'énerve, je sais pas pourquoi, j'ai une impression de me sentir piégé !
Il prend la parole. Une voix qui impose le respect rien qu'en l'écoutant, avec une pointe d'espièglerie.

- Car ce n'est pas mon intention. Enfin, jusqu’à avant-hier soir, c'était ce que je voulais faire, mais vous savez, les mentalités changent...

Depuis qu'on a fui de chez Donf, donc. Mais il y a un truc qui cloche dans cette histoire. Bon, autant lui demander directement, il semble vouloir franchement coopérer.

- Je ne comprends pas. Pourquoi à ce moment-là vous avez changé d'avis ? Et pourquoi continuer à nous poursuivre, si vous ne voulez plus nous arrêter ?

Là, plus la moindre pointe d'espièglerie. Juste un sérieux effrayant.

- Je vais d'abord répondre à la seconde question, si tu veux bien. Je continue à vous poursuivre, car je me suis donné la responsabilité de vous protéger, vous et votre "amie à poils".

Bon, il sait pour Sakido. Pourquoi ça ne m’étonne qu'à moitié ? Bon, il faisait sombre, mais il l'a déjà vue à Libourne. Mais là, j'ai une toute autre interrogation :

- Nous protéger de quoi ? On a déjà réussi à échapper aux flics jusque là ! Le seul qu'on a pas réussi à semer, c'est vous !

Le policier sourit, mais son sérieux reprend vite le dessus.

- Ce que tu demandes, c'est la réponse à la première question. J'ai changé d'avis quant à votre arrestation... car j'ai reçu des ordres, auxquels j'ai désobéi.

Des ordres auxquels il a désobéi ? Là, Donf intervient, intrigué.

- Attendez. Il y a un truc qui colle pas. Pourquoi désobéir à un ordre ferait qu'il faut nous protéger ? A moins que la nature de l'ordre nous mette en danger, je ne vois pas pourquoi vous iriez jouer les anges gardiens ! Cette histoire est louche.

Le policier pousse un soupir.

- Bizarrement, je savais que je n'aurais pas votre confiance rapidement... et si je vous dis la nature de cet ordre que j'ai reçu, vous risquez de me faire encore moins confiance.

Je pousse un soupir à mon tour. Il ne semble pas vouloir en parler. On dirait qu'il a dû mal à le digérer cet ordre...

- Bah, niveau confiance, vous êtes au fond du gouffre. Vous pouvez que remonter, non ?

Il se met à faire un sourire désabusé, puis répond.

- Si tu tiens tant à ce que je creuse ma tombe, voilà donc l'ordre qu'on m'a donné : vous tuer, tous.

Que... quequequeque quoi ? Nous... tuer ?
Je... à l'entente de ce mot... j'ai l'impression d’avoir un gouffre qui s'ouvre sous mes pieds... je... putain... non... c'est pas possible... ça veut dire que... merde !
Je... savais pas qu'on risquait aussi gros ! J'avais surtout peur pour Sakido, qui allait sans doute avoir de gros problèmes, mais nous... je pensais juste... qu'on allait juste faire un peu de taule, mais là... c'est pas possible, si on se fait choper, fin de l'histoire, game over !
C'est pas possible ! Merde, merde, merde !
C'est un rêve. C'est ça. Un cauchemar. Je vais me réveiller. Dans mon lit. Rien de cela ne sera arrivé. Rien.

Non.

Tout cela est bien réel. Je risque à l’heure qu'il est ma peau, et c'est aussi le cas des autres. Luke en est tombé sur le cul, tellement ça l'a horrifié. Alexis fait des yeux ronds, Donovan et Donf froncent les sourcils, se forçant à rester calmes. Et surtout, les grincements de la camionnette se sont tus. Non, ce n'est pas un rêve.
On est juste en train de se prendre la dure réalité en pleine poire.
Après coup, je ressens deux choses : La première, c'est la peur. J'ai pas envie de mourir. La seconde... c'est de la colère. Une colère qui se résume en un mot :

- Pourquoi ?

Pourquoi. Le reste est sans importance. Je veux juste savoir pourquoi.
Le policier, met plusieurs secondes à chercher ses mots.

- Parce que... le secret de l’existence de votre... "amie à poils", est en train d'être révélé au grand jour.

Hein... ? Quoi ?
C'est à ce moment-là que Luke se relève d'un coup, ayant l'air de comprendre d'un coup les événements.

- La vidéo !

Heu... hein ?
Tout le groupe le regarde, intrigué.

- Hier, Supermark a posté une vidéo pour le moins étrange. Ce n'était que du texte, à part pendant un seul moment de la vidéo, où il montre une photo. Cette photo, c'est la "preuve" que tu nous as envoyée il y a quelques jours. J'ai voulu vous en parler, mais tu m'en as pas laissé le temps You !

... Et merde. Putain, comment c'est possible ? Depuis le début de cette discussion, plus on obtient de réponses, plus tout ce bourbier se mélange ! Bon, là c'est trop pour moi. Je lève ma main en signe de se taire.

- Je crois que c'est trop niveau révélations. On va arrêter.

Le policier acquiesce.

- D'accord. Néanmoins, je vous demanderai une chose.

On hoche la tête en signe d'accord. Sans s'en rendre vraiment compte, on lui a accordé une certaine confiance. Il se lance.

- Je voudrais connaître votre histoire, ainsi que celle de votre "amie", qui se trouve probablement dans cette camionnette. Je veux vous protéger, mais je ne le pourrais qu'en connaissance de cause.

Je suppose qu'on a pas le choix... je demande à Luke d'aller chercher ses affaires, puis, je commence le récit de ces derniers jours.

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Depuis le sommet d'un immeuble, un homme encapuchonné accompagné d'un petit enfant blond observe la scène avec intérêt. L'homme prend la parole.

- Intéressant.... je n'avais pas prévu qu'il serait aussi direct ce cher Loup...

L'enfant, interloqué, tire sur la cape à plusieurs reprises.

- C'est pas vrai papa ! T'es super fort pour deviner ce que vont faire les gens ! Tu sais tout !
- Je ne sais pas tout fiston, rétorque le père en frottant tendrement les cheveux du petit garçon. Personne ne peut tout savoir.

L'encapuchonné relâche la tête du garçon, puis regarde à nouveau le groupe, pensif. Aucun des deux n'est pris de vertiges.

- Mais ça varie trop... il y aurait déjà dû avoir un mort...
- Bah c'est cool alors, y'aura pas de mort aujourd'hui ! conclut le petit garçon en regardant la scène en contrebas.

Il veut continuer, mais son père l’interrompt d'un mouvement de bras.

- Non, il y aura un mort, cela est inévitable. Ce cher loup vient de s'asseoir sur un baril de poudre dans une mer de briquets.
- ... Non, veux pas qu'il meure, je l'aime bien lui ! s'horrifie le petit en regardant son père. C'est un copain !

Le père attrape son enfant et le met sur ses épaules.

- Mais non, j'ai jamais dit ça fiston. Mais regarde ces petiots. Ils sont "à point". Et ils vont bientôt être au pied du mur. La plus mauvaise combinaison possible.

Le fils le regarde, suspicieux.

- T'es sûr de ce que tu dis papa ? Tu t'es déjà planté tout à l'heure, je te signale !

Le père frotte encore les cheveux de son enfant, tendrement.

- Je peux t'assurer que je ne me plante pas. Et si je me plantais, je n'aurais qu'à consulter mes notes... si je ne les avais pas oubliées dans un vieux manoir il y a longtemps...

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Dans le lointain, un bruit résonne. Un cliquetis continu, se répétant inlassablement, seconde par seconde, donnant la mesure du temps. C'est le seul bruit, dans cette salle d'éternité, défiant la réalité, avec ses rayonnages démesurés. Dans ses étagères atteignant un plafond invisible depuis le sol, des millions de livres s'accumulent, témoins d'une connaissance millénaire. Au centre de cette salle aux limites indistinctes, un espace libre a été installé, composé d'un simple bureau en bois pourvu de tiroirs, recouvert d'une quantité impressionnante de livres, ainsi que quelques chaises, entassées dans un coin. Le sol est tapissé de velours rouge, avec en son centre une broderie d'or somptueuse, reliant deux portes lointaines, tel un fil d’Ariane luxueux. Sur ce tapis, quelques endroits sont étrangement rapiécés, vestiges d'un lointain combat. Ce lieu étrange est illuminé par de multiples sphères diffusant en leur cœur une faible lueur tamisée, suspendues au plafond invisible de par la pénombre avec de simples cordes.
Au milieu de ce calme, une page se tourne, puis une autre, suivant un rythme régulier, presque en accord avec le cliquetis lointain.
Soudain, le livre se referme dans un claquement sourd. De derrière le bureau sort une femme sans âge, au visage lisse mais au regard triste de ceux que la vie ont éprouvé. Sa longue chevelure, d'un violet sombre, est légèrement retenue par une charlotte en soie rose pâle, surmontée d'une broche en forme de croissant de lune. La jeune femme est vêtue d'une longue robe de chambre, de la même couleur que son couvre-chef, accentuant ses yeux, d'une couleur aussi sombre que sa chevelure.
La jeune femme s'apprête à poser son livre, quand elle avise la hauteur de la pile de livres sur son plan de travail, atteignant bien le mètre et demi. Elle pousse un léger soupir.
En temps normal, elle aurait demandé à sa servante de ranger tous ces livres, mais cette dernière est partie se reposer sur ses ordres, elle se surmenait trop ces derniers temps, cette petite...
L'étrange femme décide alors de prendre son courage à deux mains, et prend la pile de livre dans ses bras, pour aller les ranger à leur place. Durant le trajet, la femme peste contre le poids exagéré des ouvrages, et au bout de quelques minutes, pose la pile au sol, épuisée.

- Je ne suis décidément pas en assez grande forme physique pour transporter ce fardeau... Par quel miracle arrive-t-elle à transporter des charges similaires à longueur de temps ?

La jeune femme regarde autour d'elle. Dans les étagères de chaque côté, de nombreuses trouées indiquaient des livres manquants. La dame se permet un petit sourire, puis prend un des livres de sa pile. Quand elle tient le livre à mi-hauteur, elle le lâche. Mais au lieu de tomber au sol, le livre reste suspendu en l'air quelques instants, avant de se diriger vers les hauteurs de la bibliothèque, pour prendre de lui-même sa place entre les rayonnages. Elle recommence la même manœuvre pour tous les livres de la pile. Après que le dernier livre soit placé, la femme regarde les derniers emplacements vides, et sort d'une poche un morceau de parchemin jauni par le temps. Elle avise la liste et les livres manquants. Finalement elle remet le morceau de parchemin dans poche, satisfaite qu'en réalité, il n'y ait rien de plus à noter. Sur le départ, son attention est retenue par d'autres rayonnages. De taille beaucoup plus modeste que le reste des étagères, ces premières sont là depuis la fondation de ce lieu. Depuis qu'elle est là, jamais elle ne s'était vraiment rapprochée de ceux-là. Aujourd'hui sera une première fois.
Elle consulte donc les livres présents dans ces étagères. Nombre d'entre eux sont juste des livres à l'eau de rose pour nobles arriérés du quinzième siècle, mais un livre en particulier retient l'attention de la lectrice.
C'est un livre simple, avec une couverture de cuir, et à première vue, les pages en parchemin jauni démontrent juste une ancienneté accrue par rapport au reste des ouvrages de l'étagère. Mais c'est cette ancienneté qui interpelle la lectrice. Les romans sont vieux d'entre cinq cent et six cent ans, ce livre lui semble dépasser le millénaire.
En prenant le livre, la bibliothécaire remarque autre chose. Sur la couverture du livre, est fixé un étrange écusson en argent. Cet écusson représente douze dragons en position fœtale, disposés en cercle autour d'un treizième dragon, dans la même position, à l’exception près que celui-ci tient entre ses pattes une représentation réaliste du globe terrestre.
La femme aux cheveux violets hausse un sourcil, surprise par ce détail incongru. Cet argent semble encore plus ancien que le livre lui-même, et pourtant, cela est impossible, car les connaissances géographiques du monde étaient trop faibles rien qu'à l'époque du livre.
En continuant son inspection, elle remarque aussi que pour représenter les yeux des dragons, des gemmes ont été incrustées, une de couleur différente pour chaque dragon.
Ne trouvant pas ce détail-là curieux, elle ouvre le livre.
A la vue de son contenu, elle réprime un hoquet de surprise.

- Que... comment cela se peut-il ? Ce livre... il ne devrait même pas exister ! Aucun ouvrage ne peut être écrit en cette langue !

~---------------------------------------------------------------------------------~

- ... Et c'est ainsi que nous en sommes là.

A la fin de mon récit, le policier hoche la tête, pensif. Pendant que je parlais, il n'a pas bronché un seul instant. Cela fait deux heures que je parle sans discontinuer. Luke, pendent ce temps, a ramené une valise qui doit peser dans les dix kilos, pour la déposer dans la camionnette. Lui, au moins, il a eu le temps de plier bagages...
Clarence finit par répondre.

- Si je n'avais pas été témoin de l'existence de... Sakido, je n'aurais pas cru un seul mot de cette histoire invraisemblable.

A qui le dis-tu...
A force de parler, j'ai la gorge sèche. Je suis sur le point de demander à Luke où est-ce que je pourrais boire, quand un violent frisson se met à parcourir ma nuque. Je me retourne, pour remarquer qu'il y a personne dans l'avenue. Personne...

- Ho putain, un instant les gars...

Je regarde un peu plus, sans m'avancer. Personne. Pas la moindre voiture qui passe. Il y a un truc qui cloche... On n'a pas fait attention à ça quand je racontais nos aventures... pourtant, on les entend encore les voitures, comme si la circulation n'avait jamais cessé... ha mais ouais, c'est vrai, la maison de Luke est à moins de cent mètres d'un carrefour...
Clarence, tendu comme si un couteau était maintenu sous sa gorge, observe la situation, et conclut par une déduction qui sonne le glas de nos aventures...

- La rue a été bouclée...

Putain. On a été retrouvés. Et vu la gueule du flic, c'était pas prévu. Il est pas le commanditaire de ce bordel.
Donovan lui remet son flingue. Je sais pas pourquoi, mais j'ai un très mauvais pressentiment. Comme... si on était sur le point de passer un mauvais moment.
Il le remercie, et marmonne dans sa barbe des paroles inintelligibles, même si j'arrive avec son regard à peu près à les interpréter : il s'en veut d'avoir baissé sa garde.
Là, tout le monde est aux aguets. J'ordonne à Sakido de rester dans la camionnette, et cette fois, de n'en sortir qu'en dernier recours.
Le plus étrange, c'est que la rue est bouclée, certes, mais bordel, on devrait au moins voir les flics nous encercler, un truc du genre !
Là, il y a rien. Que dalle. Y'a personne... ho merde.
Tout se déroule en moins d'une seconde. Le premier centième de seconde, je remarque un petit point rouge placé sur ma poitrine. Je passe environ quarante centièmes à sauter sur le côté, et les cinquante neuf centièmes restant me servent à observer, pendant mon déplacement, passer à peine à quelques centimètres de mon corps la balle qui serait passée au travers, si je n'avais pas eu une sorte d’impulsion réflexe en voyant le viseur laser.
Je l'ai échappé belle... Mais putain, moi je pensais qu'on allait avoir des flics sur le dos, pas des snipers embusqués ! Ils veulent vraiment notre peau !
Mais merde, ça m'énerve ! Et j'ai encore cette putain d'odeur dans le nez, c'est vraiment pas le moment !

Je me dirige vers les autres, quand Clarence me pousse sur le côté, me faisant percuter Donovan. On bascule tous les deux au sol, au moment où deux sifflements stridents se font entendre juste derrière ma tête... s'il m'avait pas poussé, ce serait dans mon crâne et celui de Dono qu'elles seraient...
Putain, je vois pas comment on pourrait s'en sortir... la prochaine balle pourrait signer l'arrêt de mort de l'un d'entre nous... Fait chier... hein ?

Un petit "clic" se fait entendre.

- Là, c'est officiel, ma carrière est morte et enterrée.

Clarence vient de retirer la sécurité de son arme, puis pointe cette dernière à mi-hauteur. Dono et moi, on se relève le plus vite possible, quand il nous fait signe de se taire. Il ferme les yeux, semble se concentrer quelques instants, puis tire en direction... d'Alexis ? Mais il va vraiment nous buter là ?! Personne n'a le temps de réagir, et la balle percute... une autre balle qui était sur le point de s'enfoncer dans le crâne de mon pote. Les deux balles se dévient mutuellement, ratant toutes les deux la cible vivante qu'est devenu Alexis... Putain... c'est pas un tireur du dimanche ce flic...
D'un coup, c'est comme si le temps s'était mis à ralentir. Je vois passer une balle sur ma gauche, une autre à ma droite, deux autres en direction de Luke, une vers Donf... et Clarence, au milieu de tout cela, paraît danser un ballet surhumain, tirant à intervalles réguliers, ses projectiles percutant à chaque fois la munition ennemie au dernier moment... On ne peut pas bouger, c'est trop rapide. Mais même si on pouvait bouger, je crois qu'on est tous tellement sciés que de toute façon on le ferait pas. En moins de huit secondes, Clarence vient de parer une douzaine de balles de sniper, avec un simple Sig Sauer. Et optionnellement, de sauver notre peau. Mais bordel, j'avais l’impression que ses réflexes... ils étaient pas normaux.
Soudain, le silence.
Plus un seul bruit. Les tirs ont cessé, et après un bref examen, on est tous vivants. Je vois par la vitre que Sakido a tout observé. Elle semble moins "sur le cul" que nous, mais tout de même admirative.
Le policier, quant à lui, profite de l’accalmie pour recharger son arme, le premier chargeur étant vide.
Il se remet en position, comme s'il pressentait une seconde salve.
A la place, un applaudissement bruyant retentit. A l'entrée du quartier, un homme seul, applaudit de tout son saoul.

C'est un homme d'un mètre quatre-vingt, aux épaules carrées, avec le crâne rasé. S'il ne portait pas d’uniforme, avec ses nombreux tatouages, j'aurais presque pensé que c'était un ex-taulard.
Attends... de loin, je vois pas grand-chose, mais on dirait que ses épaulières sont pas normales... elles ressemblent à celles de Clarence...
Un symbole de loup. Est-ce un nouveau genre d'unités spéciales ?
Une chose est sûre, il s'adresse d'abord à Clarence.

- T'es un pro de la gâchette, toi ! Tu sais que tu peux directement entrer dans le livre des records avec une vitesse et une précision pareille ?

Rien que cette phrase me suffit à me faire hérisser les cheveux. Ce gars a une voix rapeuse, la voix d'un gars qui fume plus qu'une incinération de pneu. Malgré la distance, rien qu'à le voir ouvrir la bouche, j'ai une odeur de cigarette qui me prend au nez. Combinée à l'odeur de caoutchouc brûlé qui veut pas partir, c'est bon, la combinaison fatale est réunie : je déteste ce mec.
Il remarque les épaulières de notre allié.

- Tiens donc. T'es pas censé être un collègue ? Pourquoi tu aides ces gosses ? N'as-tu pas reçu les ordres ?

Il est coupé immédiatement par Clarence qui, malgré un calme apparent et désarmant, semble s'être mis à bouillir de colère.

- Oui, j'ai reçu ces ordres. Mais je n'y obéirai pas. Le meurtre est un acte barbare. Je ne peux obéir à une demande aussi...

L'autre policier se met à rire bruyamment. Ce gars, j'ai une soudaine envie de lui éclater la tête contre un mur. Peut-être que les bouts de sa cervelle retapissant le quartier, ça me calmera...

- Aussi quoi ? Hein ? Tu vas pas nous faire une crise morale ! Pense pas, agis ! Ces gosses sont gênants, on doit les éliminer. Point.

Une espèce de sourire sadique apparaît sur le faciès de cet homme que je hais de plus en plus. Je n'ai pour l'instant rien dit, on laisse tous parler Clarence et ce gars. Mais là, ça va trop loin. La tournure de ce "pourparlers" devient trop malsaine. Ce connard, n'a pas le comportement d'un policier. Il me fout trop en rogne. J'ai les bras qui tremblent, et une violente envie de serrer ma main sur le cou de ce salaud condescendant. Clarence reprend la parole, la voix tremblante de colère.

- Gênants en quoi ? Ces gosses n’ont rien fait de réellement répréhensible, mis à part quelques délits mineurs. Rien qui ne justifie le meurtre...

Notre allié se fait interrompre par l'autre enculé qui se met non plus à parler, mais à crier, voire à hurler. Son intonation tourne à la démence, certains de ses coéquipiers reculent.

- Ils ont un MONSTRE ! UN MONSTRE ! Pour moi c'est une raison plus que SUFFISANTE pour mettre fin à leurs jours ! D'ailleurs, comment ça se fait que tu tires aussi vite ? T'es peut-être un MONSTRE toi aussi !

Monstre. Le mot de trop.

~---------------------------------------------------------------------------~

- Ferme ta putain de gueule, ou je te l'arrache à mains nues.

Tout le monde se tourne vers Gaël. Les membres de la police, surpris par la menace en elle-même, et ses amis, totalement effrayés par l’intonation prise par l’adolescent.
Ce n'est plus la voix habituelle du jeune homme, mais une voix plus dure, plus grave. Son regard est voilé par la colère.
Dans la camionnette, Sakido s'arrête un instant de respirer. Ses yeux reflètent la plus pure stupeur.

- Cette odeur... non... c'est impossible, il est humain ! Il ne peut tout simplement pas !

Le "collègue" de Clarence bronche à peine, les yeux écarquillés, les pupilles rétractées par la démence.

- Monsieur le gamin sur la potence se la ramène... tu veux être le premier à mourir, pour protéger ton MONSTRE ?

Les bras de Gaël tremblent de plus en plus, et des larmes se mettent à couler sur ses joues. Il se met à crier à pleins poumons.

- TA GUEULE ! C'est pas un monstre ! Elle a un nom, espèce de connard !

(♫)L'adolescent s'approche lentement du policier, les poings fermés. Clarence tente de le retenir, mais un bras recouvert de fourrure lui bloque le passage. Sakido vient de sortir de la camionnette, afin de bloquer l'homme de loi.

- Ne vous approchez pas. Vous risqueriez votre vie.

Les snipers tout à l'heure embusqués se montrent soudainement, se mettant aux côtés de leur "chef", une partie ciblant l'adolescent, l'autre la démone. Clarence, lui, s'offusque.

- Laissez-moi, il va se faire tuer ! Il faut l'empêcher...
- Silence.

Au mot de Sakido, un cercle de feu apparaît soudain aux pieds de Gaël, provoquant une panique générale. Tous les tireurs mettent en joue l'adolescent.
La créature ailée recule de quelques pas, entraînant Clarence avec elle.

- Vous vous appelez Clarence, c'est bien ça ? Je vais vous demander de ne pas tenir rigueur de ce que va faire Gaël, quoi qu'il fasse.
- Pourquoi me dites-vous ça ?
- Parce qu'il n'est plus lui-même.
- Je ne vous comprends pas.

Sakido n'a pas le temps d'en dire plus, que le policier fou sort une arme, et commence à tirer sur l'adolescent, à une vingtaine de mètres de lui. Les balles auraient atteint le front de Gaël, si elles n'avaient pas été interceptées par le cercle de feu, qui s'est élevé en mur à ce moment-là. Le cercle de feu reprend sa place initiale, laissant retomber les quelques balles chauffées à blanc.
Plus personne n'ose bouger. Sakido ordonne au reste du groupe de se mettre à l’abri dans la camionnette.
Aucun policier ne réagit, accaparé par Gaël, dont le visage reflète une haine pure envers le policier mal famé. Une fois le groupe à l’abri, il ne reste plus que Clarence, Sakido, les snipers, le policier, et Gaël dans la rue.

Soudain, le cercle de feu disparaît, laissant dans l'entourage immédiat de l'adolescent une profonde trace de goudron fondu. A la place, les bras de l'adolescent se mettent à rougeoyer de plus en plus, comme s'ils s'embrasaient.
Clarence regarde la scène, près de Sakido, incrédule.

- Comment est-ce possible... il ne va pas le tuer quand même ?

Sakido serre son poing.

- C'est mauvais... il ne tuera pas que cet homme, il risque de causer une hécatombe...

Gaël n'est plus qu'à quelques mètres du policier infâme, qui recule désormais, son arme en joue. Il tire trois balles. La première et la seconde passent à côté du visage du jeune homme en colère, la troisième pénètre son bras droit. Malgré la faible distance, le balle s'enfonce à peine dans la chair, et ne tarde pas à prendre une teinte rougeâtre.
Depuis le cercle de feu, aucun mot n'est sorti de la bouche de l'adolescent, mais sa colère est désormais perceptible dans l'air environnant, devenu étouffant de chaleur.
Alors que Gaël est quasiment au contact du policier fou, maintenant tétanisé de peur, Sakido chuchote quelques mots à Clarence.

- Quand je vous signalerai, utilisez votre arme qui crache le feu en l'air pour détourner l'attention. Il ne faut pas que ces grandes armes que ces personnes tiennent en mains me touchent.
- Pourquoi me demandez-vous...
- Je vais calmer Gaël. Il est humain, cela ne devrait pas être définitif pour lui...

La dernière phrase de la démone laisse perplexe le policier, mais il hoche la tête.
Au même moment, l'adolescent aux bras chauffés à blanc, plaque sa main contre le visage du policier mal famé, puis serre cette première, tout en soulevant l'infortuné. La chaleur de cette paume ardente cause à ce dernier des brûlures au visage, qui lui font pousser un hurlement à glacer le sang.
Semblant agacé par le bruit, Gaël rejette son bras en arrière, comme s'il voulait lancer la tête de sa victime, encore en vie malgré ses atroces brûlures.
D'un seul coup Sakido ouvre ses ailes et replie ses jambes, puis crie.

- Maintenant !

Clarence réagit au quart de tour, mais au lieu de viser bêtement le vide, tire vers les mains des snipers, pour les forcer à lâcher leurs armes. Sakido s'élance d'un bond, flottant à quelques centimètres du sol, et se servant de ses ailes pour augmenter sa vitesse, pendant que Gaël abat la tête du policier calciné contre le sol, faisant éclater cette dernière. De gerbes de sang et de cerveau jaillissent, à moitié cuits. Figeant les tireurs d'élite sur place, au point qu'une balle traversant chacune de leurs mains directrices ne les perturbe qu'à peine.
Soudain, Gaël écarquille les yeux, et s'effondre au sol. Derrière lui se trouve Sakido, le tranchant de la main parallèle au sol, et plusieurs poils roussis par la chaleur du corps de l'adolescent, finalement assommé.
Les tireurs, comme soudain tirés d'une profonde léthargie, tentent de viser Sakido, mais leurs mains blessées les en empêchent.
La démone ouvre ses ailes, et un violent coup de vent désarme tous les snipers, dont la prise sur leurs armes est devenue mal assurée. Les yeux de Sakido deviennent luminescents de colère. Elle ne fait cependant que prendre l'adolescent inconscient dans ses bras. Elle commence à parler, provoquant un frisson d'horreur générale, tellement sa voix est incisive, empreinte de haine.

- Pour aujourd'hui, vos vies sont sauves, car vos morts sont inutiles. Seulement, essayez de nous poursuivre, et le destin que je vous réserve sera bien pire que ce qui est arrivé à votre chef.

A peine le dernier mot est prononcé que les tireurs s’enfuient en hurlant.
Clarence se dirige, méfiant, vers la démone.

- Vous êtes plutôt effrayante...
- Je suis une démone, ne l’oubliez pas, Clarence.
- ... En effet... Mais maintenant, partons vite, car mon petit doigt me dit que les renforts vont pas tarder à arriver, et que cette fois, l'effroi ne nous sauvera pas.
- Je vous suis.

Le policier et la démone se dirigent vers la camionnette. Tout le monde à l'intérieur retient son souffle, choqué par le meurtre provoqué par leur ami. Clarence prend le siège du conducteur, sans la moindre protestation d'Alexis, dont les mains tremblent.

- ... Je crois que je vais devoir vous accompagner, aussi bien pour vous protéger que pour protéger les autres.

Il s’aperçoit de l'état de choc général.

- ...Vous n'avez jamais vu la mort que dans des jeux-vidéos, ou des films, n'est-ce-pas ? Reposez-vous, vous avez besoin de vous remettre de ce choc qu'est de rencontrer la mort pour la première fois...

Le policier démarre, et le groupe d'adolescents s'enfuit du quartier, laissant derrière eux leur ancienne vie, ainsi que leur innocence.

CHAPITRE 8, FIN


Dernière édition par youlit le Lun 28 Mai 2012 - 17:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeJeu 24 Mai 2012 - 16:59

Chapitre 9 : Résolutions.

Pendant deux jours, le groupe a tenté de mettre la plus grande distance possible entre Calais et eux. Ils ont descendus vers le sud-est, un peu au dessus de Strasbourg, pour passer la frontière Allemande. Ils ont ensuite continués vers l'est jusqu'à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Munich, dans un petit entrepôt abandonné et désaffecté. Le groupe est obligé de s'arrêter, car la situation deviens de plus ne plus critique. En effet, depuis que Sakido l'a assommé, Gaël ne s'est toujours pas réveillé.
Cela fait maintenant six heures que le groupe s'active avec l'aide du policier Clarence, à soigner l'adolescent. De nombreuses questions doivent trouver une réponse, mais sur un accord tacite, personne n'en parle avant que Gaël soit à nouveau conscient.
Clarence, avec l'aide de Luke, tentent d'extraire la balle de l'épaule de l'adolescent. Cependant, l'absence de trousses de secours rends l'opération délicate. Luke, se plaint qu'il faudrait au moins désinfecter la plaie avec de l'alcool à quatre-vingt-dix degrés, ou un équivalent, pour éviter les complications. Malgré ce manque de matériel flagrant, en se servant d'un couteau Laguiole qui était dans la poche de Clarence, de morceaux de tissus conçus à partir de l'un des t-shirts de la valise de Luke, et d'un coupe-ongles improvisé en pince, le tout ayant été soigneusement nettoyé avec l'une des bouteilles d'eau des provisions, ils arrivent à extraire la balle, très peu enfoncée, sans complications. Le policier émet un grognement satisfait.

- La plomberie est faite, mais à la prochaine ville, c'est sur que j’achète une trousse de secours, au cas où. Trop de risques "à l'artisanale".

Luke, quand à lui, soupire de soulagement, quoique teinté de culpabilité.

- Ouf... mais putain, on aurais dû intervenir plus tôt... attendre deux jours pour ce genre de trucs, c'est carrément naze...

Donovan, qui regardais son travail, tente de le rassurer.

- C'est pas ta faute... on était tous en état de choc... Putain, j'aurais jamais cru ça de Gaël...
- Moi non plus, et pourtant, il l'a fait, ce con... il a vraiment tué... Youlit, espèce de Baka !

Utiliser des expressions japonaises, ici en l’occurrence "Baka", signifiant "abruti", est une méthode de Luke pour se rassurer lui-même. Le petit blond, tape sur l'épaule de "l'aîné" -en dehors de Clarence- du groupe, pour afficher son soutien.
Soudain, Luke, en aidant Clarence à chercher d'autres blessures éventuelles, remarque quelques chose qui l'effraie.

- Ho putain, c'est pas vrai...

Luke se met soudain à tâter les avant bras de l'inconscient, retenant son souffle.
Clarence ausculte à son tour, puis, à la surprise générale, crée une petite incision dans l'avant-bras gauche de Gaël.
Luke s'offusque.

- Nan mais ça va pas la tête !? Qu'est-ce que vous foutez ...?

Luke est interrompu par un petit "pchit" venant de l'endroit où l'entaille à été appliquée. Donovan regarde, intrigué. Clarence, lui, pousse un soupir, désabusé.

- C'est pas bon du tout... heureusement que ce n'est que partiel...
- Qu'est-ce donc qui est partiel ? demande Luke, plus intrigué qu'indigné, désormais.
- Il semblerais, que suite à son "baptême du feu", il se soit infligé de graves brûlures aux avant-bras.

Luke se met à trembler, craignant pour son ami.

- C'est... c'est grave ?
- Assez pour momentanément réduire la mobilité de ses bras, voire paralyser ses mains. Mais normalement, d'ici quelques semaines, tout rentrera à peu près dans l'ordre... Si il se réveille.
- C'est vrai que là... pendant le voyage, j'ai déjà tenté, mais même lui foutre des claques ç le laisse de marbre... on dirais presque qu'il est dans le coma...

~-------------------------------------------------------------------------------------~

C'est pas tout à fait ça Luke, sinon je t'entendrais pas. Ha putain, si je pouvais te répondre...
Mais là, je suis un peu coincé... à l'intérieur de moi-même.
Y'a vraiment que moi pour me foutre dans des situations pareilles.
M'enfin, je suppose que cet "intérieur" est plus "spirituel" qu'autre choses car actuellement, je suis vraiment dans un lieu abstrait. En fait, ce lieux, ce serais presque un mélange entre un monde à la Tron et... d'anciennes ruines, un peu genre un ancien temple. C'est une immense sphère bleu nuit par endroits, orangé à d'autres, donnant une impression de crépuscule, d'un rayon d'au moins plusieurs centaines de mètres, et qui est recouvert de uns et zéros. Du binaire... Je sais pas pourquoi, j'ai l'impression de voir dans cela... ma passion pour l'informatique. Il y a en bas de la sphère, une zone plate, avec un paysage en fil-de-fer, comme un paysage de jeu-vidéo sans textures. Ensuite, dans les airs, un peu partout, il y des plates-formes en roche, avec différents symboles, je crois qu'y a sur certains des runes celtiques, sur d'autres des mots en latin, et quelques plates-formes couvertes de hiéroglyphes. J'ai toujours adoré ses langues anciennes. Enfin, au centre de cette sphère, il y une espèce de temple maya, qui une sorte de cristal au sommet... je sais pas trop quelle forme il à mais de loin, j'ai l'impression de voir qu'il est bigrement fissuré. Moi, je suis actuellement sur une plate-forme collée contre la "parois", contre ce "ciel numérique".

En fait, quand j'ai commencé à observer les lieux, j'avais l'impression que c'était une hallucination due à une surconsommation de champignons illicites. Mais ce que j'ai vécu en arrivant m'a convaincu du contraire...
Justement, mon arrivée... c'est un peu confus en fait. Je me souviens vaguement de la confrontation houleuse entre Clarence et l'autre pseudo-flic, puis que ce dernier à prononcé un mot, je ne peux pas m'en rappeler, mais ce mot m'a mis dans un état... J'avais l'impression que j'allais exploser. A ce moment là, je me suis senti tiré en arrière. J'ai voulu me retourner et coller une beigne à celui qui avait fait ça.... mais j'étais ici... avec plusieurs différences par rapport à maintenant. Déjà, le "ciel" n'était pas crépusculaire, mais rouge écarlate. Ensuite, le cristal, beaucoup moins abimé que maintenant, avait quand même quelques fissures, d'où s'échappait une étrange lumière. On aurait presque dis que ses raies de lumière étaient sous pression. C'est bizarre de parler de pression pour de la lumière, mais je crois que ce n'était pas tout à fait ça...
Bref, le pus important c'est que ses raies cognaient contre la parois. Justement, sur la parois, il y avais une sorte d’écran accroché. Sur cet écran, il y avait exactement ce que je voyais avant de me retrouver ici. J'ai compris un peu plus tard que c'était ce que voyaient mes yeux. Toute colère m'avait quitté, étrangement, mais...
Je crois que j'aurais jamais dû regarder ce qui se passait sur cet "écran".
Là dessus, j'ai vu... je me suis vu.... assassiner quelqu'un. J'ai crû à un une sorte de cauchemar.
Sérieusement, je savais que ses derniers temps, j'avais tendance à m'énerver facilement... mais là... non... c'était inconcevable.... je déteste purement et simplement toute forme de violence. Avec ce lieu étrange, cela aurait pu être un cauchemar résultant de mon état de stress avancé, mon esprit qui me joue des tours particulièrement vicelards... enfin, si il n'y avait pas eu la balle.
J'ai compris, quand la balle à percutée mon épaule, par l'espèce de douleur que je n'arriverais sans doute pas à décrire, que c'était la réalité. J'ai vraiment tué quelqu'un.
J'ai hurlé, mais mes hurlements semblaient ce perdre dans cette grande sphère. J'ai hurlé, car je ne voulais pas vraiment tuer, mais je sentais que mon corps le faisait quand même. J'ai hurlé, car je voulait que ça s'arrête, je m'en fichais de qui c'était, je m'en fichais que ses flammes embrasant mes bras étaient pas naturelles... à ce moment, je voulais juste que ça s'arrête.
Et ce fut le cas. Avant qu'il n'y ait plus d'une seule victime de la folie de ma chair, j'ai senti une main velue frapper ma nuque. Sakido m'avait arrêté. A ce moment là, l’écran s'est éteint, toutes les raies de lumière ont disparues, et la paroi elle-même s'est éteindre, à prise une couleur noire, comme la nuit...
Je n'ai juste retenu de ce moment là, que j'ai eu un brusquement mal aux bras, mais que ça s'est arrêté très vite, et qu'enfin, il ne restait plus que le cristal, luisant faiblement, moi, et les ténèbres.

Je... j'étais au bord de la folie. Je ne ressentais plus rien. J'entendais toujours des bruits lointains, mais... plus rien n'avait vraiment d'importance... je restais là, c'est tout, tel un pantin inarticulé. Combien de temps je suis resté comme ça ? Ça, j'en sais absolument rien. Une seconde ? Un siècle ?
Bref, il m'a fallu une durée indéterminée, pour que je commence à me poser des question. Rien de ce qui est arrivé n'est naturel ? Pourquoi ça s'est passé ? Pourquoi c'est moi qui ait pété une durite comme ça ?
Et surtout... Est-ce que ça peut recommencer ?

Et je ne voulais pas que ça recommence. Je ne veux toujours pas d'ailleurs.
Et pour que ça ne recommence pas... il m'a fallu savoir. Savoir exactement ce qui s'est passé. Le pourquoi du comment.
Et donc... le seul moyen de savoir, ça a été de décortiquer mes souvenirs de ce moment... même si à chaque fois que je me remémorais la cervelle allant partout... j'en avais des nausées...
Je ne vais pas parler des étapes de mon "enquête". C'est... trop dur pour moi. Je ne vais donner que les résultats, les conclusions auxquelles je suis arrivé... mouais, non, je vais juste justifier au fur et à mesure. Peut être que de nouveaux éléments s'ajouteront à ceux que je connais déjà en les ré-évocants...
Finalement... je crois que... c'est ce putain de cristal le fautif. Ce cristal. Je crois que c'est de là qu'est venu toute ma colère, ainsi.. que la magie. Parce que mes bras qui s'enflamment, c'est à coups sur de la magie. Vu ce que j'ai vécu ses derniers jours, la magie existe, il n'y a plus aucun doute. Et cette colère... je crois que c'est cette magie qui à provoqué ça. Vu la "pression" sous laquelle cette lumière sortait du cristal... je crois que c'était ça qui provoquais ma colère, cette magie... qui tentais de sortir. C'est ça. Ce cristal, semble "contenir" la magie, qui veut s'échapper... ce qu'elle a réussi via les fissures, provoquant une sorte de collision avec ma... mon... c'est quoi déjà cette sphère ou je suis ?
Je sais que c'est à moi, je le sens, mais... c'est quoi ? Âme ? Esprit ? Bah, ses termes sont trop abstrait... m'enfin... j'ai l'impression que je vais devoir les prendre bientôt en considération. Car là, je suis dans l'un de ses deux trucs... si c'est pas autre chose. Allez, on va dire, la sphère, là, c'est mon âme, et... vu que mon corps, là est inconscient, le "moi" avec lequel je me déplace dans cette sphère, c'est mon esprit. Voila, c'est grossièrement schématisé, c'est peut être les termes inverses qu'il faut utiliser, mais je vais pas chipoter. En plus, ça va simplifier mon raisonnement.
Donc, je continue mon raisonnement là je me suis arrêté, à cette collision de cette "magie sous pression" contre mon... Âme, c'est ça qui a provoqué ma colère, et peut être ses odeurs de caoutchouc brûlé, m'enfin pour ça j'en suis pas totalement sûr. Le truc, c'est qu'il y a un détail qui colle pas. Pourquoi quand je suis arrivé ici, je me suis de suite calmé ? Et pourquoi mon "corps" non ?
C'est pour répondre à cette question que je me suis dit qu'il y avait ses histoires d'âme et d'esprit. Si j’admets ce trio corps / âme / esprit, donc, logiquement, vu que je n'étais pas en colère quand je suis arrivé ici, cette historie de magie sous pression ne doit affecter que le corps et l'âme.

Bon, voila ou j'en suis arrivé avec mon raisonnement. Sans trop que je m'en rendes compte, réfléchir à des théories farfelues, pour justifier pourquoi j'ai fait ça, ça m'avais un peu... déculpabilisé. D'ailleurs, c'est là ou la sphère à pris cette teinte crépusculaire qu'elle à atteint désormais.
Je sais que c'est dérisoire de tenter de déculpabiliser comme ça.... mais c'est ça qui m'a empêché de totalement sombrer dans la folie. Avant cette réflexion je me sentais bordel de coupable, c'était la galère. Mais grâce à cette réflexion, même si il y a des chances que je me plante dans mon raisonnement je me dis juste que... ben certes, j'ai tué.... mais en quelques sortes il y a des circonstances atténuantes... et là juste ce dire ça, ça fait un bien fou à sa santé mentale.

Maintenant, ben.... j'ai commencé un peu plus tôt à écouter précisément ce qui se passait autours de moi. Donc, si je résume bien, ma "dépression" et ma réflexion ont durées deux jours ? C'est moins que je pensais, mais bon, tant mieux.
Je pense que je pourrais me réveiller maintenant, mais... non. En fait, je veux pas me réveiller, car j’ai une crainte : même si je sais que c'est à cause de la magie... il y a des risques qu'elle ressurgisse, que je perde à nouveau le contrôle, et je pourrais faire du mal à mes amis. Ce que je veux à tout prix éviter. Donc pour l'instant, je veux pas prendre le risques, désolé Luke si tu t'inquiètes autant, mais c'est pour votre bien.

Par contre, l'historie de mes bras qu'ont évoqués Luke et Clarence me fait penser à un détail que je n'ai pas pris en compte pour mes réflexions : les douleurs que j'ai eu aux bras quand Sakido m'a assommé.
C'est bizarre, Clarence pense que c'est la "flambée" de mes bras qui ont causé les brulures, mais j'ai rien senti de particulier quand j'étais conscient, mis à part la balle, et je l'aurais su si je m'étais brûlé à ce moment là, la balle en est la preuve, j'avais toujours mes sensations à ce moment là. Les douleurs que j'ai ressenties collent pas avec le moment où Clarence suppose que je me suis fait ses brûlures.et ça invalide sa théorie parce que logiquement, si mes bras ne s'étaient pas éteints, Sakido n'aurait rien pu faire quand j'étais inconscient ! Et vu les discutions, on a quittés Calais depuis un bon bout de temps déjà.
C'est autre chose qui m'a brûlé, mais quoi ?
Là, ça me fait penser à un détail... la parois, quand je me suis évanoui, n'a pas tourné de suite au noir, c'est quand j'ai ressenti la douleur qu'elle a commencé à noircir... hum...
Attends, si ce qui s'échappe du cristal c'est de la magie, alors, quand je suis tombé inconscient, les flammes se sont éteintes, mais il restait un peu de magie dehors... elle est devenue quoi après ? Elle à pas pu disparaitre tout simplement... à moins... que ce soit ça qui m'ait causé ses brûlures ! Ça me fait étrangement penser à un jeu de cartes, ou pour invoquer des créatures, il fallait des quantité suffisantes de "mana", qu'on devais annoncer qu'on consommait telle quantité de mana durant le tour, et si à la fin du tour, il restait du mana "consommé", le joueur perdait de la vie. Ça s’appelait de la "brûlure de Mana". Je crois que si le phénomène que j'ai subit aux bras est bien similaire à ce que j'ai vu dans ce jeu, je vais lui donner le même nom.

Je chipote avec toutes ses histoires, mais le résultat est le même : je ne veux pas me réveiller pour protéger mes amis... m'enfin, je suis pas suicidaire quand même, il faudra bien que je me réveille pour boire et manger, sans parler des besoins naturels. Y'a pas une histoire d'empoisonnement du sang avec ça... ?
Mais bon, pour l'instant, j'ai pas le courage. J'ai vraiment trop la trouille. Donc j'écoute, et je me pose des questions. Point barre. En fait, quand je disais que j'étais coincé, je me rends compte que c'est moi même qui me coince tout seul... Mais vaut mieux ça que plutôt me déplacer pour tuer mes amis... Je crois que je m'en remettrais jamais.
Bref, je préfère écouter. D’ailleurs, là, je crois qu'ils sont tous un peu loin de moi, car leurs voix sont étouffées, j'entends rien de ce qu'ils disent... tiens ? Pourquoi j'ai l'impression que ça s'échauffe ? J'entends les voix de Luke et d'Alexis bien plus fort, je crois que j'arrive à peu près à entendre ce qu'ils disent, on dirais qu'il sont en désaccord sur ce qu'il faut faire quand à moi... Luke veut attendre que je soit réveillé pour continuer la route, tandis qu'Alexis veut y aller maintenant. Leurs arguments se valent, mais... on dirait un dialogue de sourds... c'est étrange, Luke est parfois une tête de mule, mais ça va jamais très loin... et Alexis non plus est pas du genre à s'emporter... ho non. Non, non, non et encore non ! J'espère que je me trompe, j'espère que je me trompe... j'espère que je me trompe...

Non. Je me trompe pas. Je sais pas comment, mais je le sent. Ils sont en train de perdre le contrôle. Maintenant, je crois que je vais être obligé de me réveiller, mais.... si je perds le contrôle moi aussi, trois furies qui s'entre-tue, ça va pas arranger la situation... rhaaa, ça me met trop la pression !
...
...
...
Un instant, j'ai bien dit "pression" ? J'ai pas arrêté dans ma théorie de dire que la magie sortait sous pression des craquelures du cristal, et que c'était ça qui provoquais cette colère... Faudrait trouver un moyen que la pression soit réduite, et je pense qu'élargir les fissures, ça suffirait pas...
Alors... je vois qu'un seul moyen radical, ça peut aussi bien réussir que totalement foirer, mais qui ne tente rien n'a rien.

Il faut que j'explose ce putain de cristal.

Mais faut que j'atteigne le centre de la sphère déjà. Et ça, le faire en une durée la plus courte de préférence, ça va être bien chaud. Car pour atteindre le "temple" où est ce cristal, j'ai deux cents, trois cents mètres de vide intersidéral à parcourir ?
Au moins, si j'avais ses fichues plates formes qui flottent un peu partout qui étaient un minimum alignées, ça irait, mais non, faut que ce soit... le joyeux bordel ?
Okay, au moment ou je peste comme un gros putois j'ai toutes les plates-formes qui s'alignent d'elles-même. Au moment ou j'en ait le plus besoin. Cool, je crois que j'ai un certain contrôle sur cette sphère. Tant qu'on y est, on pourrait pas m'amener le cristal directos devant moi ?

Bon... aucune réaction de ce fichu cristal. Ça valait le coup d’essayer, mais fallait pas trop rêver. J'ai plus qu'à courir.
Je met à peu près une trentaine de secondes à parcourir la distance me séparant de l'escalier des ruines. Je viens de courir à la vitesse d'un athlète olympique, et même pas essoufflé. Putain, sans déconner, c'est jouissif. Je veux que mon corps soit capable de faire un truc du genre. Mais faut pas rêver non plus. Là, je suis dans une zone un peu spirituelle, donc ce genre de liberté sur les capacités physiques, ça doit être à peu près normal...

Je monte les escalier de ce temple. Ce bâtiment est foutu sur le modèle de certains temples mayas, c'est à dire, un immense escalier de chaque côté, et au sommet, une petite arche ou il y a l'entrée du bâtiment.
Sauf que là, l'arche est remplacé par un cristal de la forme d'un octaèdre parfait. Enfin, parfait, aux fissures près. Putain, de près, j'ai l'impression qu'il va se péter d'un instant à l’autre. Bon, y a pas trop le choix, j'ai rien pour casser ce cristal mis à part mes petites menottes. Bah, si ça fait comme pour l'autre sprint, pas besoin de m’inquiéter...

Je met mon poing en arrière, puis je le rejette en avant d'un coup pour frapper bien fort, pour finalement percuter le cristal... et m'exploser les phalanges.

Aie... Aie Aie Aie Aie Aie Aie Aie ! Bordel ça fait mal ! Bobo, gros bobo !

Bon, là, j'ai fait un beau Fail, et bien épique. Pourquoi il est aussi dur ce salaud de cristal ? Pouvais pas se casser bien gentiment ? J'ai pas le temps, Luke et Alexis sont sur le point de s'entre-tuer !
En tout cas, je ressent déjà plus de douleur, et et ma main ne semble pas avoir de séquelles visible. Vu que ce corps est pas vraiment réel, il doit guérir plus vite. Cool. Mais c'est pas une raison de faire le berzerk, ça fait quand même mal !
Il me faudrait une arme, n'importe quoi, j'en ai rien à battre, mais il m'en faut une ! Je peux rien faire à mains nue !

...
...
...

C'est quoi cet espèce de vrombissement ?
Je regarde au dessus de moi... hoho, pas cool, ça...

Au niveau des parois, et pas qu'au dessus de moi, j'ai l'impression qu'il y a... non, c'est pas qu'une impression, il y a bien des armes qui sortent des parois.... mais il y en a des centaines ! Il y en a beaucoup trop là.... et maintenant elles foncent toutes dans ma direction, je vais me faire littéralement déchiqueter si ça continue ! Non, non, non, merde, je voulais pas autant d'armes, stop, stop STOOOOOOOOOOP !

Je ferme les yeux au dernier moment, puis attends de me faire transpercer, mais finalement, j'entends que quelques "klings".

Kling ? Pourquoi kling ? J'ouvre les yeux, et c'est non sans surprise, que je voix toutes les armes qui me fonçaient dessus, tomber, mollement, dans le vide.
Seules une dizaine d'armes sont tombées sur l’escalier de la pyramide, à deux ou trois mètres de moi.
Ouf... la prochaine fois que j'aurais besoin d'armes ici, je préciserais la quantité...
Sans déconner, j'ai flippé, là. Bon je vais voir ce qu'il y'a comme armes sur cet escalier.
Hum... ok... non... putain, j'ai vraiment pas de cul. Premièrement, je crois que ses armes sont des "souvenirs" d'armes que j'ai vues dans des images, films, BD, jeux-vidéos... qu'est-ce qui me fait dire ça ? Les pixels ou les effet "crayonnés" sur ses armes. Ha aussi, la moitié des armes sont tirées de BD, vu qu'elles sont... totalement plates. Inexploitables. Ensuite, j'ai un sprite de hache, plat aussi, vachement utile, et un P90 tiré de la série Stargate SG-1 parfaitement en relief et utilisable, mais l'emplacement du chargeur est vide. Décidément, je joue la guigne aujourd'hui.
Ha... ? Y'a une autre arme un peu plus loin. Elle m'a l'air d'un modèle 3D, donc tirée d'un jeu ou un film en image de synthèses. Je m’approche pour la voir de plus près, et en identifiant l'arme, je peux pas m'empêcher de sortir un petit sourire. Je soulève... une grosse clé, qui à peu près la taille d'une épée, entre soixante et quatre-vingt centimètres de long. Cette clé à un "anneau" de la forme d'un carré arrondi sur la angles de couleur dorée, avec, parallèle à la tige, une sorte de garde noire. La tige est cylindrique et argentée, et le paneton est cranté de façon à ce que ça forme le motif d'une couronne. A l'anneau est accroché un porte-clé en forme de tête de Mickey. C'est la Keyblade "Chaine Royale", tirée du jeu Kingdom Hearts. Comme son nom l'indique, c'est une lame en forme de clé. Avec la Gunblade de Final Fantasy VIII, c'est l'une des armes de jeux-vidéos que je surkiffe le plus. C'est quand même assez drôle, dans ma situation, que la seule arme viable que je trouves soit celle-là. Bon, maintenant, fini la parlotte, j’ai un cristal à exploser bien correctement.

Je remonte l'escalier presto, et comme j'ai pas le temps de réfléchir, je me jette sur le cristal, en lui infligeant deux coups transversaux de façon à faire une croix, puis je plante l'arme dans le cristal avec le plus puissant coup d'estoc qu'il m'est possible de faire. La Keyblade s'enfonce jusqu'à la garde dans un grand bruit de verre brisé. Plusieurs secondes passent. Longues, interminables, malgré que le cristal soit transpercé, il ne bouge pas d'un iota. Merde... Il est fissuré de partout, pourquoi il pète pas ?
Là, d'un coup, une marque en forme de croix apparais sur la surface du cristal, marquant l'endroit ou mes deux premiers coups ont fait leurs impacts. Des craquelures apparaissent à partir de l'endroit ou est plantée la clé, s'ajoutant à celles déjà présentes, au bout de quelques instants, le cristal, trop fragilisé, explose.

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Je passe d'une fraction de seconde de la position couchée à la position assise, comme victime d'une décharge électrique. Wouahouh. C'était... Violent. Tellement violent que ça m'a réveillé. Mais maintenant, je me sens... étrange, j'ai comme une drôle de chaleur qui enveloppe mon cœur. Allez, pas le temps de faire des études approfondies de mon état psychologique, j'ai deux abrutis à sauver. C'est... parti. Non, pas vraiment. J'ai voulu me relever avec mes mains, mais mes bras bougent super lentement, tellement lentement que j'ai failli me ramer la gueule contre la portière de la camionnette. Bon... je crois que je vais devoir faire un check-up de mes bras...

Bon... comme ça, là, ensuite comme ça... aie, et merde.
Donc, au niveau des articulations, de l'épaule, c'est nickel, je peux bouger normalement, même si ça tire un peu au niveau de l'épaule gauche -vive les balles de flingues-.
C'est au niveau des coudes ou ça commence à merder. J'arrive à plier les bras, mais c'est lent, et douloureux. Et pour les mains, c'est encore pire. J'arrive à bouger les doigts au prix de terribles efforts. Le poignet, aussi lent que le coude. Bon, au moins, je n'ait pas les mains paralysées comme le disait Clarence.
Mais merde, avec une aussi petite marge dans mes mouvements, j'vais rien pouvoir faire, merde !
Au moment ou je pense ça, je sens la "chaleur" au niveau de mon cœur comme gigoter, c'est bizarre... Je tente de me concentrer sur cette étrange chaleur, pour voir ce que c'est, quand elle se change en flamme, qui apparait physiquement sur mon poitrail. Putain de sa race ! Qué passa, là ?
Attends, j'ai une flamme sur mon t-shirt... et elle me le crame pas ? Bon, pourquoi pas. Maintenant, je fait quoi de cette jolie flamme ?
Je met pas longtemps à attendre la réponse. La flamme se met à doubler de volume, léchant légèrement mon cou, sans me faire mal, soudain, cette même étrange chaleur que tout à l'heure sur mes bras. Je serre les poings de surprise... Attends, j'ai bien dit que je serre les poings ?

Un petit essai par-ci par-là... ho putain, j'arrive à rebouger normalement ! Yay !
Bon, maintenant que le problème de la mobilité est réglé, c'est parti mon kiki. La flamme sur le poitrail est pas discrète, mais faut faire avec. J'ouvre la portière de la camionnette, et je découvre un entrepôt désaffecté, qui semble être une vrai mélange de tôle et de rouille... et à une dizaine de mètres, Donf, Dono et Clarence, qui semblent figés, totalement accaparés par Luke et Alexis, qui s'hurlent dessus, se regardant en chien de faïence... ha ouais, quand même, pas cool.
Au dessus de Luke, progressivement, semblent s'accumuler des petit tuyaux en fer pris dans un tas à l'abandon. Tandis qu'au dessus d'Alexis, flottent une bonne dizaine d'orbes, qui font penser un peu aux Feux de Saint-Elme. Vu que d’après ce que je sais, le Feu de Saint-Elme est un phénomène météorologique dû à l'électricité statique présent dans l'air à proximité de certains objets conducteurs par temps d'orage, surtout en mer. Bordel, Alexis, l’ambiance est électrique, et au sens propre du terme, c'est pas cool. La seule personne qui bouge, c'est Sakido, qui semble tourner autours, sans doute pour voir par quel angle elle pourrait les assommer sans se prendre une double attaque magique dans la gueule. D'ailleurs, elle est la seule à me remarquer, car maintenant elle me jette un regard inquiet. Je me mon index sur ma bouche en signe de se taire, pour lui demander de faire si je n'étais pas là, avec un petit sourire malicieux. Elle semble à la fois rassurée et suspicieuse, maintenant. Pas grave... En tout cas, qu'elle belle lumière qui brille au niveau de sa poitrine... On dirais qu'elle rayonne... Hein, pourquoi je vois ça moi ? J'avais jamais vu ça avant ! A moins que.... j'arrive à voir la magie des autres ? Bon, test.
Luke et Alexis, je vois leurs cristaux, presque aussi fissurés que le mien tout à l'heure, au niveau du poitrail, à l’emplacement du cœur. J'ai l'impression que de la pression ne semble pas encore sortir de toute les fissures, ils sont peut être encore conscients... mais sacrément remontés.
Bon, c'est officiel, je vois la magie des autres. Pour Donf et Dono, c'est super particulier, on dirais que les cristaux ont éclatés, mais que les fragments gravitent autours de la lumière...

Et là je regarde Clarence. Je commence à me demander si c'est vraiment un hasard que ce soit lui qui nous ait poursuivis aussi longtemps et pas un autre. Nan mais sans dèc', là, c’est aberrant ! Bon, je verrais ça plus tard. Luke et Alexis semblent pas s'apercevoir des projectiles mortels qu'ils préparent au dessus de leur têtes.
Le trio D.D.C. -Donf, Dono, Clarence- semble discuter pour voir si il y a une solution à cette impasse.Je crois qu'ils me remarqueraient pas même avec la grosse flamme que j'ai sur le poitrail. Je les contourne tranquillement, pour me placer de sorte à ce que j'ai une dizaine de mètres en ligne droite à faire pour me retrouver pile entre les deux enragés. Y'a que Sakido qui m'observe, j'ai l'impression d'être transparent là...
Bref, maintenant, je dois trouver un moyen de neutraliser et les barres de fer, et les boules électriques.
Parce que là, si j'y vais comme ça, Luke me fait le "Finish Him!" et Alexis le "Fatality".
Là, j'ai une seule idée qui me viens à l'esprit : le sort de base dans tous les RPG qui se respectent : la boule de feu !
Je pense en être capable, mais va falloir que je neutralise tous les projectiles en une fois, et ça, je sais pas si je peux faire assez de boules de feu. Bah, autant essayer. Je vais devoir faire deux fois douze, vingt-quatre projectiles, mais bon, moi, j'ai un avantage, j’ai une certaine maitrise de mes capacités !

Je pense que je vais en chier quand même... Allez, c'est parti. Je tends mes mains en avant, et je tente de me concentrer sur les flammes sur mon poitrail, et de dessiner devant moi une flamme. Hey ! C'est plus facile que je pensais, j'en ait déjà quatre boules de feu qui viennent d'apparaitre ! Allez, je me concentre un peu... encore une dizaine supplémentaire ! Mais ça va vite, mazette, mais bon, aussi, elles font la taille d'une balle de tennis, c'est petit, mais sans doute suffisant pour juste neutraliser. J'ai d'étranges courbatures d'un coup par contre. Ça doit me pomper mes forces de faire ça. Allez, les douze restantes, un petit effort ! Allez... ouais. C'est bon, j'ai vingt-quatre boules de feu qui flottent devant moi. Ça ma vanné rien que pour les faire... mais au moins elles sont faites. Allez maintenant, je les balances vers l'avant, pour les faire toucher chaque boule électrique et chaque tuyaux en fer.
L’électricité se dissipe, les tuyaux valdinguent et tous les regards sont désormais tournés vers moi.

Maintenant, je m'approche de Luke et d'Alexis, qui semblent juste abasourdis. En fait, tout le monde est un peu abasourdi. Normal, quand un gars supposé inconscient se met à balancer des boules de feu à tout va !
Je rapproche Luke et Alexis, qui ne semblent plus en colère, mais sont encore instables, je vois encore de la pression sortir de leur cristaux.

- Salut les gars, j'vous ai manqué ?

Pitoyable, je sais. Mais je continue, et là par contre ça risque bouger.

- Dites, vous savez que vous êtes vraiment...

Et je leur colle à chacun un beau pain dans la gueule, complètement gratuit. Je déteste la violence, mais là, c'est pour les ramener à eux complètement.

- ...Un véritable duo de boulets cosmiques ! ... oups.

Le "oups", c'est que j'ai pas mesuré ma force. Je pensais vraiment juste les sonner, là ils ont fait un vol plané... Bordel, c'est quoi ce délire, je pensais juste que la chaleur dans mes bras ça me permettait de bouger normalement, pas de faire ce genre d'uppercuts à vol planés !
Alexis est rattrapé par les autres, mais Luke est parti trop sur le côté, et se prends un poteau en acier dans le dos. Ouch.
Je fonce vers lui avant que les autres puissent réagir.

- Merde, quel con !

Là, c'est moi le boulet cosmique dans cette histoire. Putain, est-ce que Luke va bien ?
J'arrive devant lui. Plus de peur que de mal, il semble juste un peu sonné. Putain, tu sais que t'as une chance à la Phoenix Wright mon gars ?
Quand à son cristal, la pression semble être retombée à zéro, catastrophe évitée. Bon, il est temps de le ramener, et de balancer un bon monologue d'explications de plusieurs heures. Allez, je prends Luke... heu... pourquoi je me sens basculer dans le vide là ...?

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...aie. Je viens de me manger le sol.
Attends, c'est pas le sol de tout à l'heure ?
Avant c'était du béton tout con, maintenant, c'est une espèce de carrelage blanc qu'on retrouve dans certaines cliniques médicales... mais ou je suis...?
Je me relève, pour voir un peu là ou je suis. Une sphère. Encore. Pourquoi je suis là ? Et pourquoi c'est pas la mienne ?
(♫) Cette fois, cette sphère... elle est juste totalement différente. Là, la parois est une sorte de ciel parcouru de pages de livres par milliers. Là, l'espèce de plate-forme ou je suis est un peu organisé comme l’accueil d'une clinique, avec quelques sièges, un comptoir de secrétariat à moitié dans le vide...
Par contre, les plates formes dans le vide, c'est vraiment... space. Je crois que ce sont des vis gris-noir, dont la tête est totalement disproportionnée par rapport à la vis en elle même. La tête fait dans les trois mètres de diamètre, tandis que la vis en elle même fait dans les trente centimètres de large pour quatre mètres de long. Niveau longueur ça va, mais la largeur de la vis est vraiment trop faible par rapport à la tête ! Je sais que j'ai vu une vis comme celles là, en plus petit, dans un manga, mais je sais plus lequel...
Okay. Je vois. Maintenant, vu ce qu'il y a en hauteur, je crois savoir de quel manga c'est tiré. Quasiment au plafond, se trouve une lune, en position de croissant de lune, mais avec des yeux et une bouche. Et cette lune a le sourire parfait du drogué psychopathe serial killer en manque. Y'a même la bave. On sent l'influence de Soul Eater à des milliers de kilomètres à la ronde. En bas, il y a aussi étrange que ça puisse paraitre, une guitare, et une boite faite pour contenir des médiateurs... mais remplies de scalpels. Il y a aussi des piles entières de CD, et vu l'espèce de gros logo qui traine derrière la pile, je peux aisément deviner sont contenu : Metallica.
Il y a aussi une galerie de mannequins en bois équipé respectivement d'un chapeau de paille, de trois katanas, d'un bâton bleu, d'un lance-pierre taille XXL, d'une perruque blonde moche, de cornes de rennes, de plusieurs paires de bras supplémentaires. Hum.
Enfin, au centre, se trouve un temple japonais, de style de construction Shintoïste, et le cristal, est placé au dessus d'une boite de don ouverte qui semble vide.
C'est vraiment pas, mais alors vraiment pas du tout ma sphère. Le cristal n'est pas détruit ici. Et puis... le gars à qui cette sphère appartient doit être complètement tordu...

- Youlit ? C'est toi ? C'est quoi cet endroit ?

Je reconnais cette voix... Bon, c'est officiel : Luke, t'es un tordu. Okay, je lui dis pas.
Je me retourne, il est juste derrière moi. Complètement désorienté, me regardant comme si j'étais un alien bleu passant ses vacances à Hawaï, mais bien là. Bon, faut bien que je lui réponde...

- Ben... si je te disais que cette grosse sphère dans laquelle on se trouve, c'est ton âme, tu réagirais comment ?

Luke me regarde, un œil écarquillé, l'autre froncé, ce qui donne un peu l'impression que l'un est plus gros que l'autre.

- Heu...

Gros bug de Luke. En effet, là, Luke subit un problème qu'ont la plupart des gens terre à terre : quand ils sont victime d'un évènement dépassant de trop loin leur conception de la réalité, leur cerveau se met en sécurité et plante. Ha... enfin une réponse ?

- Je réagirais que j’appellerais bien l'asile pour toi. Et puis même si c'était le cas, qu'est-ce que tu foutrait dans mon âme ?
- Ben ça, j'en ait fichtrement aucune idée.

Luke me regarde à nouveau comme si j'étais un alien. Il met un certain temps à répondre. Et il tourne en rond sur lui même.

- C'est pas possible, c'est pas possible, je dois rêver, ou être inconscient, au bord de la mort, et pour une raison qui m'est totalement obscure, mon subconscient te fait apparaitre dans mes délires ! Ça doit sûrement être ça.

Pauvre Luke...

- Premièrement, t'es juste assommé, rien de bien méchant, deuxièmement, rassure toi, tu vas pas mourir, et troisièmement, non, je ne suis pas une hallucination, je suis vraiment rentré dans ton crâne pour une raison totalement obscure comme tu dis.

Bon, Luke ne semble toujours pas convaincu, mais semble faire un effort.

- Bon, admettons que je ne délire pas. Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi je suis assommé, mais bien conscient ici ?

- Ça, c'est parce que je vous ait filé une beigne à Alexis et toi, pour vous empêcher de vous entre-tuer.
- Hein ...? Attends, attends, reprends depuis le début...
- Luke, te souviens-tu de t'être disputé avec Alexis ?
- Heu... voui, je me souviens avoir commencé une engueulade avec Alexis, pour une raison conne en plus... mais ensuite c'est flou, je me souviens juste que j'étais en rogne contre lui...
- Ben voila, toi, t'étais sur le point d'empaler Alexis avec des barres de fer, et lui il était sur le point de te faire goûter à un beau Fatal-Foudre.

Nouveau planton de Luke. Putain, il est aussi stable qu'une installation de Windows.

- Heu... Attends, tu veux bien répéter ?
- Toi, Alexis, tous les deux, péter un câble, magie, toi comprendre ?
- ... Magie ... Barre de fer... ? Ho putain de sa race...

Le putain de sa race. Influence Maebara. Expression commune à Donf, Luke et moi. En tout cas, Luke semble faire des connections que moi je fais pas.

- Luke ? Y'a un problème ?
- Dis, you, tu te souviens que je voulais commencer une fanfic Touhou, y'a pas longtemps ?
- Ouais, "l'avènement du fer" que tu nous avais dis vouloir l'appeler. Drôle de nom.
- Je sais. C'est en rapport avec mon self insert.
- Ha, tu m'intéresse.
- Ben... j'allais faire en sorte d'avoir "les pouvoirs du fer". Pour résumer ça, dans la fic, j'allais pouvoir manipuler toute quantité de fer à proximité de moi, voire même en produire à partir de l'air.
- Ha ouais...
- Et si ce que tu dis est vrai, alors j'aurais vraiment les pouvoirs du fer. Non, c'est pas possible, ça peut pas être vrai, je délire, je déliiiiire...

Je tapote sur son épaule, pour tenter de le rassurer. Pauvre gars... Je dois être un monstre pour accepter aussi facilement des évènements occultes comme on arrête pas d'en avoir...

- Au fait You, tu sais ce que t'as fait ...
- ...Il y a deux jours ? Ouaip. J'ai pas eu autant de chance que toi. J'ai pété ma durite jusqu'au bout.

Et un Luke qui saute en arrière, complètement abasourdi.

- Putain, youlit, tu sais ? C'est impossible, tu peux pas savoir...
- Quoi, tu crois que j'allais gentiment faire un mode berzerk, dézinguer du monde, et me souvenir de rien à la fin ? Noooooooooon, désolé de te décevoir, mais j'étais aux premières loges, j'ai tout vu !
- Sérieusement, you, tu te rends compte de ce que tu dis... ? Tu perles de ça comme si tu avais regardé un film au cinéma... merde, t'as tué quelqu'un, you, c'était tellement horrible que j'ai cru que j'allais péter un câble...

On a monté le ton sans nous en rendre compte, mais là, il n'y a pas de magie sous pression, juste un grand vidage de sac. Je ne peux empêcher des larmes de perler, et j’interromps Luke.

- Et moi, tu crois quoi ? Quand je disais que j'étais aux premières loges, c'était pas une métaphore, je voyais tout, j'entendais tout, mais je contrôlais plus mon corps, j'ai vraiment failli perdre la boule pour de bon, et t'aurais eu un légume devant toi ! Comprends moi, Luke, comprends moi...

Je... me sens vidé. Je m’effondre au sol, évacuant un trop plein de larmes. Je voulais faire l'insensible au départ, pour éviter ça... Je ne me remettrais jamais de cette merde. Bordel... quel con...

- Youlit... ça va ?

Je met un temps à répondre. J'essuie péniblement mes larmes, je me relève.

- Ça devrais aller, enfin je pense...

Luke tapote mon épaule, en signe de réconfort, quand soudain, il se prends comme une décharge. Il recule, tremblotant, puis s'effondre, en se tenant la tête. Bordel, qu'est-ce qui se passe ?
Là, un écran apparais, un peu comme pour ce que je voyais avec mes yeux, mais là, c'est plus un film qui passe, un film en accéléré, et les images qui passent... c'est tout ce que j'ai vécu ses deux derniers jours. Bordel, c'est... c'est moi qui ait fait ça ?
Je... merde, Luke est en train de revivre toutes les atrocités que j'ai vécu ?
Merde... Quoi qu'il arrive, quand ce sera fini, Luke sera sans doute différent. Quand à savoir de quelle manière il le sera...

Soudain, l'écran disparait aussi vite qu'il est apparu, et Luke cesse de se tenir la tête. Il se relève, l'air un peu groggy.

- C'était quoi, ça... ?

Son regard. Il est voilé d'une immense tristesse. Ma tristesse. On se regarde. On comprends. On se comprends.

- Alors... je suppose que ce qui s'est passé avec Alexis... c'était pas du flan...
- Non.
- Et... ça a failli nous arriver à nous aussi... ses évènements.
- Oui. Si l'un de vous deux avaient survécu.

Silence. Luke reprends.

- Maintenant, je te crois... je suis obligé de te croire. C'était... Trop intense pour être un mensonge. Mais... je n'ai pas tout compris. Tu peux me raconter ?

Et je lui raconte. Tous les évènements. Depuis le début. Sans détours, sans mensonges. Je lui raconté tout, même les théories farfelues, même la quête du bris de cristal, même le moment ou je l'ai arrêté Alexis et lui. Étrangement, me confier, comme ça, et ben ça me fait une bien fou, comme si on m'enlevais un poids énorme du cœur. Et Luke, qui peut enfin mettre des mots sur tout ce qu'il a vu, semble lui aussi se calmer, être plus serein.
Je finis :

- Ça à l'air totalement dingue, et pourtant...
- Et pourtant.

Silence. Encore.
Finalement, Luke prends la parole.

- Donc, vu qu'il semble que j'ai aussi se problème de "magie", il faut que je brise le cristal c'est ça ?
- C'est ça...
- You, tu me crois si je te dis que je flippe à l'idée de libérer ses pouvoirs ?
- Sincèrement, oui, je te crois. Mais je ne comprends pas pourquoi.
- Ben... j'ai peur de perdre le contrôle.
- Normalement, une fois le cristal brisé, t'as plus de problèmes, enfin je pense.
- Non, je parles pas de péter à nouveau un câble, mais que mon pouvoir s’emballe !
- Comment ça ?
- Ben... dans la fic, en dehors du Gensokyo, mes pouvoirs du fer sont incontrôlables, et causaient des ravages sans que je le veuille... j'ai peur qu'il se passe la même chose.
- ... T'en fais pas, je t'aiderais, pour que ça n'arrive pas. Je suis pas ton pote pour rien. En plus, je suis ton ainé en magie, n'oublie pas !
- D'une demi-heure à peine, boulet !

On éclate tous les deux de rire.
Je me dégourdis les jambes, m'étire un peu.

- Bon, Luke, on à un cristal à exploser ! Tu te bouge ?
- J'arrive !

Et Luke arrive, en effet. Je lui explique comment faire un pont avec les vis volantes. Il s’exécute, et très rapidement, on arrive au temple.

- T'as du fric pour un petit don ?

J'allège le poids de nos peines par le rire, si possible. Luke y est réceptif, et il laisse échapper un petit sourire.

- Non, je suis complètement fauché !
- Bon, et sinon, tu va choisir quoi comme arme ?
- C'est tout choisi.

Luke tends la main dans le vide. Un katana d'une longueur gigantesque apparais. Sans déconner, la lame argentée fait deux mètres trente de long, tandis que le manche noir strié de petits losanges blancs fait trente centimètres supplémentaires. Le Masamune de Sephiroth dans final Fantasy VII.
Première réaction : Luke, espèce de fana des katanas. Deuxième réaction : un peu surpris que ce soit ce katana là qu'il ait choisi. Luke n'a jamais réellement joué aux Final Fantasy. En fait, il connais Sephiroth et son Masamune, car j'ai tellement baratiné sur lui, je lui ait tellement montré d'images, de vidéos de baston contre lui, même des scènes dans le film Adven Children, qu'il a du mémoriser beaucoup plus que je pensais sur le méchant le plus charismatique de l'histoire des jeux vidéos. Aussi, quand je mettais le thème de Sephiroth, One Winged Angel, Luke était très réceptif. Comment ne pas l'être avec une musique aussi épique ?
Bref. Moi, je pensais plus qu'il allait prendre un katana plus classique, peut être tiré de ceux de Zorro Ronoroa dans One Piece ou aussi le Roukanken de Youmu Konpaku dans Touhou... bah, j'ai le droit de me planter, non ?

Je suis content, Luke n'a pas fait la même connerie que moi d'appeler des quantités astronomiques d'armes, mais en avoir très peu d'utilisables. Il en a appelé une seule, mais fidèlement reconstituée.
Il donne quelques moulinets dans le vide. Ses gestes sont un peu maladroits. Normal, même si il adore les katanas, il en a jamais vraiment manié. Je me suis pas vu tout à l'heure, mais je pense que je devais pas être fin non plus avec ma Keyblade, même si c'est sans doute un peu plus facile à manier qu'un Katana disproportionné.
Après quelques essais, Luke place le Masamune lame en arrière, pointe vers le sol, pour éviter d'être trop déséquilibré par le poids, puis, dans un grand mouvement parabolique, effectue un puissant coup asséné, qui traverse le cristal de haut en bas. A cause de l'amplitude du mouvement, la boite de don s'est aussi retrouvée coupée en deux.

Plusieurs secondes passent, puis une profonde entaille coupe désormais le cristal deux. Mais il semble pas se surcraqueler comme le mien. Quoi, l'espèce de coup bien bourrin de Luke n'a pas suffi ?

- Luke, continue de frapper.

Il acquiesce, et cette fois, il effectue plusieurs coups de taille. La lame, à chaque fois qu'elle frappe le cristal, le traverse en lui créant une profonde estafilade, mais cette merde tient bon. Pourquoi ? C'est parce qu'il a été moins fragilisé que le mien ?
Hum... Luke est pas trop mauvais au passage, toutes les estafilades se recoupent un même point... Je crois avoir eu une idée !

- Luke, plante ton katana à l'endroit ou les traces de coup se rejoignent !

Il me regarde quelques instants, regarde le cristal, puis comprends ou je veux en venir.

- Merci pour l'astuce, You !

Et il charge le cristal pour infliger un puissant coup d'estoc au point prévu. La lame traverse le cristal de part en part. Elle est tellement longue...
Ha... ? Là, cette fois, je pense que le cristal à eu son compte, vu l'espèce de mosaïque de craquelures qui se forme... 3... 2... 1... Explosion !

~----------------------------------------------------------------------------~

Je m'assois brutalement... pour rencontrer le crâne de Donovan. Aie, il a la tête dure ce con !
Vu son regard, il doit penser exactement la même chose. Attends, je me suis pas effondré en avant ?
Houh... je suis à nouveau dans la camionnette. Hein, mais ou est Luke ? Je tourne la tête, il est à côté de moi, debout lui aussi Ouf...
J'ai à nouveau super mal aux bras, et du mal à les bouger... Je coris que la flamme que j'avias sur le poitrail s'est éteinte quand j'ai rendu visite à Luke... Attends... pourquoi je tiens la main de Luke ? Vu sa tête, il se demande la même chose.
Donovan se masse le front, puis commence à nous parler.

- Vous allez bien tous les deux ?

Luke hoche affirmativement la tête, tandis que moi...

- Aussi bien que peut aller un infirme des bras... un instant s'teuplais.

Luke et Dono me regarde de façon interrogatrice. Quand à moi, est-ce que je vais être capable de le refaire...? Je sens la chaleur au niveau cœur, elle est toujours là. Allez, je me concentre dessus... la flamme sur mon poitrail réapparais.
Donovan recule, surpris, et Luke tique un peu, même si je lui ait raconté.

Bon, maintenant, je replace un peu de chaleur dans mes bras... voila, la douleur disparait et je peux bouger normalement les bras. Comme tout à l'heure.

- Ta daaaaa !

Donovan recule à nouveau, tandis que Luke regarde mes bras avec intérêt.
Bon, il semble que tant que je maintiens cette chaleur dans mes bras, je puisse bouger normalement. Par contre, la flamme sur le poitrail est pas discrète. Donc, en public, je devrais faire l'infirme...

Donovan me regarde de façon un peu craintive. Faut dire, un gars qui "s'enflamme" sans cramer, c'est pas banal.

- T'as rien à craindre. Je peux sortir ?

Il sort de la camionnette pour me laisser passer. Je suis accueilli par un Alexis aux sourcils froncé, et... au cristal brisé. Cool, il l'a pété tout seul !

- Tu vas bien Gaël ? On s'est inquiétés quand t'es tombé dans les vapes sur Luke ! Au fait, les autres m'ont racontés que tu nous avais empêché Luke et moi de nous entre-tuer. Perso, j'ai du mal à me souvenir... mais merci. Mais c'était vraiment nécessaire de me frapper comme ça ?
- Je t'expliquerais plus tard, Alexis. Sinon, félicitation pour ton cristal.
- Hein ? De quoi tu parles ?

Heu... Attends, il a son cristal brisé, mais il sait pas de quoi je parle ? Bizarre.
Je vais rejoindre les autres. Alexis semblait être un peu dans le pâté, il a pas remarqué la flamme sur mon poitrail. Par contre, Là, j'ai Donf, Clarence et Sakido qui me regardent comme si j'étais un alien. Je vais finir par croire que je viens de Mars si ça continue.
Le policier prends finalement la parole.

- Bien réveillé maintenant ? Parce que tu vas devoir nous donner quelques explications. Surtout pour cette flamme.
- Je vous expliquerais. Mais comme c'est une très longue histoire, j'aimerais pour commencer attendre que tout le monde arrive, et...

Un bruit semblable à un rugissement interrompt ma tirade. D'où ça vient ce bruit ? J'ai la réponse à réplique du phénomène. De mon bide. C'est les cris de protestation d'un estomac vide depuis deux jours.

-... J'aimerais bouffer un peu aussi, j'ai la dalle.

Tout le monde souris, puis Donf me fait chauffer un cassoulet en conserve avec le réchaud derrière lui et me passe un paquet de chips.
C'est pas fabuleux comme repas, mais putain, qu'est-ce que ça fait du bien d'avoir quelque chose dans l'estomac !
Pendant que je mangeais, Luke, Donovan et Alexis sont arrivés.
Je pose à côté de moi la boite de conserve, dans laquelle j'ai fourré le paquet de chips vide, puis je prends la parole.

- Bon, je vous doit un bon paquet d’explications. Accrochez-vous, ça va être long, et sans doute pas forcément facile à comprendre.

Et c'est ainsi, qu'une flamme sur le cœur, je commence à raconter tout ce qui s'est passé pour moi.
Mes explications ont pris plusieurs heures. Luke m'a aidé lors des passage dans sa sphère, et quand j'ai parlé du fait que je voyais la magie des autres, il a rajouté que pour lui aussi c'était le cas.
Quand on en a terminé, tout le groupe était dans une certaine confusion.
Alexis est le premier à parler.

- Donc, Gaël, c'est pour ça que tu me parlais d'un cristal tout à l'heure... Je ne me souviens pas être entré dans une "sphère" comme Luke et toi. Juste de m'être pris un gnon qui m'a fait voler dans les bras des autres. Alors pourquoi j'ai le cristal brisé ?
- Ça, si je pouvais y répondre, je l'aurais déjà fait. Le plus important, c'est que normalement tu peux utiliser la magie, enfin je pense.
- Mouais. Je ressens rien de particulier, moi...
- Essaie, on verra bien.

Alexis s'exécute, et tends les mains et semble concentrer, puis au bout d'une dizaine de secondes, des étincelles électriques se mettent à apparaitre sur ses doigts. C'est bizarre, on dirais qu'il a beaucoup plus de difficulté que moi à utiliser la magie. Au bout d'une dizaine de secondes supplémentaires, il arrive à faire sortir de sa main une petite boule électrique, qui flottille faiblement. Elle passe à côté de moi, pour percuter une poutre en acier, qui grésille un peu.

- J'ai vraiment du mal, je sais pas trop comment faire...

Hum... étrange.

- Au moins, t’arrive à contrôler la magie, difficilement, mais tu le fait. Je me demande quand même pourquoi c'est si dur pour toi, car perso, j'ai balancé toutes ses boules de feu presque instinctivement...

D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression, que les boules de feu me fatigue quand j'en utilise beaucoup d'un coup comme tout à l'heure, mais la petite boule de feu que je viens de faire et la "chaleur" qui m'aide à bouger les bras normalement, elles ne semblent même pas m’essouffler. Pourtant ça fait bien des heures que j'utilise mes bras... Alexis, il souffle comme un bœuf alors qu'il nous a fait une toute petite boule électrique. Attends...

Et pourquoi Luke ne ferais pas un essai de ses capacités ?

Et là, Luke qui réponds.

- Pourquoi pas Youlit, mais sincèrement j'ai peur que ça déraille...

...Hein ? Mais j'ai rien dit !
Les autres se sont mis à regarder Luke bizarrement, et moi aussi sur le coup.
Il m'a répondu alors que je lui avais même pas posé la question.
Bon, tant pis, je vais faire comme si de rien n'étais.

- Heu... Luke, tu peux faire un essai de tes pouvoirs ?
Luke me regarde bizarrement, et là, j'ai un truc bizarre que m'arrive. Je ne vois pas la bouche de Luke frémir un seul instant, et pourtant, je l'entends dire intelligiblement :

«Nan mais il se fout de ma gueule là ? Je viens de lui répondre à l'instant ! Pourquoi il me repose la question ?»

... Mais ouate de phoque et plume de thon !

Luke sursaute, et me jette un regard en biais.

- Pourquoi cette exclamation Youlit ?

Là, Donf décide de s'adresser à Luke.

- De quoi tu parles, Youlit ne s'est pas exclamé, il vient juste de te demander si tu pouvais utiliser tes pouvoirs !

Ce petit dialogue vient de me confirmer qu'un truc pas net se passe, et vu ce qui s'est passé jusqu'à présent, une chose est claire. BOn, test pour voir si je me plante pas.
Luke, t'as déjà entendu parler de la télépathie ? Je crois qu'on en fait, là. Si tu m'entends, me réponds surtout pas à haute voix.
«Youlit... ?»
Ouais ?
«Je t'en supplie, dis moi qu'on est toujours inconscients ou un truc du genre...»
Nan, je crois qu'on est bien réveillés, et que l'intimité de nos pensées vient de se faire fucked up.
«...Je suis complètement fou, c'est la seule explication possible, je deviens complètement barge !»
Plus on est de fous, plus on rit...
«Youlit, ta gueule.»
J'lai pas ouverte.
«...»
Ben quoi, c'est vrai ? J'ai fait que penser là, j'ai pas une seule fois ouvert ma gueule !
Par contre, je crois qu'on va attendre un peu pour chercher des explications, car là, je crois que les autres nous regardent bizarrement...
«Si tu voyais la gueule que tu tires... On peut presque lire dans tes pensées en regardant ton visage.»
Okay, j'suis bon pour me gratter la carotide dans un village japonais...
«A peine camouflée la référence...»
Bref. Sincèrement les autres ont l'air franchement inquiets. Clarence prends la parole.

- Vous allez bien tous les deux ? On dirais que vous discutiez...

Je l’interromps en vitesse. On parle pas de la télépathie aux autres, compris Luke ?
«Compris.»

- Hein, de quoi tu parles ? J'ai juste eu un moment d'absence ! Ce que je suis dans la lune parfois, héhé !

Luke lui aussi invente un truc bidon, puis de change de sujet.

- De quoi on parlais avant ça ?

Donovan répond à la question.

- On parlais que Gaël voulais que tu teste tes pouvoir.
- Ha, oui, oui, d'accord, sans problème.

Je crois que ses histoire de télépathie lui ont fait oublie son appréhension.
«...Appréhension que tu viens de me rappeler. Merci, connard !»
Merde, faut pas que j'oublie qu'on a pas "coupé" la communication. Va falloir d'ailleurs qu'on regarde ça. Parce que bordel, maintenant, faut que je surveille ce que je pense, la galère !
Bref, Luke semble ignorer totalement ce que je dis, tant mieux d'un côté, et se met à tendre la main ver ce qui reste du tas de barres de fer. Enfin barres, ce sont des fins et longs tuyaux.
Là, deux choses se passent, Premièrement, la lumière qui représente la magie de Luke se met à jaillir de son poitrail, laissant apparaitre une sorte de lumière autour de laquelle gravitent... des sortes de frites métalliques pliées en arc de cercle ? Ha, Luke m’annonce à l’oreillette qu'on appelle ça des Lamelles courbées. Donc, ses lamelles sont disposées sur trois cercles concentriques, espacés de quelques millimètres seulement. Sur le cercle extérieur, il y a trois lamelles de longueur et d'espacement variés, mais de même épaisseur -ce sont les plus larges, dans le centimètre- , qui tournent dans le sens de l'aiguille d'une montre. Le cercle intermédiaire ne contient qu'une seule lamelle qui fait un tiers du cercle, son épaisseur est moyenne, dans les six millimètres, et son sens de rotation est inverse à l'aiguille d'une montre et plus rapidement que le cercle extérieur.
Le cercle intérieur, bordant la lumière de Luke, est composé de deux lamelles peu épaisses, dans les deux ou trois millimètres, mais faisant chacun en longueur le quart du cercle, opposés de manière à ce qu'elles soient face à face, et tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, bien plus lentement que les autres cercles.
Bref, le résultat est bien classe. Et tout le monde sauf l’intéressé et moi-même reculent légèrement d'étonnement.

La seconde chose qui se passe est qu'une dizaine de "barres de fer" se soulèvent du sol d'un coup, foncent vers Luke à vitesse grand V, puis s'arrêtent tous, parallèles au sol, à seulement une dizaine de centimètres de la paume du "manieur de fer". Pas un seul qui dépasse. Whoah, il semble déjà super bien maitriser son pouvoir, alors que c'est son premier essai réel !
Dans ses pensées, j’entends Luke presque jubiler.
Maintenant, toute peur l'a quitté, il s'amuse à faire tourner en l'air ses barres de fer, créant un petit ballet aérien qui est quand même sympa à voir.
Les autres, maintenant que la surprise est passée, regardent le spectacle d'un œil amusé, sauf Alexis qui ronchonne un peu, en créant des étincelles avec ses doigts.
Le pauvre... on dirais qu'il a beaucoup plus de mal que nous deux à faire de la magie. Pourquoi ? Parce que son cristal s'est cassé... tout seul ? D’après lui, il ne lui est rien arrivé de particulier, pas de séance de bouboule ni rien..
Hum. Tiens, je viens de remarquer un truc. Ses tuyaux m'ont l'air super poussiéreux.

- Luke, tu peux me passer un tuyau s'teuplais ?

Et comme il a entendu le fil de mes pensées, il m'en tends un directement avec un léger sourire.
Putain, non seulement il a une couche de poussière impressionnante, mais ça me colle les doigts en plus, la merde ! On dirais que toute cette poussière reste fixée à cause d'une sorte de peinture anti-rouille qui a périmé et qui est devenue collante... beuh... ça se remarquais pas car la poussière était tellement dense que ça en prenais la couleur du fer.
Je demande vite fait un chiffon, pendant que Luke, intrigué, arrête de faire le majorette télékinésiste.
«Youlit, nettoie cette barre au lieu de penser des conneries ! T'as remarqué quoi ?»
Attends, je frotte, je frotte... Putain cet entrepôt est abandonné depuis combien de temps ? Cette "peinture anti-rouille" s'enlève super facilement en frottant avec un chiffon ! Ça, c'est les ravages de l'humidité... Hoho ! Hohoho ! Ho ho ho !
«...Tu te prends pour le père Noël ?»
Au lieu de lui répondre, je balance à haute voix :

- Manieur de fer de mes couilles !

Petit Post Scriptum : Luke a bien sur parlé des pouvoirs du fer aux autres lors de notre grand récapitulatif.
Là, j'ai tout le monde qui me regarde, en particulier Luke, qui dans ses pensées c'est le gros bordel.

- Luke, je dois t’annoncer que tu fais pas mumuse avec du fer là.

Et c'est ainsi que je montre le tuyau que j'avais dans les mains, nettoyé sur seulement une extrémité, lui donnant la gueule d'un biscuit Mikado, sauf que là, l’enrobage c'est de l'anti-rouille périmé et de la poussière collé ensembles, et le biscuit est un métal de couleur rose-orangé...

- Sauf erreur de ma part, ça, c'est pas ce qu'on appelle un tuyau en cuivre ?


Dernière édition par youlit le Mer 1 Aoû 2012 - 0:31, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeLun 30 Juil 2012 - 1:40

Là, toute l'espèce de jouissance qu'avait Luke à l'idée d'obtenir les même pouvoirs que dans fic semble se casser la gueule d'un coup. Là, il est déçu, mais d'une force... mais je comprends pas, au début il avait peur des pouvoirs de sa fic, et là, il râle parce que c'est pas les même ? Cherchez la logique !
Là, tout le monde remarque qu'il est déçu et il le cache pas. Mais se rendant compte qu'il fait un peu le gros chieur...
«Youliiiiiit...»
Pourquoi j'ai l'impression que je vais recevoir un tuyau en cuivre dans le bide ? Ho, non, je lui donne de mauvaises idées, là...
Bref, se rendant compte qu'il chipote, il balance à haute voix...

- Bah, au moins, j'ai des pouvoirs, pas exactement ceux que je voulais, mais c'est pas la fin du monde !

Il rigole un bon coup, tout le monde est un minimum rassuré sur le coup.
Luke se rassois, et au moment ou il stoppe d'utiliser vraiment ses pouvoirs, l'assemblage rotatif sur son poitrail se résorbe, laissant place à la lumière habituelle que seul Luke et moi pouvons voir. C'est bizarre quand même, quand on utilise nos pouvoirs, tous les deux, on a à l'endroit ou on voit la magie, cette "manifestation" qui apparais, et qui peut être vu par tout le monde. Enfin, tout le monde ici. Et je prendrais pas le risque d'aller faire peur à des personnes lambda juste pour le plaisir de tester des trucs.
Chose encore plus bizarre, Alexis, lui, n'a pas brisé le cristal de la même façon que Luke et moi, il n'a pas de manifestation particulière quand il use de la magie, et justement son usage est beaucoup plus laborieux, alors que pour Luke et moi, il est presque instinctif.

Sinon, Luke n'est pas vraiment allé plus loin avec ses pouvoirs, mais j'aimerais bien vérifier deux trois choses. Car même si c'est du cuivre qu'il a utilisé, pourquoi il maitriserais pas d'autres métaux ? En plus, il a même pas testé de modifier la forme des tuyaux en cuivre...
Le concerné, justement, à très bien suivi le fil de mes pensées, et s'est mis à dire qu'à cause de mon interruption, il a complètement oublié de vérifier certains aspects de ses pouvoirs. Et que vu la tournure que ça a pris, il devais vérifier certaines choses. Il a pas tort en fait, je l'ai interrompu... dans sa partie de majorett-
«Youlit !»
Okay, okay, j'arrête avec les majorettes... N’empêche que tu faisais plus mumuse qu'autre chose, admet le !
En tout lieu de réponse, il refait léviter le tuyau de cuivre que j'avais partiellement nettoyé, ce qui déclenche immédiatement la réapparition de l'assemblage étrange sur son poitrail. Il place devant lui le tuyau, dont l'anti-rouille à totalement coulé maintenant -c'était bien la peine que je frotte, ça part tout seul- et explique à haute voix se qu'il va faire.

(♫)

- Tout à l'heure, on a pu voir que je peux déplacer du cuivre. Seulement, je ne sais même pas si je peux le remodeler, voire le créer à partir de l'air, comme les pouvoirs du fer originaux. Je vais opérer ce test maintenant. Par déduction logique, si le test du remodelage échoue, je ne pourrais bien sur pas en recréer à partir de l'air. Je tenterais ensuite de manier un autre métal, en effectuant les trois tests. Déplacement, remodelage, création.

Logique. Luke semble prendre désormais la magie un plus sereinement, et arrive même à ressortir la logique assez scientifique dont il fait preuve en temps normal. Donc, nous, on va servir d'arbitres de la performance de notre manieur de cuivre. Tout le monde approuve, sauf... Sakido. En fait, depuis le début, elle est plutôt à l'écart, observe la situation en hochant la tête quand il le faut, mais reste distante, pensive. Tellement pensive, qu'elle ne remarque même plus ce qu ise passe autours d'elle. Je me demande se qui se passe dans sa tête... ouais mais non, savoir ce qu'il y a dans la caboche de Luke, ça me suffit largement.
«Et moi connaitre le contenu de la tienne, c'est déjà trop pour mes nerfs.»
C'est sur ses paroles pleines de "sagesse", que Luke commente sa tentative de remodélisation du cuivre.
Il annonce à haute voix ce qu'il compte faire, bien que je le sache un peu à l'avance, car, on pense une phrase avant de la dire, à part si on est un peu con.

- Je vais tenter de transformer cette barre en sphère.

J'ai presque été tenté de dire la phrase avant lui, mais je me suis rappelé au dernier moment que ça nous aurais grillé tous les deux.
Donc, Luke se concentre, puis au bout de plusieurs secondes, rien ne se passe. Enfin, si, au niveau de son "assemblage", il se passe quelque chose. La rotation de chaque cercle s'intensifie brutalement, puis aussi sec s'arrête, sur une position particulière. En effet, la partie supérieure de l'assemblage semble être importante : sur le cercle supérieur, parfaitement centré, se trouve la plus courte des trois lamelles de ce cercle, qui à d'ailleurs pris la teinte du cuivre, tandis que sur autres cercles, à cet emplacement il n'y a rien. La lamelle cuivrée, maintenant, se met à trembloter, du genre "nonnon, t'as pas le droit de faire ça !". Je crois que le test à loupé. Et je crois que les autres sont du même avis.
Pour tenter de remonter le moral de Luke, je lui balance une petite boutade. Qu'il a bien sur entendue dans mes pensées à l'instant.

- Bah, t'en fait pas, tu pourra toujours te rabattre sur de l'alu !
- ... Youlit, la boite de cassoulet à tes pieds, elle est bien en Aluminium ? Passe la moi.

...Non, il m'a pris au sérieux. Hého, c'était une blague ! Jooooke !
«Youlit, je sais. Mais j'ai sérieusement envie de voir quels sont mes pouvoirs réellement. Car pour l'instant, je n'ai réussi qu'à faire de la télékinésie avec des barres de cuivre. Alors si je dois manier de l'alu, tant pis, mais au moins je saurais réellement ce que je peux faire.»
... Je comprends. Je reprends donc la boite de mon petit repas improvisé, retire le paquet de chips à l'intérieur, enlève l'étiquette -elle était pourtant jolie l'image du cassoulet, merci la publicité mensongère-, et lance la boite en direction du manieur indéterminé, qui tends la main, arrêtant le projectile à quelques millimètres de sa paume. Luke la fait un peu vire-voleter autours de lui. Tout le monde approuve -excepté Sakido qui est totalement dans son nuage- , le test du déplacement est réussi. Si les autres test échouent, tu pourra toujours te reconvertir en télékinésiste.
«Je préfèrerais pas.»
Bon, ben...

- C'est autours du remodelage maintenant.

Luke approuve. Il se concentre un peu, puis la rotation extrême des cercles de l'étrange symbole reprends de plus belle. Cette fois, sur le cercle extérieur, ça s'arrête sur la lamelle la plus large, et sur le cercle intérieur, ça s'arrête sur l'une des deux lamelles, qui prennent toutes deux une teinte blanc métallique, mais le cercle intermédiaire s'arrête sur du vide.
D'un coup, la boite de conserve semble fondre, puis prends au dessus de la main de Luke la forme d'une sphère parfaitement lisse. Et test du remodelage réussi. Luke, d'un ton parfaitement neutre :

- Maintenant, la création à partir de l'air.

Luke met sa première sphère d'alu au dessus de sa main droite, tandis qu'il tends vers le ciel sa main gauche. Il se concentre, mais la réponse ne se fait pas attendre. L'assemblage des deux lamelles se met à trembloter, comme pour le cuivre. Test échoué. Ok, maintenant, on sait que au moins son pouvoir ne se limite pas à une simple télékinésie.
Après concertation, on s'est tous posé la même question : pourquoi Luke va plus loin avec de l'aluminium qu'avec du cuivre ? Perso, moi, je pense que ça a un rapport avec la disposition des lamelles. Mais Clarence à un point de vue plus scientifique sur la question.

- Ce ne serais pas en rapport avec la masse du métal ? Je m'explique : Le cuivre est un des éléments métallique, un métal de transition, le vingt-neuvième élément sur le tableau de classification périodique, tandis que l'aluminium est un métal pauvre, le treizième élément de la classification périodique, ainsi que l'un des métaux les plus légers. Peut être qu'il peut plus facilement manipuler l'aluminium, car c'est un élément moins complexe que le cuivre.

Donf balance une petite remarque anodine.

- Whoah, vous connaissez super bien ce tableau, vous devez avoir fait beaucoup d'études !
- Non, c'est juste que pour suivre les raisonnements de mon pote Jules lors des enquêtes scientifiques, j'ai été obligé d'apprendre par cœur les cinq première lignes de ce fichu tableau.

Ce Jules doit pas être un flic en solde.
M'enfin, le raisonnement est pas mal, mais... je sais pas, y'a un truc qui colle pas. Si la théorie de Clarence était cent pourcents exacte, il n'y aurait pas eu autant de lamelles sur le poitrail de Luke. Si sa maitrise était totalement croissante, en fonction de la simplicité du métal, je ne pense pas qu'il se serais arrêté au remodelage avec l'alu, car je ne crois pas qu'il y ait réellement de métaux plus légers. De plus, les lamelles m'intriguent. Quand Luke tente de manipuler un métal au delà du déplacement, Les lamelles s'ordonnent, et celles situées en plus haut de chaque cercle prennent la teinte du métal manipulé. On dirais que le cercle extérieur sert pour la manipulation, l'intérieur pour la remodélisation, et je pense que l'intermédiaire sert pour la création. Donc, une lamelle du cercle extérieur est pour le cuivre, une autre dans ce cercle, ainsi qu'une dans le cercle intérieur est pour l'aliminium. Il reste une lamelle dans chaque cercle, donc un élément que Luke maitriserais super bien au point de pouvoir le créer à partir de l'air si ses lamelles indiquent bien ça. Hors avec la théorie de Clarence, à moins que je me trompe, c'est impossible, sauf si Luke maitrise autre chose que des métaux, ce que je rejette en bloc, et Luke aussi vu le cours de ses pensées. Je ne pense pas que la théorie de Clarence soit fausse, il y a du vrai si on suit la logique du cuivre et de l'alu, mais je pense qu'il a du oublié un petit facteur. Je pense que Luke à une certaine affinité avec un métal particulier. Je ne sais pas si je me plante ou non, mais pour moi, vu son projet de fic, tous les trucs qu'il a raconté dessus, je ne vois qu'un seul métal avec lequel notre manipulateur serais en grande affinité : le fer.
Là, d'un coup, j'ai toute l'attention du concerné.
J'ai dis que je pouvais sans doute me planter, mais qui ne tente rien n'a rien ?

- Luke, je voudrais que tu essaie un truc qu'on a pas tenté. Vu qu'on en a pas à manipuler à proximité, je voudrais que tu tentes directement à la troisième étape : essaie de matérialiser du fer.

Grosse surprise pour les autres. Bien sur Sakido, elle, rêvasse toujours. Mais les autres ont bien sursauté sur le coup. Luke, lui tire un sourire qui montre qu'il en salive d'avance. Prenant presque une pose, Luke tends la main, puis se concentre sur son obsession du moment : faire apparaitre une grosse planche en fer.
Instantanément, les trois cercles se mettent à tourner, et cette fois, le triple sept sort. Sur le cercle extérieur, c'est la languette de taille moyenne, sur le cercle intérieur, c'est la seconde languette. Et bien sur, sur le cercle intermédiaire, c'est tombé sur la seule languette de ce cercle. Les trois languettes prennent la couleur grise du fer. Jackpot ! Au bout de quelques instants, devant sa paume tendue apparais une planche en fer carrée de cinquante centimètres de côté, et de trois centimètres d'épaisseur.
Luke ne la maintient que quelques secondes, puis la fait disparaitre, complètement essoufflé, mais dans sa tête, c'est le mindgasm. L'assemblage se résorbe, et il s’assoie par terre.
Notre finalement bien manieur de fer est dans un certain état d’euphorie.

- Finalement, j'ai bien les pouvoirs du fer ! Avec quelques bonus, mais je les ai ! Yes !

Donovan lance une réplique bien no-life pour rire.

- Ouais, mais t'es à court de mana et j'ai pas d’Éther pour te recharger !

J'ai envie de faire un facepalm. Luke connais pas les objets des Final Fantasy, à part la Queue de Phénix, mais ça, c'est un peu comme Séphiroth, c'est moi qui l'ait gavé avec ça.
Mais en se servant de mes pensées, il arrive à savoir que justement les éthers, c'est l'item pour recharger ses pouvoir magiques dans quatre-vingt dix-neuf pourcents des Final Fantasy, et donc rit de bon cœur à la blague. Merci qui ?
«Je ne répondrais pas à ça.»
Trop taaaaaard, c'est déjà fait !
Silence radio du côté de Luke, qui veut clairement dire "Je t'emmerde".
Luke reçoit des félicitation générales de tout le monde. Il retourne s'assoir, et on commence à discuter enfin de truc un peu plus banaux que la magie, quand Sakido réagis enfin.

- ...Non, ce n'est définitivement pas ça.

Heu... de quoi elle parle ?

- Sakido, ça va ? De quoi tu parles ?

Je lui dis ça, parce que je m’inquiète un peu...

- Ce que j'ai ressentie il y a deux jours, ce n'était vraiment pas ça. Mais ça y ressemblais terriblement...

Il y a deux jours... lors de mon pétage de câble ! Attends...

- Sakido, t'as ressentie quelque chose quand j'ai... tu vois ce que je veux dire ?

Là, elle fait enfin attention à ce qui se passe. Putain, elle devais réfléchir profondément. Elle soupire un instant, pois commence son explication.

- En effet. Quand tu es entré dans cet état de folie, j'ai eu une vieille sensation, que je ne pensais jamais retrouver ici... une espèce d'aura que dégage un démon quand il atteins le stade de furie.

Ha ouais... dans Slightly Damned, les démons peut atteindre un état de "furie berzerk", où il atteignent une puissance démesurée, mais il perdent totalement conscience de ce qu'il les entourent, et il attaquent tout ce qui bouge. Aussi, cet état est normalement irréversible, et cela coute la vie du démon entrant dans cet état. En bref, il causent un génocide et ils crèvent... hoho...

- Attends, Sakido, je suis pas mort d'épuisement, là, maintenant, je suis tout à fait normal !
- Je sais. Vu t'es explication, tu semble avoir atteins cet état à cause de tes pouvoirs émergents. Cela est totalement différent de là ou je viens. Si un démon entrais en furie à ce moment là, notre espérance de vie serais extrêmement faible ! Donc tu as vécu autre chose. Il y a bien une raison pour que l'éveil de tes pouvoirs, ainsi que ceux de Luke et Alexis, aient étés aussi violents.

Ouais... Cette "pression" de notre magie, n'était quand même pas normale, maintenant qu'elle le dis. Mais... comment savoir pourquoi on a eu ça ? La réponse ne pourrais jamais venir. A part si on rencontre d'autres personnes maniant la magie, ce qui est aussi probable que de tirer deux fois de suite le même grain de sable dans le désert avant et après une tempête de sable. M'enfin, vu ce qu'on a vécu, il y en a peut être d'autres magiciens dans le monde, on est peut être pas les seuls ! Enfin j'espère. Mais où les trouver ?
M'enfin, là, on clos cette discussion, mais je pense d'un coup à un évènement antérieur à mon pétage de durite.

- Au fait Clarence, comment t'as fait pour tirer comme ça ? C'était carrément impressionnant, et humainement presque impossible !
- Ha bon, tu trouve ?

Il est légèrement surpris, comme si je lui annonçait le scoop du siècle.

- Quoi, tu va pas me dire que tu fais ce genre de tirs d'élites comme on mâche un chewing-gum !
- Je ne te comprends pas, j'ai toujours été capable de tirer de cette manière, ça m'a jamais étonné plus que ça...

Wait...
«...What ?»
... belle syncro.
«C'est pas le moment !»
Putain, quand même, l'autre il tire comme ça tous les jours, c'est pas un flic normal, c'est sur, c'est pas un hasard si c'est lui qui nous a poursuivis. Surtout que...

- Bordel, je vais commencer à croire qu'il y a une fuite dans votre cristal blindé.

Gros "Hein?" général, seul Luke n'est pas surpris.
Clarence, pris au dépourvu, bredouille.

- Hein ? J'ai... moi aussi un... un cristal ? Des pouvoirs ?
- Ho que oui, et pas du petit, vu la gueule du machin. Autant les notres font à peu près la taille du cœur, autant le tien il prends toute la place de ton tronc !

Là, regard de tout le monde sauf Luke, un peu dans le genre "Are you fucking kidding me ?". Sans déconner. Je crois qu'ils s'y attendaient pas trop...
Donf me le reproche justement.

- Pourquoi vous nous l'avez pas dit tout à l'heure ? Merde, il y a des risques qu'il se fissure lui aussi, et là, ce sera sur un adulte, on risque d'avoir de gros ennuis !
- Je pense qu'il se fissurera pas avant un moment, parce que là, c'est vraiment du truc bien blindé.
- Comment ça ?
- Ben, lui, son cristal semble être protégé par plein de protection, que je vois sous la forme de "bulles transparentes", et il semble pas avoir un pet.

Je me tourne ensuite vers le policier.

- Sans déconner, je sais pas ce que t'as comme pouvoir, Clarence, mais ça m'a pas l'air d'être un truc anodin. Et non plus un truc qui se débloque facilement.

Il s'ensuit un débat très long, sur le pourquoi du comment que notre cher flic dispose d'un truc pareil, puis je pense à quelque chose. Je leur explique à tous ma petite réflexion sur la possibilité qu'il existe d'autres magiciens dans le monde.

- Si on arrive à trouver un autre magicien, on pourra sans doute lui demander pas mal des réponses.

Mais Alexis met le doigt sur le nœud du problème.

- Ouais, sait-tu où en trouver ? Car à mon avis, même avec votre capacité à voir la magie des autres, vous allez pas trouver un gars du niveau de Merlin l'enchanteur dans le premier bistro venu !

J'ai eu envie de dire qu'on pouvais toujours aller à Londres, avant que Luke me signale que les chances pour que le Chemin de Traverse existe réellement sont quand même de l'ordre de zéro.
J'ai quand même envie de dire que tout ce qui nous est arrivé avait un niveau de probabilité dans les valeurs négatives...
Bref, là, on entre dans une impasse. Trouver des magiciens, oui, mais où ? On va pas les trouver sous le cul d'une chaise !

- Mais merde, la réponse na va pas nous tomber du ciel ?!

Il y a des jours ou je ferais vraiment mieux de fermer ma gueule. Sans déconner. Là, vient de tomber du plafond, sans trop qu'on sache pourquoi, un drapeau blanc avec au centre un gros point rouge. le drapeau du Japon.
Surprise générale, tout le monde recule. Merde, les drapeaux, ça tombe pas comme ça !
Après s'être remis de la surprise, on commence à étudier la signification de ce fichu drapeau.
Hum... donc, ce serais au Japon qu'on trouverais des magiciens ? Au pays ou la technologie est en avance sur le reste du monde ? Mouaif, je me méfie... Tiens, c'est quoi accroché sur le drapeau ? Deux CDs... Le premier est un album de Metallica, tandis que le second c'est un single de Dragonforce, Trought the Fire and Flames.
...
...
...
Ce sens de l'humour... C'est sans doute notre "ange gardien"... sans déconner, dès que je sais qui s'est, je lui colle un procès pour blague de mauvais goût.
«Ha, non, il a balancé de la bonne musique, tu le laisses tranquille !»
Luke... toi et le métal...
Bref, maintenant, que je sais que celui qui à balancé ce drapeau est notre "ange gardien", j'ai un minimum confiance en ses indications. Donc, au Japon, on trouvera d'autres magiciens.
On se concertes donc, sur la manière d'aller au pays du Soleil Levant. Après intense réflexion, on a tous écartés la voie des airs, la plus rapide, mais la plus risquée, un aéroport, c'est juste le pire endroit au monde ou des criminels recherchés peuvent aller. La voie maritime nous obligerais à aller dans une ville portuaire, et à passer des canaux sans doute surveillés par des douaniers...
Il ne nous reste plus qu'une solution longue, bien chiante, mais la seule option qu'on voit pour l'instant : on va devoir se traverser toute l'Eurasie, pour finalement atteindre les côtes de l'est de la Russie, et prendre un bateau là bas pour un voyage maritime plus court et donc plus sur. Ce voyage promet d'être long et éreintant, mais on veut tous des réponses, c'est notre résolution.

Nous allons vers la camionnette pour dormir, conscients de tout cela, mais Clarence me tire à l’écart, pour me parler.

- Je voudrais ausculter tes bras. J'ai peur que jouer avec la magie comme tu le fait n’aggraves ta situation.
- Je comprends.

Je désactive donc ma magie dans mes bras, laissant Clarence les ausculter sans risques, malgré la douleur. D'un coup, Clarence ce met à parler d'autre chose.

- Tu sais, tu es coupable d'homicide involontaire, désormais. Je pourrais t'arrêter sur le champ.
- ...Hein, quoi ?
- Mais je ne vais pas le faire.
- Ouf...
- Sait-tu pourquoi ?
- Non... sincèrement, vu comment j'ai massacré ce pauvre gars, maintenant que j'y pense, ce serais presque normal de m'arrêter et me mettre derrière les barreaux.
- Il a deux raisons. La premières, c'est que tu étais en situation de légitime défense.
- ...Quoi ?
- Avant d'agresser ta victime, on t'as tiré plusieurs fois dessus, et une balle t'as touché, tu as donc été victime d'une tentative d'homicide, te mettant en cas de légitime défense. Si on prends ce terme au sens large, ce que je vais faire aujourd'hui.
- Merci... et c'est quoi la seconde raison ?
- J'ai perdu foi en la justice de ce pays. Je ne peux pas vous livrer à une institution à laquelle je n'ai plus aucune confiance.

Je commence à comprendre. C'est vrai que là, c'était pas propre ce qui s'est passé il y a deux jours. Je crois que je peux le comprendre.
Retour à la réalité avec un regard troublé de Clarence.

- Je viens d'ausculter tes bras. Normalement, tu n'aurais dû retrouver la mobilité de tes bras qu'au bout de plusieurs semaines. Maintenant, j'estime qu'il ne te reste plus que trois ou quatre jours avant de retrouver la totale mobilité de tes bras.

...Sans déconner ? Je teste de bouger.... merde. Bouger mon articulation du coude me fait plus mal, c'est toujours un peu raide, mais quand même ! Au niveau des mains, j'ai encore super mal, mais les mouvements sont un peu plus fluides... merde, j'aurais guéris aussi vite ?

- Tu disais tout à l'heure que mes tirs n'étaient pas naturels. Tu doit admettre que la vitesse à laquelle tu te remet de tes blessures est tout sauf naturelle non plus. En une soirée, tu as déjà accomplis des jours de lente guérison.

«Mais... maismaismais, c'est tout juste un viol pur et dur de la chimie du corps humain que tu fais You !»
Moi aussi, je ne sais pas quoi dire, Luke...
C'est sur ses mots, que je quitte Clarence, en réactivant ma flamme pour faciliter les choses avec mes bras, puis je retourne à la camionnette pour dormir.

Avant de m'endormir, je pense à un truc. Dis, Luke, tu te souviens de notre délire sur la chatbox apprès qu'on ait commencés à lire le Sanglot des Cigales, le visual novel ?
«Ouais, les frères spirituels ! Unis pas la passion !»
Ouais, et ben... tu penses pas qu'avec ses histoires de télépathie, on ne le soit pas devenus réellement, des frères spirituels ?
«... Pas con. Mais manque Donf.»
Ouais... mais on sait même pas comment on a fait pour nous relier, alors relier Donf...
«C'est vrai, en plus, ce serais pas raisonnable...»
Donc, pour l'instant, frères spirituels à deux ?
«Frères spirituels à deux.»
C'est sur cette note fraternelle que nous nous endormons tous les deux...

CHAPITRE 9, FIN.
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeMer 1 Aoû 2012 - 22:45

Chapitre 10 : Neige écarlate, sang d'ivoire.

- Whoah la galère !
Je fais quelques pas en arrière, évitant limite un puissant coup d'estoc. J'effectue une frappe latérale sur la lame avec ma keyblade pour dévier le katana gigantesque, puis je fonce pour franchir la distance entre Luke et moi et porter un gros coup asséné. Je vais gagner cette fois ! Ho, merde, merde, non !
Dans mon élan, j'ai pas remarqué que Luke avais profité que je dévie sa lame, pour tourne sur lui même et placer une grande taille rotative, pour finalement me trancher en deux. Vache, ça fait hyper mal ! Oui, je devrais déjà être mort, si ce combat était réel. Ce qui n'est pas le cas.
Les deux morceaux de mon corps "spirituel" tombent mollement sur le sol d'une des plates formes runiques, puis au bout de quelques instant, se rassemblent. Je me relève, nettoie vainement les tâches de sang sur mon t-shirt déchiré, sachant pourtant bien que le sang allais disparaitre et les habits se recoudre d'eux-mêmes.

- Et merde, encore perdu... fait chier, Luke, le Masamune est vraiment trop long, la Chaine Royale à l'air d'une clé de boite aux lettres à côté !

Et vas-y pas qu'il me tire la langue.

- Mauvais perdant !

Je le rejoins sur la plate forme de ma sphère ou on se battais, et on s'assoie tous les deux.
Cela fait maintenant une semaine. Une semaine qu'on voyage, et une semaine que chaque fois qu'on s'endort, Luke et moi retournons dans nos sphères respectives.
On sait pas pourquoi, mais maintenant, on ne dors plus réellement, on ne rêve plus, pendant qu'on se repose, on garde conscience dans ce lieu particulier. Et rester là à rien faire, pendant des heures, ça soule. Heureusement, on a vite découvert un nouveau détail dans nos sphères respectives : une porte. Pas le genre coffre fort de Picsou, plutôt la porte en bois à la con. Une porte en bois accroché dans un ciel numérique, ça faisait tâche, donc par pure curiosité, j'lai ouverte. J'me suis retrouvé nez à nez avec un Luke qui a tenté exactement la même chose. Cette porte donnais sur sa sphère. Bon, le petit côté "what the fuck" passé, on en est venus à la même conclusion, ça, c'est lié à notre lien télépathique. En tout cas, quand on est dans les sphères, on n'entends plus ce que pense l'autre. Pratique.
Tout ça pour dire, qu'on a pu commencer ainsi à animer nos temps de sommeils. Dans ses sphères, on ne ressent aucune fatigue, donc faut s'occuper. Entre six et dix heures selon la nuit.
M'enfin, on a attendus la seconde nuit, à la première, on a eu un peu peur de pas se réveiller, surtout que nos cristaux étaient déjà brisés, et que maintenant, il y avais une douce lumière qui rayonnais sur nos sphères. Quand on s'est réveillés et qu'on a pris le départ, on a été un peu rassurés.
On a tout d'abord commencé avec le truc pour tuer le temps de base : on a joué aux cartes. Ça n'a même pas tenu trois heures la seconde nuit. Et pourtant, on avait essayés un peu de tout, Poker, Président, Bataille, Black-Jack, Belote -il a fallu qu'on s'explique les règles des jeux qu'on connaissait pas-, mais rien n'y fait, on s’ennuyait toujours au bout de quelques parties.
Notre nouvelle occupation nous est venu à cause d'un double évènement. On papotais, pour chercher une occupation qui nous permettrai d'attendre la fin du sommeil, puis là, Luke balança :

- Nos parties d'IaMP me manquent...

IaMP, Touhou 7.5, un jeu de combat en 2D, dans le genre de ceux qu'il y avais sur les anciennes consoles. On adorais y jouer, pour justement tuer le temps, et les commentaires de Donf étaient juste épiques. On s'est donc laissés aller à nos souvenir, quand je sais pas trop comment, j'ai réussi à me casser la gueule de la plateforme où on papotais. Je me suis écrasé la gueule trente mètres plus bas. J'étais une tâche de gras sur le sol. C'était une expérience... assez traumatisante la première fois. D'ailleurs, Luke était complètement affolé, jusqu'à qu'il voie la flaque reprendre forme consistante, et faire "coucou !", ce qui l'a emmené au bord de la crise cardiaque. Je me rends compte maintenant que je suis vraiment très con. On fait pas coucou quand on s'est retrouvé quelques instants plus tôt à l'état de purée. C'est un peu après qu'on a tilté : merde, on peut pas crever ici ?
M'enfin, à ce moment là, on étais dans ma sphère. Donc j'étais à domicile, donc il est possible que ce soit parfaitement normal. Mais pour Luke ? On a donc commencé une série de tests, les tests vraiment les plus malsains qu'on ait jamais fait. J'en ait encore l'estomac retourné. En bref, on a fait en sorte de se blesser de plus en plus gravement, côté domicile et côté visiteur, et voir si ça guérissait à chaque fois.
Et... c'était le cas. Mais sans dèc', ce qu'on a imposé à nos corps "spirituels"... on s'est fait un accord tacite, on va plus jamais aussi loin. Je ne donnerais aucun détail sur ce qu'on a fait pour tester les limites, qui semblent inexistantes. Même Luke, qui est un peu psychopathe sur les bords, en a failli rendre son repas.
Plus. Jamais ! C'est officiel !

M'enfin, à cause de la discussion sur IaMP, et le filet de sécurité que nous offrais notre invulnérabilité, ben pour tuer le temps, j'ai eu l'idée qu'on tente de s'entre tuer ! Nan, plus sérieusement, j'ai eu l'idée qu'on se bastonne un peu comme dans le jeu, en utilisant les armes dont on s'est servis durant nos bris de cristaux. Normalement, étant pacifiste j'ai juste proposé des simples passes d'armes, rien de bien méchant ou qui devais blesser. Le seul truc, c'est qu'on sait vraiment pas manier nos armes respectives, et que généralement, on n'arrive pas à arrêter nos coups avant qu'ils touchent réellement, résultat des courses, c'est souvent l'effusion de sang. Et surtout, son putain de Masamune est trois kilomètres trop long !
M'enfin, je crois qu'on s’améliore un peu, car on se blesse de moins en moins à chaque combat. C'est généralement le coup final qui montre qu'on est des débutants, vu que ça finit souvent en fatality. Preuve par deux, le nombre de morceaux qui me composaient à la fin de ce dernier combat.

Non, on ne fait pas des combats toute la nuit, ce serais un peu trop éprouvants pour les nerfs, mais généralement, on tente de voir ce qui va pas, ce qui est quand même un peu dur, vu que notre seule expérience réelle du combat est justement celle de nos joutes nocturnes. m'enfin, on est suffisamment critiques pour s'apercevoir au bout d'un moment que nos mouvements sont trop amples, trop exagérés, et qu'on y va un peu trop fort pour des passes d'armes. Mais Luke veut toujours pas admettre pour la longueur du Masamune.
On discute aussi d'un moyen d'aider Alexis, pour la magie. Chaque soir, avant de se coucher, il se met à l'écart, et tente de créer des boules électriques. Certes, au bout d'une semaine, il réussit à lancer une boule électrique sans s'épuiser totalement, mais c'est vraiment laborieux. On comprends vraiment pas pourquoi c'est ainsi, nous on y arrive facilement à faire de la magie. Bon, créer du fer à partir de l'air, ça laisse Luke sur le cul, complètement épuisé, mais il m'avais dit que dans sa fic aussi c'était hyper gourmand en énergie ce pouvoir.
Bref, quand on entends des bruits de tôle qui résonne, on décide se lever, ça commencer à bouger dans la camionnette.

~---------------------------------------------------------------------~

Je me lève, et je vois Clarence commencer à piocher dans les réserves de bouffe qui commencent à s’amenuiser, pour préparer un maigre petit déjeuner, il a ouvert les portes de la camionnette, l'air est froid. Normal, on est à la frontière de la Russie, et on est à la mi-automne. J'ai perdu le compte réel des dates. C'est lamentable, je sais, mais quand on ne dort plus réellement, les repères habituels sont à jeter aux chiens.
«T'en fait pas, j'suis dans le même cas.»
On finira bien par s'y habituer...
J'enfile tout un assortiment d'habits chaud qu'on a achetés en Pologne avec mes bras parfaitement guéris, sans en regarder précisément la couleur, puis je sort à mon tour. L'air froid va pas tarder à réveiller les autres.
Quand même, la salle gueule qu'on a... la bouffe, même si c'est pas vraiment la panacée, on réussit à se ravitailler un peu dans les différentes villes et villages que l'ont parcourt, donc on est pas vraiment des squelettes émaciés, même si je sens un peu moins l'embonpoint que je portais avant le début de ce voyage. Mais on a quand même des sales gueules.
Déjà, nos cheveux ont commencé à pousser, rien de bien méchant, mais quand même. Ensuite, la barbe. Donovan et Donf ont de la chance, le premier n'a qu'un duvet qui pousse pour l'instant et le second à la barbe qui pousse très lentement, on ne voit que quelques poils. Alexis et Luke, ça va encore, mais moi, j'ai la barbe qui pousse super vite, et par plaques désorganisées, ce qui me donne un air de clodo... Et puis Clarence, n'en parlons pas. Un adulte qui à la barbe qui doit être rasée régulièrement, passer plusieurs jours sans s'en occuper, c'est fatal niveau charisme.
Troisième point, comme pour éviter de se faire toper, on évite tout ce qui est hôtel et compagnie, niveau hygiène, c'est pas miraculeux non-plus. En fait, les gens poursuivis par la justice, en déplacement, ils vivent comme des clodos... Et dire que dans nos sphères, on peut garder une gueule potable en permanence, et qu'on se pourris la gueule pour tuer le temps. Là, j'ai un peu honte de moi, et Luke aussi je crois. On fait vraiment des trucs con quand on s'ennuie.

Luke me rejoins, habillé juste d'un léger pull gris sous son habituelle veste noire, puis Clarence nous tends le p'tit dèj', et on mange en silence. Les autres, tous habillés chaudement, finissent par sortir.
Seule Sakido porte ses habits habituels, sa fourrure la protégeant du froid. M'enfin, Luke aussi ne s'est pas énormément protégé.
«J'aime le froid, Youlit.»
Mouais, je suppose que moi, pauvre sudiste, je ne peux pas comprendre.
Pendant qu'on mange, la neige commence à tomber. Putain, il neige aussi tôt dans l'année dans ce coin là ?
Apparemment, oui. On se dépêche de finir le p'tit dèj', et on reprends le voyage.
Dès les premières heures, on commence à voir des régions enneigées d'une bonne dizaine de centimètres. On a même été obligé de s'arrêter pour mettre des chaines aux roues.

Bientôt, on atteins la frontière entre la Biélorussie et la Russie tout court. Bon, là, ça va être un peu plus compliqué de voyager. Jusqu'à maintenant, on n'a pas eu de difficulté à franchir les frontières, car l'espace Schengen nous permettait de voyager librement en Europe, et les douanes étaient mobiles et pas trop dures à éviter. Là, ça va être une autre paire de manches. On quitte l'Europe, et l'espace Schengen, retour aux douanes fixes et bien chiantes... va falloir trouver un point de la frontière non surveillé. Et en consultant une carte très complète de cette région de l'Europe, qu'on a acheté dans un espace touristique paumé dans la nature, on a découvert des petites routes de campagne, il n'y a pas un village sur cinquante kilomètres à la ronde, et de plus, il semble que ce soit un "itinéraire effacé" récemment des tracés officiels, car la route est trop vieille et inutilisée. Il a été maintenu sur la carte pur je sais plus trop quelles raisons, mais il y a de fortes chances que le poste frontière soit inoccupé là bas.
On pénètre dans une forêt. Ouais, c'est bien là que commence cette route. Whoah, c'est sur qu'elle est retirée des itinéraires, vu la gueule qu'elle à. Elle est bourrée de nids-de-poules de la taille de la moitié de la camionnette, ça va être pratique pour rouler !
En tout cas, une fois la frontière passée, on pourra continuer plus facilement. Notre prochaine destination : Moscou. Malgré les risques, on va tenter de prendre le Transsibérien, pour franchir le pays un peu plus rapidement. Personne dans le groupe se voit voyager en traineau pendant des semaines voire des mois, et pour la camionnette, il ne nous reste plus des masses de bidons de carburant, pas assez pour dépasser de beaucoup Moscou. Ensuite, on prendra un bateau à Vladivostok en direction du Japon. Sur le papier, ça à l'air simple, mais je sens que les ennuis seront de la partie.

Finalement, en continuant sur la route délabrée, on arrive au poste frontière... abandonné depuis minimum quinze ans.
On le passe sans problèmes, puis, on se dirige vers un massif de montagne pas très haut d’après la carte, qui nous sépare de Moscou. On ne sort pas de la forêt une seule fois. Elles est putain de vaste cette forêt, et elle continue jusqu'à une bonne partie des montagnes. C'est dur de se repérer à cause de la végétation sur ses routes délabrées, mais on se débrouille.

Finalement, le soir arrive, et on s'arrête dans une petit clairière enneigée, avec une chaumière qui semble abandonnée... mais en parfait état. Étrange, surtout qu'il y a un mot sur la porte, il y a accroché un mot, et de loin, même si je peux pas lire avec précision, j'identifie bien du français. En Russie. Okay. Dès qu'on est sortis de la camionnette...
«Ou cette fois ci je me suis un peu plus habillé, j'aime le froid, mais faut pas pousser non plus ! Doit faire dans les moins 5 ou 6 degrés, y'a une ère polaire qui commence ou quoi ?»
Bref, dès qu'on s'est arrêtés, et que Luke à pris avec lui la trousse de soin qu'il a acheté avec Clarence -il la lâche plus celle là-, je suis allé voir, par curiosité, ce qu'il y avais sur ce mot. Dès que j'ai commencé à lire, j'ai instantanément reconnu l'écriture. "L'ange gardien". Mais putain de bordel de merde, même ici, il arrive à savoir où on est ?
«C'est vrai que c'est super inquiétant. Merde, c'est Yukari ou quoi ?»
Ouais mais non. Faut pas pousser quand même. Je veux bien admettre qu'il existe d'autres magiciens, mais... pas elle quoi ! Sans déconner, faut arrêter de rêver avec les boss Touhou. Sans déconner, une meuf qui peux se téléporter absolument partout, qui te fout des coups avec des panneaux de signalisation tellement elle a la flemme de te frapper à la main, et qui peux te foutre un TGV dans la gueule quand elle est en rogne ? Nan, je ne veux pas admettre son existence, à moins qu'elle vienne devant moi et qu'elle dépose à mes pieds le calebut de Sarko !
«Youlit, lis ce putain de mot au lieu de raconter des conneries !»
Heu... ouais. J'entends Luke prier dans sa tête pour que toute la lingerie du nain qui nous sert de président de la république tombe du ciel, pour qu'il puisse enfin me rabattre le caquet.
Je crois que j'ai tenté le diable. Je lis le mot, pour voir ce qu'il raconte.

"Vous avez passé un bon voyage ? Comme je sais qu'à force de dormir sales et serrés, vous devez en avoir marre, j'ai réparé cette petite épave pour vous. Pensez à un petit merci pour l'eau chaude !"


Sans déconner ? Dans un lieu pareil, de l'eau chaude ? Je vois pas une seule citerne d'eau, ni chaudière transparaitre. C'est une chaumière avec quatre murs en bois, un toit dans le même matériau, une porte, même pas de fenêtres... bref, c'est une cabane ou on aurait à peine la place de passer, pas un chalet tout confort !
Bah, c'est peut être sous-terrain. Admettons. Mais, comment la chaudière est alimentée, par électricité, par fioul ? Par la magie du Saint-Esprit ? Je ne vois aucun câblage électrique, ni aucun signe indiquant la présence d'une réserve de carburant.
Bon, j'ai qu'à ouvrir la porte, vu que ça semble être pour nous... je tourne la poignée, j'ouvre la porte... puis la referme immédiatement.
Je la rouvre. Puis la referme à nouveau, plus violemment. Je rêve. Je recommence le même manège, plusieurs fois. Les autres, derrière, ne voient pas, et commencent à se demander ce que je suis en train de branler. C'est bon, je craque, j'ai déjà vécu pas mal de truc surnaturels ses derniers jours, mais... mais...

- Mais c'est quoi ce putain de bordel ?!

C'est complètement craqué ce truc, ça devrais même pas exister ! Non, là, je proteste !
«C'est pas censé être moi le sceptique du groupe ?»
Nan, mais Luke, il y a une limite entre scepticisme et bon sens !
Les autres s’inquiètent sérieusement. Je crois que je vais devoir expliquer ce qui se passe. Clarence s'approche.

- Que se passe-t'il, Gaël ?
- Dites, à votre avis, que peux contenir une bicoque pareille ?
- ...hein ?
- Laissez tomber la logique des mes propos et répondez.
- Je dirais... que cette bâtisse pourrais nous contenir tous allongés, si on ne bouge pas trop.
- Bon, okay, on est du même avis. Maintenant, je vais vous poser une question : que se passe t'il si on tente de placer une pastèque dans une peau de melon ?

Ça y est, j'ai perdu tout le monde. Clarence me sort quand même la réponse la plus logique à ce genre de question :

- Mais c'est impossible voyons !

Haha, haha, haha.

- Et bien retenez votre réponse, car dans quelques instants, vous allez pouvoir vous la mètre là ou je pense.

«Ho, Youlit, C'est à un adulte que tu parles, pas à moi ou un ami, fais gaffe avec ce genre de propos !»
J'ai eu la politesse de ne pas prononcer le mot "cul", alors s'teuplais, Luke, un peu de pitié pour mes nerfs !

- Bon, j'ouvre la porte, puis je vous laisse perdre tout sens de la logique.

Je prends délicatement la poignée, je la tourne, puis j'ouvre la porte en grand, pour que tout le monde puisse voir. Bon mindfuck les gars, car le contenu de cette baraque est minimum cinq fois supérieur à ce que sa taille peut contenir. Dan'l cul la logique !
«Okay, You, je retire tout ce que j'ai dis.»

Après plusieurs minutes de "What The Fuck" et autres dérivés, on a pu décréter une chose : on est trop crevés et crades pour faire du chichi, et on rentre.
En fait, cette baraque est encore plus grande que ce que j'avais aperçu. Un véritable chalet, avec un étage. Quand on entre dans la maison, on tombe directement sur une très large salle à manger, avec une table en bois ciré suffisamment longue pour accueillir un minimum d'une dizaine de convives sans se serrer. Sur la gauche, il y a un canapé en cuir d’excellente facture, placé en face d'une cheminée électrique, qui diffuse une douce chaleur. Il y a aussi un escalier menant à ce fameux étage. Sur la droite, il y a une cuisine, séparée du reste par un bar en bois richement décoré. Cette cuisine est tout équipée, et après vérifications de Donf, le frigo et les placards au dessus de l'évier sont plein à craquer. Sous l'évier, justement, il y a plusieurs bouteilles de rechange pour notre réchaud de camping ainsi que de la vaisselle pour préparer un repas et le servir. Deux ou trois tiroirs sous le bar contiennent les couverts, bref, c'est vraiment génial. En montant l'escalier, qui fait un coude vers la gauche à mi-hauteur, on se retrouve dans une sorte de dortoir, qui déborde en balcon sur un quart du rez-de-chaussée, puis le reste s'enfonce plus loin, ce qui est quasiment impossible vu qu'en dessous il n'y a rien, mais bon, on est pas à une incohérence près...
Dans ce dortoir sont alignés exactement sept lits en bois sculpté, préparés avec soin, et dont les draps rouges et blancs, certes simples, ont l'air d'un confort exceptionnel. Je touche pour voir... ho putain, c'est vraiment super doux, et rien qu'au contact c'est chaud ! Là, si on dort pas comme des bébés... c'était une métaphore, Luke, au moins nos corps serons bien reposés !
Sur la gauche de ses lits sont placés des armoires en bois, elles aussi au nombre de sept. Elles ont toutes un autocollant pour les différencier. Une flamme, Le symbole de Luke... Ses autocollants sont faits par rapport à nos magies ? Un éclair, Un petit tourbillon, un glaçon... Alexis, Donf, Donovan... ouais on dirait. Les deux dernières armoires ont comme autocollant, respectivement, un un diablotin et un la tête d'un loup. Drôle de manière pour représenter Sakido et Clarence.
J'ouvre les armoires pour voir leur contenu... ho putain, le rêve. Chaque armoire contient un assortiment complet de vêtements, je regarde les tailles dans la mienne... XL, pile ce qu'il me faut. Et c'est comme ça dans chaque armoire. Les autres semblent être du même avis pour leurs armoires respectives. Je regarde celle avec le diablotin... sérieux, j'aime cette baraque. Il y a même des vêtements adaptés à la morphologie de Sakido ! C'est vrai que le jean qu'elle porte la gêne par moments... En dessous de chaque armoire, il y a une valise. Donc sept valises, assez larges, qu'on utilise pour voyager en avion, de forme assez rectangulaire. Elles ont toutes un aspect similaire, d'un gris simple, sans marque particulière, et avec les mêmes autocollants que sur les armoires.
«Hey, mais j'ai déjà une valise avec tout ce qu'il faut dedans !»
Pas grave Luke, t'es pas obligé de l'utiliser. Mais ça veut dire... qu'on va pouvoir transporter tout ça ? On va enfin avoir des habits de rechange ? Parce que porter les mêmes habits en permanence, c'est pas que ça me fasse chier mais bon, niveau hygiène, c'est pas la classe. Et puis, même toi, Luke, t'as utilisé une bonne partie des habits dans ta valise, tu n'a pu transporter que de quoi te changer pendant une quinzaine de jours !
Bref, sur la droite du dortoir, il y a encore trois salles à explorer. La première, des toilettes, tout ce qu'il y a de plus classique. Putain, Enfin des sanitaires normaux... plus obligé de subir tout ce qu'on a vécu pour devoir faire nos besoins !
La seconde salle semble être une salle de bain assez simple, avec un évier et une douche. Je teste l'eau chaude rapido... hooooo oui ! C'est bon, ça. Sur une étagère sont placé tout le nécessaire pour se doucher, se laver les dents... et se raser ! Oui, des rasoirs, du gel de rasage, oui, oui, hooooooo oui ! Je vais enfin pouvoir me débarrasser de ma gueule de clodo !
La troisième salle, c'est... une laverie. Trois machines à laver, autant de sèche-linges. Sérieux, cet "ange-gardien", il a vraiment pensé à tout.
Conclusion de la petite visite : ce genre de mindfucks, je m'en fout si on doit rentrer dans une boite à chaussure pour ça, mais j'en veux tous les jours !
«Mouais, je me méfie quand même. Tu trouve pas ça trop... parfait ? Alors que ça fait une semaine qu'on vit sans accéder au moindre confort, on se retrouve avec cette étape de niveau quatre étoiles ! Avoue qu'il y a anguille sous roche !»
Ouais, c'est vrai, Luke, maintenant que tu le dis, c'est vrai que c'est louche... bah, t’inquiète pas, si on a des emmerdes, au moins, on sera présentables !
Petit rire mental de Luke.
«C'est vrai, profitons quand même cette pause, on en a bien assez bavé ses derniers jours.»
Après consultation des autres, j'ai remarqué que tout le monde avait cette espèce de méfiance qui teintais légèrement leur enthousiasme. Mais bon, c'est pas ça qui va nous empêcher de profiter d'une bonne soirée !

Et c'est sur qu'on en profite ! Tout d’abord, la ruée vers la salle de bain. Même si elle ne participais pas vraiment aux rixes d'accès de la salle de bain, Sakido n'étais pas vraiment réticente à une douche, contrairement à chez Donf.
Finalement, après intervention de Clarence, on est passés tour à tour, en prenant des habits propres dans les placards, puis en déposant un "tas" de nos habits salles devant l'entrée de la salle de bain. On s'est organisés pour qu'on fasse un nettoyage général des habits à la fin. Donc les tours de douche passent, et les poils tombent plus drus qu'une saison des pluies dans un pays tropical. Moi, j'ai chois d'enfiler un simple t-shirt rouge, un jean bleu marine, et un sweet en veste gris. Donovan à choisi avec son jean un t-shirt blanc et un sweet rouge. Alexis a préféré un t-shirt noir, un jean bleu normal, et uns sweet noir lui aussi. Donf, lui à pris un avec son jean un un t-shirt vert "aiguille de pin" et une veste dans les mêmes tons. Luke quand à lui à pris un jean délavé avec un t-shirt blanc. Il n'a rien mis par dessus, il préfère attendre que sa veste fétiche soit propre.
Clarence, lui... ben je crois que le métier de flic est gravé dans son ADN... Il a mis un simple jean avec avec une chemise bleu ciel... bref, quasiment son uniforme, avec des habits civils. Il a mis par dessus une veste bleu marine. Quand à Sakido... il a fallu lui expliquer comment s'enfilaient certains vêtements, comme un soutien-gorge par exemple. Avant, pour retenir sa poitrine, elle utilisait des bandes de tissus qu'elle enroulais et serrais... mais là, elles étaient dans un état irrécupérables. Je crois qu'à ce moment là j'ai un peu rougi.
Finalement, on à réussi à lui faire enfiler un jean et un t-shirt bordeaux, de la couleur de ses anciens vêtements. Adapté à sa morphologie, le jean lui va vraiment mieux. Même si elle a vivement protesté, on a été obligés de jeter l'espèce de robe qu'elle utilisais. Certes, elle était potable malgré de nombreux rafistolages, mais il y avais le trou. Le fichu trou de la flèche qui à mis fin à son ancienne vie. Ce trou, avec nos connaissances en couture proches du néant, il est irréparable.
Après les évènement vestimentaire, Donf, Clarence et moi-même avons préparés le repas ensembles. On a mis un peu de temps, surtout que je suis pas un cordon bleu, mais au final, tout le monde s'est régalé.
Maintenant, tout le monde est propre et nourri, les ennuis peuvent nous tomber sur la gueule.
...Nan ? Pas de suite ? Comme on a un peu peur de devoir partir précipitamment, on prépare nos valises dès le soir, et on les fourre dans la camionnette. Quand je suis sorti pour aller déposer la mienne, j'ai eu une petite surprise. Je pensais que même avec le sweet, j'allais avoir froid à cause des températures négatives, et ben na. Ses vêtements sont supers particuliers, ils protègent plus du froid qu'ils ne le devraient. Décidément, rien dans cette baraque n'est ordinaire.
Étape suivante, transport de la bouffe, et des rechanges pour les réchaud de camping. Au moins on bouffera pas trop mal jusqu'à notre arrivée à Moscou.
Désormais, on se dirige vers le lit, un peu inquiets en se demandant ce qui va nous tomber sur la gueule demain, mais avec la bidoche pleine et l'haleine fraiche, on prends quand même les évènements avec un peu plus de positivisme. Bon, il est temps que j'aille prendre ma revanche sur Luke et sa lame démesurée.

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C'est une immense salle de banquet, illuminée par de gigantesques chandeliers pendant au plafond situé à une dizaine de mètres de hauteur. Malgré qu'il soit plein jour, les immenses rideaux de velours rouge sont fermés. Les murs ont une teinte sombre, d'un rose anciennement criard, maintenant cramoisi. Un immense tapis rouge brodé d'or traverse la salle de part en part. Au milieu de la salle, une table en bois sculpté d'une vingtaine de mètres de longueur est posée. Sur cette table trône des mets qui auraient pu être délicieux, si les carafes de vin à côté n'étaient pas remplis de sang. Tout autours des cette étrange table sont disposées une vingtaine de chaises en bois sculpté avec un siège et un dossier de velours rouge, toutes occupées sauf une. A chaque extrémité de la table sont placés deux trônes en chêne massif, tous les deux occupés. Le premier trône, situe à l'extrémité la plus éclairée, est occupée par une jeune femme d'environ vingt deux ans, les cheveux brun bruns sombres attachés par un nœud rouge, les yeux marrons, portant une petite chemisette blanche sous une robe rouge sans manches, avec un petit foulard jaune accroché autours du cou, et deux sortes d'amples manches blanches dissociées du vêtement sur les avants-bras. Son visage gêné indique qu'elle se demande pourquoi elle est assise ici.
A l'autre extrémité de la table, située dans la pénombre, une autre jeune femme montre un sourire carnassier. C'est apparemment une jeune adolescente d'entre dix et douze ans, aux cheveux d'un gris violacé très pâle coiffés d'une charlotte rose serti d'un petit nœud rouge sur le côté gauche, et aux yeux écarlates remplis d'une espièglerie malsaine, vêtue d'un longue robe en dentelle du même ton que son couvre-chef, avec un grand foulard rouge servant de ceinture. Une étrange paire d'ailes de chauve-souris d'un faible mètre d'envergure semble accroché à son dos.
Debout sur la gauche de cet étrange personne se trouve la bibliothécaire en robe de chambre, le mystérieux livre qu'elle a trouvée sous le bras, tandis que sur sa droite, se tient une femme dans la vingtaine, aux cheveux argentés sertis d'une sorte de serre-tête en tissus et de deux tresses auxquelles sont accrochées un petit nœud vert, aux yeux bleu-gris reflétant une certaine sagesse, vêtue d'une veste blanche sous une robe bleue nuit. Sur sa robe est accroché un tablier blanc.
Parmi tout le reste de l'assemblée ne se trouvent que des femmes, qui toutes regardent la femme chauve-souris, mises mal à l'aise par l'aura déroutante qui se dégage de ce lieu.
Soudain, l’adolescente se met à claquer des mains bruyamment, en commence à parler d'une voix guillerette et un grand sourire tranchant totalement avec l'atmosphère générale.

- Bon, il semblerais que la représentante du nord ne soit pas là aujourd'hui, je crois que nous avons suffisamment attendus pour commencer !

La jeune femme sur le trône éclairé approuva. Elle se souviens de pourquoi elle est ici. Le Conseil. Crée il y a plusieurs mois, à la suite de plusieurs crises et conflits de fréquence et de gravité croissante, ce regroupement des personnes les plus influentes de la contrée fut crée pour traiter des conflits les plus importants, et ainsi éviter, ou tout du moins retarder les prochaines crises.
A cause de sa responsabilité importante dans la résolution des conflits ses dernières années, la jeune femme s'est retrouvée sans trop le vouloir à la tête de ce conseil.
Poussant un soupir de résignation, elle prends la parole, d'un voix claire, quoi qu’emprunte d'une petite hésitation.

- En effet, nous pouvons commencer. Mais avant, je voudrais régler un léger détail...

Elle se met à pincer le nez et à prendre une moue boudeuse.

- Pour notre confort à tous, je tiens à rappeler à celle qui s'est embaumée à l'ail, que contrairement aux idées préconçues, cette odeur est totalement inefficace sur les vampires.

L'une des femmes présentes referme immédiatement le flacon qu'elle avait entre les jambes, d'un seul coup, l'atmosphère deviens moins oppressante et plusieurs convives se détendent un peu. La coupable est une jeune femme dans les vingt-deux ans, les cheveux blonds comme les blés surmontés d'un chapeau pointu en tissus noir évoquant les sorcières des contes de fées et des yeux dorés rendant son regard très particulier. Elle porte une veste blanche sous une longue robe noire en dentelle, elle même surmontée d'un tablier blanc. Sous son tablier transparait la forme d'un petit objet de forme octogonale, et derrière le dossier de sa chaise est placé un ballais semblant fait maison.
Elle lance avec un sourire très franc, et s'écrie d'une voix faussement déçue :

- Ho, vous êtes vraiment des petites natures, c'est pourtant excellent pour les bronches !

Petit éclats de rire discrets de certains membres de l'assemblée. Soupir exaspérés d'autres. La jeune femme en rouge regarde son amie, une lueur amusée dans les yeux. Ce genre d'humour décalé est décidément sa spécialité. Elle reprends sa respiration, puis prends son courage à deux mains.

- Désormais, nous pouvons commencer. J'espère que tu n'as pas encore demandée une assemblée extraordinaire pour rien, Rémilia. Tes fausses alertes régulières deviennent lassantes.

Petit ricanement de l’adolescente ailée. Deux canines acérées transparaissent.

- Mon humour est vraiment si peu apprécié que ça ?

Regards noirs de toute l'assemblée.

- Visiblement... Bah, de toute façon, pour changer, le sujet est quand même assez sérieux. Seulement, ce ne sera pas pas moi qui vous énoncerais la situation. Patchy ? Tu peux y aller.

La femme en robe de chambre s'avance, visiblement intimidée par les convives, si nombreux. Elle laisse échapper une quinte de toux, puis commence à parler d'une voix étonnamment faible en comparaison de toutes les personnes ayant pris la parole jusqu'à présent.
Personne ne l'entends.
Elle met le doigt sur sa gorge, puis prononce quelques mots inaudibles. Une petite étincelle apparais.
Elle reprends la parole, sa voix étant soudainement amplifiée et audible à tous.

- Je vous prie premièrement d'excuser le comportement médiocre de mon amie.

L'amie en question prends un air faussement vexé. La bibliothécaire continue.

- Les évènements dont je me doit de vous faire part ont débutés il y a environ une semaine de cela. Lors du rangement d'un nombre pour le moins conséquent d'ouvrages, quelle n'eut pas été ma surprise de découvrir un recueil dont jamais je n'aurais pu soupçonner l'existence.

La jeune femme en rouge l’interromps un instant, l'air soudain très sérieux. Quand cette bibliothécaire parle de livres, il est toujours sage et avisé de l'écouter.

- Si Rémilia à demandé à demandé audience à cause de ce livre, c'est qu'il ne doit pas s'agir d'un ouvrage ordinaire, n'est-ce pas ?
- En effet, cet ouvrage dispose de deux particularités uniques qui le rendent pour le moins intriguant. La première étant le paradoxe qu'il représente, puisqu'il eut été écrit il y a plus d'un millénaire, et pourtant, sur l'écusson, d'un âge des plus avancés, accroché à même la couverture est représenté un globe terrestre tel qu'il est dans les ouvrages du vingt et unième siècle.

Une voix s'élève parmi l'assemblée.

- Ce pourrait-il que l'écusson soit faux ?

Mouvement négatif de la tête.

- Non, il est authentique, et il est d'autant plus troublant qu'après datation, il semblerais avoir été forgé bien avant l'âge de la pierre, rendant son existence d'autant plus extravagante.

Surprise générale. Plusieurs débats enflammés démarrent, les voix s'élèvent sans que personne ne s’écoute réellement. La jeune femme en rouge tente de calmer la situation, sans succès. Au bout de plusieurs minutes, l'adolescente ailée, plus qu'exaspérée, se met à hurler.

- Fermez-là bande de jacasseuses du dimanche !

Elle s'élève dans les airs, puis lance un long projectile écarlate qui transperce la table de part en part et s'enfonce profondément dans le sol. Le silence se fait immédiatement. La dénommée Rémilia tends la main, puis une longue lance d'un métal rougeoyant aux ornement complexes s'extrait d'elle même de la table dans laquelle elle s'est enfoncée, pour revenir dans la main de son propriétaire, qui s'assoit de nouveau tout en faisant disparaitre l'arme, comme si elle n'avais jamais existé.

- Ha... silence, doux silence. Tu peux continuer, Patchy. Tu n'avais énoncée qu'une particularité du bouquin, n'est-ce pas ?

Hochement de tête de la concernée.

- La seconde particularité de cet ouvrage est qu'il a été rédigé... dans la langue ancestrale des dragons.

Silence de glace, même le bruit des respirations semble s'être tu. Au loin, résonne le mécanisme d'une horloge. Plusieurs minutes de silence. Finalement, le jeune femme blonde vêtue de noir, l'optimisme sur son visage remplacé par l'incrédulité la plus totale.

- Patchy, tu... te fout de nous là ? Essaie pas de faire de l'humour, parce là que c'est tout sauf drôle... Je savais que les dragons avaient une langue écrite, mais...

Interruption par la bibliothécaire.

- "De par leurs griffes et leurs crocs, les seigneurs du ciel soulèvent monts et mers pour composer leurs messages envers l'humanité. Le monde est un livre, le dragon est la plume. Mystères des êtres suprêmes, Chapitre premier." Est-ce sur cela que vous vous basiez ? Il est effectivement vrai que les dragons usaient de leurs extraordinaires capacités pour tailler leurs écrits à flanc de montagnes ou sur les fonds marins. Si l'on m'avais annoncé qu'un livre était écrit dans la langue des dragons, ma réaction aurait été fort similaire à la votre. Malheureusement, ce n'est pas une plaisanterie. A la suite de maintes recherches, j'ai obtenue la preuve que nombre de documents similaires existent.

Exclamation de surprise général. L'atmosphère deviens étonnamment lourde, et cette fois ci, ce n'est pas à cause des effluves d'ail. L'existence de reliefs entiers façonnés par les dragons est largement avérée, mais celle d'écrits draconiques, beaucoup moins. La jeune femme en rouge, pressée par une désagréable impression, prends la parole.

- Patchouli. En temps normal, je t'aurais demandée de détailler précisément tes recherches, mais j'ai un mauvais pressentiment. Va à l’essentiel.

Acquiescement de la bibliothécaire.

- Si c'est cela que vous souhaitez... soit. Ses documents, de simples morceaux de parchemins pour la plupart, apparaissent à intervalle irréguliers, dans le monde entier, mais ils ont tous un point commun. Ils apparaissent toujours quand nombre d'être vivants sont sur le point de passer de vie à trépas.

Un courant d'air glacé semble passer dans l'assemblée. L'annonce de morts futures n'amène jamais les réjouissances. La dénommée Patchouli continue.

- Une seule fois durant, le document fut plus conséquent. Ce fut l'apparition en plusieurs points du globe d'une liasse de documents, écrits dans cette langue. Certains de ses lieux sont tristement connus, comme la ville de Nuremberg en Allemagne, les villes d'Hiroshima et de Nagazaki au Japon, ou encore l'ile de Pearl Harbor dans le vaste océan Pacifique. Les évènement auquel tous ses lieux sont affiliés firent couler de telles quantité de sang, que notre contrée sentit l'odeur de la mort malgré la protection qui nous entoures. Je parle de l'évènement plus connu sous le nom de Seconde Guerre Mondiale.

Seules cinq ou six membres du conseil semblent comprendre. Les autres, à commencer par la jeune femme en rouge sur le trône éclairé, semblent plongés dans l'incompréhension la plus totale.
Plusieurs débats s’amorcent, un nouveau chaos s'installe dans la salle, vite interrompu par un sourire carnassier de l'hôte. Soupir de la bibliothécaire, qui reprends.

- Au vu de vos réaction, il est fort probable que jamais auparavant vous n'ayez eu ouïe de cette histoire. Soit, il est donc en mon devoir de vous instruire, afin que la situation soit vue dans son ensemble.

Et c'est ainsi que le femme en robe de chambre commence son récit de la guerre la plus sanglante de l'histoire. Un silence pesant s'installe dans l'assistance, entrecoupé d'exclamations de stupeur à l’évocation des différentes horreurs du conflit, telles que les camps de concentration et d'extermination, où les deux attaques nucléaires sur le Japon. Quand le nombre de morts est enfin annoncé, deux ou trois femmes tombent dans l'inconscience.
Une fois le récit achevé, personne n'ose parler, sous le choc. Finalement la première à reprendre ses esprits est la jeune femme en noir, dont le regard est tout de même hagard, choqué.

- Attends, si j'ai bien suivi... bon, je me demande comment tu as fait pour trouver des traces de l'existence de ses documents, mais le plus important n'est pas là... Si on te suis, plus le texte découvert est gros, plus va y avoir de morts ? Donc, là, vu que là, ta Seconde Guerre Mondiale n'a pas eu droit à tout un livre, ça veut dire...
- Que des jours bien plus sombres nous attendent, je le crains.

Grand silence. Un étau de glace semble écraser la salle. De sombres pensées assaillent l’assistance, et plus personne ne parle. Soudain, la jeune femme en rouge, pour tenter d'entrevoir un peu d'espoir sur ce sombre avenir, tente une supposition sur un coup de poker.

- Peut être que dans cet ouvrage il y a la solution pour éviter un désastre !

Réponse immédiate de la bibliothécaire.

- Cela n'a jamais été avéré, car à ce jour, aucun des textes retrouvés n'ont été traduits. Mais cela est une possibilité que j'ai envisagée. Seulement, la langue draconique m'est totalement étrangère.

Surprise générale. Plusieurs membres de la tablée s’interrogent, puis l'un des femme présentes dit tout haut ce qu'une grande partie de l’assemblée pense.

- Tout le monde ne le sait pas forcément, mais... normalement, grâce à la magie, la langue n'est pas une limite dans nos contrées, pourquoi le serais-ce pour ce livre ?
- "Les mages usent de magie, les dragons sont la magie. La langue facilite son usage, celle des dragons est son essence. Mystère des êtres suprêmes, chapitre troisième." Il est impossible de déchiffrer cette langue avec l'aide de la magie, car elle ne peut se traduire elle-même. La seule manière de comprendre cette langue est de l'apprendre, ce qui est possible uniquement par les enseignements d'un dragon. Il est inutile d’émettre la précision que ses êtres d’exceptions ont pour le moins mystérieusement disparus de la surface du monde. Il est par conséquent de nos jours impossible...
- Je t'arrête !

La bibliothécaire recule vivement, alors que juste devant elle apparais une longue barre de fer surmontée d'un octogone rouge sur lequel est marqué "STOP".
Dans le même temps, l'une des femme assises, la seule personne étant restée totalement neutre durant toute la séance, se lève, pour disparaitre. Elle réapparais juste à côté de la bibliothécaire, suspendue dans la vide, la tête en bas. C'est une femme qui physiquement à dans les trente-cinq ans, au longs cheveux blonds tombant normalement en cascade dans son dos -actuellement ils sont attirés par la gravité- , disposés en multiples mèches, chacune nouées au bout pas un petit nœud rouge, et surmontés d'une charlotte blanche avec un nœud rouge lui aussi, tenant par miracle sur la tête de sa propriétaire. Ses yeux, d'un or sombre, pétillants de malice. Elle est vêtue d'une très longue et ample robe blanche à franges, surmontée d'une sorte de bande tissus rectangulaire de couleur violette, placée de façon à ce qu'elle descende à longueur égale aussi bien devant que sur le dos.
Elle s’exclame d'une voix guillerette, chantante :

- Patchy, Patchy, Patchy, le mot impossible n’existe pas, l'aurait-tu oubliée ?
- Yukari, cessez immédiatement ses pitreries et dites moi où vous voulez en venir.
- L'âge te rends aigrie ma pauvre...

La femme suspendue disparait progressivement dans ce qui semble être une déchirure noire dans le vide, surmontée de deux nœuds rouges, tandis qu'elle réapparait depuis une autre déchirure non-loin de la première, mais au sol et à l'endroit. Le panneau "STOP" retombe dans une autre déchirure pour disparaitre totalement, comme si il n'avais jamais existé.
La bibliothécaire pousse un soupir exaspéré en même temps que le jeune femme en rouge à l'opposé de la tablée, cette dernière prends d'ailleurs la parole.

- Yukari, était-ce vraiment nécessaire de faire toute cette mise en scène ? Je sais que tu aimes le spectacle, mais te rends-tu compte de la situation ?
- Oui, Reimu, ne t'en fait pas pour ça, j'ai saisie la situation. C'est juste que Patchy noircit un peu trop le tableau.

La femme en robe de chambre semble soudain intriguée.

- Il est vrai que la situation est pour ainsi dire critique, mais je n'ai fait qu'énoncer la vérité, aussi douloureuse soit-elle.

La dénommée Yukari prends soudain un air sérieux.

- La vérité, quand elle est erronée, on appelle ça de la connerie.
- ... Plait-il ?

Elle reprends un visage jovial.

- Je suis très fière de t'annoncer qu'il existe un moyen d'apprendre le draconique !
- Que... Comment ? Comment pouvez vous affirmer cela ?
- Tout simplement parce que je suis en possession de cette solution miracle !

La femme en robe blanche fouille quelques instants sous sa charlotte puis en ressort un petit appareil fin et long, de couleur vert pomme, équipé d'une fine paroi en verre sur sa face principale, ainsi que d'un cercle sur lequel sont marqué différents symboles sur les quatre points cardinaux. Sur le dos, une pomme croquée est représentée.

- Petite erreur de ma part. Désolée !

Elle jette l'étrange appareil derrière elle, qui s’engouffre dans une mince brèche et disparait. Elle remet la main sous sa charlotte, farfouille un peu, puis ressort cette fois un long et fin cristal de la forme d'un octaèdre dont la partie supérieure est une pyramide parfaite, mais dont la partie inférieure est constituée de triangles isocèles extrêmement allongés, qui brille d'un étrange lumière bleutée.

- Ha, le voila, je l'ai enfin trouvé. Tiens Patchy, voici la fameuse solution, prête à l'emploi.

Elle tends le cristal vers la bibliothécaire, qui est perplexe devant l'air parfaitement insouciant de son interlocutrice. La femme en robe de chambre arrondis ses yeux d'étonnement.

- Que, mais par quel... comment est-ce possible que vous possédiez un artefact supposé disparu ? C'est un cristal de connaissances, le dernier a pourtant été détruit durant le treizième siècle !

Moue boudeuse de la femme en robe blanche.

- Ha, non, je ne donne pas mes secrets d'artistes !

Grand silence dans la salle. Un ange passe. La bibliothécaire toussote. La femme en rouge prends la parole, intriguée.

- C'est quoi un cristal de connaissance ?

Réponse immédiate de la bibliothécaire.

- C'est un artefact perdu, qui peut contenir les savoirs d'un être, afin de les transmettre à un autre être de façon presque immédiate. Si ce cristal contient effectivement les connaissances sur ce dialecte, cela me permettrait de traduire très rapidement cet ouvrage. Yukari, comment avez-vous acquis un artefact chargé de telle connaissances ?
- Je ne te dirais pas comment j'ai obtenue ce cristal, réponds la concernée, mais je suis gentille, je vais au moins t'informer pour le draconique : c'est plus facile de charger soi-même.

Grand silence de nouveau. Regard incrédule de la bibliothécaire, ainsi que du reste de l'assemblée. Bégaiements de la dénommée Patchouli.

- Que... comment ? Qu'est-ce que... un instant... mais... attendez, que toute cette histoire soit claire. Tout ceci veut dire... que vous connaissez le draconique ?
- Oui, en effet.

Nouveau silence. plus personne n'a envie d'entamer le moindre débat. La situation est devenue bien trop absurde, même pour cette contrée, où l’absurde fait parti du quotidien.
La bibliothécaire en robe de chambre se masse le front, comme si elle était atteinte d'une migraine.

- Soit. Je ne vais pas m'évertuer à demander comment vous connaissez cette langue, avec vous, c'est une cause perdue, mais par quelles circonstances justifiez vous votre absence de support jusqu'à présent ?
- Tes livres me gonflent.

Un ange passe de nouveau, une bière dans la main. La jeune femme en rouge se frappe le visage du plat de la main, d'un air affligé.

- Yukari...
- Ben quoi ? Au moins je suis sincère !

La dénommée Yukari claque des mains, l'air satisfaite.

- Je ne veux pas m'imposer, mais je pense qu'il est grand temps de finir cette réunion déprimante. Patchy va avoir un emploi du temps des plus chargés ses prochains jours, il vaut mieux qu'elle commence de suite, et le calme lui serait préférable.

Hochement de tête de la jeune femme en rouge, qui visiblement ne semble plus encline à vivre d'autres rebondissements pour la journée.

- Il est temps en effet. Yukari, tu défie toute logique à toi seule, mais tu nous permet d'entrevoir un un soupçon de lumière devant l'avenir sombre que nous à dépeint Patchouli.

L’adolescente ailée hoche la tête affirmativement elle aussi.

- Je demanderais une nouvelle assemblée quand Patchy aura fini. Et Yukari, évite quand même de commander quand tu es chez quelqu'un d'autre, un incident malencontreux peut si vite arriver...

Un sourire en coin apparais sur le visage de la concernée.

- Mais non, je ne me permettrait jamais de me placer au dessus de ton autorité !

L'assemblée étant déclarée close, la plupart des membres de l'assemblée sortent, généralement d'un pas pressé, pour tenter d'oublier le plus vite possible les pensées pessimistes accumulée dans cette salle. La servante, quand à elle, est partie par une porte transversale afin de, selon se propres mots, "nettoyer cette pagaille et réparer la table".
La dénommée Yukari disparait dans l'une des brèches qu'elle affectionne, son sourire en coin toujours présent.
Dans la salle, seul deux groupes subsistent. Le premier est composé de la jeune femme en rouge, et de son amie au flacon d'ail, qui visiblement, malgré un teint pâle d'inquiétude, à réussi à retrouver le sourire.
Le second groupe est composé de la bibliothécaire et de la maitresse des lieux, préoccupées par la manière avec laquelle la dénommée Yukari à sortie pour une situation aussi critique, la solution de sa charlotte, littéralement.
Entre ses deux groupes, en train train de prendre des notes sur un bloc-note médical, se trouve une femme seule. C'est une femme dont le visage lisse semble sans âge, aux longs cheveux d'argent coiffés en une natte tressée descendant un peu en dessous du dos, et surmontés d'un couvre-chef triangulaire mais de faible hauteur, bleu nuit, sur lequel est représenté une croix rouge tournée en "plus", encadrée par deux constellations. Ses yeux gris sombres semble être empreints d'une sagesse millénaire. Elle est vêtue d'un chemisier blanc, sous une veste au côté gauche bleu nuit et droit rouge, surmonté lui aussi de constellations, et d'une robe aux couleurs inversées par rapport au haut, surmonté encore une fois de constellations, et dont le bas est composé d'une "ceinture" de trigrammes. Sur le dossier de sa chaise sont accrochés un arc long et un carquois.

La femme cesse d'écrire, puis range son matériel dans le carquois, dépourvu de flèches pour l'occasion, se lève pour prendre le départ, quand soudain, un bruit sourd retentit.
Immédiatement elle se retourne, pour voir la bibliothécaire effondrée sur le sol, inconsciente. Le petit cristal bleu posé sur le sol à côté d'elle, toujours émettant la même lueur.
Mue par des réflexes instinctif, la femme aux cheveux d'argent se met immédiatement à courir en direction de la femme en robe de chambre, et commence à l’ausculter. La maitresse des lieux ne bouge pas, visiblement surprise, et laissant faire le médecin. Le diagnostic ne tarde pas à venir.

- Elle est juste inconsciente, elle se réveillera bientôt.

Soupir de soulagement de la dénommée Rémilia. La femme aux cheveux d'argent tempère cependant le soulagement de cette première.

- Seulement... son état m’inquiète. Je dois faire un diagnostic plus poussé avant de me prononcer définitivement.

Sur ses mots, elle psalmodie quelques paroles incompréhensibles, puis sa paume droite s'illumine. Elle passe cette lumière sur tout le corps de l'inconsciente, son visage devenant de plus en plus sombre. Soudain, la lumière s’éteint violemment alors qu'elle passait sur le cœur.
La femme aux cheveux argentés semble troublée, puis elle commence à défaire le vêtement de l’infortunée inconsciente. La maitresse des lieux se met à tiquer.

- Ho, tu fous quoi ? Je veux bien admettre que tu sois médecin, Eirin, mais met pas à poil tes patients... c'est quoi ce truc ?

Sur la poitrine à moitié dénudée de la femme aux cheveux violets, à l'emplacement du cœur, est dessiné une marque, composée de deux octogrammes aux branches allongées, l'un étant imbriqués dans l'autre, chaque branches du plus grand octogramme contient un mot en latin, tandis que chaque branche du plus petit est affublée successivement de l'alpha et l'oméga grec. Ses deux octogrammes sont entourés un cercle d'un centimètre d'épaisseur, contenant cinq cercles, contenant chacun un kanji représentant l'un des cinq éléments de la culture asiatique. Chacun de ses cinq cercles sont reliés au plus proches par une série de lignes brisées, au sein du grand cercle, formant entre deux petits cercles un réseau de formes désordonnées, mais semblant tout de même suivre une certaine logique.
La dénommée Eirin pose un doigt sur la marque, puis le retire vivement, comme brûlée.

- C'est incroyable... Je n'aurais jamais cru en voir un si complexe un jour... Dites moi, Rémilia, Patchouli ne vous à jamais parlé de cette marque ?
- A ton avis ? Je demanderais pas ce que c'est si elle m'en avait parlée. Alors c'est quoi ?
- J'en ai déjà vu des marques de ce genre à de très rares occasions... C'est un inhibiteur magique. Cette marque est censée limiter partiellement les capacités d'un mage... mais avec une telle complexité, elle pourrait vous rendre aussi inoffensive qu'un nouveau-né.
- Moi ? Tu plaisantes j'espère ! Tu sais à qui tu t'adresses ?
- Vous ne vous rendez pas compte à quel point cette marque est puissante, un simple contact avec m'a dores et déjà temporairement affaiblie. Mais comment fait-elle de la magie avec un sceau pareil...?

Elle n'a pas le temps de dire plus quand une main l'agrippe, puis la repousse violemment. C'est la bibliothécaire qui vient de se réveiller. Son regard froid indique qu'une frontière invisible à été largement dépassée. D'une voix sourde, empreinte de colère, elle prononce quelques mots.

- Au grand jamais... ne touchez plus... à ceci !

Sur ses mots, elle se relève, péniblement, puis regarde autours, afin de retrouver le cristal. Elle finit par retrouver ce dernier, encore intact. Au moment où elle se baise pour le ramasser, une main l'agrippe déjà et le prends. C'est la jeune femme en noir qui ramasse le cristal, le regarde un instant, puis met les mains contre les hanches, les sourcils un peu froncés.

- Tu nous fait quoi là Patchy ? Quand on t'as vu t’évanouir, on à laissées couler car Eirin s'en chargeais et qu'elle est plus compétente que nous, et maintenant tu la repousse comme une malpropre ! Sympa !

Le jeune femme en rouge la rejoint peu après cette réplique. La maitresse des lieux semble irritée.

- Z'avez besoin de vous mêler des affaire des autres ?

Elle pousse néanmoins un soupir résigné.

- Mais si vous parvenez à la calmer... elle est vraiment en rogne là.
- Tu sais plus gérer ton amie, Rémy ? Demande sarcastiquement la femme en noir avant de remarquer la marque sur la poitrine de la bibliothécaire.

La femme en rouge remarque elle aussi la marque de la dénommée Patchouli, qui referme précipitamment son vêtement.

- Patchouli, commence la femme en rouge, c'est quoi cette marque que tu tentes de cacher ?
- Rien, absolument rien !

La femme en robe de chambre secoue négativement la tête à plusieurs reprises, semblant étrangement stressée. Elle tente de s'éloigner, quand soudain elle se retrouve retenue par la femme aux cheveux d'argent.

- Ce sceau sur le cœur. Je l'ai déjà vu. Si je ne me trompe pas, cela correspondrait à ce que j'ai relevé avant de découvrir la sceau. Donc... Si j'ai bien diagnostiqué, Patchouli, vous êtes asthmatique, avez une carence en vitamines A, et êtes anémique. Un état de santé critique, si vous voulez mon avis...

La dénommée Patchouli regarde le médecin, une lueur de crainte dans les yeux. Elle réponds tout de même d'un ton bravache, presque hautain afin de cacher ses craintes.

- Je suis au courant depuis fort longtemps de mon état de santé pour le moins désastreux. Seulement cela ne m'est pas une gêne dans la vie courante.
- Je veux bien vous croire, seulement, même si la gêne due à vos afflictions vous semble mineure, il est toujours mieux de ne pas en avoir du tout, non ? La carence en vitamines peut être vite palliée par une changement dans son alimentation, mais vos deux autres a maladies nécessitent des soins plus complexes, que je peux dispenser. Alors pourquoi n'êtes vous jamais sortie jusqu'à ma clinique ? Ce n'est pourtant pas si loin...

Le médecin laisse sa phrase quelques instants en suspens, puis reprends.

- ...à moins que vous n'ayez peur que je découvre quelques chose, comme ce sceau.

Instinctivement, la bibliothécaire pose la main sur son cœur, et froisse son vêtement.

- Ho, ai-je touchée un point sensible ? Il faut dire que ce sceau, je l'ai déjà rencontré une fois dans ma vie, et je sais qu'il est responsable de votre anémie.

Surprise des trois autres personnes présentes, qui savaient pour l'anémie, mais pas pour sa cause. Le médecin continue, tandis que la bibliothécaire accuse le coup, comme si un honteux secret venait d'être découvert.

- En effet, ce sceau à seulement pour effet de limiter la magie, seulement, pour le mètre en place, il faut utiliser du trioxyde d'arsenic, un poison violent si ingéré. Heureusement, ce sceau n'est pas mortel dans l’immédiat, mais provoque un autre genre d'empoisonnement, qui se manifeste par une anémie.

Nouvelle surprise pour les autres personnes présentes. La maitresse des lieux se met à parler dans sa barbe, tandis que la femme en noir glisse à l'oreille de son amie en rouge un assez indiscret "hé ben, je savais pas qu'elle était maso Patchy !", qui fit grincer des dents cette dernière.
La maitresse des lieux prend finalement la parole.

- Patchy... si ce qu'Eirin dit est vrai... pourquoi tu te fais souffrir avec ça...? T'aurais pu m'en parler au moins !

La dénommée Eirin l'interromps.

- Elle n'aurait pas voulu. L'autre personne qui avait apposée ce sceau sur son cœur, l'à fait pour les mêmes raisons. Car il n'y a qu'une seule raison d'apposer ce sceau sur soi même.

La bibliothécaire se met à réagir violemment.

- Je ne vous laisserait pas dire un mot de plus à propos de ce sceau. Je vous interdis de prononcer un mot de plus à son sujet !

Le médecin prends un air grave.

- Je ne m’opposerais pas à votre décision. Seulement, je me dois vous demander de retirer ce sceau.
- Quelle serais la raison pour que j’accomplisse pareille chose ?
- Cela est désormais pour vous une raison de vie ou de mort.

La bibliothécaire recule de surprise.

- Comment... ? C'est impossible, je me suis protégée contre les symptômes mortels...
- D'une anémie, certes, mais il n'est plus question d'anémie. L'empoisonnement à atteins un stade supérieur.

Sur ses mots, le médecin sort de son carquois une boite contenant deux scalpels de petite taille. La bibliothécaire commence un mouvement de recul, tandis que la femme aux cheveux argentés sort de la boite l’instrument médical le moins usé des deux.

- Vous devez voir de quoi il en retournes.

Avant que quiconque puisse réagir, le médecin prends la main de la bibliothécaire, puis avec la pointe du scalpel, pique le bout de l'index de sa patiente. De cette blessure mineure ne s'écoule qu'une seule goute de sang. Mais au lieu d'un sang rouge, c'est un sang blanc qui s'écoule. Un sang d'ivoire, qui glace celui des autres personnes présentes. Un sang malade.

- Pour l'instant, les pouvoirs de votre amie vous protège de la mort. Mais un jour viendra où aucune magie ne pourra plus vous venir en aide. Et ce jour approche à grand pas. Si je ne me trompes pas, il ne vous restes plus que six mois à vivre, si rien n'est fait.

La nouvelle abasourdit tout le monde, et plus particulièrement la bibliothécaire. La maitresse des lieux s'adresse à la dénommée Eirin, en état de choc.

- Attends, tu peux rien faire ? Elle peut pas être condamnée, c'est pas possible !
- Je pourrais l'aider, seulement, tant que le seau est apposé, je ne peux rien faire. Et ce sceau, une seule personne peut le briser. Et pour cela, elle va devoir faire un choix. Soit faire la paix avec elle-même, soit mourir. Elle a six mois pour faire son choix.

Sur ses paroles énigmatiques, le médecin prends le départ, laissant les autres, trop surpris par la soudaine menace de mort qui pèse sur la bibliothécaire pour parler. En silence, la dénommée Patchouli reprends le cristal des mains de la femme en noir, puis sort de la salle, lentement, comme si un immense poids pesait sur ses épaules.
Dans un couloir, la servante, appuyée contre un mur, attends la bibliothécaire. Plusieurs planches en bois sont adossées contre le mur, ainsi qu'une boite contenant de multiples outils.

- J'ai tout entendu. Je ne te forcerais pas la main. Mais prends la bonne décision. La maitresse serait très peinée de ta perte.
- Quelle est la bonne décision ? Mourir en semant la tristesse, ou vivre dans ses regrets ?

C'est sur cette phrase énigmatique, que la bibliothécaire continue son chemin, las, vers le seul endroit au monde où elle se sent en paix.

~--------------------------------------------------------~

Dans une clairière enneigée, en plein cœur d'une forêt glaciale, se tient un homme, protégé par une ample cape protégeant l'intégralité de son corps. Derrière un arbre, à l'orée de la forêt, dort un petit enfant, dans un léger sac de couchage.
L'homme encapuchonné, regarde longuement les différents éléments dans la clairière. Un cabanon de taille réduite, ainsi qu'une camionnette blanche, usée par le temps.
L'homme au visage invisible tends la main vers cette dernière, qui disparait, comme si elle n'avais jamais existé.

- Voila, à l'abri, je n'abimerais pas le véhicule.

Il se tourne ensuite vers la maison, qu'il fait disparaitre elle aussi.

- Il vaut mieux cacher les gosses, le temps que la tempête passe. Ils n'ont pas à payer de mes erreurs.

L'encapuchonné pose une lettre sur le sac de couchage de son fils, puis se positionne au centre de la clairière, pour s'assoir en tailleur sur la neige. Malgré l'inexpressivité que le capuchon de sa cape impose, les mouvements réguliers des doigts de sa main gauche sur on poignet droit trahissent un stress certain.
Il pousse un soupir de résignation, puis se met à parler tout seul, comme pour se réconforter.

- Décidément, je vieillis... autrefois, je n'aurais pas fait ce genre d'erreurs, je n'aurais pas sous-estimé les technologies que l’humanité a mise au point. Le monde d'aujourd'hui est à l'ère de la communication, et de la surveillance... un œil aguerris peut tout savoir sur ce qui se passe dans le monde, et quel est plus aguerri que l’œil de celui qui veut faire taire la vérité qui dérange ?

Léger temps.

- Quelle malchance, entre le dossier tout frais d'Interpol, le traçage progressif de leur progression grâce à des témoignages, ainsi que la surveillance satellite, les gosses sont dans de sales draps. Et pour couronner le tout, étant donné qu'ils sont sur les territoires Russes, ce sont bien sur une escadrille entière de leurs soldats qu'ils leurs envoient dessus. Déjà que c'est pas des tendres...

Un nouveau temps, il se met soudainement à rire.

- Décidément, quel crétin je fais ! Heureusement que tu peux pas m'entendre fiston, tu aurais honte de ton père.

Le rire se mue en un légers soupir attristé.

- Ce n'est pas les gosses qui sont dans de sales draps, ce sont ceux qui tentent d'attenter à leurs vies. Quelle tristesse de devoir jeter autant de vies en pâtures...

Et c'est sur un rire doux-amer qu'il attends, en plein cœur de la nuit, l'arrivée des soldats qui ne tarde pas à être signalé par l'interruption soudaine des bruits de la forêt. Les chouettes cessent leur hululements, plusieurs groupes d'oiseaux s'envolent, et quels animaux de la forêt fuient les environs en poussant de légers cris.

- Il est temps. Quel dommage, fiers soldats, vous auriez pu avoir une grande destinée...

~------------------------------------------------------------~


Dernière édition par youlit le Mer 10 Oct 2012 - 20:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeLun 8 Oct 2012 - 23:39

Dans ma sphère, un nouveau combat est imminent. La configuration du terrain ? Une plate-forme centrale, entourée de dix plates-formes un peu plus petites qui tournent dans le sens de l'aiguille d'une montre. Nous, on est bien sur au centre. Nous faisons apparaitre nos armes respectives, puis nous mettons en garde.
Cette fois Luke, je vais te mettre une pâtée, ça me fera passer le goût de ses cinq défaites sur six matchs !

- Trois, deux, un... On y va !

Au moment même où je donne le signal, Luke commence une charge extrêmement rapide pour quelqu'un qui manie une arme de plus de deux mètres de long. Avec ma Keyblade, je dévie la lame sur la droite, puis je saute an arrière. Okay, il veut commencer direct à faire le malin, et bien on va voir ça, Môsieur !
Hey ? Il profiterais pas de ma déviation de lame pour amorcer une attaque rotative ? Ha non, tu me refera pas le même coups deux fois mon vieux ! Alors qu'il en est à la moitié de sa rotation, je place l'épée à la gauche, verticalement, puis je prends appui avec ma main non directrice sur le paneton. Même avec mon éloignement, la portée totalement abusée de cette lames lui permet de m’atteindre. Mais au moment où la lame percute... ben avec les deux mains, j'arrive à repousser sa lame. Mais la vache, il frappe fort ce con ! Il a la carrure d'une épingle à linge, mais frappe comme gros bourrin ! J'en ai les mains qui tremblent ! Allez, ressaisis toi ! Rappelle toi, tu trois transformer Luke en pâté pour petits chatons tétraplégique et manchots.
Luke en profite pour me faire quelques compliments.

- Pas mal Youlit ! Mais t'attends quoi pour attaquer ?
- Très drôle. Je peux pas m’approcher, à cause de ce fichu Masamune !
- Mauvais perdant !

Rhaaa il m'énerve ! Il a pris la grosse tête à force de me battre ! Je vais lui rabattre son caquet, z'allez voir !
Je sors le grand jeu cette fois. D'un grand saut, impossible ailleurs qu'ici, je me place sur l'une des plates formes rotatives, mais avant que Luke n'ait le temps de me suivre, je profite d'un avantage de combattre à domicile, je contrôle l’environnement ! Je modifie le cycle de mouvement des plates-formes, afin de les arrêter dans la rotation, mais de les faire monter et descendre. Bien sur, celle où je suis monte, et se place bientôt au dessus de la plate forme centrale. Luke ne sait que penser de ce manège, tant mieux.

- Youlit, tu fous quoi là ? Tu va pas attaquer à distance quand même ?
- Nan, je ferais pas mon Elfe !
- Alors redescends !
- D'accord !

Mais j'ai pas dis comment j'allais redescendre ! Là, je fais purement et simplement le salaud. C'est à dire, je fait tomber la plateforme sur Luke... Et merde , il l'a vu venir, ce qui fait qu'il a largement le temps de se pousser pour éviter la plate-forme, mais pas mwaaaa !
Je saute avant que la plate-forme soit totalement tombée, afin de tomber sur Luke lui asséner une grande frappe aérienne.

- Non mais, Youlit, t'es taré !?

Sur ses mots, Luke prends son katana démesuré, puis fout la pointe tendue vers moi. Ho pas con le stratagème, il veut que je finisse en brochette ! Ben nah, t'aura pas ce plaisir ! Je place ma lame de façon à ce que le paneton percute la pointe du Masamune... et c'est le choc !
Bordel, les deux lames se sont entrechoquées de façon putain de violente, ça me fait encore vibrer les bras ! Mais la force du coup, combinée à ma vitesse chute ont réussies à faire dévier la lame de Luke, qui en a perdu l'équilibre ! Allez, on résiste, je vais pouvoir enfin pouvoir battre Luke !
Une fois au sol -je me suis fait mal aux jambes de tomber de plus de dix mètres de haut, mais elles ont pas lâchées, vive mon esprit- Je fonce direct sur Luke avant qu'il puisse se ressaisir. Je multiplie les coups dans toutes les directions possibles et imaginables, je suis nul à ce point, mais sur quelqu'un d'aussi nul que moi ça marche, car les mouvements de Luke sont trop amples, à chaque fois qu'il tente de ramener sa lame vers moi, l'un de mes coups la dévie de nouveau. Je vais gagner, c'est sur maintenant... Heu... ?
Merde, j'ai coincé son Masamune entre le paneton et la tige de la Keyblade ! Je dois le dégager, vite, je tire un bon coup, voila... Wait. Je crois que je viens de faire le con. J'ai tiré trop fort, ce qui fait.... que j'ai littéralement arraché le Masamune des mains de Luke... pour qu'il se plante loin derrière moi, la poignée étant à trois centimètres de ma cuisse droite... J'lai échappé belle...
Un instant !
J'ai désarmé Luke, là ! Donc, N'ayant plus d'arme et n'étant pas un pro du kung-fu, il peut plus se battre, là ?
Donc, j'ai gagné !
Luke, qui en est arrivé à la même conclusion, s'assoit sur le sol, épuisé.

- C'était court, mais intense, You. Sérieux, t'as été un enfoiré, mais c'était bien trouvé.
- J'en avais surtout marre que tu me lamine à chaque fois, donc j'ai tenté de te battre par la ruse.
- J'ai bien vu ça... mais quand même, t'as pas un peu abusé avec ta plate-forme ? Tu t'es pris pour Tenshi à me balancer des rochers dans la gueule ou quoi ?

Tenshi, boss de Touhou, jeu qui à jamais sera présent dans nos discutions, et vu la citation de Luke, il est aisé de comprendre qu'avec elle, le lancer de cailloux c'est trop mainstream.

- Je sais pas, ça m'est venu d'un coup. Par contre, t'as pas remarqué ?
- Remarqué quoi ?
- Ben justement, y'a rien eu ! Pas de membres tranchés, de morceaux manquants, de découpages en rondelles, d'empalements divers et variés, de coups, bleus, contusion, os cassés, morts potentielles et j'en passe !
- ...Maintenant que tu le dis, c'est vrai. On a réussi à combattre sans s'entre-déchirer la gueule. Mais on va dire que ta tactique à pas aidé, enflure !

Et c'est sur cette tendre insulte qu'on éclate de rire, contents de nos maigres progrès. Car progrès il y a eu. Malgré mes coups totalement aléatoires et ma tactique peu orthodoxe, on à réussi à rester sains et saufs. Ça fait du bien de ne pas finir à l'état de tranche de steak pour une fois.

- Bon, Luke, on fait quoi... Maintenant ?

What.
Dat.
Holy.
Mother.
Fucking.
Hell.

Okay, début officiel des emmerdes. Luke est toujours là, mais plus ma sphère. Qu'elle est passée où ma sphère ?

- Maintenant, on implose cérébralement.

Je crois que je vais approuver, là, on est tombé dans la void la plus totale, le genre d'espaces noirs j'ai l'impression qu'on va tomber à l'infini.
M'enfin... jusqu'à il y a trois fraction de secondes. Maintenant, on est de nouveau sur un sol stable, mais là, ça à plus du tout, mais vraiment plus du tout la gueule d'une sphère. On est sur une sorte de... désert ?
(♫)Pas sablonneux, on dirais de la terre séchée et craquelée de partout. C'est... Bordel de flippant. Le ciel est d'une teinte rougeâtre, saupoudrée de nuages d'un noir presque surnaturel, même un nuage orageux en pleine nuit n'est pas aussi noir... et puis, pas une seule trace de relief, c'est la plat le plus total, pas la moindre colline, pas la moindre montagne, pas le moindre arbre, rien, Nada, juste cette terre de désolation, plate jusqu'à la limite de ma vue... bordel... mais où on est... ?
Luke semble soudain remarquer quelque chose.

- Youlit, ça brille par là bas, on va voir ?

Effectivement, maintenant qu'il le dis, ça brille vers... ouais en s'en fout du point cardinal, y'a rien pour se repérer.

- Ouais, ça sera toujours mieux que de rester là, plantés comme des cons.

Et comme ça qu'on se dirige vers la lumière. Soit on est des pies, soit on est morts. Je préfère la première situation. On met à peu près une dizaine de minutes à arriver à destination, durant lesquelles on tilte qu'on a pas la télépathie dans ce lieu. C'est un peu comme si on était toujours dans nos sphères, sans vraiment y être... putain, ça sent le souffre, c'est pestilentiel...
Devant le truc qui brille on commence à vraiment être inquiets... C'est une immense plage, composée d'une épaisse couche de verre, sous laquelle on parviens à distinguer, plusieurs mètres en dessous, ce qui semble être du sable... Luke, le plus avancé dans les études scientifiques, paraît troublé.

- Ce verre... on dirais que tout le sable de cette plage a été vitrifié... mais faudrait atteindre des températures humainement impossible à dépasser avec nos technologies actuelles pour faire fondre une quantité pareille de sable.... et c'est étonnant qu'il soit aussi transparent sans les autres composés chimiques qui servent à fabriquer le verre industriel... mais que s'est-il passé ici... ?
- Si je le savais... pour l'instant... j'aimerais bien inspecter l'eau.

Car en effet, malgré l'allure désertique, qui indique plage, indique eau... qui m'intrigue... elle à une putain de teinte rougeâtre, même si le ciel favorise cette coloration... On dirais carrément du sang tellement c'est écarlate... mouaif, ça à facile la gueule d'une mer, voire d'un océan ce machin, sauf qu'il y a pas le moindre courant. Mais c'est quoi ce lieu bordel... ?
Je touche la surface de l'eau, puis je retire la main vivement. Bien m'en pris, car...

- Putain ça brûle ! C'est bouillant ce machin !

La vache, chaudchaudchaudchaud ! Première constatation : C'est CHAUD !
Seconde constatation... je crois que je vais vomir. J'ai pas touché longtemps ce machin, mais j'ai reconnu la texture, parce qu'une semaine plus tôt, j'en avais plein les mains. C'est du sang. Une putain de mer de sang, qui est bouillant...
Luke en regardant le peu qui me reste sur les mains, comprends de suite, et deviens pâle. Très pâle.

- Youlit, j'ai les jetons ...
- Et moi je suis sur le point de me pisser dessus... Mais merde on est où, Là !?
- J'en sais rien, mais on doit vraiment se tirer d'ici, et presto !

Je veux bien, mais comment ? Comment se barrer d'ici ? Je sais pas comment ça fonctionne, c'est pas comme nos sphères ! On s'éloigne quand même le plus possible de cette étendue macabre -je veux même pas savoir comment elle à été remplie-, pour, apprès quelques minutes de marche, entendre des pruits de pas, puis une voix.

- Ben ? 'Sont passées où mes Loutres ?

Là, Luke et moi, on ose plus émettre le moindre bruit. Nos cerveaux tournent à 100 à l'heure. Je commence à prendre la parole.

- Cette voix...
- Ses histoires de loutres...

Et là, on balance en même temps :

- DONF !

Et on se rue Illico presto dans la direction de la voir de notre pote. Au fur et à mesure qu'on s’approche, on entends les voix aussi de Donovan et d'Alexis. Mais merde, c'est quoi ce délirarium puissance dix mille divisé par zéro ?
On arrive à les rejoindre, pour admirer un spectacle étrange... Ils sont là, certes... mais... ils sont transparents. Il se rentrent dedans à intervalle irrégulières, mais se passent au travers, sans s'apercevoir de rien... on dirais juste qu'ils sont surpris...

- Il est bizarre, ce rêve.
- Putain, sont passées où mes loutres ?
- Génial, sympa le rêve, vide.

Attends, ils disent un rêve ? Ils disent juste un putain de rêve ? Sont tarés ou quoi ? Déjà, qu'est-ce qu'ils foutent là et pourquoi on peux les voir et eux non ?
Je pose toutes mes interrogations à Luke, qui est aussi troublé que moi. Soudain, derrière nous, une petite voix retentit.

- Y'a que ceux qui ont un Sceau qui peuvent avoir une vison complète de cet endroit, et j'avoue que c'est pas un cadeau, c'est beuah, Caca boudin !

On se retourne, sur le point d'avoir une crise cardiaque, pour découvrir un gosse. Sept, huit ans vu la taille. Les cheveux blonds comme les blés, coupés semi-longs, et les yeux d'un bleu.... on dirais des fonds marins tellement cette teinte à l'air profonde...
Par contre, sa tenue est zarb'. On dirais qu'il sort d'un RPG Japonais ou un truc du genre. Il porte un T-shirt Blanc, surmonté d'une veste noire très courte, protégeant uniquement la partie extérieure de ses pectoraux, ses épaules et le haut de son dos. Ses vêtements inférieurs sont composés d'un pantalon de toile noire avec de multiples bordures blanches sur les bas des jambes, d'une étrange ceinture, extrêmement longue et fine, nouée dans le bas du dos, puis dont les deux extrémités descendent pour être nouées façon lasso au niveau des genoux du gamin, et il porte des sorte de bottines noires... Étrange tenue pour un gosse de son âge. Mais le plus étrange, c'est qu'il est armé, là aussi un peu façon RPG Japonais. Il porte une dague sur chaque côté de sa ceinture, dont le manche est noir, et le fourreau violacé, mais dont je ne vois pas la lame, ainsi qu'une sorte de bouclier circulaire blanc, décoré par une sorte de labyrinthe gris pâle de gravures, faisant penser au symbole de Luke. M'enfin, le détail le plus choquant... se situe au niveau de son cœur. Oui, car au niveau du cœur est placé une lumière. Non, deux lumières, une première d'un blanc éclatant, la seconde d'un violet très sombre, quasiment noir. Les deux lumières tournent sur une sorte de cercle invisible, et parfois, les deux lumières envoient un éclair au centre du cercle, qui balance à la fin une sorte d’impulsion grise... Il a lui aussi ce drôle truc ? Mais pourquoi il le montre comme ça... ? Un instant. Je regarde mon propre poitrail, puis celui de Luke. On à nous aussi nos deux "lumières" dévoilées. Comment ça se fait qu'on s'en est pas aperçu plus tôt ?
Luke et moi, on se regarde, mélangés entre la peur et l’incompréhension. Finalement, je décide de poser la question débile qui pourrais quand même nous donner de précieuses infos :

- Mais t'es qui toi ?

J'ai pas pu le formuler autrement... trop surpris pour réfléchir convenablement... Ho putain ! Là, ses yeux, putain ses yeux ils font un truc bizarre ! Ils ont changé de forme, on dirait trop des yeux de chat, c'est trop bizarre ! Et il se met à parler de nouveaux, mais ses mots on un tout autre poids que son "Caca boudin" de tout à l'heure.

- L'heure des présentations n'est en ce temps pas encore venu. Je vous conseille plutôt d'observer ce qui va se passer, car ce que vous allez voir est d'une importance capitale.

Mais qu'est-ce qu'il raconte... ?
Soudain, j'entends un grand bruit d'explosion. C'est quoi ce délire ? Une sorte de dôme de lumière se forme au loin, nos trois amis spectraux se dirigent vers là-bas, leur curiosité attisée.
Luke fonce à leur poursuite.

- Vite, You, je sais pas pourquoi mais si on les laisses seuls ils vont se foutre dans la merde !

Et je suis moi aussi Luke vers le dôme de lumière. Je tourne les yeux régulièrement, pour voir le gosse qui me suit. Son air grave donnant l'impression qu'il est beaucoup plus vieux qu'il n'y parait. On et plus qu'a quelques centaines de mètres du dôme, qu'il se dissipe laissant une vision étrange... Merde... c'est quoi ça... Mais putain qu'est-ce qui se passe ?
Tout le monde s'est arrêté à une dizaine de mètres du dôme. Et pour cause. Devant nous s'étendent, presque mélangés à la terre séchée... des cadavres. Des dizaines de cadavres, des centaines de cadavres... des milliers de cadavres ! Mais il se passe quoi bordel, c'est quoi ce délire ? Merde, c'est affreux autant de morts, mais il se passe quoi merde ? Merde, Merde, Merde, Merde ?
Et le pire... c'est que j'en reconnais certains de se cadavres... non... c'est pas possible... Donf... Donovan, Alexis... Même Clarence et Sakido... ? Mais merde ce passe quoi ici ? C'est pas possible, Donf et les autres sont juste derrière moi, sous la forme, de... spectres... ? Non, ça peut pas être possible, c'est impossible, non ! Je refuse ! Ils peuvent pas être morts, merde !

Des larmes commencent à couler sur ma joue... c'est pas possible, c'est un cauchemars, je vais me réveiller... faites que je me réveille, merde...
Attends... y'a des gens vivants, au sommet d'un tas de cadavre, en position de combat... non, c'est pas possible...? Je... non c'est pas possible... ses deux personnes...
Je décide de marcher sur les cadavres, malgré mon dégoût évident... quelle horreur... Luke me suit, encore plus pâle que lors de notre découverte de la mer de sang. Je crois qu'il à remarqué à peu près les même choses que moi... on est trop choqués pour parler.
Finalement, en s'approchant du centre, on réussit à distinguer les deux personnes... et mon sang se met presque à s'arrêter de couler dans mes veines, glacé par la peur, le dégoût, l’incompréhension et le doute.
Ses deux personnes au sommet de cette pile de cadavres... c'est Luke et Moi ? C'est... une mauvais blague, un canular, une caméra cachée ? C'est pas possible... et pourtant.... même si ils sont plus âgés, ses gars c'est bien nous. Ses sorte de "nous" ont les vêtements complètements en lambeaux, sont couverts de sang... et surtout... il me manque un bras. Ce "moi" à le bras droit arraché, et ça continue de saigner... mon dieu... mais ce "moi" va se vider de son sang ? Il fait quoi bordel ? Mais il se passe quoi ?
Ce Luke semble avoir tous ses membres, mais son corps est recouvert de profondes entailles... leurs formes étranges... on dirais qu'il s'est fait griffer par quelque chose de gigantesque... et qu'il à évité l'éviscèrisation de peu... Mais il se passe quoi... ?
Les deux "nous" ont tous les deux leur "lumières" sur le poitrail, mais... on dirais qu'elle sont à la fois plus intenses... et vacillantes. Ils ont tous les deux respectivement des boules de feu et des lames de fer qui tournent autours d'eux.

Soudain, un bruit, si puissant que je n'arriverais pas à le définir retentit. Les "nous" font un truc étrange, il portent leur mains au cœur, sur l'emplacement de leur flammes, et tirent. De leur poitrails, comme sortis de nulle part, apparaissent nos armes respectives, le Masamune et la Chaine Royale... ont peut vraiment faire ça ?
Ma découverte est teintée par l'apparition soudaine, dans un immense tremblement de terre, d'une montagne noire. Mais c'est quoi ce délire ? Comment dans ce plat immense, une montage peut surgir ?
Sans que je comprenne pourquoi, les deux "nous" se jettent sur la montagne noire, et tentent de la grimper, leurs armes toujours en main... mais qu'est-ce qu'il font ? Merde, mais il se passe quoi, je le dis depuis tout à l'heure, mais qu'est-ce qui se passe ?

un léger sifflement retentit, et le "Luke" Meurt, Tranché en deux. Hein ? Si soudainement ? Mais... non, c'est pas possible ? Mais...
Je n'ai pas le temps penser que le "moi" tombe à son tour... à l'agonie, mais encore vivant. Je vais vraiment vomir... déjà, que voir des cadavres en chaine surtout de ses amis, ça m'a écœuré, mais là... se voir mourir soi-même... qui est le tordu qui à rendu ça possible ? Qui, qu'il se montre ?

D'un coups, une immense boule de feu percute le tas de cadavres, le réduisant en cendres... et nous propulsant tous en arrière... Je me sens... sur le point de m'évanouir... trop, je n'en peux plus... Mais avant de sombrer dans l'inconscience, la puissance des sons se réduisent, les rendant audible, me permettant d'entendre des... rugissements.

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- Aaaaah !

Je me lève en sursaut, dans mon lit, la chaumière étant faiblement éclairée par la cheminée électrique... alors, c'était finalement pas la réalité. Mais putain, c'était quoi... ? J'ai vraiment flippé. Sérieux... c'était, effrayant et... merde quoi, tous le monde était mort ! C'était quoi ce délire ? J'ai pas l'impression que c'était un cauchemars... mais merde ! Je suis un peu dans un tourniquet infernal, entre peur, panique, incompréhension et dégoût.

C'est... alors que je remarque tous le monde. Clarence et Sakido dorment, non le moins du monde perturbés dans leur sommeil. Mais... Luke, Donf, Donovan et Alexis... ils sont tous réveillés, les mains crispées sur leurs couvertures. En sueurs et le teint pâle. D’ailleurs Luke à réussi à battre des records de pâleur... on croirais presque que c'est un fantôme... il se met à tenir sont ventre, à l'endroit exact où son "lui" s'est fait trancher... on est tous dans un état pitoyable... C'était pas un rêve, ni un cauchemars... c'était pire, et ça nous a tous affectés.

Sakido se réveille soudain. Elle nous regarde, intriguée par notre état.

- Vous avez l'air d'être en état de choc... êtes-vous malades ?

... Malades ? On fait des sortes de rêves collectifs absolument macabres, on se vois mourir nous-mêmes, dans un scène d'apocalypse, et... malades ? La maladie n'est rien à comparer toute l'horreur qu'on a vu.
En tout cas, tout le monde, en voyant l'état des autres à pu remarquer qu'on avais tous fait le même "rêve". M'enfin, rêve. C'était pas un rêve, je le redis, c'est autre chose.
D'un coups, Sakido se met à humer l'air.

- C'est quoi cette odeur ? Ça pue !

Et c'est là que je m'aperçois que j'ai une sensation étrange sous ma couverture. C'est étrangement chaud et humide. Chaud... et humide ? Je regarde la couverture, et vois une sorte d'auréole à l'emplacement de mes entrejambes.
«Non, ne me dis pas que...»
Je crois que si. Je me met à rougir de gêne et de honte, car je crois qu'à cause de cette nuit mouvementée -et le mot est faible- , j'ai fait un truc que je pensais plus possible de faire depuis mes septs ou huit ans.... je me suis fait dessus pendant mon sommeil.
Normalement, à quinze ans, ce genre d'évènements attisent les moqueries les plus acerbes des autres. Mais, personne ne se moque. Le choc du "cauchemars" était si intense que c'est un miracle que les autre n'aient que des sueurs froides et le teint pâle.
Je sors en vitesse du lit, portant un pyjama plein d'urine, puis en prenant les habits propres que je me réservais pour le lendemain, je part à la douche en vitesse. Je ne veux pas rester plus longtemps dans cet état, et une douche me fera réfléchir. Ça m'a toujours aidé à méditer, à me calmer, et j'en ait grand besoin.
«Je pense que je vais prendre part à tes réflexions, mais de loin, pas envie de te voir à poil.»
Romantique, Luke.

C'est comme ça que je commence ma douche. Au rythme de l'eau qui coule, je trie les évènements un par un, tentant de trouver une logique à tout cette merde. En vain. Je ne comprends rien à ce qui s'est passé. Par contre, j'ai deux détails me turlupinent. Le premier, c'est le gosse qu'on a rencontrés. Sa tenue était bizarre, mais ne semblait pas victime de la poussière ou des outrages des coups ou du temps, il semblais lui aussi être "prisonnier de ce cauchemars". Et vu les lumières sur sa poitrine, il est comme Luke, Alexis et moi, un "magicien".
«Hum. En effet. C'est peut être lui qu'on trouvera au Japon ?»
Pas faux. En plus vu sa tenue, ça m'étonnerais pas le moins du monde, y'a que les cosplayeurs japonais pour s'habiller comme ça. Sérieux, le gosse il était space.
«Mouais, quand même, c'est assez bizarre qu'il ait parlé un français parfait.»
Il est peut être bilingue.
«A son âge ? Tu te fout de moi Youlit ?»
... Ouais, pas faux. mais bref.
Le second détail qui m'intrigue, c'est ce que les "nous" ont fait. Ils ont sortis nos armes.. de leurs poitrines ?
«Y'a pas d'autres mots pour décrire. Mais... t'es pas intrigué, du "pourquoi on était les seuls encore en vie " ?»
Si, mais justement, je ne trouve pas de réponse, et je n'ai pas envie de découvrir pourquoi les autres sont morts avant nous. Là, le coups des armes, ça me donne envie de voir.... comment ses "nous" ont fait. Hop, je monte la pression de l'eau pour couvrir d'éventuels bruits...
«Tu nous prépare quoi encore ?»
T'as pas deviné ? Je vais voir comment ils ont fait. Et le mieux, c'est de commencer par mimer les mouvements !
Je fait donc apparaitre ma flamme, qui fume un peu sous le jet continu d'eau. Bah... le seul truc qui change c'est la fumée, sinon elle semble ni varier, ni s'éteindre.
Donc dans la scène, les "nous" sortaient leurs armes de leurs "flammes". Mais ça me brûlerai pas la main ? Parce que bon, c'est déjà étrange que ça me brûle pas le torse, alors faut pas trop tenter le diable. Mais bref, je vais d'abord passer rapidement la main... et avec un petit bruit de brassage d'air, genre "whoosh", ma main passe à travers la flamme. J'ai ressenti une certaine chaleur, mais pas vraiment de brûlure. Okay. Bon, ben... j'ai plus qu'à tester, on verra si ça marche ou non.
Je met ma main à pleine poignée dans la flamme, puis retire vivement. Putain. J'ai pas ressenti d'obstacle, je suis même passé à travers mon torse !
«Attends, t'es sérieux là ?»
On ne peux plus sérieux ! Ce truc est putain de zarb' !
«Youlit, je t'en conjure, ne va pas plus loin. Si tu sens plus ton torse quand tu met la main dans cette flamme, qui sait où elle va ! Peut être qu'elle rentre à l'intérieur de ton corps, et tu risque de trifouiller tes organes, et je te signale que juste au niveau de la flamme, y'a ton cœur youlit, alors putain ne va pas plus loin !»
... Luke, tu nous a bien vu dans ce "cauchemars" ? On à pas hésité à le faire, donc à mon avis, c'est pas l'accès "boucherie". Alors je vais retenter. Si je touche des trucs gluants et visqueux ou qui palpitent, j'arrête de suite. Promis.
«...C'est ton choix. Mais je t'en supplie, fais pas le con !»
Allez, courage. Je replonge la main dans la flamme, malgré les avertissements de Luke. Finalement, après avoir foutu ma main allègrement dans le truc, je ressent... rien. J'ai l'impression d'avoir un main dans le vide, alors que je suis enfoncé jusqu'au poignet dans la flamme, et donc par conséquent dans mon propre corps. C'est putain d'étrange. Mais, il y'a vraiment rien ici ?
Au moment où en désespoir de cause, je vais retirer ma main, je sens finalement quelque chose. De la roche, légèrement craquelée... en tâtonnant, j'arrive à reconnaitre un certain dallage, puis à un moment, le passage d'une sorte de peinture. Je ne sais pas trop comment, mais je suis la peinture, pour finalement reconnaitre un hiéroglyphe, le même que sur l'une des plates-formes... Attends. Non... Serais-ce possible... que cette putain de flamme soit un accès direct à nos sphères ?
Putain, c'est flippant... mais en même temps... et si ?
Je vais tester un truc. Je fais comme quand je veux faire apparaitre ma Keyblade quand je bastonne avec Luke. D'un coups, je la sens. C'est vraiment ma sphère. Je tire pour retirer ma main. Et je vois tout d'abord, posé par un effet de gravité sur le dos ma main, le porte-clé en forme de tête de Mickey, ensuite, je retire un peu plus pour voir la garde noire entourée de l'anneau doré. Ma main est désormais sortie, mais je vois maintenant la tige argentée. Je continue de tire, et finalement, le bras tendu, sur le point d'être coincé par la douche exigüe, je finis d'ôter le panneton. Je me met dans une position un peu moins grotesque, et je regarde l'arme que j'ai en main. Putain, alors, on peut vraiment le faire... c'est... c'est...
«Magique ?»
C'est le mot. Putain, c'est complètement fou qu'on puisse faire ça... par contre, Luke, vu la taille du Masamune, vaut mieux pas que tu tentes.
«Tu me prends pour un abruti ou quoi ? Et puis de toute façon, t'as réussi à sortir ton arme, certes, mais où tu la met maintenant ?»
Euh... oups. J'y ait pas pensé.
Merde, ça va faire pas net que je sortes de la douche avec une arme... attends. Et si je tentais l'inverse... ouais, c'est pas con, suffit que je remette l'arme dans ma sphère, tout connement !
«C'est le fait d'avoir vu ta propre mort qui te donne un si grand zèle à mettre fin à tes jours ? Sérieux, Youlit, qui t'as dis que ça marchera dans l'autre sens ?»
Luke... j'hésite à dire si t'es la voix de la tempérance ou juste la voix du pessimisme le plus total.
Bref, j'ignore les suppliques de luke qui est au passage putain d'inquiet, je me rentre une keyblade dans le cœur. Nan je déconne, ça rentre comme dans du beurre dans la flamme, et par conséquent, retour à ma sphère. Safe !
... J'ai en provenance de Luke des sentiments contradictoires... je crois qu'il hésite entre le soulagement et l'envie de me filer des claques.
Maintenant que les tests sont terminés, je coupe l'eau, je sors de la douche verticale, puis je m'habille. Je suis largement propre, et si je reste encore sur la douche, les autres risquent de se poser des questions. J'ai pensé à l’instant à faire une blague misogyne, mais je suis pas vraiment d'humeur. Encore un peu sur le choc.
Je sors finalement de la salle de bain, et je note plusieurs changements. Luke, lui est debout, assez tendu. Alexis et Donovan commencent à reprendre de la couleur, même si ils n'en mènent pas large. Sakido est maintenant pleinement réveillée, et observe la situation, curieuse.
Clarence, lui semble s'être réveillé pendant ma douche. Il tente de comprendre pourquoi on est tous dans cet état là, et... il est passé où Donf ?
«Ha, j'ai oublié de te le dire. Au moment où t'arrivais, il a foncé à la cuisine en se tenant la bouche. Je te laisse deviner pourquoi.»
Vu les bruits de régurgitation et de poche plastique se remplissant de "purée" que j'entends, maintenant que tu le dis... je pense en effet deviner ce qu'il est allé faire en cuisine. Moi, c'est ma vessie qui à lâchée à cause de ce... truc qu'on à vécus, lui c'est son estomac...
Même si Clarence et Sakido tentent un minimum de savoir ce qui s'est passé, personne ne réponds. Nous sommes réellement choqués. Même si le coups de la douche m'a détendu sur le coup... c'était vraiment atroce ce... cauchemars.
Donf se débarbouille rapidement, puis, incapables de se rendormir malgré qu'on n'ait dormis que quatre ou cinq heures, tout le monde s'habille correctement, sauf Clarence et Sakido qui ont dormis directement habillés.
On descends tous au rez de chaussée, et après un petit casse croûte rapide.... on commence enfin à raconter notre cauchemars. Bien Luke et et moi donnons plus de détails que les autres, mais on fait bien attention à ni évoquer nos sphères, ni le fait qu'on avais un point de vu plus global sur tout ce shmilblik. C'est assez dur, mais finalement, les soupçons des autres ne sont pas éveillés. Bien sur, on tente d'évoquer le gosse, en restant évasif sur ce qu'il a dit.

A la fin des explications, on laisse planner un grand silence. Clarence est quelque peu effrayé par les atrocités cachées dans nos cauchemars, tandis que Sakido... elle est plus troublée. Pas effrayée, troublée. C'est plus un certain étonnement qu'elle ressent. Ha ben va falloir que je me souvienne que c'est une démone, qui même si elle n'est pas "mauvaise", peut potentiellement tous nous tuer sans le moindre état d'âme en moins de dix secondes, quand même.
Euh... vaut mieux pas que je pense ce genre de trucs, c'est loin de rassurer Luke ses conneries... Rho putain. cette saloperie... j'en ait marre. Je vais dehors souffler un coup, peut être qu'engourdir mon cerveau dans le froid me fera oublier toutes ses mésaventures.
«Je t'accompagne pas, les autres se poseraient des questions. Même si j'aimerais aller faire un tour dehors moi aussi, j'aurais bien besoin d'un petit bol d'air pur.»

- Je sors les gars, besoin de décompresser.

Alexis et Clarence me demandent de faire gaffe à ne pas prendre froid. Aucun risque, vu l'espèce de potentiel chauffant qu'ont ses vêtements...
Bref, j'ouvre la porte, puis la referme derrière moi. Je regarde le ciel paisible de cette nuit de Premier Croissant. Pas très lumineuse, les étoiles compensent un peu dans cette région où l'air est peu pollué. Tiens, ça sent fort dans le coin. L'air pur il en prends pour son grade... Ça semble venir du sol.... je l'ai pas regardé depuis un moment, d'ailleurs, la tête dans les nuages... Mais merde, cette odeur me dis un truc... rho et puis ça pue trop, je regarde voir si j'ai pas marché sur une bou-

...
...
...
...

Après plusieurs secondes de d'arrêt total de mon cerveau, mon sang se glace dans mes veines... Rouge... pourquoi la neige est-elle si rouge... et cette odeur... c'est du Sang ?! (♫)
Au moment où j'en arrive à cette conclusion, je vois tout autours de moi des... morceaux de cadavres. Je dirais les membres de plusieurs personnes... mon estomac se met à remuer très violemment. Plus j'observe la scène, plus je vois de détails horrifiants. Je... que, c'est pas vrai, merde ! C'est pas possible.... les cadavres ont étés mutilés, découpés, lacérés.... mais c'est quoi qui à fait ça ?
Je sens soudainement une espèce de vague partir de mon estomac. Incapable de soutenir toute l'horreur de la scène, je m’effondre à genoux, pris de spasmes. Durant une quinzaine de secondes, je régurgite tout mon petit déjeuner, qui se mélange à la neige souillée, formant une mixture abominable.
Alerté par mon état mental, Luke sort à toute vapeur de la maison, suivi par les autres. Donf ce met à se retenir de ne pas vomir, Luke prends un teint livide, des goutes de sueur apparaissent sur le visage de Donovan et Alexis, Même Clarence est en état de choc... Seule Sakido regarde la scène avec un autre regard que celui de la peur. Elle est certes un minimum choqué, mais elle parviens quand même à garder un sang froid presque effrayant.

Incapable de soutenir plus leurs regards, je sens de nouveau quelque chose remonter ma gorge. L'odeur âcre et le goût amer m'indique clairement que c'est de la bile que je régurgite, s'ajoutant au tas d'immondices devant moi. Clarence reprends ses esprit le premier, et m'aide à me relever. D'un hoquet de dégoût, je retient tant que je peux une troisième vague, les larmes aux yeux... Donf, lui, à réussi à se retenir tant bien que mal.
Plusieurs minutes passent. Clarence et Sakido nous soutiennent, tentent un minimum de nous rassurer... sans leur aide, je crois que je vais devenir fou. Trop de sang... mais merde, il s'est passé quoi... ?
Plusieurs autress minutes passent, le temps s’égrène, de façon interminable, l'immobilité aurait provoqué notre glaciation si les habits de cette baraque maudite étaient pas aussi chauds. Finalement Clarence prends les choses en main.

- Rentrez tous vous mettre à l’abri les enfants. Je vais vérifier avec Sakido si il n'y a pas de danger, puis nous partirons le plus vite possible. Ça vous va ?

Hochement de tête général. Sakido ne proteste pas, et se met déjà aux aguets. Tout les autres rentrent dans la cabane, pour ne plus voir ses horreurs. Mais moi, au grand étonnement de Clarence, je reste.
J'ai... le jambes qui tremblent. Luke m'invite à me mettre à l’abri, mais... non, je ne peux pas. Je ne veux pas.
Clarence décide de mettre la main sur mon épaule, pour me rassurer.

- Ça va aller, ne t'en fait pas. Rentre maintenant, tu as assez vécu d'horreurs pour cette nuit.
- ...vous aider...
- Quoi ?

Je tremble de tout mon corps, et même si cela me dégoûte, je prends sur moi pour dire en face de Clarence mes intentions.

- Je veux vous aider.

Petit temps. Clarence fronce les sourcils.

- Tu sais, on va juste vérifier si la voie est libre. Rien de bien méchant, on n'a pas besoin d'être plusieurs. Va à l’abri Gaël.
- Non. Je resterai là. Je veux savoir ce qui s'est passé ici. Ça... ça me dégoûte. Toute cette horreur me dégoûte. Mais... il y a eu trop de sang versé cette nuit. Je veux savoir pourquoi. Je suis prêt à contempler toute les horreurs du monde pour savoir, même si je sais que forcément je le regretterais plus tard.

J'ai fini ma phrase d'un ton assuré, mais en réalité, je me retiens de pas me pisser dessus de nouveau.
«... Ne te surmène pas trop You... on est en état de choc, il vaut mieux...»
Non Luke. J'en ait assez. Depuis le début de ce voyage, on arrête pas d’assister à des évènements étranges, effrayants autours de nous. Je veux savoir pourquoi, comment, qui est derrière tout ça. Et ce n'est pas en restant cloitré dans une bicoque paradoxale que les réponses vont arriver. Peut être que des éléments de réponse sont déjà là. Il faut juste avoir les tripes de les chercher... hurg, je fais le malin, moi, alors qu'en réalité, je n'en mène vraiment pas large.
Clarence tente un dernier argument de son côté, pour me convaincre de rentrer.

- Tu sais, il y a des risques que ce qui ait fait ça soit toujours là... je ne veux pas mettre ta vie inutilement en danger...

C'en est assez. Je reste calme, mais je m'exprime sans le moindre bégaiement, juste une détermination à vouloir découvrir cette putain de vérité qui nous échappe.

- On est en danger depuis qu'on à quitté nos vies tranquilles pour s'embarquer dans cette histoire. Que je m'expose ou non ne changera plus rien au stade où en on est. De plus...

J'allume ma flamme, et sans trop savoir comment, mes poings s'enflamment. Je ne ressent à peine qu'une douce chaleur.

- ...Je ne suis pas sans défense.

Clarence réfléchit quelques instants, sceptique et un peu surpris par ma flambée soudaine. Il finit cependant par donner son accord.

- ...Soit. Il semble que je ne pourrais pas t'empêcher. Mène ton enquête si tu veux, Sakido et moi allons vérifer si il n'y a plus aucun-
- Je vais l'aider à enquêter. Je veux aussi savoir ce qui s'est passé.

A la surprise générale, Sakido me soutient. Soupir désespéré de Clarence.

- Bien, si vous voulez, je vais vous aider moi aussi. Mais je vous conseille de vous dépêcher, plus vite on partira d'ici, mieux ce sera. J'ai un très mauvais pressentiment.

Et c'est ainsi qu'on commence à regarder un peu partout, la pénombre étant compensée par les étoiles et la lune, très lumineux malgré l'état réduit de l'astre nocturne. On commence à compter les cadavres. J'en ait les mains qui tremblent, mais c'est nécessaire. AU bout d'un certain temps, on a décompté suffisamment de morceaux, pour voir qu'il y avait plus de trente cadavres dans la clairière. Quelle horreur...
Ensuite, avec un lampe torche fournie par Clarence, on ratisse toute la zone. La clairière s'est d'ailleurs élargie, car tout autours, les arbres étaient déracinés, arrachés au sol, et valdingués plus loin dans la forêt. On dirait presque qu'un météore a foncé sur la clairière. Quelle horreur. On ne sait toujours pas ce qui s'est passé, mais... bordel. En repassant à côté d'un morceau, je vois soudain une image. Celle des lacérations du "Luke" du rêve... non... impossible... j'y crois pas. Ce qui à si horriblement blessé ce "Luke"... ce serais la même chose qui à causé ce massacre ?
«...Youlit. J'ai vraiment les jetons. Je t'en supplie, ne découvres pas d'autres trucs réjouissants de ce genre...»
Je crois que je vais y être obligé... hein ? j'avais pas remarqué ça tout à l'heure, mais... La cabane, et la Camionnette... elles sont parfaitement propres ! Y'a eu un carnage qui à recouvert une clairière entière du sang d'une trentaine d'hommes, et la bicoque et cette vielle camionnette n'ont absolument rien ?
«What the hell is that shit...»
Tu l'as dis bouffi. Le plus surprenant, c'est pour la camionnette, une sorte de route à été déblayée, on la voit pas de suite avec le sang et la pénombre mais... y'a une route faite pour que la camionnette ne roule pas dans le sang... mais merde, c'est quoi ce délire ?

Soudain, en entends, en direction des arbres déracinés, un bruit de pages qui se tournent. Wait. Sakido, Clarence et moi-même allons en direction du bruit, pour finalement trouver, au beau milieu d'un triangle de trois immenses troncs d'arbres couchés sur le sol, assis sur un simple sac de couchage, en train de jouer au sudoku, un simple gosse de sept ou huit ans. Attends. Ce bouclier dans le dos, cet accoutrement...

- Hey mais je te connais toi !

Il me faut quelques instants pour comprendre que Clarence et moi même avons dis exactement la même chose au même moment.
Wait...
«...What ?»
Pendant que Clarence et moi nous nous regardons avec incompréhension, le gamin lève la tête à son sudoku, qu'il semble avoir fini, et s'adresse à nous comme si de rien n'était.

- Bonjour monsieur le loup, bonjour madame le monstre, bonjour monsieur le barbecue ! Comment allez vous ?

... Gros blanc. Surtout à cause des qualificatifs bizarres que ce gosse nous donne. Normalement, je me serais vexé de m'être fait appeler de pareille façon, mais là, il l'a dit avec une telle politesse, une telle innocence et une telle naïveté que ça m'en ferais presque rire. Presque. M'enfin. Je met les mains en l'air, avec les mains en position de temps mort.

- Un instant ! Que... t'es gosse du "rêve" ! Que... qu'est-ce que tu fais là ?

«L'hypothèse que ce gosse soit celui qu'on doit aller voir au Japon est écartée. Mais comment il connais Clarence ?»
Comment je peux le savoir moi ? En plus, je crois que j'aurais dû lui demander franco, au lieu de lui demander ce qu'il foutait là, pour avoir une réponse ! Quel con, je suis !
Aucun commentaire de Luke, qui ne sais pas trop quoi dire. En fait, entre savoir comment il connais Clarence et qu'est-ce qu'il fait là, fallait choisir. Là c'est un peu comme dans les RPG, où un personnage te donne un choix, et selon le choix fait l'histoire avançait différemment. Normalement, je serais allé consulter la soluce ou j'aurais appuyé sur le bouton "reset" de la console pour voir les résultats des deux choix et prendre la meilleure solution... mais ici c'est la vie réelle, il n'y a ni soluce, ni bouton "reset", on doit faire avec. En tout cas, le gosse, bien sur réponds à la question posée, c'est à dire : "kes tu fous là ?"

- Ben je dormais il y a dix minutes et maintenant je fais un sudoku, pourquoi ?

Là, si on était dans un manga, tout le monde se serais cassé la gueule en arrière. Là, juste des yeux étonnés et un facepalm mental de Luke. La simplicité de ce gosse est... déconcertante.

- Oui mais heu... c'est pas normal d'un enfant de ton âge soit aussi près d'une telle... une telle horreur !
- Quelle horreur ?

Le gosse semble visiblement surpris, et regarde autours de lui.

- Ha, c'est vrai que ses arbres ils étaient pas par terre.

Il grimpe sur un rondin abattu et observe la plaine. Merde, quel con, il regarde la massacre, il risque d'être choqué à vie, déjà que pour nous c'est le cas... aucune réaction. Pas de cri d'horreur, pas ne serais-ce qu'un seul signe de stress ou de peur, ou autre... je regarde son visage... ho putain... Ce gosse... il sourit. Un sourire neutre, certes, le sourire signifiant un peu "Je suis poli mais je m'en fout un peu", mais putain, c'est pas la réaction normale d'un gosse de sept ans face à une boucherie pareille ! Et... ses yeux. Ils se sont bridés, comme dans le "cauchemars". Déjà que ses yeux bleu très foncé sont assez intimidants, là ils sont carrément flippants ! Il parle enfin, d'un voix tout à fait normale.

- Rhoooo, c'est juste Papa qui à tapé les méchant. Par contre il a fait le cochon...

Heu... «Pa... Papa ?!»
Sur le visage de Clarerence et de Sakido se lisent à peu près le même étonnement. Attends, mais c'est qui son père pour découper des gens comme ça !?
Clarence prends la parole le premier.

- Attends, petit, tu ne va tout de même pas me dire que c'est ton père, cet homme sous cape qui m'a aidé sur l'autoroute est celui qui a fait... ça ?
- Oui m'sieur le loup !

Là, silence général. Premièrement, on sait un peu comment ils se sont rencontrés. Le gosse devais accompagner ce fameux "père" qui est allé "aider" Clarence... un encapuchonné qui aurais aidé Clarence, puis une semaine plus tard provoque un tel massacre... c'est impossible que ce soit une coïncidence... ce gars semble nous suivre, en restant dans l'ombre... non... et si cet encapuchonné était...
«Non... tu pense que ce serais "l'ange gardien" ?»
Ce serais possible. On a peu d'élément pour le prouver, mais c'est possible. Seulement... là je lui retire de suite le qualificatif "d'ange"... Mais wait.

- Un instant !

Insérez un doigt de la Justice pointé vers le gosse. Nan je déconne. Mais...

- Y'a un truc qui colle pas ! Comment un homme seul peut détruire autant d'hommes à lui tout seul, en causant des blessures pareilles, et répandant autant de sang ? En plus il y avais des plaques de militaires sur certains morceaux de cadavres, donc en pleine forêt ils devaient pas se promener sans armes... Merde on dirais presque qu'un Bahamut est passé par là !
- Ha non, Papy il aurait fait pire !

Heu...
Je place mes mains en signe de temps mort.

- Temps moooooooort ! Attends un peu là. Je fais juste une référence à un boss dragon surpuissant de Final Fantasy pour ironiser... et toi tu me parle de ton grand père. Tu te fout de ma gueule là !

Ses yeux se brident de nouveau. Brrrrrrr ! Je ravale ma salive... c'est décidément encore plus flippant que les yeux de Sakido quand elle s'énerve !
Il se met à parler avec un intonation bizarre, trop mûre pour son âge.

- Pas le temps de débattre sur les origines de mon papy. Papa m'a donné une lettre, et elle indique qu'un nouveau groupe de méchants va arriver dans pas longtemps. Il faut partir d'ici.

Ses yeux reprennent une forme normale. Sa voix aussi d'ailleurs.

- Papa dit aussi que je peux vous accompagner, trop super méga cool !
- Heu... on n'a pas notre droit de décision ?
- Non, je veux rester avec vous, na !

Bordel... il est zarb' ce gosse...
«Un instant, tu parles à un gosse de huit ans, l'instant d'après t'as l'impression de parler à une personne beaucoup plus vieille...»
Diiiiiiis, est-ce que je suis skyzophrèèèèène ? Non, je suis le fantôme d'un pharaon égyptien, ta gueule !
«... T'es vraiment con Youlit.»
Merci du compliment Luke, j'avais besoin de décompresser. Bon, ben, je suppose qu'on à pas le choix... j'ai beau ne pas avoir envie de récupérer ce gosse, qui en plus ne semble même pas se rendre compte qu'on est en danger de mort, mais... je suis pas du genre à laisser quelqu'un crever dans la neige.
Après concertation, et pourparlers rapide des différent arguments du pour et du contre, on décide d'accepter le gosse dans le groupe.... mais au fait, comme il s’appelle ?
Question qu'on pose immédiatement au gosse.

- Moi c'est Adrien !

...Pour un gosse habillé en perso de RPG, avec un grand-père qui s’appelle Bahamut -ce qui est pas commun-, ce prénom fait un peu...
«Ultra banal ? C'est vrai que ça casse un peu avec son image.»
Y'a pas possibilité de le renommer ?
«...Youlit, on est pas dans un jeu de rôle bordel.»
Je sais, sarcasme tu connais ?
Bref. Adrien rejoins le groupe !... Okay, promis, j'arrête Luke.
Donc, récapitulatif des choses à faire : Signaler aux autres qu'on à un nouveau protégé quasiment inconnu au bataillon, qu'on doit se casser d'ici en vitesse... attends, avant ça...

- Dis, tu pourrais me passer la lettre de ton père ?
- Okay, mais tu l'abîme pas, hein ?

Il me passe la lettre. J'ai juste à regarder les première lettre pour reconnaitre l'écriture. Okay, donc "Papa" égal encapuchonné égal "ange gardien". C'est sur maintenant... et j'ai quelques question à poser...

- Dis, tu es sur que ton père dis vrai, qu'il y a encore des... "méchants" qui viennent par ici ?
- Quand il ne s'agit pas de vous directement, papa a toujours raison. C'est justement pour ça qu'il vous suit.

Ha ben okay... une réponse qui fait un peu énigme... de toute façon, vaut mieux pas douter de la véracité des dires de ce "papa". Vaut mieux être trop prudent que pas assez, de toute façon j'ai pas envie de rester là.

- D'ailleurs, depuis quand vous nous suivez comme ça, ton père et toi ?
- Depuis le début, et même bien avant.

Je rectifie, il s'est mis à répondre par énigmes incompréhensibles. Génial. Je vais pas chercher à en savoir plus pour l'instant, je sens que je vais avoir la tête qui va imploser, pour entrainer une réaction en chaîne dans celle de Luke.
M'enfin... on se lance enfin vers la cabane pour préparer le départ, le cerveau en compote... et avec la sensation d'être moins... oppressé. En fait, ce gosse à un peu agis comme une frappe thérapeutique. L'étonnement qu'il a causé m'a un peu fait mettre de côté l'horreur du décors et du cauchemars... d'ailleurs faudra l’interroger, mais ça se fera plus tard, en comité privé avec Luke, lui et moi seulement.
En plus, j'ai pas envie de remuer ça pour le moment... je suis un peu plus détendu, avec certes quelques réponses et beaucoup plus de questions, mais je me sent mieux. Un peu.

~----------------------------------------------------------~

Pendant que le groupe récemment agrandi s'active pour prendre le départ le plus rapidement possible, un homme, protégé par une ample cape de cuir observe la situation, du haut d'un arbre, plusieurs centaines de mètres plus loin.

- Soit fort, fiston.

Il se met ensuite à tourner en rond, pris d'une soudaine impatience. Il sors de sa cape une montre à goussets ayant subie de nombreux chocs, et regarde l'aiguille des secondes aller et venir dans un ballet incohérent. Le mécanisme semble lui aussi en piteux état, mais l'encapuchonné semble s'y retrouver dans ce fracas désordonné.

- Elle devrais pas tarder à arriver...

L'aiguille des heures passe de cinq à une heure, celle des minutes reste bloquée sur le neuf, et tremblote par moments.

- Hum, je dirais qu'elle sera là dans trois, deux, un...

L'aiguille des heures et des secondes se bloquent soudainement sur le douze, tandis que les minutes se met à tourner frénétiquement en sens inverse. Au même moment, non loin de l'encapuchonné, deux nœuds rouges apparaissent, suspendus dans le vide. Entre les deux nœuds, apparait un mince fil noir, semblant découper le ciel nocturne et le paysage forestier. Les deux nœuds s'éloignent, allongeant la fente qui s’élargit après avoir atteins la taille d'un homme, laissant voir une déchirure, un trou béant de ténèbres abyssales, d'où d'innombrables yeux semblent regarder à la fois toutes les directions et une seule. Soudain, de cette déchirure malsaine s'extrait une femme vêtue d'une robe blanche drapé de violet.
A la vue de cette jeune femme, l'encapuchonné émet un soupir de satisfaction.

- Bonjour, cela faisait très longtemps, Yukari.

Petit sourire en coin de cette dernière.

- Ha bon ? Tant que ça ? Je pensais que notre dernière rencontre datait de hier !
- Ne plaisantes pas avec moi, tu sais très bien que cela fait bien trois-

La femme passe sa main sous le capuchon, et pose un doit sur la bouche toujours cachée de l'homme, qui malgré son ton précédemment vexé... esquisse un sourire. Elle retire son doigt, et à son tour exprime un petit sourire malicieux. Elle prends la parole, l'air faussement exaspérée.

- C'était un trait d'humour, ne te vexe pas ! Je sais que ça fait très longtemps que l'on ne s'est pas vu ! Décidément, l'âge rends tout le monde de mauvaise humeur ma parole !
- Et toi, il t'as rendu plus mature.

Le ton très sérieux du l’encapuchonné met soudain la femme mal à l'aise.

- Je sais quand tu sors cet air là...
- Et ton choix vestimentaire aussi te rends plus mature, ça met ta poitrine en valeur. D'ailleurs, c'est pas du quatre-vingt quinze D que tu portes ?
- ... C'est quand tu va sortir une ânerie. En réalité, tu n'as réellement pas changé, vieux porc.

Une dizaine de mètres derrière l'encapuchonné s'ouvre soudain une nouvelle "déchirure", d'où sort un panneau triangulaire, qui fonce à une vitesse ahurissante, faisant légèrement siffler l'air, vers l'homme au visage caché, qui, sans prendre la peine de se retourner, évite le panneau, puis donne un léger coups de pieds sur la tige, ce qui avec l'élan fait décoller l'objet volant incongru. qui après une perte de vitesse progressive, retombe en tournoyant, puis disparait. Du fond de la capuche, un bâillement profondément exagéré se fait entendre.

- Pas mal l'attaque surprise, mais trop prévisible. Met-en du nombre, ma parole !
- En temps normal, ce serais déjà fait... mais la discrétion est de rigueur ici.

Elle pointe du doigt au lointain, en direction de la clairière où le groupe prépare ses affaires, le plus rapidement possible.
Soupir de l'encapuchonné.

- Oui, en effet. La discrétion est de rigueur...

La dénommée Yukari notifie ensuite les arbres défoncés, et le sang recouvrant la plaine.

- Dis donc, tu n'as pas fait dans la dentelle... Quelque chose ne va pas ?
- Quoi ?

Légère surprise de l'encapuchonné. La femme en robe continue.

- Je te connais depuis bien trop longtemps pour savoir que quelque chose ne va pas rien que dans tes actions. En temps normal, il n'y aurait pas eu de traces, pas de sang, pas de morceaux.
- ... J'ai tué si souvent que ça ?
- Assez peu, mais comme tu le disait toujours, une fois c'est déjà trop. Et même si de part ta nature, tu as tendance à t'emporter en combat, tu te maitrisais suffisamment pour éviter... ça.
- Je...

Petit rire de l'encapuchonné.

- Décidément, je n'arriverais plus à avoir de secrets pour toi. En effet, quelque chose ne va pas.
- C'est en rapport avec les enfants, n'est-ce pas ?
- Oui, c'est vrai. Ses enfant sont ceux de la prophétie.
- Et il y a un problème avec.

Petit temps.

- Oui. En tentant de les protéger... j'accumule les bourdes.

Silence. La dénommée Yukari prends la parole, surprise.

- Décidément, tu dois vraiment être mal. En temps normal, tu aurais pu dire ce qu'il feront dans les dix ans à venir, et tout planifier pour éviter la moindre erreur...

Nouveau temps. L'encapuchonné pèse ses mots, puis commence.

- Non, le problème ne vient pas de moi, mais d'eux. Il est vrai que je peux sonder la destinée de tout être, ainsi que celle du monde... mais je ne peux sonder un avenir qui n'existe pas.

Sursaut soudain de la femme en robe. Ses yeux s'élargissent de surprise.

- Non, ne me dis pas que...
- Si. Pour ses enfants, les chaînes du Destin se sont brisées, les rendant totalement imprévisibles.

Grand silence. Yukari reprends rapidement sa contenance.

- C'est... assez inhabituel d'être élus d'une prophétie et sans avenir.
- Oui, c'est tout le paradoxe de cette prophétie. Et c'est ce qui la rends si importante. Ses enfants doivent survivre.

La dénommée Yukari observe de nouveau les enfants dans leur préparation, pensive.

- Je vois.

Elle ferme les yeux un instant, puis les rouvres en faisant face à son interlocuteur.

- Leur survie est indispensable alors. Je vais les emmener avec moi, ils seront à l’abri.
- Non, Yukari.

Le ton de l'encapuchonné, n'est ni dur, ni cassant, mais ferme. C'est le ton d'un ordre qu'il n'est pas question de révoquer. Néanmoins, pose un regard de défi à l'homme camouflé.

- Puis-je savoir pourquoi tu tiens tant à risquer la vie des enfants, alors que tu veux les protéger ?

Soupir de l'encapuchonné.

- En temps normal, j'aurais dis "parce que." et la discutions en serait restée là. Seulement.... l'heure n'est pas à l'humour vaseux. Pour être honnête, par expérience, je sais qu'ils ne sont pas encore prêts à rejoindre leur destination. Trop faibles, trop jeunes mentalement. Ils doivent d’abord éprouver leur corps et leur âme avant de pouvoir franchir les frontières illusoires. Et pour cela, seule la voie la plus longue et la plus ardue pourra leur fournir les enseignements nécessaires. Si tu les emmène maintenant, les obstacles qui les attendent au delà auront vite fait de les briser.
- ... Je vois. Et si je les protège à tout bout de champs...
- Ils ne progresseront jamais.
- Mais... je voudrait te rappeler que maintenant que la prophétie à commencée, le temps est contre nous.
- Ne t'inquiète pas. Il reste encore deux ans.

Légère hésitation de la dame en robe blanche.

- C'est trop peu pour les faire progresser suffisamment.

Petit rire de l'encapuchonné.

- C'est pour cela que j'ai déjà prévu comment accélérer les choses.

Sourire de Yukari.

- Hah, je te retrouves enfin, à prévoir toutes les possibilités. Qu'à-tu trouvé comme solution ?
- J'ai laissé mon fils les accompagner.
- Ton...

L'information surprends tellement la dame blanche qu'elle semble rompre ce qui lui permet de rester en l'air, et tombe dans le vide, vers le sol couvert de neige et d'épines de pin. Au moment où elle va toucher le sol, une faille l'engloutis, puis elle réapparait de nouveau à la cime des arbres en rétablissant son "équilibre" aérien. Remise de sa surprise, elle regarde l'encapuchonné, comme si c'était une créature extra-terrestre.

- Ton fils... tu ne me fais pas une blague ?
- Non.
- Tu ne l'a pas adopté ?
- Non.
- Alors sa mère, elle est...
- Humaine ? Oui.

Rire incrédule de Yukari.

- Alors tu l'as vraiment fait. Tu as réussi. Et dire que durant tout ce temps, je croyais que ses histoires n'étaient qu'une vaste blague. Tu y est vraiment parvenu.

Elle se met à scruter attentivement le visage de chaque personne présente dans la clairière, où les préparatifs du départ sont presque terminés.

- C'est lequel ?
- Devine.

Elle réfléchis un instant, puis remarque le petit garçon blond qui semble malgré qu'il soit le plus jeune, celui duquel se dégage le plus d'assurance.

- ... C'est lui ? dit elle en l'indiquant d'un mouvement de tête.
- Oui.

Elle le regarde attentivement.

- Il est jeune. Et si les autres sont trop jeunes, lui il est quoi ?
- Il est mon fils. Il a hérité de beaucoup plus que tu ne penses de moi.
- ... Je m'en doutes. C'est vrai qu'il te ressemble, de loin. Sauf les cheveux.
- Oui, il a hérité de ceux de sa mère.
- ... Je vois. L'heureuse élue sait, pour toi ?
- Oui. Cela n'a pas empêchée de m'aimer, comme je l'ai aimée.

Soudain, le capuchon de l'homme masqué s'humidifie. Un léger sanglot secoue ce dernier.

- Que s'est-il passé ?
- Elle est morte, hier, à peine. Un chauffard l'a écrasée alors qu'elle traversait la rue. Je sais que la vie humaine est bien trop courte, mais là, la sienne ne fut qu'une simple brise. Un branche fragile, brisée à jamais. J'aurais pu empêcher ça... mais à force de me concentrer sur le destin des autres, j'en oublie celui ceux qui me sont cher.

Légère surprise de Yukari.

- Tu l'as aimée tant que ça ?
- ... Bien plus que toute les autres que j'ai pu rencontrer.

Une minute de silence s'écoule. La dame blanche s'incline avec respect.

- Tu as vraiment changé. Tu n'es plus l'espèce de lapin de garenne que j'ai connu, le Don Juan qui tente de toutes les ajouter à son tableau de chasse. Cela se sent que tu as aimé sincèrement cette femme, qui qu'elle soit.
- ... C'était comme ça que tu me voyais, avant.

Ce n'était pas une question. Il se relève, et passe la main dans les ténèbres protégeant son visage afin d'essuyer ses larmes.

- J'ai t'ai vraiment donné une si mauvaise image ?
- Non. C'était ton seul vrai trait négatif...

La dame en robe tente de changer de sujet.

- Sinon... ton fils est au courant ?
- Non. Il dormais et on était en voyage à ce moment là.

Petit temps.

- Tu sais, plus tu attendra pour lui dire...
- Et plus ce sera dur pour lui ? A vrai dire... je ne sais pas si il n'est pas déjà au courant en fait. Je te l'ai dis, il a hérité de bien plus de moi qu'il en à l'air, même de choses qu'il ne veut pas m'avouer.
- C'est de famille, la culture du secret ?

Petit rire jaune de l'encapuchonné.

- Je crois, c'est gravé dans l'ADN.

De longues minutes passent ensuite, en silence, où les deux vieilles connaissances observent les groupe dont ils ont la charge, en silence. AU bout d'une dizaine de minutes, la camionnette prends le départ.
Seul subsistent deux silhouettes dans le ciel nocturne.
Yukari prends finalement la parole, un étrange sourire triste aux lèvres.

- C'est étrange... cette soirée de retrouvailles, elle semble rouvrir les blessures du passé... ce visage hagard, en recherche d'un futur inaccessible que portaient ses enfants... je l'arborais autrefois.
- ...Oui.

Nouveau silence. Le bruit du moteur s'éloigne, tandis qu'au loin de grand cris retentissent. Vraisemblablement des ordres.

Les deux anciennes connaissances prononcent les mêmes mots au même moment :

- Hah, tiens, y'en a qui vont être surpris du massacre.

Léger temps, puis petit éclat de rire. La dame en robe remarque soudain un détail, qui semble la surprendre.

- Tien, je n'avais pas remarqué, mais... c'est pas ta cape habituelle que tu portes.
- Hah, oui. Je met cette cape par dessus, car je refuse de mon montrer mon "habit de fonction" au petit. Mais maintenant qu'il n'est plus là...

L'encapuchonné enlève la cape de cuir simple qui le recouvre, pour dévoiler une nouvelle cape, cachant tout autant son visage, mais laissant libre le base du corps, vêtu d'un pantalon de toile grise. La nouvelle cape est en soie noire, d'un grande simplicité, mis à part que tout en bas de la cape, apparaissent sur deux rangées des découpages en demi-cercles sur toute la largeur de la cape. La broche accrochant la la cape représente un dragon en position fœtale, à l’œil serti d'une gemme violet sombre, entre l'améthyste et l'onyx, tenant un globe terrestre entre ses griffes.
Yukari hoche la tête devant la nouvelle tenue de son interlocuteur.

- Cette cape... tu la gardes toujours à ce que je vois.
- Oui.
- Je vais partir.
- Déjà.
- Oui. les évènements de cette soirée ont fait ressurgir des souvenirs... que j'aimerais affronter seule.
- C'est toi qui choisis. A nos prochaines retrouvailles, en espèrent que les deuil et les fardeaux présents et passés ne les alourdissent pas.
- Oui... j'espère vraiment.

C'est sur ce ton désabusé que deux ombres s'évanouissent dans la nuit.

CHAPITRE 10, FIN
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeSam 26 Jan 2013 - 20:40

Chapitre 11 : Chroniques Frontalières, première frontière : Innocence.

...Mon passé. Aussi insondable que les grands fonds, aussi tortueux qu'un labyrinthe de ronces. Il me semble à la fois aussi près que je le suis de mes vêtements qu'aussi lointain que les étoiles dont personne ne peut voir la lumière.
Ce passé est ce qui m'a forgé, qui fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Et pourtant.
Ce passé déchire mes entrailles, me lacère le moral, m'étouffe dans la solitude.
En me créant, il me détruit de l'intérieur.
Aujourd'hui, à la suite d'une discussions avec un vieil ami, ma décision est prise. Je vais notifier dans ce journal ce passé. Non pas pour tenter de m'en débarrasser, mais pour faire un constat, regarder derrière moi, afin de tracer l'avenir, et chasser les regrets de mon cœur.

Ce carnet sera donc le lien entre celle que j'étais autrefois et celle que je suis aujourd'hui. Ce carnet sera comment je suis devenue Yukari Yakumo.

C'est étrange. De ce que je vais raconter dans ces lignes, le commencement m'a aujourd’hui l'air tristement banal. Mais lors que j'avais neuf ans seulement... les événements survenus ce jour-là ont bouleversé ma vie.

~------------------------------------------------~

Il est de nombreuses choses fragiles que l'on peut perdre aisément au cours de sa vie. La plus fragile d'entre toutes, c'est l’innocence de l’enfance, car un rien peut suffire à vous l'arracher.

~------------------------------------------------~

C'est dans un village oubliée de tous que je suis née. Un village pauvre, sans prétention, où tout le monde se connait, et s'entraide en harmonie.
Enfin, cela était l’apparence qu'il montrait.
Au sein de ce village, il y avait une famille détestée, sans aucune raison apparente. C'est au sein de cette famille que je suis née. Je ne me souviens plus du premier nom que l'on m'a donné, mais cela a été ma première identité.
Il est difficile de dire comment j'ai vécue durant mes premières années, n'ayant que des fragments épars de souvenirs, mais à partir des mes cinq ans, je me souviens de tout.
Je me souviens du bonheur de jouer avec des enfants de mon âge dans les champs, sans ce soucier des adultes qui nous criaient dessus. Je me souviens justement qu'ils criaient plus sur moi que sur les autres enfants. Dans leurs invectives, il y avait des mots que je ne comprenait pas à l'époque, en particulier le mot monstre. Je ne comprenais pas, car avec nos amis, on jouait de temps en temps au monstre, mais dans les mots des grands, ils n'avaient pas envie de jouer.

Je me rends compte en écrivant ses lignes que quand on est encore enfant, on ne comprend pas encore vraiment tout ce qui se passe autour de nous. J'étais naïve, et je n'avais pas compris alors que le monstre dont ils parlaient, c'était moi.

Je me souviens aussi de mes parents. Ma mère était la tendresse incarnée, et mon père était fort et gentil comme un ours. C'est comme ça que je les aurais décrits durant mon enfance.
Ils m'ont appris nombre de choses, mais maintenant, avec du recul, c'était réellement des connaissances sommaires. Aider aux champs ou aux rizières, tisser la soie, s'occuper de la maison... ni lecture, ni écriture. Normal, après tout, nous ne savions même pas ce qu'était un livre, et puis, cela s'est passé il y a réellement longtemps...

Je me souviens aussi que parfois je me réveillais pendant la nuit, car les adultes du village venaient tambouriner à notre porte, pour crier de drôles de choses à mes parents. Maintenant que je m'en rappelle, je peux certifier sur ce journal, on n'adressait pas des poèmes à mes parents, mais plutôt des insultes bien senties, et parfois un caillou dans la figure.
Et ce mot qui revenait tout le temps. Monstre. Je ne comprenais pas pourquoi ce terme était employé, mais je voyais que ce n'était pas un jeu. Même avec les enfants, lancer des cailloux n'était pas un jeu, car à chaque fois on se faisait mal.

En fait, je ne l'ai compris qu'à mes huit ans. Ce jour là, je jouais dans la boue avec mes amis, près des rizières. Il avait plu ce jour là, c'était l'un de ces moments idéaux. De plus, comme cela était la fin de la saison froide, les adultes nous laissaient un peu jouer près des rizières, avant le début de la période des plantations.
Notre séance a commencé normalement, même s'il y a eu une petite dispute avec un garçon un peu vantard. Seulement, à un moment, je suis tombée sur le côté, dans une rizière. J'étais détrempée, mais le plus important n'était pas là. En me relevant, j'ai vu un reflet sur l'eau boueuse. Mon reflet. Et j'y ai vu des détails qui m'ont surprise. Mes cheveux, cachant habituellement mes oreilles, dévoilèrent des oreilles étonnamment pointues, même si s'était discret. De plus, mes dents étaient trop pointues par rapport aux autres enfants, et en me relavant, j'ai remarquée un détail qui ne m'avait jamais interloquée jusqu’à maintenant : mes mains étaient plus griffues que dotées de réels ongles. Ces traits étaient très peu marqués, mais j'ai été fortement surprise. Finalement, je suis allée immédiatement voir mes parents, pour leur montrer, et leur demander pourquoi j'étais comme ça.
Et c'est non sans gêne, qu'ils m'avouèrent que je n'étais pas humaine. Que j'étais différente des autres enfants, que j'avais des attributs que les humains n’auront jamais, et qui leur font peur.
Ils m'expliquèrent aussi que comme je ressemblais beaucoup à une humaine, ils avaient voulu m'élever en tant que telle, pour me protéger.

Je les regardais, incrédule, et je regardais soudain leurs visages, pour voir, encadrant leurs visages gênés, des oreilles extrêmement longues et pointues.
C'est ainsi que j'ai apprise pourquoi on nous appelait monstres. Car aux yeux des autres, c'est ce que nous étions.

Je suis restée... trois jours, je crois, sur ma couche. A l'époque j'étais un peu... bouleversée. Dire qu'aujourd'hui, bien qu'ayant acquis une apparence plus humaine, je suis fière de ma "monstruosité". C'est triste à dire, mais j'étais une idiote. Je ne mesurais pas encore tout ce que je pouvais faire, et j'avais surtout peur que mes amis me rejettent.
Sur point là aussi, j'étais une sotte, et j'en ai eu la preuve à la fin de ces trois jours. Inquiets de ne pas me voir, ils étaient venus jusqu'à chez moi, malgré que leurs parents leur interdisaient. Ils sont venus et ils ont su. Mais la réaction qu'ils ont eu m'a alors surprise au plus haut point, car aucun ne m'a considérée comme un monstre. Ils m'ont au contraire soutenue, aidée à me faire à l'idée que je n'étais pas humaine, car cela ne les gênait pas.

En généralité, le comportement des enfants se calque sur celui de leur parents, leur opinion est guidée par celle de l'autorité protectrice qui les élève. Ces enfants étaient presque uniques, car bien trop rares sont ceux qui se détournent de l'influence de leur parents, pour se faire leur propre idée du monde, et qui brisent le cercle infernal des préjugés.

Ainsi, j'ai pu me relever, et vivre presque normalement pendant que ma huitième année s'écoulait. Presque, car six mois avant mes neuf ans, je me suis mise à... voir ? Ressentir ? Je ne savais pas trop à l'époque.
Toujours est-il que ce que j'ai ressenti était surtout présent sur les villageois qui me haïssaient le plus.
C'est comme s'ils avaient une sorte de nuage noir qui flottait autour d'eux... je ne savais pas ce que c'était, mais discrètement, j'observais ses personnes... mes amis aussi commençaient à se rendre compte que des choses étranges se passaient. D'après eux, leurs parents devenaient de plus en plus colériques, agressifs, et lorsque je leur ai parlé des nuages noirs, il m'ont demandé de les observer. Leurs parents aussi développaient ce nuage noir.

La semaine suivant mes neuf ans... fut terrible. Le village fut incendié, et mes amis sont arrivés en courant devant ma demeure, à l'écart du village. Ils étaient encore plus effrayés que moi, car leurs parents... s'étaient entretués. Tous les adultes du village étaient devenus fous, et voulaient maintenant... ma mort. A l'entente de la nouvelle, mes parents m'ont immédiatement mise à l'abri dans une cave creusée à même la roche, sous la maison. Ils ont voulus mettre aussi mes amis à l'abri, mais ils ont refusés. Ils étaient morts de peur, mais... ils voulaient me protéger. Je n'ai pas eu la force de les retenir.
La porte de cette cave se referma, et je m'en suis éloignée le plus possible, me cachant derrière un maigre sac de victuailles. Pendant toute une nuit, j'ai fermé les yeux, sans pouvoir dormir. Je tentais d'ignorer les cris, les insultes, les bruits d'outils s’entrechoquant, les râles et le crépitement du feu grandissant... mais je ne pouvais pas. Au matin... plus rien. Le monde s'était tu, et il ne restait qu'une odeur âcre de bois et chair brûlée. La cave avait tenu bon, mais il ne restait plus rien de la porte, qui laissait désormais filtrer la lumière du jour naissant. Finalement, je me suis décidée à remonter... pour découvrir un spectacle macabre. Le premier d'une longue série.

De la maison, il ne restait que quelques poutres ci et là. Tout avait brûlé. De ma vie, il n'y avait plus que des cendres et quelques piliers carbonisés qui tenaient à peine. Mais le pire. C'est qu'il y avait des cadavres. Partout. Du sang cuit au sol donnait l'impression que des croûtes s'étaient formées. Et les cadavres... Certains étaient juste transpercés par une fourche, d'autres étaient complètement brûlés...
La question que je me pose toujours aujourd’hui, c'est... pourquoi ? Pourquoi un tel massacre ?
Quand j'ai retrouvé mes parents... ils étaient... dans un état que je ne veux même pas décrire. Ils ont été torturés, mutilés, de façon atroce. Et mes amis... J'ai retrouvée quelques cadavres carbonisés, un peu plus petits que les autres. Je... j'arrivais à peine à tenir debout devant une telle horreur... quand j'ai entendu une quinte de toux. Elle venait de derrière un pilier. Je me suis approchée, avec crainte, quand j'ai remarquée que ce pilier-là n'était pas totalement carbonisé, il était même humide, et derrière, se trouvait... l'un de mes amis. Il était détrempé, couvert d'hématomes et de blessures, mais vivant. Son nom, c'est un des rares que j'ai retenu de cette courte période de ma vie. Egil. Il était petit, les cheveux bruns et le teint basané, et il ouvrait doucement ses yeux verts.
Au départ, il a pris peur, puis quand il m'a reconnue, il s'est détendu. J'ai fondu en larme. J'étais heureuse que que quelqu'un soit vivant, car je ne me sentais pas capable d'être toute seule. Quoi de plus normal pour un enfant, quelle que soit son espèce ?

- Quelle tristesse...

C'est ce que j'ai entendu, au loin. Je me suis cachée derrière le pilier d'Egil, puis j'ai observé qui arrivait.
Il y avait deux personnes, un homme et une femme. Ces deux personnes étaient impossibles à identifier, à cause de l'étrange cape noire qu'ils portaient. Elles étaient étranges, avec leur trous sur le bas en motif de demi-cercle, et avec l’étrange broche qui maintenaient les capes en place, le bas du corps était dévoilé, laissant voir des vêtements de voyage simples mais solides. Ils n'avaient pas l'air agressif, donc j'ai voulu les écouter. C'est la femme qui a pris en premier la parole.

- Tu crois que c'est encore...
- Oui.
- Damnation ! Elle a vraiment répandu son poison partout !
- Ho que non. Elle ne l'a déposé qu'à des endroits spécifiques.

Je retranscris ce que j'ai entendu, mais j'avoue qu'à l'époque je n'y ai compris goutte, mis à part qu'ils parlaient du village, mais aussi d'ailleurs.
En tout cas, ils se sont mis ensuite à bavarder sur des choses dont je n'ai absolument rien compris.
Et je pense que ça aurait pu durer longtemps, si je n'avais pas glissé sur le sol humide, produisant un son de chute dont je me serais bien passée.
Et ils l'avaient entendu, car je m'étais à peine relevée, qu'il étaient déjà devant moi.

- Ho, des survivants ! Vous allez bien ?

L'homme encapuchonné n'était hostile, il ne semblait pas me vouloir de mal, alors... je me suis effondrée. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai pleuré mes amis, mes parents. Cette nuit là, j'avais tout perdu.
Finalement, l'homme m'a serré dans ses bras, j'étais surprise, très... mais aussi réconfortée.
Au bout de quelques minutes, le temps que que mes pleurs s'arrêtent, il m'a relâchée, puis il est allé voir l'état d'Egil, qui même s'il semblait aller bien, était sous le choc. Encore plus que moi.

Finalement, il s'est mis en retrait, pour discuter avec la femme encapuchonnée. J'ai écouté leur discussion, car elle nous concernait.

- Je ne peux laisser ces enfants seuls. Je les prends avec moi.
- Bien, on les emmènera à la prochaine ville, où il pourront avoir de nouveaux parents.
- Non. Ils restent avec nous.

La femme a alors fait un mouvement de recul, elle ne voulait pas qu'on reste avec eux. J'étais certes jeune, mais je comprenais déjà ce genre de choses. Moi, peu m'importait. J'avais peur, et plus le temps passait, plus j'avais envie de m'éloigner d'ici le plus vite possible.
Dans tous les cas, l'homme encapuchonné a chuchoté quelque chose à la femme, qui s'est mise à remuer dans tous les sens.

- Bon d'accord, t'as gagné ! Mais si tu racontes ça au premier venu, je te promets un mort lente et atroce !

J'ai pris peur sur le coup.
Mais j'ai vite compris que cette fois-ci, c'était une menace en l'air.
L'homme a finalement pris Egil dans ses bras, puis nous sommes tous partis de ce village, où ma vie avait commencé, et pris un tournant que je n'aurais jamais imaginé. En suivant cet inconnu, ma vie se retrouva changée du tout au tout.

~--------------------------------------------~
Notes Personnelles : En écrivant ce premier passage, je me suis rendue compte à quel point j'ai changée.
Des gens qui me connaissent aujourd’hui se diraient, s'ils avaient ce livre entre leurs mains : "impossible que ce soit elle !".
Mais personne ne consultera ce livre, en dehors de moi. Jamais.

CHAPITRE 11, FIN.
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MessageSujet: Re: [FICTION] La prophétie des dragons.   [FICTION] La prophétie des dragons. Icon_minitimeVen 15 Mar 2013 - 3:31

Chapitre 12 : Surréalisme miraculeux.

Plus que 10 kilomètres avant Moscou. Après une semaine et demi de voyage -la neige, avec un véhicule mal équipé, ça ralentit-, on fait un arrêt "établissons une stratégie", ben... pour établir une stratégie.
«Merci Captain Obvious !»
Hum. Bref. Donc là, pour redevenir sérieux, on a sérieusement besoin d'un plan. Car bordel, là, on est sur le point d'entrer dans la capitale d'un totalitarisme camouflé. Avec Sakido qui nous accompagne, autant dire que nous somme sur le point de pénétrer un champs de mines en dansant la Samba. Faut qu'on trouve un moyen de pas se faire remarquer ou on va se faire dézinguer !

Une heure.
Deux heures.
Et un, et deux, et trois-zé-ro !

Bon, je continue, ou je déclare officiellement qu'on est en panne sèche niveau idées ? Là, tout le monde carbure à fond, Luke, Donf, Dono, Alexis, Clarence, Sakido, Moi et... Adrien ?
Il fout quoi là ?... Sudoku. Bon, Okay, c'est un gosse après tout.
Il lève soudain la tête de son bouquin, puis nous regarde, fixement, comme si on était des abrutis finis.

- Dites, si vous avez finis, je pourrais vous exposer mon plan ?

Réaction du groupe : "sérieux, il a un plan le gosse ?"
Je prends la parole ouvertement au nom des autres.

- Si tu en as un, en effet, car là, nous ne voyons pas comment traverser la ville sans risquer notre peau. Tu as une solution ?
- Oui : Foncer et me laisser faire si ça dérape.

Grand silence. Très grand.
«Avec un plan en béton comme ça... on est morts d'avance.»
Je suis pas de tempérament pessimiste, mais là, j'ai envie de dire que foncer façon Bourrinox risque de plus nous attirer les emmerdes qu'autre chose.
Donf lève la main :

- Objection ! Je suis pas une génie, mais ce que tu proposes, c'est pas de ni plus ni moins se jeter dans la gueule du loup ?
- Non, car je suis là !

... et qu'est-ce que ça change ? Rien du tout- mais si !
Luke et moi avons soudain le même déclic.
«Magie.»
Il a beau avoir la moitié de notre age, je suis sur qu'il maitrise déjà la magie cent fois mieux que nous. Déjà, il a la même "lumière" sur le poitrail que Luke et moi. Donc il peut utiliser des sorts. En plus... il y a six jours, durant une pause... il a remarqué qu'Alexis se mettait à l'écart pour tenter de maitriser ses pouvoirs, et qu'il en chie, et qu'il deviens progressivement jaloux de Luke et moi-même, pour qui c'est... putain de facile. J'me suis entrainé moi aussi, durant certains arrêts, et pour moi, il me suffit penser à une boule de feu, pour qu'elle apparaisse dans ma main. Il me suffit de vouloir qu'elle parte quelque part, et elle ira. Et même si je veux qu'elle suive une trajectoire particulière, aucun problème ! Je peux même en balancer plusieurs en même temps ! Bon, pas autant que quand j'ai voulu arrêter Luke et Alexis en mode berzerk, mais j'arrive à en faire 5 ou 6 sans m'épuiser, et en pouvant en lancer de nouveau sans aucun problèmes. C'est un bon début de danmaku ça !
«C'est ça. Et à quoi ça va servir, vu qu'il n'y a pas de Gensokyo, donc pas de persos Touhou à bastonner ?»
Heu... à flamber plusieurs flics en même temps si on se fait courser ?
Bref. Du côté de Luke, là aussi ça progresse. Niveau manipulation, il n'a aucun problème, comme moi. Il faut balancer comme un veut du cuivre dans ta gueule quand il en a à portée, où des boules d'alu aussi. Par contre, niveau manipulation du fer, là où il peut en créer, et que ça consomme de l'énergie, c'est là où en vois qu'il progresse énormément. Il peut maintenant créer du fer, modeler une planche et la maintenir presque une minute entière en préservant ses forces. La vitesse à laquelle on progresse est flippante, et c'est normal que ça fasse des jaloux.
Pour en revenir à Alexis... quand à Adrien à vu ses déboires, il est allé le voir, et ils ont eu une loooongue discussion, puis ils sont partis hors de notre vue, pour ne revenir qu'en fin de soirée. Alexis à commencé à reprendre le sourire, et à discuter normalement avec nous. Donc conclusion : Adrien enseigne la magie à Alexis.

Bref. Retour à l'action.
Je me lève puis invite Adrien à me suivre.

- Viens, j'ai deux ou trois choses dont j'ai besoin de discuter avec toi. En privé.
- Okay, Gaël !

Putain, réjouissance, il m'appelle plus "m'sieur la torche" ! Après plus d'une semaine de demandes incessantes, il a fini par m'appeler par mon prénom ! Victoire pour le peuple !
«C'est pas l'moment You...»
Bref, les autres décident de faire les préparatifs -je le sais via Luke- et semblent seulement attendre le verdict de la discussion.

Quand on s'est suffisamment éloignés de la zone principale, je m'arrête, puis je regarde Adrien dans le blanc des yeux.

- J'ai besoin de savoir. Quel est la technique que tu va employer si la situation dégénère ?
- Hein ?
- Technique, sort, ce que tu veux. Mais dis moi ce que tu va faire.
- Piquer une idée de film !

...Hein ?
Et il dit ça tout sourire.
J'entends un bruit au loin. D'après les jurons que j'entends dans ma tête, j'en déduis que Luke est tombé à la renverse, et qu'il s'est fait très mal au cul.
Je tente de revenir au sujet présent, sauf qu'Adrien embraie, et me désarçonne complet.

- C'est pas toujours facile d'être lié à un autre personne, n'est-ce pas ?

«Wait.»
What ?

- Comment que tu sais ça toi ?
- Quand on vous observe, et qu'on à les bonnes connaissances, on peut très vite voir que vous avez un lien télépathique.

Putain, il se met à parler dans son mode "sérieux". Ses yeux se sont à nouveau bridés, il l'avait pas fait depuis deux jours... je me ferais jamais à ça. Mais putain, si ce qu'il dit est vrai...

- Putain, mais si on rencontre d'autres mages, on va se faire rôder en deux temps trois mouvement !
- Nan, ça ira.
- Hein ?
- Moi, je sais que vous êtes télépathes, car j'en connais la cause aussi. La télépathie n'est normalement possible qu'à l'aide d'un artefact, vous, vous n'en avez pas besoin.
- Pause ! Tu veux dire que notre télépathie est non-naturelle ? Plus important, tu en connais les causes ?
- Oui, mais je ne peux pas te les confier. Cela ferais trop d'informations d'un coup, et nous n'avons pas le temps.

Merci d'éluder le sujet...

- Quoi qu'il en soit, sache que même si une personne ayant les connaissances nécessaires découvre les signes d'une télépathie entre vous, elle cherchera un artefact, et donc...
- Ne pourra jamais être sûre, car on aura rien sur nous, c'est ça ?
- Oui.

Rassurant à savoir. Mais comment lui connais les causes de notre télépathie ?
«Peut être il a lui aussi une liaison avec quelqu'un, de la même nature que la notre.»
Peut être. Mais qui ? On ne connais ni son entourage, on sait juste que son père est un mec encapuchonné -merci Clarence- qui semble presque omniscient et omnipotent, tant il arrive si bien à nous suivre et nous foutre des petits coups de pouce sur le chemin.
«Peut être que c'est lui justement.»
Peut être. Mais bon, faudra revoir à une autre fois. Si j'ai bien appris une chose des jours qu'on a passé avec lui, c'est qu'il ne confie jamais que ce qu'il veut confier. Obtenir une réponse claire de lui est aussi simple que sauter à cloche pieds sur un tapis de fakir tout en reniflant un sachet de poivre sans éternuer à côté d'un détonateur à capteur de pression d'une bombe thermonucléaire protégée par de la laine tricotée.
«La simplicité même.»
Toujours est t-il qu'Adrien repends la parole.

- Tu n'as pas à t'en faire. Tant que vous ne voudrez vous confier au reste du groupe quand à votre don télépathique, je garderai le secret. Sur le reste aussi d'ailleurs.

Il reprends ses yeux normaux.

- Dis ? On reviens voir les autres , J'ai envie de prendre un gâteau avant de partir !

J'oscille la tête en approbation, puis le regarde partir, courant dans la neige en battant des bras, avant de me rediriger lentement, à mon tour vers la camionnette.
Difficile de croire que je viens parler de magie avec un gamin à l'air si innocent. C'est vraiment le plus troublant dans l'histoire. Autre fait troublant, ce gosse semble savoir beaucoup de choses.
Bon, il sait pour la télépathie. Il sait aussi pour le rêve. Les rêves, car on l'a refait plusieurs fois. Cela n'arrive pas toutes les nuits, mais l’expérience de refaire le même rêve, et en commun avec les autres...
C'est un peu comme le rêve qui a précédé l'arrivée de Sakido, tout en étant différent. Et traumatisant. D'ailleurs Donf, après sa troisième séance de vomissement de dégoût, à déclaré qu'il fermerais les yeux durant toute la durée du rêve.
Mais je sais pas... j'ai l'impression qu'il sait beaucoup plus de choses sur nous mêmes... sa dernière phrase avant qu'il sorte de son mode "yeux flippant" laisse supposer qu'il sait quasiment tout sur nous. Qu'il sait pour les armes qu'on peut faire sortir de nos poitrines, pour ce qu'on à caché de nos sphères...
Non... j'dois me faire des idées. C'pas possible...
«Il a une "lumière" un peu comme la notre, il doit savoir car il a une sphère lui aussi !»
Possible. Tu crois que ses poignards et sa sorte de bouclier viennent de sa sphère ?
«J'en sais rien. Mais là, il est temps de penser à notre escapade à Moscou.»
Oui. Et moi je suis maintenant devant la camionnette. Tout le monde semble être rentré et prêt au départ.
Je me met sur le banc gauche du compartiment arrière, à côté de Sakido, qui regarde d'un œil amusé Luke, qui se masse douloureusement l'arrière train. Feignant l'ignorance, j'interroge le groupe.

- Et ben, il s'est passé quoi ici ?

Donf réponds :

- Bah, juste Luke qui à perdu l'équilibre en montant dans la camionnette, mais il y a eu plus de peur que de mal.

Luke lui balance un paquet de Pringles vide qui traînait sous un banc à la tête. Adrien pouffe de rire, la bouche pleine des chips qui semblaient occuper précédemment le paquet. Gâteau de mes fesses oui !

- Parles pour toi, j'ai l'impression de m'être pété un truc !

Il dit ça tout de même avec un certain sourire. Sourire général. Mais c'était obligé le paquet de Pringles ?
«Indispensable !»
C'est sur cette note mentale, que la camionnette démarre, Clarence aux commandes, Alexis en co-pilotte.
Avant d’appuyer sur le champignon, Clarence me demande les résultats de ma discussion avec Adrien.
Je pousse un soupir.

- Je vais faire confiance à Adrien. De toute façon, on à rien d'autre.

~---------------------------------~

On met environ une demi-heure pour parcourir les derniers kilomètres. A l'entrée de la ville, il n'y personne, même pas un militaire. Bizarre. Mais on va pas s'en plaindre. Au bout de quelques minutes, on entends au loin des cris... et des grenades ?
On voit soudain des mecs portant des panneaux divers et variés courir à toute berzingue dans une rue parallèle.
Putain, se passe quoi là ?
On commence à paniquer, mais Clarence tente de nous apaiser.

- Ça va. Ce ne sont que des grenades Lacrymo. Il doit y avoir une manifestation massive, et tous les soldats doivent être mobilisés pour l'interrompre. C'est notre chance.

Ha. Vouloir mater une manif'... liberté d'expression de mes fesses ! M'enfin, j'ai toujours rêvé de jouer les défenseurs des droits de l'homme... sans avoir semble-t-il la justice du monde entier au cul ! Donc ce sera pour un autre jour.
On profite donc du chaos général pour aller jusqu'à la gare du transsibérien, qui pour une fois n'est pas en plein de cœur de la ville -mais pas loin quand même- et qui nous permet d'éviter une bonne partie des manifestations.
Par contre, elle est vraiment à l'opposée de l'endroit par où on est entrés, donc on doit contourner le centre ville, toujours dans le but d'éviter les manifestations, et surtout les lieux importants politiquement. Heureusement, même si notre carte est très vielle, Moscou ne semble pas avoir tant changée que ça.
D'ailleurs, autre chance, elle est dans une langue européenne, pas en caractères Russes, ce qui la rends plutôt lisible.

On met environ deux heures à atteindre la fameuse gare. La gare de Iaroslavl, je crois. Pas beaucoup de monde en ville sur le chemin. A mon avis, la plupart des habitants sont soit barricadés, soit en train de manifester soit en train de fuir si la manif' est en déroute. On fait tâche quand me^me dans le décors.
Une ville dangereuse. Plus vite on se sera éloignés, mieux ça vaudra. La place est bien enneigée. Luke aime bien, mais moi pas.
En tout cas, cool, un place avec... trois gares. Celui qui à conçu les plans de la ville pour les étrangers est un Fuckin' Genious !
On descends de la camionnette -Sakido est bien sur sous couverture-, puis on en sort nos valises. Cette putain de camionnette nous à vraiment servie, un très long moment. Sincèrement, merci au père d'Adrien de nous avoir confiés ce véhicule. Dommage qu'on doive l'abandonner maintenant. On planque dans les rares espaces libres de nos valises le plus d'aliments non périssables possibles, pour qu'en cas de pépins on soit pas totalement sous famine.
En tout cas, maintenant, il nous reste à deviner quelle est la bonne gare...
Adrien pointe directement l'une des trois gares, dont le toit est une sorte de toit pointu hyper élevé en ardoise, avec des tuiles turquoises sur les deux parties latérales du bâtiment, d'une hauteur plus modérée.
Attends...

- Comment tu sais ça, toi ?
- Ben, j'ai appris à lire Gaël !
- Attends, tu va pas me dire qu'on t’apprends à l'école à lire un alphabet pareil !
- Non, mais c'est simple comme langue.

Alexis interviens.

- Attends, tu es un gamin très intelligent, c'est sur, mais quand même, lire une langue aussi différente du français à ton âge, ça relève presque du... Surnaturel ?

Il fait soudain une pause, regardant fixement un panneau, derrière Adrien, qui indique le nom d'une autre gare. Je ne vois pas le problème... là mon cerveau se met en pause. Luke regarde aussi, puis Donf, Dono, Sakido, et même Clarence. Au bout de quelques instants, Dono, Donf et Clarence nous regardent, de l’incompréhension dans le regard.

- Vous avez quoi à vous extasier devant ce panneau ?

Doucement, en même temps, nous formulons tous la même chose.

- Gare... de Leningrad.
- Hein ?

Je répète :

- Gare de Lelingrad, c'est ce qu'il y a écrit.

Je me tournes vers la gare qu'Adrien à pointé. Je regardes le panneau.

- Et là, c'est écrit "Gare de Iaroslavl". C'est le bonne gare qu'Adrien nous à indiqués.

Donf, Dono et Clarence nous regardent, comme si on était des martiens. Clarence prends la parole, surpris.

- Attendez. Vous êtes en train de me dire que d'un coups, vous savez lire le Russe ?
- Ben... ouais.

Je crois que c'est aussi le cas de Luke et Alexis.
«Confirmation. Surcharge d'information incohérentes, mise en veille du cerveau pour préservation des fonctions vitales.»
Heu, Luke, là t'en fait un peu trop...
Test, un, deux, un, deux, un, deux... pas de réponse ?
Okay, c'est le black-out niveau mental.
On se ressaisis quand même assez vite. C'est certes surprenant, mais bordel, on est plus à ça prêt maintenant !
Par contre Luke commence à faire chier, je sais qu'il fait le con, maintenant qu'il me fout le bruit d'un électroencéphalogramme plat dans le crâne.
Si il continue, je vais lui déclarer une guerre mentale... pourquoi pas écouter mentalement un morceau de Justin Bieber ?
Déclic immédiat de Luke, qui reprends conscience sous la menace immédiate d'un viol mental.
«Essaie, Youlit, et je te promet que je te vivisèque.»
Pas la peine. Dis, tu pourrais éviter de faire des faux plantons comme ça ? C'est lourd.
«Ouais, d'accord, si tu veux... et toi, tu racontes des conneries à longueur de temps, alors pour une fois que c'est moi tu va pas nous en faire tout un plat ?»
Ho c'est bon, on a pas le temps de philosopher là dessus, on est en zone de danger imminent ! Le groupe se met à gravir les marches de l'escalier menant à la gare. On arrive en courant et on se dirige immédiatement vers les guichets.
A la grande surprise générale -ou pas-, c'est Adrien qui demande les billets... dans un Russe parfait. Et le guichetier qui lui réponds... en Russe, mais on le comprends comme si il parlait français ! Cette fois, même Donf et Dono semblent être dans le même panier que nous. Bon... soit. On se met comprendre des langues totalement étrangères. Soit. On va mettre ça sur le compte de la magie. C'est un peu facile, mais c'est probablement ça en plus.
Dans tous les cas, quelques minutes plus tard, Adrien à les billets. Notre train part dans un quart d'heures. On fonce sur les quais, les portes sont ouvertes. Plus que quelques mètres. Sauf que dans le peu de gens qu'on vois dans la gare... il y a une trentaine de militaires. Holy Shit !
Et ils nous ont rôdés, la poisse ! Et visiblement, nos têtes semblent êtres connues, vu qu'ils sortent directement la pétoire !
Même en s'y mettant à tous les magiciens du groupe, on aura jamais assez de temps pour tous les achever avant qu'on finisse en passoire... merde... merdemerdemerdemerde meeeeeeerde !
Putain, ça peut pas finir comme ça...

Soudain, c'est le noir total. C'est bon, je suis mort ? Non. Je le suis pas, je ressens le sol à mes pieds, j’entends les bruits du moteur du train, se sens l'odeur nauséabonde des liquides d’entretien et je capte les pensées de Luke qui est dans le même état de panique que moi... mais pourquoi je vois rien ?
Je pose la main devant mes yeux, pour sentir un truc presque brumeux, mais bien présent, qui cache mes yeux, et qui m'empêche de voir. C'est quoi ce délire ?
J'entends d'un coups Adrien.

- Ne vous inquiétez pas, je vous protègerais.

Attends... ce serais lui qui nous aurais infligés un truc dans le genre d'un sort Cécité ? Putain, il joue à quoi ? Qu'on me passe une Collyre que je puisse le voir pour lui coller la beigne du siècle !
Soudain, j'entends sa voix enfantine crier joyeusement :

- Regardeeeeeez mon pouuuuuuce !

Kewouaaaaa ? Qu'est-ce qu'il bave là, je signale que je vois même pas le bout de mon nez là ! D'un coups, je l’entends hurler, un peu à la façon qu'un perso de Manga hurle le nom de ses techniques :

- Lumière d'Oblivion !

Soudain, le truc brumeux noir devant mes yeux deviens gris, comme si on éclairais du brouillard avec la lumière d'un phare. Cet éclat intense s’interrompt d'un coup. Puis tout aussi soudainement la brume noire disparait de mes yeux, pour me faire découvrir un décors surréaliste. Tout le monde, dans la gare, excepté nous, sont... figés, les yeux exorbités. On dirais qu'ils ont étés frappés par la foudre... pourtant, j'ai entendu aucun bruit...
Mais bordel, il a quoi comme pouvoir ce gamin ? Il est effrayant !
Étant beaucoup plus petit que nous, il me tire la manche.

- Vite, dépêchez de monter dans le train et vous cacher dans une cabine, ça ne dure que cinq minutes !

Je cherche pas à comprendre, et Luke ne cherche même pas à planter devant le surréalisme de la situation. Tout le monde fonce dans le train, pour se foutre dans un des wagons les plus au fond.
Je regarde par la fenêtre de la cabine qu'on à trouvé, assez spacieuse pour tous nous accueillir. Au bout des cinq minutes escomptées, tout le monde se remet à agir, même si c'est bizarre... les soldats regardent leur flingue sorti en se grattant la tête... comme si il ne savaient pas pourquoi ils l'avaient sortis. Plus que ça, ils ne cherchent même pas à nous poursuivre. Mais putain, Adrien leur à fait quoi ?
Finalement, le train démarre au bout des dix minutes suivantes, nous embarquant de façon en fait totalement clandestine, car le contrôleur était dans les vapes quand on est montés.
Dans tous les cas, on à passés le point de non retour. Désormais, on survis tout le voyage, ou en crève si on se fait repérer. Une chance que notre wagon soit désert mis à part nous...

~--------------------------------------------~

Plusieurs heures plus tard, le ciel grisaillant commence à s'assombrir, donnant un contraste étonnant avec la neige blanche défilant toute vitesse, et le ciel sombre et immobile.
J'aime voir le paysage défiler comme ça. Je met plusieurs minutes à décrocher les yeux du paysage surréaliste, afin d'aller me dégourdir les jambes. Je sors de la cabine minimaliste où Donovan et moi avons installé nos affaires. Ce train est foutu comme les trains des films de western américain, avec les wagons séparés en plusieurs cabines, toutes regroupées sur le même côté, ce qui fait que le couloir est plaqué contre les vitres droites du wagon. Sur celui là, c'est visiblement une suite de Luxe pour vieux riches nostalgiques. Il y a deux cabines minuscules à deux places, et au centre du wagon, il y unes espèce des chambres de luxe pur. Avec des sofa douillets, un lit double place.... il y avait cinq places dedans, pour qu'on dorme dans le confort, et on peut largement faire des réunions de groupe dedans, on passe tous. D'ailleurs, c'est vraiment le luxe car c'est cette chambre qui contiens la douche et les toilettes du wagon. Sakido, Clarence, Luke, Donf et Alexis dorment dedans.
«Dans la chambre, hein, pas les chiottes.»
...Était-ce nécessaire de préciser ?
Certes. Dans la dernière cabine, se trouve, tout seul, Adrien. D'ailleurs, il fait quoi, lui ?
Depuis qu'on est entrés dans le train, je l'ai pas vu. Il est entré dans sa cabine après qu'on ait attribué les cabines et n'en est pas ressorti depuis.
Je fais des va-et-viens dans le couloir, la tête vide...
«Y'avait pas grand chose dedans de toute façon.»
Luke, ta gueule.
Je regarde l'horizon... le soleil est en train de se coucher. Je devrais arrêter de contempler le paysage comme ça... je devrais rejoindre Dono, qui est avec les autres dans la grande suite, mais... boarf. Pas envie. Je préfère rester à admirer le paysage.

Les minutes passent, lentement. Le temps s'égraine inlassablement. Et moi, je me demande... ce que notre vie aurait pu être, sans l'arrivée de Sakido. Une vie normale... ou pas, peut être. Qui sait. Je me pose des questions pour rien.
Je fais apparaitre ma Keyblade, et je tiens la lame parallèle au sol la tige luisant sous l'éclat du crépuscule.
«Je surveille, mais fait gaffe !»
Merci Luke.
Mais... Pourquoi nous ?
Ses histoires de magie, ça aurait pu tomber sur n'importe qui sur les quasiment sept milliards d'êtres humains qui peuplent le monde.
Alors. Pourquoi c'est sur nous que c'est tombé ? C'est tout de même pas un Loto du Destin quand même ?
Quin ! Grille complète, vous gagnez un pass pour être un super magicien de la mort qui tue !
Naaaaaaaan. Ça tient pas la route. Ce n'est pas un hasard si on a ses pouvoirs, si on a rencontrés Sakido, Clarence puis Adrien... Il doit avoir une raison à tout cela.
Et cette raison... Je pense que c'est l'encapuchonné qui les à.
Luke acquiesce mentalement.
Bon, c'est pas tout, mais cette fois ci, j'ai vraiment assez traîné.
Et là, Luke se rends compte de quelque chose, qui fait monter d'un cran sa jauge de stress.
«Hé... Mais, il est passé où Donf ?»
Il demande aux autres qui lui répondent qu'il est sorti il y a à peu près une demi-heure pour "parler avec Adrien".
Attends. Ça veut dire...
«Que contrairement aux autres, je peux pas le surveiller. Range ta Keyblade et vite, 'spèce d'inconscient !»
Merde ! Vite, faut que je la planque !
Dans la panique, je fais tomber la lame au sol, que je m'empresse de ramasser.
«Élu boulet du jour.»
Le truc, c'est que le temps je la ramasse, la porte de la cabine d'Adrien s'ouvre, et Donf en sort. Je reste immobile. J'entends Adrien depuis sa cabine, demander à Donf d'une voix suppliante :

- S'il te plais, ne raconte pas aux autres ce que tu as vu.

Donf hoche la tête, le regard étrangement troublé.

- Je resterai muet.
- Merci... et vraiment encore désolé, je voulais pas te faire de mal...

Adrien semble vraiment pas en mener large. Il s'est passé quoi dans cette chambre ?
Donf l’interromps d'un geste sec, puis lui fait un clin d’œil.

- T’inquiète. Et n'oublie pas ta promesse.
- T'en fais pas. Dans une heure. Le temps que je me calme un peu.

Adrien ferme sa porte aussi sec.
Finalement, Donf se retourne, puis me voit.
Fuck. Et moi qui tient ma Keyblade comme un abruti. Je sens les questions fuser... comme si ça pouvais changer quelque chose, je planque ma Keyblade dans le dos. Bah, autant ne pas indiquer sa provenance en la rangeant devant lui.
Mais sa réaction me prends au dépourvu, car au lieu d'afficher un air surpris et à me bombarder de questions, il fait la même chose que moi : un geste idiot pour cacher vainement un truc gênant qu'on vient de découvrir. Bien sur, il n'arrive juste qu'à m'indiquer un truc que j'aurais aperçu que bien plus tard, et que j'aurais pas faite de rapport si il avait pas tenté de le planquer : Une énorme cicatrice tout le long du bras, et qui semble continuer à l'avant bras. La blessure semble refermée et vieille. Mais bordel de merde, j'ai jamais vu cette blessure sur le bras de Donf auparavant !

Plusieurs minutes s'écoulent.

Personne n'ose bouger. Et on se regarde, l'air coupables. On cache tous les deux des trucs, il semblerais que les révéler soit dangereux, enfin, à mon ressenti. Finalement, je propose un truc pour débloquer la situation.

- Bon, tu caches un truc, je cache un truc, même si il est pas trop bien planqué là. Je pense qu'aucun de nous deux veut donner d'explications maintenant. Donc : on oublie tout ça ?

Donf souris doucement.

- On oublie tout ça.

«On l'a échappé belle... mais maintenant, il sait que t'as une Keyblade.»
Je sais Luke, merci d'enfoncer les portes ouvertes...
Suite à l'accord avec donf, je me fout en vitesse dans ma cabine, je range ma Keyblade, je reviens, et c'est ainsi, sur cet accord tacite de non-agression des secrets, qu'on prends tous les deux la direction de la cabine centrale, qui est à peu près à la distance incroyable de... deux pas de nous.
Juste avant de rentrer, Donf m'interpelle.

- Hah, sinon, j'ai réussi à négocier avec Adrien des explications sur son tour de passe-passe à l'embarquement. Il nous expliquera tout dans une heure.
- ... Sérieux, t'as réussi à lui arracher des explications ?
- Yup.

Je prends Donf par les épaules et le regarde, les yeux plains d'admiration.

- J't'adores vieux frère, tu le sais ça ?

Il fait une moue grimaçante.

- Oui, merci, mais... tu me broie un peu les épaules là...
- Hah, pardon.

Je le relâche, un peu penaud.
Je mesure pas ma force depuis que mes pouvoirs se sont éveillés. C'est normal qu'avec la magie les capacités physiques augmentent ?
«Sait pas, j'suis pas le spécialiste.»
Bref, je rentre avec Donf dans la Cabine Centrale, où Donf annonce la nouvelle.
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